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L''''économie''' est le système formé par la [[Production|production]], la [[Distribution|distribution]], l'[[Échange|échange]] et la [[Consommation|consommation]]. Le terme peut désigner l'''état économique'' (structurel/conjoncturel) d'une organisation, ou bien la [[Théorie|théorie]] qui se propose de décrire cet état. Cette page aborde simultanément ces deux aspects, qui sont étroitement liés ([[matérialisme historique|matérialisme historique]]).<br>
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L''''économie''' est le système formé par la [[Production|production]], la [[Distribution|distribution]], l'[[Échange|échange]] et la [[Consommation|consommation]]. Le terme peut désigner l'''état économique'' (structurel/conjoncturel) d'une organisation, ou bien la [[Théorie|théorie]] qui se propose de décrire cet état. Cette page aborde simultanément ces deux aspects, qui sont étroitement liés ([[Matérialisme_historique|matérialisme historique]]).
    
== Généralités ==
 
== Généralités ==
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L'économie repose sur des concepts simples. En revanche, la division en [[classes sociales|classes]] de la [[société|société]] la complexifie beaucoup en pratique, puisque les lois du marché sont des lois sociales que l'on ne peut évaluer qu'a posteriori, sans qu'il y ait une conscience de l'ensemble de la part des acteurs. L'économie était bien sûr d'une simplicité basique aux premiers temps de l'humanité, dans les [[communisme primitif|communautés tribales]]. Mais il est tout à fait envisageable qu'elle trouve à l'avenir une forme d'autant plus simple qu'elle serait consciemment choisie, dans une [[socialisme|société socialiste]].
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L'économie repose sur des concepts simples. En revanche, la division en [[Classes_sociales|classes]] de la [[Société|société]] la complexifie beaucoup en pratique, puisque les lois du marché sont des lois sociales que l'on ne peut évaluer qu'a posteriori, sans qu'il y ait une conscience de l'ensemble de la part des acteurs. L'économie était bien sûr d'une simplicité basique aux premiers temps de l'humanité, dans les [[Communisme_primitif|communautés tribales]]. Mais il est tout à fait envisageable qu'elle trouve à l'avenir une forme d'autant plus simple qu'elle serait consciemment choisie, dans une [[Socialisme|société socialiste]].
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[[Marx|Marx]] fait la remarque suivante à propos de l'économie, liée au fond la gestion du temps de travail humain :
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[[Marx|Marx]] fait la remarque suivante à propos de l'économie, liée au fond la gestion du temps de travail humain&nbsp;:
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<blockquote>"Dans les conditions de la production communautaire [dans le communisme], la détermination du temps demeure, bien entendu, essentielle. Moins il faut de temps à la société pour produire du blé, du bétail, etc... plus elle gagne de temps pour d'autres productions, matérielles ou spirituelles. De même chez un individu, l'universalité de son développement, de sa jouissance et de son activité dépend de l'économie de son temps. En dernière analyse, c'est à quoi se réduisent toutes les économies. En outre, la société doit répartir judicieusement son temps pour obtenir une production conforme à ses besoins généraux; de même, l'individu doit bien diviser son temps pour acquérir ce qu'il faut de connaissances ou pour satisfaire aux diverses exigences de son activité."<ref>Grundrisse, Chapitre de l'argent, [[Karl Marx]]</ref></blockquote>
"Dans les conditions de la production communautaire [dans le communisme], la détermination du temps demeure, bien entendu, essentielle. Moins il faut de temps à la société pour produire du blé, du bétail, etc... plus elle gagne de temps pour d'autres productions, matérielles ou spirituelles. De même chez un individu, l'universalité de son développement, de sa jouissance et de son activité dépend de l'économie de son temps. En dernière analyse, c'est à quoi se réduisent toutes les économies. En outre, la société doit répartir judicieusement son temps pour obtenir une production conforme à ses besoins généraux; de même, l'individu doit bien diviser son temps pour acquérir ce qu'il faut de connaissances ou pour satisfaire aux diverses exigences de son activité."<ref>Grundrisse, Chapitre de l'argent, [[Karl Marx]]</ref>
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== Historique ==
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== Historique ==
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=== Antiquité ===
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=== Antiquité ===
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Parmi les premières considérations théoriques sur l'économie, il y a les penseurs grecs. On trouve chez Aristote une distinction entre l'''économie'', vue comme la [[Production|production]]/[[Accumulation|accumulation]] de [[Richesses|richesses]] matérielles, et la ''chrématistique'', l'art du négoce ou de l'[[Usure|usure]], qu'il dénonce.  
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Parmi les premières considérations théoriques sur l'économie, il y a les penseurs grecs. On trouve chez Aristote une distinction entre l'''économie'', vue comme la [[Production|production]]/[[Accumulation|accumulation]] de [[Richesses|richesses]] matérielles, et la ''chrématistique'', l'art du négoce ou de l'[[Usure|usure]], qu'il dénonce.
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=== Moyen-Âge ===
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=== Moyen-Âge ===
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Dans l'Europe médiévale féodale, les rares penseurs traitant d'économie sont des théologiens. Au sein d'une économie qui était redevenue quasi-exclusivement [[Agriculture|agricole]] et non-marchande, le développement du commerce est surveillé de près par les [[Idéologie|idéologues]] [[Christiannisme|chrétiens]]. Thomas d'Aquin (XIII<sup>ème</sup> siècle) insiste sur le fait que les marchands doivent pratiquer un "juste prix", doivent gagner leur argent sur un [[Service|service]] (au moins le transport des [[Marchandises|marchandises]]), mais absolument pas "de l'argent avec de l'argent" et à ce titre il condamne les [[Crédit|prêts avec intérêt]].  
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Dans l'Europe médiévale féodale, les rares penseurs traitant d'économie sont des théologiens. Au sein d'une économie qui était redevenue quasi-exclusivement [[Agriculture|agricole]] et non-marchande, le développement du commerce est surveillé de près par les [[Idéologie|idéologues]] [[Christiannisme|chrétiens]]. Thomas d'Aquin (XIII<sup>ème</sup> siècle) insiste sur le fait que les marchands doivent pratiquer un "juste prix", doivent gagner leur argent sur un [[Service|service]] (au moins le transport des [[Marchandises|marchandises]]), mais absolument pas "de l'argent avec de l'argent" et à ce titre il condamne les [[Crédit|prêts avec intérêt]].
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Au XIV<sup>ème</sup> siècle, de l'autre côté de la Méditerrannée, Ibn Khaldoun va plus loin et propose en plus des considérations moralistes des éléments d'explication économique (notamment de la formation des prix, du lien entre [[Division du travail|division du travail]] et [[Croissance|croissance]]...) ce qui en fait un précurseur de l'économie moderne.  
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Au XIV<sup>ème</sup> siècle, de l'autre côté de la Méditerrannée, Ibn Khaldoun va plus loin et propose en plus des considérations moralistes des éléments d'explication économique (notamment de la formation des prix, du lien entre [[Division_du_travail|division du travail]] et [[Croissance|croissance]]...) ce qui en fait un précurseur de l'économie moderne.
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=== Le mercantilisme ===
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=== Le mercantilisme ===
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Le [[Mercantilisme|mercantilisme]] est le début de la pensée économique moderne. À partir du XV<sup>ème</sup> siècle en [[Europe|Europe]], le développement du [[Commerce|commerce]], les [[Grandes découvertes|grandes découvertes]], l'accumulation du [[Capital|capital]] commencent à transformer les [[Féodalisme|sociétés féodales]]. Les royaumes [[Absolutisme|absolutistes]] suivent les conseils de penseurs qui les incitent à prendre des mesures [[Protectionnistes|protectionnistes]] pour renforcer leur puissance, qui passe de plus en plus par l'économie.&nbsp;  
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Le [[Mercantilisme|mercantilisme]] est le début de la pensée économique moderne. À partir du XV<sup>ème</sup> siècle en [[Europe|Europe]], le développement du [[Commerce|commerce]], les [[Grandes_découvertes|grandes découvertes]], l'accumulation du [[Capital|capital]] commencent à transformer les [[Féodalisme|sociétés féodales]]. Les royaumes [[Absolutisme|absolutistes]] suivent les conseils de penseurs qui les incitent à prendre des mesures [[Protectionnistes|protectionnistes]] pour renforcer leur puissance, qui passe de plus en plus par l'économie.&nbsp;
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=== Les physiocrates, Adam Smith et l'école classique<br> ===
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=== Les physiocrates, Adam Smith et l'école classique ===
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La [[Bourgeoisie commerçante|bourgeoisie commerçante]] est la plus grande bénéficiaire de l'essor économique. Elle va alors développer des thèses visant à la libérer&nbsp;: c'est en quelques sortes le point de départ du [[Libéralisme économique|libéralisme économique]]. Au XVIII<sup>ème</sup> siècle, les [[Physiocrates|physiocrates]] français menés par François Quesnay affirment que la richesse d'un pays est la richesse non pas de l'État mais de ses habitants (comprendre : ses bourgeois), et ils prônent le "laissez-faire". Outre-Manche, Adam Smith observe le formidable enrichissement de l'Angleterre et des Pays-Bas et tente d'en décrire les mécanismes. Il dresse un premier système théorique cohérent, avec des apports majeurs dans la compréhension de la [[division du travail|division du travail]], de la [[valeur-travail|valeur-travail]], de la [[monnaie|monnaie]] et du [[capital|capital]]. Mais surtout, il décrit le fonctionnement du [[marché|marché]], qu'il voit comme une force conduisant à l'optimum social (''"main invisible''").<br>
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La [[Bourgeoisie_commerçante|bourgeoisie commerçante]] est la plus grande bénéficiaire de l'essor économique. Elle va alors développer des thèses visant à la libérer&nbsp;: c'est en quelques sortes le point de départ du [[Libéralisme_économique|libéralisme économique]]. Au XVIII<sup>ème</sup> siècle, les [[Physiocrates|physiocrates]] français menés par François Quesnay affirment que la richesse d'un pays est la richesse non pas de l'État mais de ses habitants (comprendre&nbsp;: ses bourgeois), et ils prônent le "laissez-faire". Outre-Manche, Adam Smith observe le formidable enrichissement de l'Angleterre et des Pays-Bas et tente d'en décrire les mécanismes. Il dresse un premier système théorique cohérent, avec des apports majeurs dans la compréhension de la [[Division_du_travail|division du travail]], de la [[Valeur-travail|valeur-travail]], de la [[Monnaie|monnaie]] et du [[Capital|capital]]. Mais surtout, il décrit le fonctionnement du [[Marché|marché]], qu'il voit comme une force conduisant à l'optimum social (''"main invisible''").
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David Ricardo reprit et systématisa les travaux d'Adam Smith, tout en approfondissant plusieurs aspects, comme la
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David Ricardo reprit et systématisa les travaux d'Adam Smith, tout en approfondissant plusieurs aspects, comme la [[Loi_des_rendements_décroissants|loi des rendements décroissants]] (d'abord étudiée par Malthus) et la [[Rente_foncière|rente foncière]] . Il représente l'apogée de l'économie dite classique.
[[loi des rendements décroissants|loi des rendements décroissants]]
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(d'abord étudiée par Malthus) et la
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[[rente foncière|rente foncière]]
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. Il représente l'apogée de l'économie dite classique.
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=== Le marxisme  ===
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Les travaux de [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] se situent à la fois en profonde continuité avec les avancées de l'économie classique de leur époque, et en rupture révolutionnaire. Le [[socialisme scientifique|socialisme scientifique]] reprend la description de la [[valeur travail|valeur travail]], de la [[division du travail|division du travail]], du [[capital|capital]]... mais déborde systématiquement du champ de "l'économie pure" : pour comprendre la société moderne, il faut à la fois une [[sociologie|sociologie]], une économie et une [[matérialisme historique|étude de l'histoire]]. Il n'y a pas de lois intemporelles de l'économie, il y a des lois sociales de cette nouvelle [[capitalisme|société capitaliste]], et elles comportent des contradictions structurelles, dont les plus manifestes sont l'[[exploitation|exploitation]] du [[prolétariat|prolétariat]] et les [[crise économique|crises]] cycliques. Contre tout mythe d'un optimum dans la société bourgeoise, une [[révolution socialiste|révolution]] est nécessaire pour renouer avec le [[progressisme|progressisme]] et établir une société humaine consciente.
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=== Le marxisme ===
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=== L'école néoclassique  ===
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Les travaux de [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] se situent à la fois en profonde continuité avec les avancées de l'économie classique de leur époque, et en rupture révolutionnaire. Le [[Socialisme_scientifique|socialisme scientifique]] reprend la description de la [[Valeur_travail|valeur travail]], de la [[Division_du_travail|division du travail]], du [[Capital|capital]]... mais déborde systématiquement du champ de "l'économie pure"&nbsp;: pour comprendre la société moderne, il faut à la fois une [[Sociologie|sociologie]], une économie et une [[Matérialisme_historique|étude de l'histoire]]. Il n'y a pas de lois intemporelles de l'économie, il y a des lois sociales de cette nouvelle [[Capitalisme|société capitaliste]], et elles comportent des contradictions structurelles, dont les plus manifestes sont l'[[Exploitation|exploitation]] du [[Prolétariat|prolétariat]] et les [[Crise_économique|crises]] cycliques. Contre tout mythe d'un optimum dans la société bourgeoise, une [[Révolution_socialiste|révolution]] est nécessaire pour renouer avec le [[Progressisme|progressisme]] et établir une société humaine consciente.
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À la fin du XIX<sup>ème</sup> siècle a lieu un grand changement de paradigme parmi les économistes bourgeois. Ceux-ci vont chercher à refouler tout ce qu'il y avait de subversif dans les fondements de l'économie classique, et en particulier, la théorie de l'utilité marginale remplace la [[valeur travail|valeur travail]]. "L'économie politique" est rejetée, au profit du mythe d'un [[économisme|économisme]] autonome. Intellectuellement, c'est une formidable réaction bourgeoise. Mais cette école est au coeur de l'économie "orthodoxe" enseignée aujourd'hui. Ses grands noms sont Walras, Jevons, Menger.<br>
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=== L'école néoclassique ===
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=== L'école keynésienne  ===
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À la fin du XIX<sup>ème</sup> siècle a lieu un grand changement de paradigme parmi les économistes bourgeois. Ceux-ci vont chercher à refouler tout ce qu'il y avait de subversif dans les fondements de l'économie classique, et en particulier, la théorie de l'utilité marginale remplace la [[Valeur_travail|valeur travail]]. "L'économie politique" est rejetée, au profit du mythe d'un [[Économisme|économisme]] autonome. Intellectuellement, c'est une formidable réaction bourgeoise. Mais cette école est au coeur de l'économie "orthodoxe" enseignée aujourd'hui. Ses grands noms sont Walras, Jevons, Menger.
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Après les ravages de la IIème guerre mondiale, les économies européennes sont si dévastées qu'il faut une forte intervention de l'Etat pour réorienter la production et pour "remettre en état" les travailleurs terriblement paupérisés, d'autant plus que le mouvement ouvrier est assez offensif et qu'il faut bien faire des concessions. La reconstruction, accompagnée par une multiplication des produits de consommation, offre des marchés qui permettent une forte croissance.
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=== L'école keynésienne ===
   −
Le keynésianisme constitue donc à cette époque une sorte de pacte social qui préserve fondamentalement l'exploitation capitaliste. L’Etat dit providence permet de réguler une partie du marché, de garantir les taux de profit et de lisser les crises. Les salaires socialiés permettent de garantir la réalisation de la valeur dans le temps et de planifier le développement des secteurs de production et d’accroître notablement la production de biens de consommation.  
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Après les ravages de la IIème guerre mondiale, les économies européennes sont si dévastées qu'il faut une forte intervention de l'Etat pour réorienter la production et pour "remettre en état" les travailleurs terriblement paupérisés, d'autant plus que le mouvement ouvrier est assez offensif et qu'il faut bien faire des concessions. La reconstruction, accompagnée par une multiplication des produits de consommation, offre des marchés qui permettent une forte croissance.
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=== La bouillie contemporaine  ===
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Le keynésianisme constitue donc à cette époque une sorte de pacte social qui préserve fondamentalement l'exploitation capitaliste. L’Etat dit providence permet de réguler une partie du marché, de garantir les taux de profit et de lisser les crises. Les salaires socialiés permettent de garantir la réalisation de la valeur dans le temps et de planifier le développement des secteurs de production et d’accroître notablement la production de biens de consommation.
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Néolibéralisme, Monétarisme, Post-keynésianisme, ...
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=== La bouillie contemporaine ===
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== Étymologie  ==
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Néolibéralisme, Monétarisme, Post-keynésianisme, ...
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Du grec «&nbsp;οἶκος&nbsp;»(maison) et «&nbsp;νόμος&nbsp;» (loi), soit "administration d'un foyer". Xénophon et Aristote écrivent tous deux des livres nommés ''Économie''. Le terme a également été utilisé pour décrire la composition d'une oeuvre littéraire.
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== Étymologie ==
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C'est surtout avec le développement de la société marchande que des penseurs ont été amenés à utiliser un concept pour décrire "la façon dont un pays est organisé"&nbsp;: Montchrestien utilise le terme d'économie politique. C'est cette notion que recouvre le sens actuel d'économie.<br>
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Du grec «&nbsp;οἶκος&nbsp;»(maison) et «&nbsp;νόμος&nbsp;» (loi), soit "administration d'un foyer". Xénophon et Aristote écrivent tous deux des livres nommés ''Économie''. Le terme a également été utilisé pour décrire la composition d'une oeuvre littéraire.
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== Notes et sources  ==
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C'est surtout avec le développement de la société marchande que des penseurs ont été amenés à utiliser un concept pour décrire "la façon dont un pays est organisé"&nbsp;: Montchrestien utilise le terme d'économie politique. C'est cette notion que recouvre le sens actuel d'économie.
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''Brève histoire de la pensée économique d’Aristote à nos jours'', Jacques Valier, 2005<br>[http://www.preavis.net/formation-mr/Marxisme-economie/Economiemarcheanarchiecapitaliste.doc ''Économie de marché et anarchie capitaliste''], Formation de l'ex-LCR sur La brèche numérique
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== Science et/ou idéologie ? ==
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L'économie est-elle une [[science|science]] et/ou une [[idéologie|idéologie]] ? La question soulève des débats complexes.
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Pour prendre un exemple, [[Marx|Marx]] semblait considérait que l'Ecole classique ([[Adam_Smith|Adam Smith]], [[David_Ricardo|David Ricardo]]...) exprimait à la fois des résultats scientifiques incontestablement plus solides que d'autres théories, et à la fois les intérêts de la [[bourgeoisie|bourgeoisie]]. Ainsi il disait de la théorie de Ricardo sur la rente foncière qu'elle «''n'est que l'expression économique d'une lutte sans merci des bourgeois industriels contre les propriétaires fonciers.''&nbsp;» Et dans le même temps il critiquait durement le [[Protectionniste|protectionniste]] allemand [[Friedrich_List]] lorsque celui-ci accusait les économistes anglais de n'avoir défendu qu'une idéologie anglaise&nbsp;:
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<blockquote>«''Comme il s'agit, en effet, pour le bourgeois allemand, de droits protecteurs, il est naturel que tout le développement de l'économie depuis Smith n'ait aucun sens pour lui, étant donné que les représentants les plus remarquables de cette économie ont pour point de départ la société bourgeoise actuelle de la concurrence et du libre-échange. Le philistin allemand montre ici, de mainte façon, son caractère «&nbsp;national&nbsp;». Dans toute l'économie politique, il ne voit que systèmes élucubrés dans les cabinets d'étude. Que le développement d'une science telle que l'économie soit liée au mouvement réel de la société, ou même en soit seulement l'expression théorique, M. List ne le soupçonne même pas&nbsp;: c'est un théoricien allemand. Étant donné que sa propre théorie (son ouvrage) recèle un but caché, il flaire partout des buts secrets.''&nbsp;»<ref>Karl Marx, [http://karlmarx.fr/documents/marx-1845-list-bourgeoisie.pdf A propos du Système national de l'économie politique de Friedrich List], 1845</ref><br/></blockquote>
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== Notes et sources ==
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''Brève histoire de la pensée économique d’Aristote à nos jours'', Jacques Valier, 2005<br/>[http://www.preavis.net/formation-mr/Marxisme-economie/Economiemarcheanarchiecapitaliste.doc ''Économie de marché et anarchie capitaliste''], Formation de l'ex-LCR sur La brèche numérique
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[[Category:Économie]] [[Category:Théorie]]
 
[[Category:Économie]] [[Category:Théorie]]

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