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== Contexte ==
 
== Contexte ==
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La Russie était depuis le milieu du XIXème siècle un pays empêtré dans de grandes contradictions économiques. Pour tenter de rivaliser avec les puissances occidentales, l'aristocratie était contrainte à des tentatives de modernisation du pays (industrialisation par en haut, réformes politiques et sociales...), tout en étant terrorisée par les nouvelles forces sociales libérées et elle défendait donc la fermeté de l'autocratie tsariste. A Petrograd et à Moscou, une [[Industrialisation|industrialisation]] rapide génère des concentrations [[Classe_ouvrière|ouvrières]] sans précédent. Ce [[Prolétariat|prolétariat]] a déja montré lors de la [[Révolution_russe_(1905)|révolution manquée de 1905]] son énergie impressionnante, c'est pourquoi les velléités [[Libéralisme|libérales]] de la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] russe restent timides.
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La Russie était depuis le milieu du XIXème siècle un pays empêtré dans de grandes contradictions économiques. Pour tenter de rivaliser avec les puissances occidentales, l'aristocratie était contrainte à des tentatives de modernisation du pays (industrialisation par en haut, réformes politiques et sociales...), tout en étant terrorisée par les nouvelles forces sociales libérées et elle défendait donc la fermeté de l'autocratie tsariste. A Petrograd et à Moscou, une [[Industrialisation|industrialisation]] rapide génère des concentrations [[Classe_ouvrière|ouvrières]] sans précédent. Ce [[Prolétariat|prolétariat]] a déja montré lors de la [[Révolution_russe_(1905)|révolution manquée de 1905]] son énergie impressionnante. La période précédant 1914 est marquée par de fortes grèves, notamment à Petrograd où les bolchéviks influent la majorité des ouvriers/ères. C'est pourquoi les velléités [[Libéralisme|libérales]] de la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] russe restent timides.
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La situation sociale empire avec la [[Première_guerre_mondiale|Première guerre mondiale]], dans laquelle la Russie est engagée aux côtés de la France et l'Angleterre en tant qu'alliée. Le déclenchement des hostilités en 1914 met dans un premier temps un coup d'arrêt à une vague de grèves révolutionnaire.<ref>Les bolchéviks avaient alors le soutien de la majorité des travailleurs de Petrograd.</ref> Mais dans les villes comme dans les campagnes, la misère s’aggravait, pendant que l’opulence et la corruption régnaient à la Cour, dans l’aristocratie et la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]]. L'hiver 1916-1917 fut très rude. A Petrograd, il n’y avait plus de viande et presque plus de farine. Une cinquantaine d’usines avaient fermé leurs portes faute de fuel ou d’électricité. Dans le vaste pays, les paysans pauvres réclament des terres, et la russification forcée fait sourdre des révoltes nationalistes. Le 9 janvier, à l’occasion du 12<sup>ème</sup> anniversaire de la [[Révolution_russe_(1905)|révolution de 1905]], le nombre de grévistes, à Petrograd, s’élevait à 145 000, soit près d’un tiers de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] de la capitale.
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La situation sociale empire avec la [[Première_guerre_mondiale|Première guerre mondiale]], dans laquelle la Russie est engagée aux côtés de la France et l'Angleterre en tant qu'alliée. Le déclenchement des hostilités en 1914 met dans un premier temps un coup d'arrêt à une vague de grèves révolutionnaire. Mais dans les villes comme dans les campagnes, la misère s’aggravait, pendant que l’opulence et la corruption régnaient à la Cour, dans l’aristocratie et la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]]. L'hiver 1916-1917 fut très rude. A Petrograd, il n’y avait plus de viande et presque plus de farine. Une cinquantaine d’usines avaient fermé leurs portes faute de fuel ou d’électricité. Dans le vaste pays, les paysans pauvres réclament des terres, et la russification forcée fait sourdre des révoltes nationalistes. Le 9 janvier, à l’occasion du 12<sup>ème</sup> anniversaire de la [[Révolution_russe_(1905)|révolution de 1905]], le nombre de grévistes, à Petrograd, s’élevait à 145 000, soit près d’un tiers de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] de la capitale.
    
== Révolution de février 1917 ==
 
== Révolution de février 1917 ==
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Parallèlement, devant l'inaction du gouvernement, la poursuite de la guerre et la hausse des prix, les travailleurs s'impatientent et s'opposent de plus en plus aux "conciliateurs"&nbsp;: les dirigeants menchéviks et SR des soviets. Au cours du mois d’avril, manifestations et affrontements se succédèrent. La nouvelle orientation du [[Parti_Bolchevik|Parti Bolchevik]] le confortait dans ses critiques des socialistes modérés. Ses militants se tournèrent résolument vers les travailleurs des soviets pour expliquer patiemment le programme et les objectifs du parti. Il fallait revendiquer la publication des traités secrets conclus entre les puissances de l’Entente, exiger que la guerre cesse immédiatement, que l’Exécutif soviétique cesse de soutenir le gouvernement provisoire et qu’il prenne le pouvoir en main.
 
Parallèlement, devant l'inaction du gouvernement, la poursuite de la guerre et la hausse des prix, les travailleurs s'impatientent et s'opposent de plus en plus aux "conciliateurs"&nbsp;: les dirigeants menchéviks et SR des soviets. Au cours du mois d’avril, manifestations et affrontements se succédèrent. La nouvelle orientation du [[Parti_Bolchevik|Parti Bolchevik]] le confortait dans ses critiques des socialistes modérés. Ses militants se tournèrent résolument vers les travailleurs des soviets pour expliquer patiemment le programme et les objectifs du parti. Il fallait revendiquer la publication des traités secrets conclus entre les puissances de l’Entente, exiger que la guerre cesse immédiatement, que l’Exécutif soviétique cesse de soutenir le gouvernement provisoire et qu’il prenne le pouvoir en main.
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Fin avril, le gouvernement tente de relancer sa politique de guerre. provoquant de grandes manifestations et un tenace mouvement de grève pour les revendications économiques immédiates, et les bolchéviks se renforcent largement<ref>Au (premier) congres des comités d'usines de Pétrograd, les bolcheviks gagnent déjà la majorité grâce à leur soutien au mot d'ordre de "journée de 8 heures sans conditions" et de "contrôle ouvrier" (421 contre 335 voix). Fin avril, ils avaient l’appui d’environ un tiers des travailleurs de la ville.</ref>.
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Fin avril, le gouvernement tente de relancer sa politique de guerre. provoquant de grandes manifestations et un tenace mouvement de grève pour les revendications économiques immédiates. En parallèle, les bolchéviks se renforcent largement. <span class="reference-text">Au (premier) congres des comités d'usines de Pétrograd, les bolcheviks gagnent déjà la majorité grâce à leur soutien au mot d'ordre de "journée de 8 heures sans conditions" et de "contrôle ouvrier" (421 contre 335 voix). Fin avril, ils avaient l’appui d’environ un tiers des travailleurs de la ville.</span>
    
=== Mai&nbsp;: collaboration de classe ===
 
=== Mai&nbsp;: collaboration de classe ===
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Mais le retour de bâtons a lieu. Devenu premier ministre, [[Kerensky|Kerensky]] frappe durement le [[Parti_bolchevik|Parti bolchevik]] et les autres organisations révolutionnaires. Il essaie de rétablir la cohésion de l'armée. Il restaure la [[Peine_de_mort|peine de mort]], dissout les régiments insurgés et nomme le général [[Kornilov|Kornilov]] à la tête de l'état-major et de troupes loyales amenées des provinces. [[Lénine|Lénine]] passe dans la clandestinité et fuit en Finlande, [[Trotsky|Trotsky]] est arrêté. Tout en s'appuyant sur la légalité et les institutions supérieures des soviets, il essaie de briser leur dynamique subversive. Le Comité Exécutif des soviets collabore activement à cette politique, et se discrédite totalement aux yeux de l'avant-garde ouvrière.&nbsp;
 
Mais le retour de bâtons a lieu. Devenu premier ministre, [[Kerensky|Kerensky]] frappe durement le [[Parti_bolchevik|Parti bolchevik]] et les autres organisations révolutionnaires. Il essaie de rétablir la cohésion de l'armée. Il restaure la [[Peine_de_mort|peine de mort]], dissout les régiments insurgés et nomme le général [[Kornilov|Kornilov]] à la tête de l'état-major et de troupes loyales amenées des provinces. [[Lénine|Lénine]] passe dans la clandestinité et fuit en Finlande, [[Trotsky|Trotsky]] est arrêté. Tout en s'appuyant sur la légalité et les institutions supérieures des soviets, il essaie de briser leur dynamique subversive. Le Comité Exécutif des soviets collabore activement à cette politique, et se discrédite totalement aux yeux de l'avant-garde ouvrière.&nbsp;
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Kerensky ouvre ainsi une offensive généralisée contre les conquêtes que les masses avaient imposées depuis février, et une énième fois, les revendications populaires sont reportées. La dualité des pouvoirs s'efface presque. Le Parti bolchevik connaît de graves difficultés, mais maintient sa position majoritaire parmi la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]]<ref>Comme le montre les élections municipales qu'ils gagnent fin août.</ref>. Kerensky s'était rapproché du tsariste Kornilov en espérant affermir une coalition "démocrate-bourgeoise", mais certains pensent, en haut lieu, que l'heure de la contre-révolution radicale a sonné: le coup d Etat militaire. Kornilov tente sa chance, en lançant le 25 août 1917 ses armées sur la capitale. En trois jours, les [[Soviet|soviets]] de Pétrograd prennent la tête de la résistance et le mettent en déroute. Ils redeviennent ainsi l'épicentre du contre-pouvoir ouvrier. La [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] de la capitale comprenait qu'une victoire de Kornilov signifierait son écrasement dans une sanglante revanche. Les soviets firent alors appel aux bolchéviks, et ceux-ci, bien qu'absolument pas dupe des dirigeants traitres au [[Socialisme|socialisme]], firent [[Front_unique|front unique]] contre la [[Réaction|réaction]] [[Monarchiste|monarchiste]]. Les cheminots faisaient dérailler les trains ennemis, et les bolchéviks se montrèrent les plus énergiques et organisés dans la lutte, faisant basculer dans le camp révolutionnaire des régiments blancs entiers par leur agitation.
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Kerensky ouvre ainsi une offensive généralisée contre les conquêtes que les masses avaient imposées depuis février, et une énième fois, les revendications populaires sont reportées. La dualité des pouvoirs s'efface presque. Le Parti bolchevik connaît de graves difficultés, mais maintient sa position majoritaire parmi la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]]<span class="reference-text">, comme le montrent les élections municipales qu'ils gagnent fin août.</span> Kerensky s'était rapproché du tsariste Kornilov en espérant affermir une coalition "démocrate-bourgeoise", mais certains pensent, en haut lieu, que l'heure de la contre-révolution radicale a sonné: le coup d Etat militaire. Kornilov tente sa chance, en lançant le 25 août 1917 ses armées sur la capitale. En trois jours, les [[Soviet|soviets]] de Pétrograd prennent la tête de la résistance et le mettent en déroute. Ils redeviennent ainsi l'épicentre du contre-pouvoir ouvrier. La [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]] de la capitale comprenait qu'une victoire de Kornilov signifierait son écrasement dans une sanglante revanche. Les soviets firent alors appel aux bolchéviks, et ceux-ci, bien qu'absolument pas dupe des dirigeants traitres au [[Socialisme|socialisme]], firent [[Front_unique|front unique]] contre la [[Réaction|réaction]] [[Monarchiste|monarchiste]]. Les cheminots faisaient dérailler les trains ennemis, et les bolchéviks se montrèrent les plus énergiques et organisés dans la lutte, faisant basculer dans le camp révolutionnaire des régiments blancs entiers par leur agitation.
    
== Révolution d'Octobre 1917 ==
 
== Révolution d'Octobre 1917 ==

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