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=== Les coopératives ===
 
=== Les coopératives ===
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Beaucoup d'ouvriers-artisans se racrochent à cette époque à l'espoir des sociétés coopératives qu'ils forment. Le libéral [[Schultze-Delitsch|Schultze-Delitsch]] en fait le coeur de son programme destiné à toucher les ouvriers. C'est pourquoi Lassalle sera amené à se positionner par rapport aux coopératives, mêmes si elles ne sont pour lui qu'un moyen.
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Beaucoup d'ouvriers-artisans se racrochent à cette époque à l'espoir des sociétés [[coopératives|coopératives]] qu'ils forment. Le libéral [[Schultze-Delitsch|Schultze-Delitsch]] en fait le coeur de son programme destiné à toucher les ouvriers. C'est pourquoi Lassalle sera amené à se positionner par rapport aux coopératives, mêmes si elles ne sont pour lui qu'un moyen.
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Sa critique rejoint celle des marxistes : les coopératives de production sont impossibles à généraliser sous le règne du libre marché, étranglées par les grandes fabriques. ''« Rien n'est plus facile à la libre concurrence que de terrasser une poignée d'ouvriers associés. »''
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Sa critique rejoint celle des marxistes : les coopératives de production sont impossibles à généraliser sous le règne du libre marché, étranglées par les grandes fabriques. ''« Rien n'est plus facile à la libre concurrence que de terrasser une poignée d'ouvriers associés. »''
    
La seule façon de l'emporter serait que l'Etat ''« fasse passer les gros bataillons du côté des ouvriers, du côté des associations. »'' Là encore, ses revendications débouchent sur le rôle central de l'Etat.
 
La seule façon de l'emporter serait que l'Etat ''« fasse passer les gros bataillons du côté des ouvriers, du côté des associations. »'' Là encore, ses revendications débouchent sur le rôle central de l'Etat.
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Il critique aussi les sociétés de crédit, qui ne peuvent que prolonger la mort de la [[petite-bourgeoisie|petite-bourgeoisie]] face au capital, et les coopératives de consommation :
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Il critique aussi les sociétés de crédit, qui ne peuvent que prolonger la mort de la [[Petite-bourgeoisie|petite-bourgeoisie]] face au capital, et les coopératives de consommation :
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<blockquote>''«&nbsp;Le préjudice qui frappe la classe ouvrière ne I'atteint (...) que comme productrice et non comme consommatrice. C'est donc prêter une fausse assistance a l'ouvrier que de vouloir l'aider comme consommateur, au lieu de le seconder là où le bât le blesse vraiment, c'est-à-dire au niveau de la production.&nbsp;»''<br/></blockquote>
''«&nbsp;Le préjudice qui frappe la classe ouvrière ne I'atteint (...) que comme productrice et non comme consommatrice. C'est donc prêter une fausse assistance a l'ouvrier que de vouloir l'aider comme consommateur, au lieu de le seconder là où le bât le blesse vraiment, c'est-à-dire au niveau de la production.&nbsp;»''
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=== La loi d'airain des salaires ===
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=== Économie ===
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Ferdinand Lassalle développe une critique virulente du libéralisme et élabore notamment la loi d'airain des salaires. Il ne croit pas en effet à la prétendue hausse obligatoire et générale des salaires, en période de plein emploi, dans un système économique laissé à lui-même.
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Lassalle s'est beaucoup moins occupé d'économie que Marx. A part sa critique des limites des coopératives, il a aussi cherché à démonter le discours de certains libéraux qui promettaient à la classe ouvrière que le laissez-faire conduirait à un [[plein-emploi|plein-emploi]] et à une hausse générale des [[salaires|salaires]].
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Selon cette loi, dite d'«&nbsp;airain» (ou bronze, du nom de l'alliage très résistant utilisé pour la fonderie des cloches), il juge au contraire que le salaire est conduit à se fixer toujours aux alentours d'une valeur minimale, équivalente au niveau strictement nécessaire à la survie de l'ouvrier et à la continuité de la production.
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Au contraire, il parlait de ''«&nbsp;loi d'airain des salaires&nbsp;»'' (airain = bronze, du nom de l'alliage très résistant utilisé pour la fonderie des cloches) : le salaire est conduit à se fixer toujours aux alentours d'une valeur minimale, équivalente au niveau strictement nécessaire à la survie de l'ouvrier et à la continuité de la production.
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La paternité de la «&nbsp;loi d'airain&nbsp;» est très controversée, car de nombreux auteurs l'ont formulée avant Lassalle de manière plus ou moins achevée&nbsp;: W. Petty dès 1672, J. Vanderlint en 1734, Turgot en 1766 (cités par Marx dans ''[[Le_Capital|Le Capital]]'', 1867), «&nbsp;Loi du salaire nécessaire&nbsp;» de Ricardo en 1821, Engels en 1844, Marx en 1847 dans [[Misère_de_la_philosophie|''Misère de la philosophie'']].
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De nombreux auteurs l'ont formulée avant Lassalle de manière plus ou moins achevée&nbsp;: W. Petty dès 1672, J. Vanderlint en 1734, Turgot en 1766 (cités par Marx dans ''[[Le_Capital|Le Capital]]'', 1867), «&nbsp;Loi du salaire nécessaire&nbsp;» de Ricardo en 1821, Engels en 1844, Marx en 1847 dans [[Misère_de_la_philosophie|''Misère de la philosophie'']]. Une brouille politique amènera [[Marx|Marx]] à critiquer Lassalle sans ménagement, en particulier dans sa [[Critique_du_programme_de_Gotha|''Critique du programme du parti ouvrier allemand'']]&nbsp;:
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<blockquote>«&nbsp;De la «&nbsp;loi d'airain des salaires&nbsp;» rien, comme on le sait, n'appartient à Lassalle, si ce n'est le mot «&nbsp;d'airain&nbsp;» emprunté aux «&nbsp;grandes et éternelles lois d'airain&nbsp;» de Goethe.&nbsp;»<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1875/05/18750500b.htm ''Critique du programme de Gotha'']'', 1875</ref><br/></blockquote>
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&nbsp;Cependant, Lassalle avait conscience qu'il n'était pas l'auteur de cette loi. Il pensait précisément que le consensus de l'économie classique autour de cette loi était un gage de vérité.
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Les critiques formulées par Marx contre la loi d'airain des salaires reposent sur deux arguments principaux :
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*son [[malthusianisme|malthusianisme]] implicite,
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*une conception erronée du salaire comme prix du travail et non comme prix de la [[force_de_travail|force de travail]].
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Une brouille politique amènera [[Marx|Marx]] à critiquer Lassalle sans ménagement, en particulier dans sa [[Critique_du_programme_de_Gotha|''Critique du programme du parti ouvrier allemand'']]&nbsp;:
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<blockquote>«&nbsp;De la «&nbsp;loi d'airain des salaires&nbsp;» rien, comme on le sait, n'appartient à Lassalle, si ce n'est le mot «&nbsp;d'airain&nbsp;» emprunté aux «&nbsp;grandes et éternelles lois d'airain&nbsp;» de Goethe.&nbsp;»<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1875/05/18750500b.htm ''Critique du programme de Gotha'']'', 1875</ref></blockquote>
   
== Écrits ==
 
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