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Les formules sont très proches, mais le débat se focalise sur les conceptions de l'organisation qui sont sous-entendues ou prêtées à ceux d'en face. Le débat a souvent été simplifié en ''«&nbsp;parti centralisé de révolutionnaires professionnels&nbsp;»'' (Lénine) contre ''«&nbsp;parti souple&nbsp;»'' (Martov). Dans un article de Trotski publié autour de 1907, celui-ci explique que dans ce genre de polémique, il s’agissait d’adopter la position de l’adversaire, d’en pousser la logique jusqu’à son dernier terme, et de tenter par là d’en révéler l’absurdité (argument de la pente glissante).<ref>[http://revueperiode.net/lire-lenine-entretien-avec-lars-lih/ ''Lire Lénine. Entretien avec Lars Lih''], 2013 </ref>
 
Les formules sont très proches, mais le débat se focalise sur les conceptions de l'organisation qui sont sous-entendues ou prêtées à ceux d'en face. Le débat a souvent été simplifié en ''«&nbsp;parti centralisé de révolutionnaires professionnels&nbsp;»'' (Lénine) contre ''«&nbsp;parti souple&nbsp;»'' (Martov). Dans un article de Trotski publié autour de 1907, celui-ci explique que dans ce genre de polémique, il s’agissait d’adopter la position de l’adversaire, d’en pousser la logique jusqu’à son dernier terme, et de tenter par là d’en révéler l’absurdité (argument de la pente glissante).<ref>[http://revueperiode.net/lire-lenine-entretien-avec-lars-lih/ ''Lire Lénine. Entretien avec Lars Lih''], 2013 </ref>
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Martov remporte d'abord le vote, mais après après le départ des 7 délégués du Bund et des 2 économistes, les partisans de Lénine se retrouvent en majorité. C'est suite à ce vote qu'ils seront nommés [[Bolcheviks|bolcheviks]] (de ''bolchinstvo'', «&nbsp;majorité&nbsp;»), par opposition aux '''mencheviks''' (de ''menchinstvo'', «&nbsp;minorité&nbsp;»). A ce moment-là, [[Plékhanov|Plékhanov]] est du côté de Lénine, tandis que [[Trotsky|Trotsky]] est menchévik.
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Martov remporte d'abord le vote, mais après après le départ des 7 délégués du Bund et des 2 économistes, les partisans de Lénine se retrouvent en majorité. C'est suite à ce vote qu'ils seront nommés [[Bolcheviks|bolcheviks]] (de ''bolchinstvo'', «&nbsp;majorité&nbsp;»), par opposition aux mencheviks (de ''menchinstvo'', «&nbsp;minorité&nbsp;»). A ce moment-là, [[Plékhanov|Plékhanov]] est du côté de Lénine, tandis que [[Trotsky|Trotsky]] est menchévik.
    
Schématiquement, les bolcheviks rassemblent autour de Lénine un courant en apparence homogène, alors que les mencheviks regroupent différentes tendances&nbsp;: sociaux-démocrates traditionnels, tendance plus à gauche de [[Martov|Martov]] et tendance «&nbsp;gauchiste&nbsp;» de [[Léon_Trotski|Trotski]].
 
Schématiquement, les bolcheviks rassemblent autour de Lénine un courant en apparence homogène, alors que les mencheviks regroupent différentes tendances&nbsp;: sociaux-démocrates traditionnels, tendance plus à gauche de [[Martov|Martov]] et tendance «&nbsp;gauchiste&nbsp;» de [[Léon_Trotski|Trotski]].
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[[Léon_Trotski|Trotski]] siège au II<sup>e</sup> Congrès au titre de délégué de l'Union sibérienne. Après y avoir combattu durement le ''Bund'', il se retrouve lors de la scission du côté menchevik. Il continue alors pour une courte période à collaborer à l'''Iskra'', contrôlée par les mencheviks. Pour fournir à ses mandants un exposé de son action lors du congrès, il publie en 1904 le ''Rapport de la délégation sibérienne'' dans lequel il s'attaque à Lénine, le comparant à [[Maximilien_de_Robespierre|Robespierre]], l'accusant de mettre le parti ''«&nbsp;dans un état de siège&nbsp;»'', de lui ''«&nbsp;imposer sa poigne de fer&nbsp;»'', et de transformer ''«&nbsp;son modeste comité central en comité de salut public&nbsp;»''.<ref>Trotsky, ''[https://www.marxists.org/archive/trotsky/1903/xx/siberian.htm Report of the Siberian Delegation]'', 1903</ref>
 
[[Léon_Trotski|Trotski]] siège au II<sup>e</sup> Congrès au titre de délégué de l'Union sibérienne. Après y avoir combattu durement le ''Bund'', il se retrouve lors de la scission du côté menchevik. Il continue alors pour une courte période à collaborer à l'''Iskra'', contrôlée par les mencheviks. Pour fournir à ses mandants un exposé de son action lors du congrès, il publie en 1904 le ''Rapport de la délégation sibérienne'' dans lequel il s'attaque à Lénine, le comparant à [[Maximilien_de_Robespierre|Robespierre]], l'accusant de mettre le parti ''«&nbsp;dans un état de siège&nbsp;»'', de lui ''«&nbsp;imposer sa poigne de fer&nbsp;»'', et de transformer ''«&nbsp;son modeste comité central en comité de salut public&nbsp;»''.<ref>Trotsky, ''[https://www.marxists.org/archive/trotsky/1903/xx/siberian.htm Report of the Siberian Delegation]'', 1903</ref>
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Formellement, les bolchéviks étaient bien sortis majoritaires du congrès de 1903. Mais dans la période qui suit, les menchéviks parviennent à regrouper plus de membres. En 1905, il y a 8000 Bolcheviks dans les organisations clandestines et 12000 Mencheviks.
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Formellement, les bolchéviks étaient bien sortis majoritaires du congrès de 1903. Mais dans la période qui suit, les menchéviks parviennent à regrouper plus de membres. En 1905, il y a 8000 Bolcheviks dans les organisations clandestines et 12000 mencheviks.
    
=== Le POSDR pendant la Révolution russe de 1905 ===
 
=== Le POSDR pendant la Révolution russe de 1905 ===
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Mais surtout, la révolution montre que la bourgeoisie préfère se jeter dans les bras de la [[Réaction|réaction]] plutôt que de risquer de tout perdre dans une [[Lutte_de_classe|lutte de classe]] trop intense. Le POSDR se divise en deux attitudes radicalement différentes&nbsp;:
 
Mais surtout, la révolution montre que la bourgeoisie préfère se jeter dans les bras de la [[Réaction|réaction]] plutôt que de risquer de tout perdre dans une [[Lutte_de_classe|lutte de classe]] trop intense. Le POSDR se divise en deux attitudes radicalement différentes&nbsp;:
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*les [[Menchéviks|menchéviks]] prônent le ralliement du prolétariat à la bourgeoisie, et donc l'autolimitation des revendications ouvrières pour ne pas dissuader les libéraux bourgeois,  
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*les menchéviks prônent le ralliement du prolétariat à la bourgeoisie, et donc l'autolimitation des revendications ouvrières pour ne pas dissuader les libéraux bourgeois,  
 
*les [[Bolchéviks|bolchéviks]] soutiennent que la révolution bourgeoise peut être accomplie même sans les libéraux bourgeois, par la ''«&nbsp;[[Dictature_démocratique_des_ouvriers_et_des_paysans|dictature démocratique des ouvriers et des paysans]]&nbsp;»''.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1905/08/vil19050800.htm Deux tactiques de la social-démocratie dans la révolution démocratique]'', 1905</ref>  
 
*les [[Bolchéviks|bolchéviks]] soutiennent que la révolution bourgeoise peut être accomplie même sans les libéraux bourgeois, par la ''«&nbsp;[[Dictature_démocratique_des_ouvriers_et_des_paysans|dictature démocratique des ouvriers et des paysans]]&nbsp;»''.<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1905/08/vil19050800.htm Deux tactiques de la social-démocratie dans la révolution démocratique]'', 1905</ref>  
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Les menchéviks, alors dirigés par [[Irakli_Tsereteli|Tsereteli]], sont sur une ligne de soutien à peine critique au [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] des [[Parti_KD|KD]]. Ils demandent que soit fixé l'objectif d'une ''«&nbsp;paix juste sans annexion&nbsp;»'', mais soutiennent l'effort de guerre. Dans les [[Soviets|soviets]] (où ne sont présents que les partis socialistes), les mencheviks sont majoritaires, avec l'appui des [[Socialistes-révolutionnaires|S-R]]. Ils élisent [[Nicolas_Tchkhéidzé|Nicolas Tchkhéidzé]]<ref>[http://colisee.org/old/public/article/fiche/2084 Biographie de Nicolas Tchkhéidzé, consultée le 11 mars 2014].</ref> à la tête du Comité exécutif du Soviet de Petrograd, qui refuse à plusieurs reprises de participer au [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] successeur du régime tsariste, notamment au poste de ministre du Travail.
 
Les menchéviks, alors dirigés par [[Irakli_Tsereteli|Tsereteli]], sont sur une ligne de soutien à peine critique au [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] des [[Parti_KD|KD]]. Ils demandent que soit fixé l'objectif d'une ''«&nbsp;paix juste sans annexion&nbsp;»'', mais soutiennent l'effort de guerre. Dans les [[Soviets|soviets]] (où ne sont présents que les partis socialistes), les mencheviks sont majoritaires, avec l'appui des [[Socialistes-révolutionnaires|S-R]]. Ils élisent [[Nicolas_Tchkhéidzé|Nicolas Tchkhéidzé]]<ref>[http://colisee.org/old/public/article/fiche/2084 Biographie de Nicolas Tchkhéidzé, consultée le 11 mars 2014].</ref> à la tête du Comité exécutif du Soviet de Petrograd, qui refuse à plusieurs reprises de participer au [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] successeur du régime tsariste, notamment au poste de ministre du Travail.
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Sous la direction de [[Lev_Kamenev|Kamenev]] et [[Staline|Staline]], les bolchéviks glissent vers une ligne de soutien au gouvernement provisoire et envisagent même de fusionner avec les [[Menchéviks|menchéviks]]. Le retour d'exil de [[Lénine|Lénine]] et ses [[Thèses_d'avril|''Thèses d'avril'']] radicales vont réaffirmer un clivage net avec les menchéviks.
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Sous la direction de [[Lev_Kamenev|Kamenev]] et [[Staline|Staline]], les bolchéviks glissent vers une ligne de soutien au gouvernement provisoire et envisagent même de fusionner avec les menchéviks. Le retour d'exil de [[Lénine|Lénine]] et ses [[Thèses_d'avril|''Thèses d'avril'']] radicales vont réaffirmer un clivage net avec les menchéviks.
    
En avril 1917, après le remaniement qui place le SR [[Alexandre_Kerenski|Alexandre Kerenski]] à la tête du gouvernement provisoire, [[Irakli_Tsereteli|Irakli Tsérétéli]]<ref>[http://www.colisee.org/old/public//article/fiche/2087 Biographie d'Irakli Tsérétéli, consultée le 11 mars 2014].</ref> fait passer une ligne de participation au nom de la ''«&nbsp;sauvegarde de la révolution&nbsp;»'', et devient ministre des Postes et Télégraphes, puis de l'Intérieur.
 
En avril 1917, après le remaniement qui place le SR [[Alexandre_Kerenski|Alexandre Kerenski]] à la tête du gouvernement provisoire, [[Irakli_Tsereteli|Irakli Tsérétéli]]<ref>[http://www.colisee.org/old/public//article/fiche/2087 Biographie d'Irakli Tsérétéli, consultée le 11 mars 2014].</ref> fait passer une ligne de participation au nom de la ''«&nbsp;sauvegarde de la révolution&nbsp;»'', et devient ministre des Postes et Télégraphes, puis de l'Intérieur.
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=== Après Octobre ===
 
=== Après Octobre ===
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Le 25 octobre 1917 (n.s&nbsp;: 7 novembre), lors du [[Congrès_des_Soviets|Congrès des Soviets]] les 110 délégués mencheviques, minoritaires (sur 673 délégués), quittent la salle au moment de la ratification de la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]], pour dénoncer un «&nbsp;coup d'État bolchevique&nbsp;». Les [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] scissionnent, avec une partie (''«&nbsp;SR de gauche&nbsp;»'') qui participe au [[Conseil_des_commissaires_du_peuple_(URSS)|nouveau pouvoir]].
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Le 25 octobre 1917 (n.s&nbsp;: 7 novembre), lors du [[Congrès_des_Soviets|Congrès des Soviets]] les 110 délégués menchéviks, minoritaires (sur 673 délégués), quittent la salle au moment de la ratification de la [[Révolution_d'Octobre|révolution d'Octobre]], pour dénoncer un «&nbsp;coup d'État bolchevique&nbsp;». Les [[Socialistes-révolutionnaires|SR]] scissionnent, avec une partie (''«&nbsp;SR de gauche&nbsp;»'') qui participe au [[Conseil_des_commissaires_du_peuple_(URSS)|nouveau pouvoir]].
    
Les menchéviks s'allient aux [[SR_de_droite|SR de droite]] pendant l'[[Assemblée_constituante_russe_de_1918|Assemblée constituante]] (réunie en janvier 1918 mais élue en novembre 1917) pour voter le retrait de toutes les mesures révolutionnaires du pouvoir soviétique. L'Assemblée est dissoute et le congrès des soviets de janvier 1918 confirme un effondrement de la popularité des menchéviks et des SR de droite.
 
Les menchéviks s'allient aux [[SR_de_droite|SR de droite]] pendant l'[[Assemblée_constituante_russe_de_1918|Assemblée constituante]] (réunie en janvier 1918 mais élue en novembre 1917) pour voter le retrait de toutes les mesures révolutionnaires du pouvoir soviétique. L'Assemblée est dissoute et le congrès des soviets de janvier 1918 confirme un effondrement de la popularité des menchéviks et des SR de droite.

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