Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
14 octets ajoutés ,  6 novembre 2016 à 00:24
m
aucun résumé des modifications
Ligne 40 : Ligne 40 :  
Son groupe, ''[[Nache_Slovo|Nache Slovo]]'' critique le mot d'ordre de défaitisme, mais comme point secondaire. Le vrai désaccord était la "question organisationnelle"&nbsp;: Trotsky essayait de concilier les menchéviks et les bolchéviks, que Lénine dissociait nettement. C'est ce désaccord qui rejaillit sur la question du défaitisme, et qui conduit Lénine à faire un lien entre le refus du défaitisme et le [[Centrisme|centrisme]]<ref>Lénine, [https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1915/jul/26.htm La défaite de son propre gouvernement dans la guerre impérialiste], 26 juillet 1915</ref>.
 
Son groupe, ''[[Nache_Slovo|Nache Slovo]]'' critique le mot d'ordre de défaitisme, mais comme point secondaire. Le vrai désaccord était la "question organisationnelle"&nbsp;: Trotsky essayait de concilier les menchéviks et les bolchéviks, que Lénine dissociait nettement. C'est ce désaccord qui rejaillit sur la question du défaitisme, et qui conduit Lénine à faire un lien entre le refus du défaitisme et le [[Centrisme|centrisme]]<ref>Lénine, [https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1915/jul/26.htm La défaite de son propre gouvernement dans la guerre impérialiste], 26 juillet 1915</ref>.
   −
Mais en réalité Lénine ne met pas en avant la formule du «défaitisme»&nbsp;: on ne trouve pas trace de «défaitisme» dans les propositions d'unité que Lénine fait en 1915 au groupe de ''[[Nache_Slovo|Nache Slovo]]'', pas non plus dans le projet de résolution et de manifeste de la «&nbsp;[[Gauche_de_Zimmerwald|gauche de Zimmerwald]]&nbsp;» rédigé par Lénine.
+
Mais en réalité Lénine ne met pas en avant la formule du «défaitisme»&nbsp;: on ne trouve pas trace de «défaitisme» dans les propositions d'unité que Lénine fait en 1915 au groupe de ''[[Nache_Slovo|Nache Slovo]]'', pas non plus dans le projet de résolution et de manifeste de la «&nbsp;gauche de [[Zimmerwald|Zimmerwald]]&nbsp;» rédigé par Lénine.
    
Il faut noter aussi que le terme n'est pas mentionné dans la préface de 1918 de Zinoviev à ''Contre le courant'', choix d'articles de Lénine et de [[Zinoviev|Zinoviev]] pendant la guerre, qui résume leur position ainsi&nbsp;:
 
Il faut noter aussi que le terme n'est pas mentionné dans la préface de 1918 de Zinoviev à ''Contre le courant'', choix d'articles de Lénine et de [[Zinoviev|Zinoviev]] pendant la guerre, qui résume leur position ainsi&nbsp;:
Ligne 48 : Ligne 48 :  
A partir de la révolution de février 1917 et la mise en place du gouvernement provisoire, Lénine ne met plus en avant le défaitisme. Il dira plus tard&nbsp;: ''«&nbsp;Nous étions défaitistes sous le tsar, nous ne l'étions plus sous Tsérétéli et Tchernov&nbsp;»''<ref>Lénine, Discours de cloture sur le rapport concemant la ratification du traité de Brest-Litovsk, 15 mars 1918</ref>.
 
A partir de la révolution de février 1917 et la mise en place du gouvernement provisoire, Lénine ne met plus en avant le défaitisme. Il dira plus tard&nbsp;: ''«&nbsp;Nous étions défaitistes sous le tsar, nous ne l'étions plus sous Tsérétéli et Tchernov&nbsp;»''<ref>Lénine, Discours de cloture sur le rapport concemant la ratification du traité de Brest-Litovsk, 15 mars 1918</ref>.
   −
Pour autant Lénine ne devenait pas pour autant partisan de la défense nationale. Contre les bolchéviks qui voulaient aller jusque là, il rappelait&nbsp;:
+
Lénine ne devenait pas pour autant partisan de la défense nationale. Contre les bolchéviks qui voulaient aller jusque là, il rappelait&nbsp;:
 
<blockquote>''«&nbsp;Nous demeurons fidèles, sans réserve, à la déclaration que nous avons faite le 13 octobre 1915, dans le n° 47 de l'organe central de notre Parti, le Social-Démocrate, qui paraissait à Genève. Nous y disions que, si la révolution triomphait en Russie et si un gouvernement républicain désireux de continuer la guerre impérialiste, la guerre en alliance avec la bourgeoisie impérialiste d'Angleterre et de France, la guerre pour la conquête de Constantinople, de l'Arménie, de la Galicie, etc., etc., accédait au pouvoir, nous serions ses adversaires résolus, nous serions contre la «&nbsp;défense de la patrie&nbsp;» dans cette guerre.'''&nbsp;»'''''<b><ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170408.htm Lettre d'adieu aux ouvriers suisses], 26 mars (8 avril) 1917</ref></b></blockquote>  
 
<blockquote>''«&nbsp;Nous demeurons fidèles, sans réserve, à la déclaration que nous avons faite le 13 octobre 1915, dans le n° 47 de l'organe central de notre Parti, le Social-Démocrate, qui paraissait à Genève. Nous y disions que, si la révolution triomphait en Russie et si un gouvernement républicain désireux de continuer la guerre impérialiste, la guerre en alliance avec la bourgeoisie impérialiste d'Angleterre et de France, la guerre pour la conquête de Constantinople, de l'Arménie, de la Galicie, etc., etc., accédait au pouvoir, nous serions ses adversaires résolus, nous serions contre la «&nbsp;défense de la patrie&nbsp;» dans cette guerre.'''&nbsp;»'''''<b><ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170408.htm Lettre d'adieu aux ouvriers suisses], 26 mars (8 avril) 1917</ref></b></blockquote>  
C'est dans les «lettres de loin» et les «thèses d'avril» que Lénine avait défini sa nouvelle orientation. Non seulement il n'était plus question de «défaitisme», mais il considérait que, devant la révolution qui se développait, la défense de la patrie et la guerre révolutionnaire étaient à l'ordre du jour. À l'ordre du jour seulement. Il se refuse en effet à apporter le moindre soutien au gouvernement Goutchkov-Milioukov. La guerre reste impérialiste, y compris du côté russe. Et pourtant, Lénine ne souhaite plus «la défaite», ne «contribue» plus à la défaite. Il accuse Goutchkov et Milioukov de contribuer, eux, à désagréger l'armée. Les revers militaires qu'il avait souhaités ont eu lieu et ils ont enfanté la révolution. Février a marqué le début de la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile, a fait le premier pas vers la fin de la guerre; seul le second, le passage du pouvoir entre les mains du prolétariat, peut y mettre un terme.
+
C'est dans les [[Lettres_de_loin|''Lettres de loin'']] et les [[Thèses_d'avril|''Thèses d'avril'']] que Lénine avait défini sa nouvelle orientation. Non seulement il n'était plus question de défaitisme, mais il considérait que, devant la révolution qui se développait, la défense de la patrie et la guerre révolutionnaire étaient à l'ordre du jour. À l'ordre du jour seulement. Il se refuse en effet à apporter le moindre soutien au gouvernement Goutchkov-Milioukov. La guerre reste impérialiste, y compris du côté russe. Et pourtant, Lénine ne souhaite plus «la défaite», ne «contribue» plus à la défaite. Il accuse Goutchkov et Milioukov de contribuer, eux, à désagréger l'armée. Les revers militaires qu'il avait souhaités ont eu lieu et ils ont enfanté la révolution. Février a marqué le début de la transformation de la guerre impérialiste en guerre civile, a fait le premier pas vers la fin de la guerre; seul le second, le passage du pouvoir entre les mains du prolétariat, peut y mettre un terme.
    
Lénine met donc en avant des mots d'ordre de paix qu'il avait jusqu'alors combattus et les lie à la revendication du pouvoir&nbsp;: en raison de son caractère impérialiste, de ses liens avec la France et l'Angleterre, le gouvernement provisoire est incapable de conclure une paix honorable et démocratique. Le peuple ne peut faire cesser la guerre, ou en modifier le caractère, qu'en changeant le caractère du gouvernement; l'obtention d'une paix honorable et démocratique, sans annexion, exige que le pouvoir d'État passe entre les mains du soviet des députés ouvriers. Alors, à ces conditions, et pour de telles conditions de paix, le soviet pourrait devenir partisan de la défense nationale et de la guerre révolutionnaire.
 
Lénine met donc en avant des mots d'ordre de paix qu'il avait jusqu'alors combattus et les lie à la revendication du pouvoir&nbsp;: en raison de son caractère impérialiste, de ses liens avec la France et l'Angleterre, le gouvernement provisoire est incapable de conclure une paix honorable et démocratique. Le peuple ne peut faire cesser la guerre, ou en modifier le caractère, qu'en changeant le caractère du gouvernement; l'obtention d'une paix honorable et démocratique, sans annexion, exige que le pouvoir d'État passe entre les mains du soviet des députés ouvriers. Alors, à ces conditions, et pour de telles conditions de paix, le soviet pourrait devenir partisan de la défense nationale et de la guerre révolutionnaire.
Ligne 127 : Ligne 127 :  
Les occupations militaires entre puissances impérialistes créent des situations a priori différentes.
 
Les occupations militaires entre puissances impérialistes créent des situations a priori différentes.
   −
Entre 1871 et 1918, Lénine et la social-démocratie n’hésitaient pas à lutter contre l’occupation allemande de l’Alsace-Lorraine. Par la suite, les communistes ont dénoncé le [[Traité_de_Versailles|traité de Versailles]] puis l’[[occupation_de_la_Ruhr|occupation de la Ruhr]] par la France (1923-1925), mais avec beaucoup plus de tensions&nbsp;: si la majorité mettait en avant la fraternisation avec les soldats et la lutte simultanée contre la bourgeoisie allemande, d’autres comme [[Karl_Radek|Karl Radek]] ont comparé l’Allemagne à une nation opprimée.
+
Entre 1871 et 1918, Lénine et la social-démocratie n’hésitaient pas à lutter contre l’occupation allemande de l’Alsace-Lorraine. Par la suite, les communistes ont dénoncé le [[Traité_de_Versailles|traité de Versailles]] puis l’[[Occupation_de_la_Ruhr|occupation de la Ruhr]] par la France (1923-1925), mais avec beaucoup plus de tensions&nbsp;: si la majorité mettait en avant la fraternisation avec les soldats et la lutte simultanée contre la bourgeoisie allemande, d’autres comme [[Karl_Radek|Karl Radek]] ont comparé l’Allemagne à une nation opprimée.
    
L'occupation de la Sarre par la France jusqu’en 1935 a créé une situation encore plus compliquée. Jusqu'en août 1933, le [[Parti_communiste_allemand|Parti communiste allemand]] défendait le mot d'ordre du rattachement de la Sarre à l'Allemagne où les nazis étaient pourtant au pouvoir depuis janvier.
 
L'occupation de la Sarre par la France jusqu’en 1935 a créé une situation encore plus compliquée. Jusqu'en août 1933, le [[Parti_communiste_allemand|Parti communiste allemand]] défendait le mot d'ordre du rattachement de la Sarre à l'Allemagne où les nazis étaient pourtant au pouvoir depuis janvier.

Menu de navigation