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{{#set:Date=1898|Date fin=1973}}'''Lucien Laurat''' (1898-1973), pseudonyme d’Otto Maschl est un économiste, écrivain, et militant [[marxiste]] né à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] en 1898.  
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{{#set:Date=1898|Date fin=1973}}[[File:LucienLaurat1921.jpg|right|LucienLaurat1921.jpg]]'''Lucien Laurat''' (1898-1973), pseudonyme d’Otto Maschl est un économiste, écrivain, et militant [[Marxiste|marxiste]] né à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] en 1898.
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Laurat devint espérantiste juste avant la [[Première Guerre mondiale]]. Il travailla sur l'économie et devint l'un des fondateurs du [[Parti communiste d'Autriche]]. Pendant l'été 1921 au début de l'avant-congrès international d'espéranto de [[Dresde]] et ensuite de celui de Prague, il participa à la fondation de l'association anationale mondiale de langue espéranto, [[Association mondiale anationale|Sennacieca Asocio Tutmonda]] (SAT).
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Laurat devint espérantiste juste avant la [[Première guerre mondiale|Première guerre mondiale]]. Il travailla sur l'économie et devint l'un des fondateurs du [[Parti communiste d'Autriche|Parti communiste d'Autriche]]. Pendant l'été 1921 au début de l'avant-congrès international d'espéranto de Dresde et ensuite de celui de Prague, il participa à la fondation de l'association anationale mondiale de langue espéranto, Sennacieca Asocio Tutmonda (SAT).
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Il joua un rôle important dans l'idée interne de la SAT : « ''L'autre camarade et partisan de [[Eugène Lanti|Lanti]] fut Lucien Laurat, éloquent plaideur à [[Dresde]] pour faire accepter la structure « [[Anationalisme|anationale]] ». Grâce à sa sagesse et à sa capacité de persuasion la majorité des congressistes cédèrent et se convertirent aux idées de la SAT'' » (Borsboom, p.29).  
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Il joua un rôle important dans l'idée interne de la SAT : « ''L'autre camarade et partisan de [[Eugène Lanti|Lanti]] fut Lucien Laurat, éloquent plaideur à Dresde pour faire accepter la structure « anationale ». Grâce à sa sagesse et à sa capacité de persuasion la majorité des congressistes cédèrent et se convertirent aux idées de la SAT'' » (Borsboom, p.29).
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En 1921-1923 Laurat était correspondant à Berlin du journal français ''[[L'Humanité]]'' (devenu l'organe officiel du [[Parti communiste français]], PCF). Pendant quatre mois, il fut incarcéré en France, capturé à la frontière qu'il essayait de franchir clandestinement.
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En 1921-1923 Laurat était correspondant à Berlin du journal français ''[[L'Humanité|L'Humanité]]'' (devenu l'organe officiel du [[Parti communiste français|Parti communiste français]], PCF). Pendant quatre mois, il fut incarcéré en France, capturé à la frontière qu'il essayait de franchir clandestinement.
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En 1923, [[Boris Souvarine]] (l'un des fondateurs du PCF) l'appela à Moscou. Il y apprit le russe. Traducteur du bureau de presse de l'internationale communiste, il devint membre du comité central de l'Union des espérantistes soviétiques (CK SEU) et travailla avec Drezen, également espérantophone. Il enseignait l'économie à l'université communiste des travailleurs orientaux.  
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En 1923, [[Boris Souvarine|Boris Souvarine]] (l'un des fondateurs du PCF) l'appela à Moscou. Il y apprit le russe. Traducteur du bureau de presse de l'internationale communiste, il devint membre du comité central de l'Union des espérantistes soviétiques (CK SEU) et travailla avec Drezen, également espérantophone. Il enseignait l'économie à l'université communiste des travailleurs orientaux.
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La mort de Lénine au début de 1924 va créer des luttes de succession pour le pouvoir. Laurat, après un premier temps, s'oppose à l'aile dirigée par [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]] et aidée par [[Staline]]. Sa chambre à l'hôtel devint un lieu de réunion où se rencontraient des chefs communistes opposés à Staline : [[August Thalheimer]], [[Heinrich Brandler]], [[Angelo Tasca]], [[Karl Radek]] et d'autres. Grâce à ses relations dans le monde espérantiste, il réussit à faire parvenir régulièrement des informations à [[Boris Souvarine]], qui était retourné à Paris après son exclusion. Mais il prit peur pour sa vie, et prit la fuite en 1927 pour Bruxelles puis Paris.  
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La mort de Lénine au début de 1924 va créer des luttes de succession pour le pouvoir. Laurat, après un premier temps, s'oppose à l'aile dirigée par [[Grigori Zinoviev|Zinoviev]] et aidée par [[Staline|Staline]]. Sa chambre à l'hôtel devint un lieu de réunion où se rencontraient des chefs communistes opposés à Staline : [[August Thalheimer|August Thalheimer]], [[Heinrich Brandler|Heinrich Brandler]], [[Angelo Tasca|Angelo Tasca]], [[Karl Radek|Karl Radek]] et d'autres. Grâce à ses relations dans le monde espérantiste, il réussit à faire parvenir régulièrement des informations à [[Boris Souvarine|Boris Souvarine]], qui était retourné à Paris après son exclusion. Mais il prit peur pour sa vie, et prit la fuite en 1927 pour Bruxelles puis Paris.
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En France, Laurat devint un économiste [[marxiste]] reconnu, responsable de l'instruction économique dans l'institut supérieur de la [[Confédération générale du travail|CGT]] (le plus important syndicat français). Il collabora aussi à la revue espagnole ''Orto'' (''Aurore'', publiée par des activistes anarchistes, Marin Livera et Angel Pestana de la [[Confédération nationale du travail (Espagne)|CNT]]). Lucien Laurat adhère au [[Cercle communiste démocratique]] en 1930. En 1933, il rejoignit la gauche de la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]], y participant à la création de la revue/courant ''[[Le Combat Marxiste]]''.
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En France, Laurat devint un économiste [[Marxiste|marxiste]] reconnu, responsable de l'instruction économique dans l'institut supérieur de la [[Confédération générale du travail|CGT]] (le plus important syndicat français). Il collabora aussi à la revue espagnole ''Orto'' (''Aurore'', publiée par des activistes anarchistes, Marin Livera et Angel Pestana de la [[Confédération nationale du travail (Espagne)|CNT]]). Lucien Laurat adhère au [[Cercle communiste démocratique|Cercle communiste démocratique]] en 1930. En 1933, il rejoignit la gauche de la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]], y participant à la création de la revue/courant ''[[Le Combat Marxiste|Le Combat Marxiste]]''.
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Avec [[Raymond Queneau]], [[Georges Bataille]], [[Simone Weil]], [[Karl Korsch]], etc., il fut un collaborateur régulier de ''La Critique Sociale'', revue fondée en 1931 par [[Boris Souvarine]] (principal fondateur du [[Cercle communiste démocratique]] et précurseur dans la critique du stalinisme). Lucien Laurat était aussi très proche de [[René Lefeuvre]], le fondateur des [[éditions Spartacus]]. Il fut en tête de la mobilisation intellectuelle qui réussit à faire sortir [[Victor Serge]] de l'enfer stalinien où, comme des milliers d'autres révolutionnaires, il était logiquement appelé à disparaître.
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Avec [[Raymond Queneau|Raymond Queneau]], [[Georges Bataille|Georges Bataille]], [[Simone Weil|Simone Weil]], [[Karl Korsch|Karl Korsch]], etc., il fut un collaborateur régulier de ''La Critique Sociale'', revue fondée en 1931 par [[Boris Souvarine|Boris Souvarine]] (principal fondateur du [[Cercle communiste démocratique|Cercle communiste démocratique]] et précurseur dans la critique du stalinisme). Lucien Laurat était aussi très proche de [[René Lefeuvre|René Lefeuvre]], le fondateur des éditions Spartacus. Il fut en tête de la mobilisation intellectuelle qui réussit à faire sortir [[Victor Serge|Victor Serge]] de l'enfer stalinien où, comme des milliers d'autres révolutionnaires, il était logiquement appelé à disparaître.
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En 1939 il est mobilisé dans l'armée française. Prisonnier de guerre, il réussit à s'échapper. Il écrit alors dans des revues collabotationnistes : ''[[La France socialiste]]'' et ''[[L'Atelier (1940-1944)|L'Atelier]]''. Il entretint des relations avec les socialistes autrichiens, notamment [[Karl Renner]] (qui fut chancelier en 1918-1920, avant d'être président de l'Autriche en 1945).
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En 1939 il est mobilisé dans l'armée française. Prisonnier de guerre, il réussit à s'échapper. Il écrit alors dans des revues collaborationnistes : ''[[La France socialiste|La France socialiste]]'' et ''[[L'Atelier (1940-1944)|L'Atelier]]''. Il entretint des relations avec les socialistes autrichiens, notamment [[Karl Renner|Karl Renner]] (qui fut chancelier en 1918-1920, avant d'être président de l'Autriche en 1945).
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Après la guerre, il est exclu de la SFIO qu'il réintègre quelques années plus tard. Il participe à la création du BEIPI (''Bulletin d'études et d'informations politiques international'') puis à celle de la revue ''Est et Ouest'' et enfin de la revue ''Le Contrat social'', aux côtés de [[Boris Souvarine]]. Ses contributions portent plus particulièrement sur l'analyse de l'économie soviétique et l'austro-marxisme.
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Après la guerre, il est exclu de la SFIO qu'il réintègre quelques années plus tard. Il participe à la création du BEIPI (''Bulletin d'études et d'informations politiques international'') puis à celle de la revue ''Est et Ouest'' et enfin de la revue ''Le Contrat social'', aux côtés de [[Boris Souvarine|Boris Souvarine]]. Ses contributions portent plus particulièrement sur l'analyse de l'économie soviétique et l'austro-marxisme.
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Lucien Laurat était marié à Marcelle Pommera.  
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Lucien Laurat était marié à Marcelle Pommera.
    
== Quelques ouvrages de Lucien Laurat ==
 
== Quelques ouvrages de Lucien Laurat ==
* ''L'accumulation du capital d'après Rosa Luxembourg'', Rivière, 1930.  
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* ''L'économie soviétique : sa dynamique, son mécanisme'', Valois, 1931.
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*''L'accumulation du capital d'après Rosa Luxembourg'', Rivière, 1930.
* ''Le marxisme en faillite ?'', Pierre Tisné, 1939.  
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*''L'économie soviétique : sa dynamique, son mécanisme'', Valois, 1931.
* ''Le Manifeste communiste de 1848 et le monde d'aujourd'hui'', Self, 1948.  
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*''Le marxisme en faillite ?'', Pierre Tisné, 1939.
* ''Déchéance de l'europe'', [[éditions Spartacus]], 1948.  
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*''Le Manifeste communiste de 1848 et le monde d'aujourd'hui'', Self, 1948.
* ''Du Komintern au Kominform'', les Îles d'Or, 1951.
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*''Déchéance de l'europe'', éditions Spartacus, 1948.
* ''Staline, la linguistique et l'impérialisme russe'', Les Îles d'Or, 1951. [http://crecleco.seriot.ch/textes/LAURAT51/Laurat51.html disponible en ligne]
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*''Du Komintern au Kominform'', les Îles d'Or, 1951.
* ''Bilan de 25 ans de plans quinquennaux : 1929-1955'', Les Îles d'Or, 1955.  
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*''Staline, la linguistique et l'impérialisme russe'', Les Îles d'Or, 1951. [http://crecleco.seriot.ch/textes/LAURAT51/Laurat51.html disponible en ligne]
* ''Problèmes actuels du socialisme'', Les Îles d'Or, 1957.  
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*''Bilan de 25 ans de plans quinquennaux : 1929-1955'', Les Îles d'Or, 1955.
* ''Le Parti communiste autrichien : contributions à l'histoire du Comintern'', Droz, 1965.  
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*''Problèmes actuels du socialisme'', Les Îles d'Or, 1957.
* ''Les Faits contre la doctrine dans l'économie soviétique'', avec Claude Harmel, Est-ouest, 1966.
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*''Le Parti communiste autrichien : contributions à l'histoire du Comintern'', Droz, 1965.
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*''Les Faits contre la doctrine dans l'économie soviétique'', avec Claude Harmel, Est-ouest, 1966.
    
== Sources ==
 
== Sources ==
* [[Boorboom]] Ed, Vivo de Lanti, SAT, 1976.
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* [[Lins Ulrich]], La Danĝera Lingvo, Bleicher eldonejo, 1988.
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* [[Jean Maitron]], Dictionnaire du mouvement ouvrier, éditions de l'Atelier.
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* [[Boris Souvarine]], Prologue à la réédition de la «Critique sociale», Le Sphinx, 1983.
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* [http://crecleco.seriot.ch/recherche/ENCYCL%20LING%20RU/LAURAT/Laurat.html Centre d'etudes d'épistémologie de linguistique de l'Europe centrale et orientale (CRECLECO)]
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[[Catégorie:Autriche]]
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*[[Boorboom|Boorboom]] Ed, Vivo de Lanti, SAT, 1976.
[[Catégorie:Marxistes]]
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*[[Lins Ulrich|Lins Ulrich]], La Danĝera Lingvo, Bleicher eldonejo, 1988.
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*[[Jean Maitron|Jean Maitron]], Dictionnaire du mouvement ouvrier, éditions de l'Atelier.
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*[[Boris Souvarine|Boris Souvarine]], Prologue à la réédition de la «Critique sociale», Le Sphinx, 1983.
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*[http://crecleco.seriot.ch/recherche/ENCYCL LING RU/LAURAT/Laurat.html Centre d'etudes d'épistémologie de linguistique de l'Europe centrale et orientale (CRECLECO)]
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[[Category:Autriche|Catégorie:Autriche]]<br/>[[Category:Marxistes|Catégorie:Marxistes]]

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