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Dans les villes médiévales, l'immense majorité des "bourgeois" est propriétaire. Au sommet de la pyramide sont les [[Patriciens|patriciens]], un petit nombre de familles, d’origine marchande ou financière le plus souvent, définies par un accès privilégié, officiellement inscrit, au gouvernement municipal. Les patriciens vivent noblement, certains sont anoblis, ils ont acquis des seigneuries à la campagne, parmi eux il y a des féodaux d’origine établis en ville, ils sont alliés par mariage à des nobles. Après vient la grande majorité de la population urbaine formée par la réunion des [[Corporations|corporations]] de métiers (bouchers, marchands, maçons, drapiers, orfèvres, tanneurs, boulangers, brasseurs, bateliers, verriers, etc). Les maitres [[Artisans|artisans]] sont riches et emploient parfois un grand nombre de compagnons, dont une partie voit ses chances d'accéder à la maitrise diminuer et se transforme en [[Salariat|salariat]]. Enfin tout en bas se trouve le petit peuple qui réunit les petits métiers artisanaux non organisés en corporations (petits marchands ambulants, porteurs d’eau...), les serviteurs et les servantes; les ouvriers journaliers du bâtiment ou du port, les ouvriers des manufactures, ou les mendiants.
 
Dans les villes médiévales, l'immense majorité des "bourgeois" est propriétaire. Au sommet de la pyramide sont les [[Patriciens|patriciens]], un petit nombre de familles, d’origine marchande ou financière le plus souvent, définies par un accès privilégié, officiellement inscrit, au gouvernement municipal. Les patriciens vivent noblement, certains sont anoblis, ils ont acquis des seigneuries à la campagne, parmi eux il y a des féodaux d’origine établis en ville, ils sont alliés par mariage à des nobles. Après vient la grande majorité de la population urbaine formée par la réunion des [[Corporations|corporations]] de métiers (bouchers, marchands, maçons, drapiers, orfèvres, tanneurs, boulangers, brasseurs, bateliers, verriers, etc). Les maitres [[Artisans|artisans]] sont riches et emploient parfois un grand nombre de compagnons, dont une partie voit ses chances d'accéder à la maitrise diminuer et se transforme en [[Salariat|salariat]]. Enfin tout en bas se trouve le petit peuple qui réunit les petits métiers artisanaux non organisés en corporations (petits marchands ambulants, porteurs d’eau...), les serviteurs et les servantes; les ouvriers journaliers du bâtiment ou du port, les ouvriers des manufactures, ou les mendiants.
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Voici comment Marx décrit la tendance de ces [[corporations|corporations]] à s’opposer au développement de la production :
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''«&nbsp;Sous le système des corporations, par exemple, où la réglementation prescrit le nombre de métiers à tisser qu’un artisan peut utiliser, etc., l’argent qui n’est pas lui même d’origine corporative, qui n’est pas l’argent du maître, ne peut acheter les métiers pour les faire travailler.&nbsp;»'' (Principes d’une critique de l'économie politique)
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Or le capital, pour se réaliser et se développer, doit trouver en face de lui d’une part des travailleurs libres, d’autre part des richesses, des matériaux, etc.. Le seul capital se formant au Moyen Age est le [[capital_marchand|capital marchand]], qui n'est pas un élément moteur de la production.
    
== Historique ==
 
== Historique ==
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Dès la fin du [[Moyen-Age|Moyen-Age]], aux 15<sup>ème</sup>&nbsp;et 16<sup>ème</sup>&nbsp;siècles,&nbsp;le féodalisme a perdu certains de ses caractères initiaux&nbsp;de par les transformations suivantes qu’a connues&nbsp;l’Europe occidentale&nbsp;:
 
Dès la fin du [[Moyen-Age|Moyen-Age]], aux 15<sup>ème</sup>&nbsp;et 16<sup>ème</sup>&nbsp;siècles,&nbsp;le féodalisme a perdu certains de ses caractères initiaux&nbsp;de par les transformations suivantes qu’a connues&nbsp;l’Europe occidentale&nbsp;:
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- Dans leur majorité, les paysans ne sont plus des&nbsp;serfs. Personnellement affranchis, leurs redevances&nbsp;commutées en argent, ils sont devenus des tenanciers&nbsp;libres travaillant une terre qui appartient à un seigneur&nbsp;auquel ils paient des “cens annuels”. Ces paysans “censiers” sont dits également “emphytéotes” parce que leur&nbsp;droit à leur terre est éternel et héréditaire mais relatif,&nbsp;chargé de “servitudes” ou de “droits féodaux” que sont&nbsp;les paiements au seigneur des “cens”, des droits de mariage, de succession, etc.
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*Dans leur majorité, les paysans ne sont plus des&nbsp;serfs. Personnellement affranchis, leurs redevances&nbsp;commutées en argent, ils sont devenus des tenanciers&nbsp;libres travaillant une terre qui appartient à un seigneur&nbsp;auquel ils paient des “cens annuels”. Ces paysans “censiers” sont dits également “emphytéotes” parce que leur&nbsp;droit à leur terre est éternel et héréditaire mais relatif,&nbsp;chargé de “servitudes” ou de “droits féodaux” que sont&nbsp;les paiements au seigneur des “cens”, des droits de mariage, de succession, etc.
 
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*La [[Paysannerie|paysannerie]] est un ensemble très hétérogène&nbsp;:&nbsp;vrais serfs (il en reste même au 18<sup>ème</sup> siècle), censiers,&nbsp;mais aussi métayers, fermiers, petits propriétaires,&nbsp;domestiques, salariés agricoles, chômeurs et vagabonds&nbsp;ruraux.&nbsp;Souvent, à l’issue de cycles de [[Révoltes_paysannes|révoltes_paysannes]] et&nbsp;avec le renforcement de l’appareil d’Etat royal,&nbsp;l’[[Absolutisme|absolutisme]], et la tendance à la disparition des suzerains intermédiaires, les seigneurs féodaux acquièrent de&nbsp;facto, puis parfois de jure, un droit de propriété absolu&nbsp;de leurs terres qui cessent donc à proprement parler&nbsp;d’être des fiefs puisque le fief était une espèce de prêt&nbsp;héréditaire en échange du service militaire.&nbsp;Avec le développement de l’économie marchande,&nbsp;cette évolution entraîne que les liens féodaux de vassalage cessent en général d’être des obligations entre personnes pour devenir des obligations attachées à la terre.&nbsp;Se vendent et s’achètent des seigneuries avec les droits féodaux qui en font les revenus, mais se vend ou&nbsp;s’achète également la tenure d’un paysan censier. La&nbsp;terre devient [[Marchandise|marchandise]], ce qu’elle n’était pas dans le&nbsp;féodalisme au sens strict du terme. La tenure censière&nbsp;tend égalemént à faire place à des contrats courts de&nbsp;fermage ou de métayage.
- La [[Paysannerie|paysannerie]] est un ensemble très hétérogène&nbsp;:&nbsp;vrais serfs (il en reste même au 18<sup>ème</sup> siècle), censiers,&nbsp;mais aussi métayers, fermiers, petits propriétaires,&nbsp;domestiques, salariés agricoles, chômeurs et vagabonds&nbsp;ruraux.&nbsp;Souvent, à l’issue de cycles de [[Révoltes_paysannes|révoltes_paysannes]] et&nbsp;avec le renforcement de l’appareil d’Etat royal,&nbsp;l’[[Absolutisme|absolutisme]], et la tendance à la disparition des suzerains intermédiaires, les seigneurs féodaux acquièrent de&nbsp;facto, puis parfois de jure, un droit de propriété absolu&nbsp;de leurs terres qui cessent donc à proprement parler&nbsp;d’être des fiefs puisque le fief était une espèce de prêt&nbsp;héréditaire en échange du service militaire.&nbsp;Avec le développement de l’économie marchande,&nbsp;cette évolution entraîne que les liens féodaux de vassalage cessent en général d’être des obligations entre personnes pour devenir des obligations attachées à la terre.&nbsp;Se vendent et s’achètent des seigneuries avec les droits féodaux qui en font les revenus, mais se vend ou&nbsp;s’achète également la tenure d’un paysan censier. La&nbsp;terre devient [[Marchandise|marchandise]], ce qu’elle n’était pas dans le&nbsp;féodalisme au sens strict du terme. La tenure censière&nbsp;tend égalemént à faire place à des contrats courts de&nbsp;fermage ou de métayage.
      
== Transition du féodalisme au capitalisme ==
 
== Transition du féodalisme au capitalisme ==
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*[http://82.204.82.216/cer/PDF%20CER%2011_12.PDF Les révolutions bourgeoises], IIRF, 1989
 
*[http://82.204.82.216/cer/PDF%20CER%2011_12.PDF Les révolutions bourgeoises], IIRF, 1989
 
*Jacques Serieys, [http://www.gauchemip.org/spip.php?article4925 ''Le mode de production féodal en Europe'']
 
*Jacques Serieys, [http://www.gauchemip.org/spip.php?article4925 ''Le mode de production féodal en Europe'']
*CIO-CI, [http://cio-ci.blogspot.fr/2014/11/theoriehistoire-marxiste-4-la-societe.html ''Histoire marxiste : La société féodale'']
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*CIO-CI, [http://cio-ci.blogspot.fr/2014/11/theoriehistoire-marxiste-4-la-societe.html ''Histoire marxiste&nbsp;: La société féodale'']
    
<references />
 
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[[Category:Mode de production|Category:Mode_de_production]] [[Category:Histoire|Catégorie:Histoire]]
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