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<span class="notranslate">'''''[[File:De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins.jpg|frame|right|381x220px|De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins.jpg]]De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins'' '''est un adage de [[Louis_Blanc|Louis Blanc]] en 1851 puis repris par [[Karl_Marx|Karl Marx]] dans sa ''[[Critique_du_programme_de_Gotha|Critique_du_programme_de_Gotha]]'' écrit en 1875. Le principe se réfère à un accès-libre et la distribution des biens et services ([[Communisme|société communiste]]). Pour nous, [[Marxistes|marxistes]], un tel arrangement sera rendu possible par l'[[Abondance|abondance]] des biens et services rendus possible par le développement communiste des [[Forces_productives|forces productives]] pour satisfaire ainsi les besoins de chacun.</span>
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<span class="notranslate">'''''[[File:De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins.jpg|frame|right|381x220px|De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins.jpg]]De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins'' '''est un adage de [[Louis_Blanc|Louis Blanc]] en 1851 puis repris par [[Karl_Marx|Karl Marx]] dans sa ''[[Critique_du_programme_de_Gotha|Critique du programme de Gotha]]'' écrit en 1875. Le principe se réfère à un accès-libre et la distribution des biens et services ([[Communisme|société communiste]]). Pour nous, [[Marxistes|marxistes]], un tel arrangement sera rendu possible par l'[[Abondance|abondance]] des biens et services rendus possible par le développement communiste des [[Forces_productives|forces productives]] pour satisfaire ainsi les besoins de chacun.</span>
    
== <span class="notranslate">Origines</span> ==
 
== <span class="notranslate">Origines</span> ==
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Dans cet article de ''L'Égalité'' de 1882<ref>Cf aussi article dans ''La Petite République'' du 10 mars 1894 in ''En Garde !'', Instruisez-Vous Mr R. Poincaré, p 447 à 454</ref>, son journal, il y écrit que cet adage a été détourné "en vain" par "un de ses pères"&nbsp;: [[Louis_Blanc|Louis Blanc]]. C'est de Louis Blanc que cet adage associatif a été repris à leur compte par certains socialistes du [[Parti_ouvrier_français|Parti ouvrier français]] l'opposant à la formule collectiviste&nbsp;: "De chacun selon les nécessités de la production, à chacun selon son temps de travail."
 
Dans cet article de ''L'Égalité'' de 1882<ref>Cf aussi article dans ''La Petite République'' du 10 mars 1894 in ''En Garde !'', Instruisez-Vous Mr R. Poincaré, p 447 à 454</ref>, son journal, il y écrit que cet adage a été détourné "en vain" par "un de ses pères"&nbsp;: [[Louis_Blanc|Louis Blanc]]. C'est de Louis Blanc que cet adage associatif a été repris à leur compte par certains socialistes du [[Parti_ouvrier_français|Parti ouvrier français]] l'opposant à la formule collectiviste&nbsp;: "De chacun selon les nécessités de la production, à chacun selon son temps de travail."
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Ainsi, "ce ne sont donc pas les intentions qu'''il'' incrimine. ''Il'' ne s'en prend, comme toujours, qu'à la conclusion, qui n'est pas seulement fausse, mais pleine de péril."<ref name="Une formule prétendue communiste">_</ref>. Et "Quant à la société communiste, qui ne deviendra une réalité vivante ... et qui sortira de l'ordre collectiviste avec des producteurs ou des hommes transformés par les conditions nouvelles du travail, elle n'aura pas d'autre devise que celle inscrite par Rabelais à la porte de son abbaye de Thélème&nbsp;: fais ce que vouldras."<ref name="Une formule prétendue communiste">_</ref>
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Ainsi, "ce ne sont donc pas les intentions qu'''il'' incrimine. ''Il'' ne s'en prend, comme toujours, qu'à la conclusion, qui n'est pas seulement fausse, mais pleine de péril."<ref name="Une formule prétendue communiste" />. Et "Quant à la société communiste, qui ne deviendra une réalité vivante ... et qui sortira de l'ordre collectiviste avec des producteurs ou des hommes transformés par les conditions nouvelles du travail, elle n'aura pas d'autre devise que celle inscrite par Rabelais à la porte de son abbaye de Thélème&nbsp;: fais ce que vouldras."<ref name="Une formule prétendue communiste" />
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Alors, "Ni la production de chacun ne sera déterminée par ses forces, ni sa consommation par ses besoins." Et "''De chacun et à chacun selon sa volonté'', telle sera l'unique règle sociale — si règle on peut appeler cette absence de toute réglementation."<ref name="Une formule prétendue communiste">_</ref>
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Alors, "Ni la production de chacun ne sera déterminée par ses forces, ni sa consommation par ses besoins." Et "''De chacun et à chacun selon sa volonté'', telle sera l'unique règle sociale — si règle on peut appeler cette absence de toute réglementation."<ref name="Une formule prétendue communiste" />
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Enfin, "cette liberté dans la production et dans la consommation sera possible, je le répète, parce que la nourriture. le vêtement, etc., existeront alors pour tous dans la même proportion que l'air ou que la lumière aujourd'hui et parce que le travail considérablement restreint, harmonisé avec les goûts et accompli en commun ou en famille — la grande famille humaine réconciliée — sera devenu un attrait, un besoin auquel nul ne sera assez ennemi de lui-même pour vouloir se soustraire"<ref name="Une formule prétendue communiste">_</ref>.
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Enfin, "cette liberté dans la production et dans la consommation sera possible, je le répète, parce que la nourriture. le vêtement, etc., existeront alors pour tous dans la même proportion que l'air ou que la lumière aujourd'hui et parce que le travail considérablement restreint, harmonisé avec les goûts et accompli en commun ou en famille — la grande famille humaine réconciliée — sera devenu un attrait, un besoin auquel nul ne sera assez ennemi de lui-même pour vouloir se soustraire"<ref name="Une formule prétendue communiste" />.
    
=== Alexandre Zinoviev et sa réalité dans la première société communautaire moderne ===
 
=== Alexandre Zinoviev et sa réalité dans la première société communautaire moderne ===
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D'après [[Alexandre_Zinoviev|Alexandre Zinoviev]]<ref>L'originalité de Alexandre Zinoviev est en effet "d'avoir observé la réalité soviétique, d'avoir perçu comment le communiste idéaliste était vaincu par le communisme réel et d'en avoir conclu que la société soviétique excluait tout possibilité de créer le communisme idéal" (in ''Les Confessions d'un homme en trop'')</ref> dans ''Les Confessions d'un homme en trop'', cet adage, ou une partie de celui-ci, "à chacun selon ses besoins", est souvent discuté dans les écoles de Moscou des années 1930. Mais les problèmes du milieu soviétique ne doivent pas être mis en évidence puisque le communisme réel en URSS est supposé achevé, parfait. Dès lors, toute critique scientifique est rejetée par la société, "le pouvoir et l'administration". Ainsi, ce communisme réel va à l'encontre du communisme idéal<ref>Alexandre Zinoviev, ''Les Confessions d'un homme en trop'', Folio actuel, 1991, 695 p.</ref>. Zinoviev remarque que, "dans le collectivisme soviétique réel, le principe "à chacun selon son travail" était violé plus souvent qu'il n'était observé"<ref>Alexandre Zinoviev, ''Les Confessions d'un homme en trop'', folio actuel, 1991, p. 55.</ref>.
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D'après [[Alexandre_Zinoviev|Alexandre Zinoviev]]<ref>L'originalité de Alexandre Zinoviev est en effet </ref> dans ''Les Confessions d'un homme en trop'', cet adage, ou une partie de celui-ci, "à chacun selon ses besoins", est souvent discuté dans les écoles de Moscou des années 1930. Mais les problèmes du milieu soviétique ne doivent pas être mis en évidence puisque le communisme réel en URSS est supposé achevé, parfait. Dès lors, toute critique scientifique est rejetée par la société, "le pouvoir et l'administration". Ainsi, ce communisme réel va à l'encontre du communisme idéal<ref>Alexandre Zinoviev, ''Les Confessions d'un homme en trop'', Folio actuel, 1991, 695 p.</ref>. Zinoviev remarque que, "dans le collectivisme soviétique réel, le principe "à chacun selon son travail" était violé plus souvent qu'il n'était observé"<ref>Alexandre Zinoviev, ''Les Confessions d'un homme en trop'', folio actuel, 1991, p. 55.</ref>.
    
Cependant, cela n'est pas la conséquence d'actes d'obscurs individus mais des lois objectives de la société. Alexandre Zinoviev remarque que les phénomènes sociaux de la société communiste sont proches de ceux des milieux naturels. Il pose ainsi la société communiste dans les conditions historiques de sa formation et de sa maturation comme une anti-civilisation par opposition à la civilisation générée par les pays occidentaux, bien que les phénomènes de ces pays ne reposent pas essentiellement sur des phénomènes civilisateurs. Dans la sphère communaliste où le mouvement de chacun est de rechercher le «&nbsp;pouvoir&nbsp;», l'attitude des individus est [[Pragmatisme|pragmatique]]. "En outre, si les gens recherchent, le pouvoir, ce n'est pas pour le pouvoir en soi, mais pour les avantages matériels que leur position et leur influence pourraient leur procurer."<ref>Alexandre Zinoviev, ''1984 et 1984'' in ''Science Fiction - Politique (1983)'', éd. Denoël, 1984 (ISBN 2 207 33002 8), t. 2, p. 42</ref>. Ainsi, dans sa synthèse scientifique ''[[Le_Communisme_comme_réalité|Le Communisme comme réalité]]'', Zinoviev montre que cet adage est en réalité «&nbsp;à chacun sa situation sociale&nbsp;» ou «&nbsp;à chacun sa position sociale&nbsp;». Le statut, la hiérarchie, la situation, la position sociale de la société communiste du XX ne reposent pas sur l'argent, la richesse comme dans les pays occidentaux, mais sur des privilèges matériels ou sociaux selon la débrouillardise, le carriérisme, etc. des individus.
 
Cependant, cela n'est pas la conséquence d'actes d'obscurs individus mais des lois objectives de la société. Alexandre Zinoviev remarque que les phénomènes sociaux de la société communiste sont proches de ceux des milieux naturels. Il pose ainsi la société communiste dans les conditions historiques de sa formation et de sa maturation comme une anti-civilisation par opposition à la civilisation générée par les pays occidentaux, bien que les phénomènes de ces pays ne reposent pas essentiellement sur des phénomènes civilisateurs. Dans la sphère communaliste où le mouvement de chacun est de rechercher le «&nbsp;pouvoir&nbsp;», l'attitude des individus est [[Pragmatisme|pragmatique]]. "En outre, si les gens recherchent, le pouvoir, ce n'est pas pour le pouvoir en soi, mais pour les avantages matériels que leur position et leur influence pourraient leur procurer."<ref>Alexandre Zinoviev, ''1984 et 1984'' in ''Science Fiction - Politique (1983)'', éd. Denoël, 1984 (ISBN 2 207 33002 8), t. 2, p. 42</ref>. Ainsi, dans sa synthèse scientifique ''[[Le_Communisme_comme_réalité|Le Communisme comme réalité]]'', Zinoviev montre que cet adage est en réalité «&nbsp;à chacun sa situation sociale&nbsp;» ou «&nbsp;à chacun sa position sociale&nbsp;». Le statut, la hiérarchie, la situation, la position sociale de la société communiste du XX ne reposent pas sur l'argent, la richesse comme dans les pays occidentaux, mais sur des privilèges matériels ou sociaux selon la débrouillardise, le carriérisme, etc. des individus.
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Donc dans la pratique, selon Zinoviev,
 
Donc dans la pratique, selon Zinoviev,
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*«&nbsp;De chacun selon ses moyens/ses capacités&nbsp;» devient «&nbsp;à chacun sa situation sociale&nbsp;»&nbsp;;
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*«&nbsp;De chacun selon ses moyens/ses capacités&nbsp;» devient «&nbsp;à chacun sa situation sociale&nbsp;»&nbsp;;  
*«&nbsp;De chacun selon son travail&nbsp;» devient «&nbsp;à chacun sa situation sociale&nbsp;»&nbsp;;
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*«&nbsp;De chacun selon son travail&nbsp;» devient «&nbsp;à chacun sa situation sociale&nbsp;»&nbsp;;  
*«&nbsp;à chacun selon ses besoins&nbsp;» devient «&nbsp;à chacun sa position sociale&nbsp;».
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*«&nbsp;à chacun selon ses besoins&nbsp;» devient «&nbsp;à chacun sa position sociale&nbsp;».  
    
=== Pour Trotsky, une synthèse dialectique entre les principes ===
 
=== Pour Trotsky, une synthèse dialectique entre les principes ===
<blockquote>''Marx usait, pour définir la société communiste, de la formule célèbre&nbsp;: «&nbsp;De chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins.&nbsp;» Les deux propositions sont indissolublement liées. «&nbsp;De chacun selon ses forces&nbsp;», cela signifie, dans l'interprétation communiste et non capitaliste, que le travail a cessé d'être une corvée, pour devenir un besoin de l'individu&nbsp;; que la société n'a plus à recourir à la contrainte&nbsp;; que les malades et les anormaux peuvent seuls se dérober au travail. Travaillant selon leurs forces, c'est-à-dire selon leurs moyens physiques et psychiques, sans se faire violence, les membres de la communauté, bénéficiant d'une haute technique, rempliront suffisamment les magasins de la société pour que chacun puisse y puiser largement «&nbsp;selon ses besoins&nbsp;» sans contrôle humiliant. La formule du communisme, bipartite mais indivisible, suppose donc l'abondance, l'égalité, l'épanouissement de la personnalité et une discipline très élevée.''</blockquote>
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<blockquote>''Marx usait, pour définir la société communiste, de la formule célèbre&nbsp;: «&nbsp;De chacun selon ses forces, à chacun selon ses besoins.&nbsp;» Les deux propositions sont indissolublement liées. «&nbsp;De chacun selon ses forces&nbsp;», cela signifie, dans l'interprétation communiste et non capitaliste, que le travail a cessé d'être une corvée, pour devenir un besoin de l'individu&nbsp;; que la société n'a plus à recourir à la contrainte&nbsp;; que les malades et les anormaux peuvent seuls se dérober au travail. Travaillant selon leurs forces, c'est-à-dire selon leurs moyens physiques et psychiques, sans se faire violence, les membres de la communauté, bénéficiant d'une haute technique, rempliront suffisamment les magasins de la société pour que chacun puisse y puiser largement «&nbsp;selon ses besoins&nbsp;» sans contrôle humiliant. La formule du communisme, bipartite mais indivisible, suppose donc l'abondance, l'égalité, l'épanouissement de la personnalité et une discipline très élevée.''</blockquote>  
 
== Notes et références ==
 
== Notes et références ==
    
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[[Catégorie:Théorie]] [[Catégorie:Politique révolutionnaire]] [[Catégorie:Idéologie]]
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