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[[File:MoyensTransportEvolution.png|right|525x114px|MoyensTransportEvolution.png]]Les '''moyens de transport''' sont essentiels pour la [[Production|production]]. Ils sont aussi fortement liés à la question de la consommation d'énergie et à l'[[Effet de serre|effet de serre]]. Tant pour des raisons sociales qu'écologiques, les [[Communistes révolutionnaires|communistes révolutionnaires]] soulignent la nécessité de les arracher de la société [[Capitalisme|capitaliste]].
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[[File:MoyensTransportEvolution.png|right|525x114px|MoyensTransportEvolution.png]]Les '''moyens de transport''' sont essentiels pour la [[Production|production]]. Ils sont aussi fortement liés à la question de la consommation d'énergie et à l'[[Effet_de_serre|effet de serre]]. Tant pour des raisons sociales qu'écologiques, les [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]] soulignent la nécessité de les arracher de la société [[Capitalisme|capitaliste]].
    
== Perspective historique ==
 
== Perspective historique ==
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Les moyens de transport ont une histoire profondément liée à celle des [[Moyens de production|moyens de production]]. Leur efficacité et la diminution de leur coût suit globalement celle de la productivité du travail. De ce point de vue, des innovations majeures comme la domestication des chevaux, la roue, les routes, les ponts, les chemins de fer... ont permis le [[Progrès social|progrès social]].
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Les moyens de transport ont une histoire profondément liée à celle des [[Moyens_de_production|moyens de production]]. Leur efficacité et la diminution de leur coût suit globalement celle de la productivité du travail. De ce point de vue, des innovations majeures comme la domestication des chevaux, la roue, les routes, les ponts, les chemins de fer... ont permis le [[Progrès_social|progrès social]].
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Ce progrès n'a jamais été linéaire, mais [[Dialectique|dialectique]] : avec des phases de stagnation et parfois des reculs et puis des rebonds fulgurants. Par exemple, au sein des premières sociétés ([[Esclavagisme|esclavagistes]], [[Féodalisme|féodales]]...) il était fréquent que l'amélioration des réseaux de transports permette des périodes de progrès du [[Commerce|commerce]], de la diffusion des techniques, des arts et des idées... Mais cela permettait aussi à un empire dominé par une [[Classe dominante|classe dominante]] parasitaire de tenir sous sa coupe de vastes territoires et finalement d'en freiner le développement. Des phases d'apparent repli profond de la civilisation (les "[[Moyen-Âge|moyen-âges]]", ou "âges sombres") ont permis en réalité de nouveaux rapports sociaux de production et ultérieurement un développement plus puissant des échanges et des transports.
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Ce progrès n'a jamais été linéaire, mais [[Dialectique|dialectique]] : avec des phases de stagnation et parfois des reculs et puis des rebonds fulgurants. Par exemple, au sein des premières sociétés ([[Esclavagisme|esclavagistes]], [[Féodalisme|féodales]]...) il était fréquent que l'amélioration des réseaux de transports permette des périodes de progrès du [[Commerce|commerce]], de la diffusion des techniques, des arts et des idées... Mais cela permettait aussi à un empire dominé par une [[Classe_dominante|classe dominante]] parasitaire de tenir sous sa coupe de vastes territoires et finalement d'en freiner le développement. Des phases d'apparent repli profond de la civilisation (les "[[Moyen-Âge|moyen-âges]]", ou "âges sombres") ont permis en réalité de nouveaux rapports sociaux de production et ultérieurement un développement plus puissant des échanges et des transports.
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Le [[Capitalisme|capitalisme]] a donné un coup d'accélérateur sans précédant à ce processus. La [[Mondialisation|mondialisation]], qui est une tendance depuis au moins le début de l'époque moderne, a atteint un niveau sans précédent depuis la [[Révolution industrielle|révolution industrielle]], avec les bateaux à vapeur, les avions, les TGV, les voitures... Cette internationalisation des échanges a accompagné une [[Division internationale du travail|division internationale du travail]], qui a rendu le monde entier interdépendant. Comme tous les développements engendrés par le capitalisme, ces transports ont une double caractéristique :
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Le [[Capitalisme|capitalisme]] a donné un coup d'accélérateur sans précédant à ce processus. La [[Mondialisation|mondialisation]], qui est une tendance depuis au moins le début de l'époque moderne, a atteint un niveau sans précédent depuis la [[Révolution_industrielle|révolution industrielle]], avec les bateaux à vapeur, les avions, les TGV, les voitures... Cette internationalisation des échanges a accompagné une [[Division_internationale_du_travail|division internationale du travail]], qui a rendu le monde entier interdépendant. Comme tous les développements engendrés par le capitalisme, ces transports ont une double caractéristique :
    
*Ils sont la base d'un progrès partiel et potentiellement généralisable : la fin des nationalismes étroits, le voyage et la découverte des merveilles du monde...
 
*Ils sont la base d'un progrès partiel et potentiellement généralisable : la fin des nationalismes étroits, le voyage et la découverte des merveilles du monde...
*Ils sont aussi marqués par les tares capitalistes : profondes inégalités d'accès, entraves de la concurrence et des frontières, et sans doute un des problèmes les plus dangereux : les [[Crises écologiques|crises écologiques]] engendrées
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*Ils sont aussi marqués par les tares capitalistes : profondes inégalités d'accès, entraves de la concurrence et des frontières, et sans doute un des problèmes les plus dangereux : les [[Crises_écologiques|crises écologiques]] engendrées
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Seule une [[Révolution socialiste|révolution socialiste]] pourrait véritablement faire émerger un réseau mondial de transport qui soit rationalisé, écologique et ouvert à tous.
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Seule une [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]] pourrait véritablement faire émerger un réseau mondial de transport qui soit rationalisé, écologique et ouvert à tous.
    
== Les transports capitalistes ==
 
== Les transports capitalistes ==
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La recherche systématique de la route la plus courte malgré les dangers, la pression mise par les affréteurs pour respecter coûte que coûte des délais de livraison réduits au minimum, pour ne pas perdre leur tour au déchargement dans les grands ports, poussent les capitaines des navires à prendre des risques et à naviguer y compris par forte tempête.
 
La recherche systématique de la route la plus courte malgré les dangers, la pression mise par les affréteurs pour respecter coûte que coûte des délais de livraison réduits au minimum, pour ne pas perdre leur tour au déchargement dans les grands ports, poussent les capitaines des navires à prendre des risques et à naviguer y compris par forte tempête.
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De plus beaucoup de navires sont de véritables poubelles, dont des pétroliers comme l'Erika et le Prestige responsables de [[Marée noire|marées noires]] sur les côtes atlantiques. Tous les 3 jours, un navire de plus de 300 tonnes fait naufrage quelque part dans le monde. À chaque fois, c’est un drame pour les marins qui perdent la vie, et un désastre pour l’environnement, les côtes, les riverains, les pêcheurs... Et à côté des médiatiques marées noires, il y a tout le fléau permanent des déballastages sauvages, qui représentent au moins autant d'hydrocarbures rejetés.
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De plus beaucoup de navires sont de véritables poubelles, dont des pétroliers comme l'Erika et le Prestige responsables de [[Marée_noire|marées noires]] sur les côtes atlantiques. Tous les 3 jours, un navire de plus de 300 tonnes fait naufrage quelque part dans le monde. À chaque fois, c’est un drame pour les marins qui perdent la vie, et un désastre pour l’environnement, les côtes, les riverains, les pêcheurs... Et à côté des médiatiques marées noires, il y a tout le fléau permanent des déballastages sauvages, qui représentent au moins autant d'hydrocarbures rejetés.
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Les [[Etats bourgeois|Etats bourgeois]], qui font mine de légiférer contre ces "abus", acompagnent en réalité les capitalistes, en particulier avec le système des pavillons de complaisance, qui concerne près de 60% des navires. Cela permet à un armateur de ne respecter aucune des lois internationales en vigueur, d’embaucher des marins en sous-effectif, sous-payés et épuisés par des temps de veille rallongés. Ce système a été généralisé dans les années 1960 et 1970 par tous les armateurs occidentaux avec le soutien de leurs gouvernements. La France a elle-même créé en 1986, sous la cohabitation Mitterrand-Chirac, le pavillon des Kerguelen. Le gouvernement Raffarin a renchéri en 2005 avec le «&nbsp;Registre International Français&nbsp;» qui permet aux armateurs de toucher les subventions européennes tout en continuant à s’affranchir des lois sociales et environnementales contraignantes. En général, le coût d'une amende pour déballastage ou le coût des dommages et intérêts infligés en cas de marée noire sont très faibles par rapport aux profits réalisés. C'est là aussi une forme de socialisation des pertes par la collectivité.
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Les [[Etats_bourgeois|Etats bourgeois]], qui font mine de légiférer contre ces "abus", acompagnent en réalité les capitalistes, en particulier avec le système des pavillons de complaisance, qui concerne près de 60% des navires. Cela permet à un armateur de ne respecter aucune des lois internationales en vigueur, d’embaucher des marins en sous-effectif, sous-payés et épuisés par des temps de veille rallongés. Ce système a été généralisé dans les années 1960 et 1970 par tous les armateurs occidentaux avec le soutien de leurs gouvernements. La France a elle-même créé en 1986, sous la cohabitation Mitterrand-Chirac, le pavillon des Kerguelen. Le gouvernement Raffarin a renchéri en 2005 avec le «&nbsp;Registre International Français&nbsp;» qui permet aux armateurs de toucher les subventions européennes tout en continuant à s’affranchir des lois sociales et environnementales contraignantes. En général, le coût d'une amende pour déballastage ou le coût des dommages et intérêts infligés en cas de marée noire sont très faibles par rapport aux profits réalisés. C'est là aussi une forme de socialisation des pertes par la collectivité.
    
=== Enchevêtrement mondial désordonné ===
 
=== Enchevêtrement mondial désordonné ===
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<blockquote>«&nbsp;Pour peu qu’un grossiste ait trouvé une filière rentable, on peut ainsi trouver à Pointe-à-Pitre des oranges venues d’Afrique du Sud, après avoir transité parfois par Rungis, alors qu’on en cultive en Amérique Centrale ou dans la proche Floride… Chaque grande entreprise, chaque trust rationalise sa production et l’organigramme de ses différentes usines. Mais chacun le fait indépendamment et même en concurrence avec tous les autres. Au fil des fusions et des rachats de sous-traitants dans l’industrie automobile, des pièces de moteurs ont pu venir du Brésil ou des États-Unis pour être assemblées en Europe sur des véhicules Renault ou Volkswagen tandis que des pièces équivalentes traversaient l’océan Atlantique dans l’autre sens pour être montées sur des véhicules Mack, Ford ou General Motors.&nbsp;»<ref name="CLT">[http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky-62/article/ecologie-nature-ravagee-planete-6363 Écologie : nature ravagée, planète menacée par le capitalisme !], Cercle Léon Trotsky</ref></blockquote>
 
<blockquote>«&nbsp;Pour peu qu’un grossiste ait trouvé une filière rentable, on peut ainsi trouver à Pointe-à-Pitre des oranges venues d’Afrique du Sud, après avoir transité parfois par Rungis, alors qu’on en cultive en Amérique Centrale ou dans la proche Floride… Chaque grande entreprise, chaque trust rationalise sa production et l’organigramme de ses différentes usines. Mais chacun le fait indépendamment et même en concurrence avec tous les autres. Au fil des fusions et des rachats de sous-traitants dans l’industrie automobile, des pièces de moteurs ont pu venir du Brésil ou des États-Unis pour être assemblées en Europe sur des véhicules Renault ou Volkswagen tandis que des pièces équivalentes traversaient l’océan Atlantique dans l’autre sens pour être montées sur des véhicules Mack, Ford ou General Motors.&nbsp;»<ref name="CLT">[http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky-62/article/ecologie-nature-ravagee-planete-6363 Écologie : nature ravagée, planète menacée par le capitalisme !], Cercle Léon Trotsky</ref></blockquote>
 
Il est difficile d'estimer tout ce qu'une [[Planification|planification]] socialiste pourrait générer comme économies d'énergie et de pollution, mais c'est sans doute de loin le premier levier d'un véritable [[Écologisme|écologisme]] en la matière.
 
Il est difficile d'estimer tout ce qu'une [[Planification|planification]] socialiste pourrait générer comme économies d'énergie et de pollution, mais c'est sans doute de loin le premier levier d'un véritable [[Écologisme|écologisme]] en la matière.
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=== Privatisations et nationalisations ===
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Dans le cadre du capitalisme, tel ou tel secteur des transports peut être privatisé ou géré par l'Etat.
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Les premiers chemins de fer ont été en général créés par des investisseurs privés au début de la révolution industrielle. Lorsque le train est devenu central pour le fonctionnement du système (déplacement des travailleur-se-s comme des bourgeois-e-s), les Etats sont parfois intervenus pour impulser, généraliser ou harmoniser les chemins de fer. Dans une période plus récente, qui coïncide avec le règne de l'automobile et le [[tournant_néolibéral|tournant néolibéral]], les chemins de fer ont eu tendance à être privatisés.
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Par exemple pour la Belgique :
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*de 1835 à 1843, l'Etat construit 556 km de lignes
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*de 1844 à 1870, l'Etat construit seulement 25 km de lignes alors que 39 compagnies privées sont autorisées à en construire et à en exploiter 2 545 km
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*à partir de 1870, l'Etat rachète progressivement les compagnies privées (création de la SNCB en 1926) ; en 1912 il ne reste plus que 275 km de lignes privées et l'Etat gère 4 786 km. C'est à la fois une volonté d'harmonisation (les tarifs et horaires sont tous différents et rendent le transport de voyageurs et le commerce plus difficile) et de [[protectionnisme|protectionnisme]] (certaines compagnies étaient aux mains de [[capitaux|capitaux]] étrangers)
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*en 2005, le gestionnaire du réseau (Infrabel) est séparé de la SNCB
    
=== Organisation capitaliste et "choix" individuels ===
 
=== Organisation capitaliste et "choix" individuels ===
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{{Voir|Changement climatique}}
 
{{Voir|Changement climatique}}
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Les transports actuels, qui sont basés dans leur écrasante majorité sur les énergies fossiles (pétrole, électricité produite par du charbon...) génèrent d'importants rejets de gaz à effet de serre (GES). Près de 25&nbsp;% des GES sortent des pots d’échappement. Les transports sont une des causes principales du [[Changement climatique|changement climatique]], rivalisant avec la consommation d'énergie pour le chauffage. On peut bien sûr s'intéresser à telle ou telle solution technique permettant de réduire la consommation des transports actuels, mais cela toujours insuffisant si les moyens de productions restent aux mains de la concurrence capitaliste.
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Les transports actuels, qui sont basés dans leur écrasante majorité sur les énergies fossiles (pétrole, électricité produite par du charbon...) génèrent d'importants rejets de gaz à effet de serre (GES). Près de 25&nbsp;% des GES sortent des pots d’échappement. Les transports sont une des causes principales du [[Changement_climatique|changement climatique]], rivalisant avec la consommation d'énergie pour le chauffage. On peut bien sûr s'intéresser à telle ou telle solution technique permettant de réduire la consommation des transports actuels, mais cela toujours insuffisant si les moyens de productions restent aux mains de la concurrence capitaliste.
    
=== Pollution de l'air ===
 
=== Pollution de l'air ===
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<references />
 
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[[Category:Économie|Catégorie:Économie]]<br/>[[Category:Écologie|Catégorie:Écologie]]
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[[Catégorie:Économie|Catégorie:Économie]] [[Catégorie:Écologie|Catégorie:Écologie]]

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