Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
246 octets ajoutés ,  3 octobre 2016 à 00:08
m
aucun résumé des modifications
Ligne 109 : Ligne 109 :  
Lors de la prise du pouvoir en octobre, des régions entières, surtout rurales, restent contrôlées par des forces tsaristes. C’est particulièrement le cas dans le Sud où le général Kalédine, ataman des cosaques du Don, recrute une armée blanche et se prépare à marcher sur Moscou avec environ 200 000 hommes.
 
Lors de la prise du pouvoir en octobre, des régions entières, surtout rurales, restent contrôlées par des forces tsaristes. C’est particulièrement le cas dans le Sud où le général Kalédine, ataman des cosaques du Don, recrute une armée blanche et se prépare à marcher sur Moscou avec environ 200 000 hommes.
   −
L'armistice est signé avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie le 15 décembre. Après avoir essayé de gagner du temps pour laisser la révolution gagner l'Allemagne, les bolchéviks signeront le très dur [[traité_de_Brest-Litovsk|traité de Brest-Litovsk]], cédant notamment l'Ukraine.
+
L'armistice est signé avec l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie le 15 décembre. Après avoir essayé de gagner du temps pour laisser la révolution gagner l'Allemagne, les bolchéviks signeront le très dur [[Traité_de_Brest-Litovsk|traité de Brest-Litovsk]], cédant notamment l'Ukraine.
    
Aussitôt les principales puissances alliées conspirent pour écraser la Russie soviétique. Pendant 5 ans, la Russie fut encerclée sur un front de 8 000 kilomètres. La guerre qui débutait et devait durer jusqu'en 1920, jusqu'en 1922 même en Sibérie d'où se retirèrent les dernières armées japonaises, allait être sans pitié.
 
Aussitôt les principales puissances alliées conspirent pour écraser la Russie soviétique. Pendant 5 ans, la Russie fut encerclée sur un front de 8 000 kilomètres. La guerre qui débutait et devait durer jusqu'en 1920, jusqu'en 1922 même en Sibérie d'où se retirèrent les dernières armées japonaises, allait être sans pitié.
Ligne 121 : Ligne 121 :  
Privée des plaines à blé de l'Ukraine, coupée des principales ressources minières par les armées blanches, obligée à consacrer la faible production industrielle à l'armement et au rétablissement des transports, la Russie des soviets fut réduite à la famine.
 
Privée des plaines à blé de l'Ukraine, coupée des principales ressources minières par les armées blanches, obligée à consacrer la faible production industrielle à l'armement et au rétablissement des transports, la Russie des soviets fut réduite à la famine.
   −
Mais c'est l'accentuation de la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]] au printemps 1918, sous l'effet du soutien des alliés occidentaux aux [[Armées_blanches|armées blanches]], qui poussa le pouvoir soviétique à un tournant économique qui sera nommé ''« [[communisme_de_guerre|communisme de guerre]] »''. Pour soutenir l'effort de guerre tout en ravitaillant autant que possible les ouvriers et les soldats, le nouveau pouvoir s'empare de toute l'industrie, et effectue des réquisitions dans les campagnes. Ces réquisitions forcées auront pour effet de briser l'alliance entre le prolétariat et la paysannerie, et engendreront un énorme recul de la production agricole.
+
Mais c'est l'accentuation de la [[Guerre_civile_russe|guerre civile]] au printemps 1918, sous l'effet du soutien des alliés occidentaux aux [[Armées_blanches|armées blanches]], qui poussa le pouvoir soviétique à un tournant économique qui sera nommé ''« [[Communisme_de_guerre|communisme de guerre]] »''. Pour soutenir l'effort de guerre tout en ravitaillant autant que possible les ouvriers et les soldats, le nouveau pouvoir s'empare de toute l'industrie, et effectue des réquisitions dans les campagnes. Ces réquisitions forcées auront pour effet de briser l'alliance entre le prolétariat et la paysannerie, et engendreront un énorme recul de la production agricole.
    
Le 18 juin 1918, était décrétée la [[Nationalisation|nationalisation]] de toutes les branches importantes de l'industrie par l'expropriation pure et simple de leurs anciens possédants. Puis ce fut au tour des industries moins importantes, dont il fallait aussi mobiliser les ressources, si bien qu'à la fin de 1918, toute l'industrie avait été expropriée.
 
Le 18 juin 1918, était décrétée la [[Nationalisation|nationalisation]] de toutes les branches importantes de l'industrie par l'expropriation pure et simple de leurs anciens possédants. Puis ce fut au tour des industries moins importantes, dont il fallait aussi mobiliser les ressources, si bien qu'à la fin de 1918, toute l'industrie avait été expropriée.
Ligne 129 : Ligne 129 :  
L'effet combiné de la [[Première_guerre_mondiale|Première guerre mondiale]] et de la Révolution russe provoqua une [[Révolutions_de_1917_à_1923|vague révolutionnaire de 1917 à 1923]] en Europe. Les bolchéviks plaçaient énormément d'espoirs dans l'extension de la révolution, en particulier en Allemagne, pays à l'industrie et au mouvement ouvrier très développé. Une grande partie de leurs efforts ont été consacrés à la construction de l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]], fondée en 1919.
 
L'effet combiné de la [[Première_guerre_mondiale|Première guerre mondiale]] et de la Révolution russe provoqua une [[Révolutions_de_1917_à_1923|vague révolutionnaire de 1917 à 1923]] en Europe. Les bolchéviks plaçaient énormément d'espoirs dans l'extension de la révolution, en particulier en Allemagne, pays à l'industrie et au mouvement ouvrier très développé. Une grande partie de leurs efforts ont été consacrés à la construction de l'[[Internationale_communiste|Internationale communiste]], fondée en 1919.
   −
Un moment, une connexion vers l'Ouest de la Russie soviétique à la [[révolution_allemande]] via la [[République_des_conseils_de_Hongrie|Hongrie]], l'[[Mouvement_ouvrier_autrichien|Autriche]] et la [[République_des_conseils_de_Bavière|Bavière]] paraissait imminente. Mais la répression, les trahisons et les échecs de ces révolutions ont éloigné la perspective d'une aide extérieure. Les bolchéviks ont toutefois continué à soutenir les braises révolutionnaires, notamment [[conférence_de_Bakou|en Asie]], et ont beaucoup espéré de la [[Révolution_chinoise_(1925-1927)|révolution chinoise en 1925-1927]].
+
Un moment, une connexion vers l'Ouest de la Russie soviétique à la [[Révolution_allemande|révolution_allemande]] via la [[République_des_conseils_de_Hongrie|Hongrie]], l'[[Mouvement_ouvrier_autrichien|Autriche]] et la [[République_des_conseils_de_Bavière|Bavière]] paraissait imminente. Mais la répression, les trahisons et les échecs de ces révolutions ont éloigné la perspective d'une aide extérieure. Les bolchéviks ont toutefois continué à soutenir les braises révolutionnaires, notamment [[Conférence_de_Bakou|en Asie]], et ont beaucoup espéré de la [[Révolution_chinoise_(1925-1927)|révolution chinoise en 1925-1927]].
    
== Nature de la révolution ==
 
== Nature de la révolution ==
   −
Selon le point de vue bourgeois dominant, la [[révolution_de_février_1917|révolution de février 1917]] était une révolution démocratique et Octobre était un [[coup_d'Etat|coup d'Etat]] fomenté par un parti à visée [[totalitaire|totalitaire]].
+
Selon le point de vue bourgeois dominant, la [[Révolution_de_février_1917|révolution de février 1917]] était une révolution démocratique et Octobre était un [[Coup_d'Etat|coup d'Etat]] fomenté par un parti à visée [[Totalitaire|totalitaire]].
   −
Pour les [[marxistes|marxistes]], il y a consensus sur le fait que février 1917 était une [[révolution_bourgeoise|révolution démocratique-bourgeoise]], mais des divergences sur la nature de la révolution d'Octobre.
+
Pour les [[Marxistes|marxistes]], il y a consensus sur le fait que février 1917 était une [[Révolution_bourgeoise|révolution démocratique-bourgeoise]], mais des divergences sur la nature de la révolution d'Octobre.
   −
Pour la plupart des marxistes de l'[[Internationale_ouvrière|Internationale ouvrière]] (1889-1914), il ne pouvait y avoir qu'une révolution bourgeoise en Russie, étant donné que le pays était encore [[semi-féodal|semi-féodal]] et peu développé économiquement. Jusqu'en 1917, même les [[bolchéviks|bolchéviks]] étaient d'accord sur ce point. Leur différence avec les [[menchéviks|menchéviks]] était qu'ils défendaient un rôle actif du [[prolétariat|prolétariat]] et de la [[paysannerie|paysannerie]] dans la révolution, pour assurer une vraie révolution populaire (tout en étant bourgeoise dans son contenu). Ainsi la révolution pourrait balayer toute trace de [[féodalisme|féodalisme]] malgré l'attitude lâche de la bourgeoisie russe. La formule de Lénine est alors celle de la ''« [[dictature_démocratique_du_prolétariat_et_de_la_paysannerie|dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie]] »''.
+
Pour la plupart des marxistes de l'[[Internationale_ouvrière|Internationale ouvrière]] (1889-1914), il ne pouvait y avoir qu'une révolution bourgeoise en Russie, étant donné que le pays était encore [[Semi-féodal|semi-féodal]] et peu développé économiquement. Jusqu'en 1917, même les [[Bolchéviks|bolchéviks]] étaient d'accord sur ce point. Leur différence avec les [[Menchéviks|menchéviks]] était qu'ils défendaient un rôle actif du [[Prolétariat|prolétariat]] et de la [[Paysannerie|paysannerie]] dans la révolution, pour assurer une vraie révolution populaire (tout en étant bourgeoise dans son contenu). Ainsi la révolution pourrait balayer toute trace de [[Féodalisme|féodalisme]] malgré l'attitude lâche de la bourgeoisie russe. La formule de Lénine est alors celle de la ''« [[Dictature_démocratique_du_prolétariat_et_de_la_paysannerie|dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie]] »''.
   −
Suite à la [[révolution_de_1905|révolution de 1905]], [[Trotsky|Trotsky]] ébauche sa théorie de la [[révolution_permanente|révolution permanente]]. Il considère que non seulement le prolétariat et la paysannerie doivent jouer un rôle actif, mais que seul le prolétariat dispose d'une organisation (la [[POSDR|social-démocratie]]) capable de diriger, et qu'une fois au pouvoir le prolétariat ne pourra pas se limiter à des mesures démocratiques, mais devra entamer directement une transformation socialiste de la société. La révolution est donc un processus ininterrompu qui part des aspirations démocratiques et se transforme en [[révolution_socialiste|révolution socialiste]].
+
Suite à la [[Révolution_de_1905|révolution de 1905]], [[Trotsky|Trotsky]] ébauche sa théorie de la [[Révolution_permanente|révolution permanente]]. Il considère que non seulement le prolétariat et la paysannerie doivent jouer un rôle actif, mais que seul le prolétariat dispose d'une organisation (la [[POSDR|social-démocratie]]) capable de diriger, et qu'une fois au pouvoir le prolétariat ne pourra pas se limiter à des mesures démocratiques, mais devra entamer directement une transformation socialiste de la société. La révolution est donc un processus ininterrompu qui part des aspirations démocratiques et se transforme en [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
   −
Selon les [[trotskistes|trotskistes]], [[Lénine|Lénine]] se rallie de fait en 1917 à la ligne de Trotsky, sans le théoriser.
+
Selon les [[Trotskistes|trotskistes]], [[Lénine|Lénine]] se rallie de fait en 1917 à la ligne de Trotsky, sans le théoriser.
   −
Selon la [[gauche_communiste_italienne|gauche communiste italienne]], Lénine ne s'est pas rallié à Trotsky, mais aurait maintenu l'idée d'une révolution bourgeoise. La révolution d'Octobre serait donc une révolution double : bourgeoise en économie, socialiste en politique.
+
Selon la [[Gauche_communiste_italienne|gauche communiste italienne]], Lénine ne s'est pas rallié à Trotsky, mais aurait maintenu l'idée d'une révolution bourgeoise. La révolution d'Octobre serait donc ''«&nbsp;une révolution double : socialisme en politique, capitalisme en économie&nbsp;»''.<ref>[http://www.sinistra.net/lib/bas/progco/qioi/qioinpibef.html Le trotskysme - Critique de la théorie de la révolution permanente], «Programme Communiste», numéro 57, octobre-décembre 1972</ref>
    
== Sources ==
 
== Sources ==

Menu de navigation