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== Premières années de la révolution ==
 
== Premières années de la révolution ==
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D'emblée, la survie de la révolution est menacée. Les Etats impérialistes envoient des troupes contre la Russie des soviets et financent des contre-révolutionnaires russes. D'autre part, les [[Paysannerie|paysans]], qui représentent 85% de la population, et qui appuient les [[Parti_bolchévik|bolchéviks]], ne sont pas spontanément collectivistes. Les bolchéviks et les masses ouvrières analysent donc que la révolution russe ne pourra survivre s'il n'y a pas une révolution socialiste dans un Etat développé, capable de venir en aide à la Russie.
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C'est la guerre civile qui reprit en Russie à la fin du printemps 1918, attisée par l'aide qu'apportaient les alliés occidentaux aux armées contre-révolutionnaires qui contraignit le pouvoir soviétique à sauter une dernière étape dans la liquidation de la [[Propriété_privée|propriété privée]] afin de concentrer entre ses mains toutes les ressources industrielles, toutes les richesses. C'était indispensable pour soutenir l'effort de guerre, tout en ravitaillant, autant que faire se pouvait, la population.
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Contre toute attente, la révolution a réussi à survivre en Russie, notamment grâce à la mise sur pied de l'[[Armée_rouge|Armée rouge]]. Cela a aussi été possible grâce à la montée ouvrière en Occident, qui a limité l'intervention des Etats capitalistes en Russie. En Grande-Bretagne, par exemple, les travailleurs portuaires ont refusé de charger des armes et des manifestations de masse ont eu lieu dans tout le pays. Une [[Grève_générale|grève générale]] menaçait. Tout cela a empêché l'intervention du Royaume-Uni au côté de la France et de la Pologne en août 1920.
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Le 18 juin 1918, était décrétée la [[Nationalisation|nationalisation]] de toutes les branches importantes de l'industrie par l'expropriation pure et simple de leurs anciens possédants. Puis ce fut au tour des industries moins importantes, dont il fallait aussi mobiliser les ressources, si bien qu'à la fin de 1918, toute l'industrie avait été expropriée.
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La révolution a également résisté aux protestations des paysans, mécontents des réquisitions du gouvernement. Mais beaucoup de paysans comprenaient aussi que le Parti bolchévik était la seule force capable de résister à une contre-révolution qui aurait noyé la réforme agraire dans un bain de sang. Au printemps 1919, les [[Russes_blancs|armées blanches]] de [[Anton_Dénikine|Dénikine]] ont failli renverser le pouvoir soviétique avec l'appui de paysans révoltés. Mais lorsque Dénikine s'est vraiment approché de Moscou, et que le danger d'un retour des grands propriétaires est devenu tangible, la révolte des paysans est partie en fumée.
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La guerre qui débutait et devait durer jusqu'en 1920, jusqu'en 1922 même en Sibérie d'où se retirèrent les dernières armées japonaises, allait être sans pitié. Toutes les puissances impérialistes du monde s'étaient liguées contre les soviets, pour les encercler sur un front de 8 000 kilomètres.
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Mais la victoire, au bout de trois ans de guerre civile, a été payée d'un prix terrible : des millions de mort, une économie dévastée, une [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] exsangue. Les conditions objectives pour la montée en puissance de la [[Bureaucratie|bureaucratie]] étaient dès lors réunies. En 1924, [[Staline|Staline]] théorise le fait de construire le [[Socialisme_dans_un_seul_pays|socialisme dans un seul pays]] isolé.
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Alors que l'Allemagne occupait toujours l'Ukraine, envahie juste avant la signature du traité de paix de Brest-Litovsk, les troupes japonaises débarquaient à Vladivostock le 5 avril 1918. Elles étaient fortes de 30 000 hommes, puis bientôt de 70 000 hommes, épaulés par de petits contingents anglo-franco-américains. En mai 1918, tout le long de à ligne du Transsibérien, les légions tchécoslovaques, fortes de 20 000 hommes, s'emparaient de plusieurs villes. Pendant l'été 1918, des contingents français et anglais débarquaient à Mourmansk et Arkhangelsk, et plus tard, après la fin de la guerre en Europe occidentale, débarquaient respectivement à Odessa et Bakou. L'armée turque également intervint au Caucase en 1919. Financés par les alliés occidentaux, aidés par des missions militaires alliées, les généraux russes contre-révolutionnaires avaient eux aussi regroupé des armées qui ensanglantèrent la Russie pendant deux ans.
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Privée des plaines à blé de l'Ukraine, coupée des principales ressources minières par les armées blanches, obligée à consacrer la faible production industrielle à l'armement et au rétablissement des transports, la Russie des soviets fut réduite à la famine.
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La guerre civile, coalition contre-révolutionnaire des puissances impérialistes avec les vieilles classes possédantes de Russie, avait ruiné le pays, paralysé son industrie. Si bien que la classe ouvrière elle-même, privée de travail, avait fondu : Moscou était passée de 2 000 000 d'habitants à 1200 000, et Pétrograd de 2 200 000 à 700 000.
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Les réquisitions forcées rendues nécessaires par la famine avaient brisé l'alliance entre le prolétariat et la paysannerie, et engendré un énorme recul de la production agricole.
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Mais si la révolution n'était plus si saine, elle était sauve. La mobilisation de toutes les énergies, la réquisition de toutes les richesses, la levée en masse des ouvriers pour constituer une armée révolutionnaire, avaient vaincu les armées blanches et l'intervention étrangère. Des armées paysannes elles-mêmes avaient participé à la guerre civile, aux côtés de l'armée rouge, car le paysan savait que les armées blanches avaient dans leurs fourgons les anciens propriétaires fonciers, les anciens usuriers du village.
    
== Sources ==
 
== Sources ==
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