Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
245 octets ajoutés ,  24 juillet 2014 à 22:52
m
aucun résumé des modifications
Ligne 1 : Ligne 1 : −
Le '''féodalisme''' désigne pour les [[Marxisme|marxistes]] le [[Mode de production|mode de production]] qui se situe entre l'[[Esclavagisme antique|esclavagisme antique]] et le [[Capitalisme|capitalisme]].  
+
Le '''féodalisme''' désigne pour les [[Marxisme|marxistes]] le [[Mode de production|mode de production]] qui se situe entre l'[[Esclavagisme antique|esclavagisme antique]] et le [[Capitalisme|capitalisme]].
   −
''Quand il est utilisé comme synonyme de "''[[Féodalité|''féodalité'']]''", il a une signification plus restreinte.''  
+
''Quand il est utilisé comme synonyme de "''[[Féodalité|''féodalité'']]''", il a une signification plus restreinte.''
   −
== Origine du terme et de l'analyse ==
+
== Origine du terme et de l'analyse ==
   −
Comme [[Féodalité|''féodalité'']], le terme ''féodalisme'' vient du latin feudum (fief), mais il est plus récent. Il apparaît pour la première fois au XIX<sup>ème</sup> siècle.  
+
Comme [[Féodalité|''féodalité'']], le terme ''féodalisme'' vient du latin feudum (fief), mais il est plus récent. Il apparaît pour la première fois au XIX<sup>ème</sup> siècle.
   −
Dès le début du XIX<sup>ème</sup> siècle, des penseurs commencent à prendre du recul et étudier ce qu'ils considèrent comme un passage du féodalisme à l'«&nbsp;âge industriel&nbsp;». Ce seront notamment Augustin Thierry et Saint-Simon dont les recherches mèneront, d'une manière encore totalement [[Idéalisme|idéaliste]], Auguste Comte à énoncer sa loi des trois états (théologique, métaphysique, positiviste), et plus tard [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] à la distinction des [[Modes de production|modes de production]] et l'étude de leur évolution via le [[Matérialisme historique|matérialisme historique]].  
+
Dès le début du 19<sup>ème</sup> siècle, des penseurs commencent à prendre du recul et étudier ce qu'ils considèrent comme un passage du féodalisme à l'«&nbsp;âge industriel&nbsp;». Ce seront notamment [[Augustin Thierry|Augustin Thierry]] et [[Saint-Simon|Saint-Simon]] dont les recherches mèneront, d'une manière encore totalement [[Idéalisme|idéaliste]], [[Auguste Comte|Auguste Comte]] à énoncer sa loi des trois états (théologique, métaphysique, positiviste), et plus tard [[Marx|Marx]] et [[Engels|Engels]] à la distinction des [[Modes de production|modes de production]] et l'étude de leur évolution via le [[Matérialisme historique|matérialisme historique]].
   −
La [[Féodalité|féodalité]] est un système politique délimité spatialement et temporellement, qui décrit l'Europe occidentale du IX<sup>ème</sup>&nbsp;au XIII<sup>ème</sup>&nbsp;siècle. La définition [[Marxiste|marxiste]] du féodalisme est certes historiquement marquée par ce&nbsp;contexte européen, mais renvoit en fait à un [[Mode de production|mode de production]], et non pas à une forme politique précise. A ce titre, il est plus large (et volontairement plus imprécis) que la notion de féodalité. Le féodalisme est né de façon progressive en remplaçant l'esclavagisme antique dans une bonne partie de l'Europe, mais il ne prend pas fin avec le [[Moyen-Âge|Moyen-Âge]], bien que ses formes évoluent beaucoup.<br>
+
La [[Féodalité|féodalité]] est un système politique délimité spatialement et temporellement, qui décrit l'Europe occidentale du IX<sup>ème</sup>&nbsp;au XIII<sup>ème</sup>&nbsp;siècle. La définition [[Marxiste|marxiste]] du féodalisme est certes historiquement marquée par ce&nbsp;contexte européen, mais renvoit en fait à un [[Mode de production|mode de production]], et non pas à une forme politique précise. A ce titre, il est plus large (et volontairement plus imprécis) que la notion de féodalité. Le féodalisme est né de façon progressive en remplaçant l'esclavagisme antique dans une bonne partie de l'Europe, mais il ne prend pas fin avec le [[Moyen-Âge|Moyen-Âge]], bien que ses formes évoluent beaucoup.
   −
== Caractéristiques du féodalisme  ==
+
&nbsp;«&nbsp;L’agriculture à base d’assolement triennal créé les fondements de la société féodale.&nbsp;» Ernest Mandel<ref>Ernest Mandel, Introduction au marxisme</ref>
   −
=== Une société bâtie sur la paysannerie  ===
+
== Caractéristiques du féodalisme ==
   −
La&nbsp;société féodale est principalement divisée en deux classes sociales&nbsp;:<br>
+
=== Une société bâtie sur la paysannerie ===
   −
*la&nbsp;'''[[Noblesse|noblesse]],''' qui représente quelques pour-cents de la population et possède les terres,
+
La&nbsp;société féodale est principalement divisée en deux classes sociales&nbsp;:
*les'''paysans dominés (serfs ou vilains)&nbsp;'''qui représentent la base de la production matérielle.
     −
Le féodalisme est comme l'esclavagisme un mode de production essentiellement agricole, et la paysannerie en est la colonne vertébrale.  
+
*la&nbsp;'''[[Noblesse|noblesse]],''' qui représente quelques pour-cents de la population et possède les terres,
 +
*les '''[[paysans|paysans]] dominés ([[serfs|serfs]] ou vilains)&nbsp;'''qui représentent la base de la production matérielle.
   −
=== De multiples formes  ===
+
Le féodalisme est comme l'esclavagisme un mode de production essentiellement agricole, et la paysannerie en est la colonne vertébrale.
   −
La forme "canonique" qu'a connu l'Europe a d'abord été le servage&nbsp;: les&nbsp;paysans travaillent sur les terres des nobles et leur&nbsp;doivent parts de récolte et services en travail (corvées).&nbsp;
+
=== De multiples formes ===
   −
Mais le servage a rapidement laissé place a d'autres formes. Pour autant c'était toujours la même domination de classe. Aux XV<sup>ème</sup>&nbsp;et XVI<sup>ème</sup>&nbsp;siècles, les rapports sociaux se sont monétisés&nbsp;: les paysans sont devenus des tenanciers "libres" payant en argent le "cens" au seigneur.  
+
La forme "canonique" qu'a connu l'Europe a d'abord été le servage&nbsp;: les&nbsp;paysans travaillent sur les terres des nobles et leur&nbsp;doivent parts de récolte et services en travail (corvées).&nbsp;
   −
Très souvent la domination par la force du seigneur est jointe à une domination idéologique, assurée directement par la noblesse ou déléguée, le plus souvent à une caste religieuse.<br>
+
Mais le servage a rapidement laissé place a d'autres formes. Pour autant c'était toujours la même domination de classe. Aux XV<sup>ème</sup>&nbsp;et XVI<sup>ème</sup>&nbsp;siècles, les rapports sociaux se sont monétisés&nbsp;: les paysans sont devenus des tenanciers "libres" payant en argent le "cens" au seigneur.
   −
Le féodalisme, de même qu’aucun autre [[Mode de production|mode de&nbsp;production]], n’a jamais existé à l'état pur. Au contraire il lui suffisait pour exister de ne subir de contestation sur la possession des terres, et il pouvait s'accomoder de façon assez large de rapports de productions différents. Il s’est donc combiné aux rapports sociaux pré-existants tout en les&nbsp;marginalisant&nbsp;: marchands, esclavagistes, tribaux...<br>
+
Très souvent la domination par la force du seigneur est jointe à une domination idéologique, assurée directement par la noblesse ou déléguée, le plus souvent à une caste religieuse.
   −
=== Les "bourgs" dans les interstices  ===
+
Le féodalisme, de même qu’aucun autre [[Mode de production|mode de&nbsp;production]], n’a jamais existé à l'état pur. Au contraire il lui suffisait pour exister de ne subir de contestation sur la possession des terres, et il pouvait s'accomoder de façon assez large de rapports de productions différents. Il s’est donc combiné aux rapports sociaux pré-existants tout en les&nbsp;marginalisant&nbsp;: marchands, esclavagistes, tribaux...
   −
L’Ancien Régime était une société très parcellisée,où le pouvoir était infiniment fragmenté en une myriade d’entités territoriales, seigneuries, elles-mêmes subdivisées, villes, couvents; avec un enchevêtrement&nbsp;juridique de titres de propriété, de chartes de privilèges,&nbsp;de traités d’alliances particulières. C’est dans les interstices nombreux de cet ordre social, jouant souvent les&nbsp;uns contre les autres, se laissant souvent jouer aussi,&nbsp;que la bourgeoisie a pu faire des villes et commercer.<br>
+
=== Les "bourgs" dans les interstices ===
   −
Dans les villes médiévales, l'immense majorité des "bourgeois" est propriétaire. Au sommet de la pyramide sont les patriciens,&nbsp;un petit nombre de&nbsp;familles, d’origine marchande ou financière le plus souvent, définies par un accès privilégié, officiellement&nbsp;inscrit, au gouvernement municipal.&nbsp;Les&nbsp;patriciens vivent noblement, certains sont anoblis, ils&nbsp;ont acquis des seigneuries à la campagne, parmi eux il&nbsp;y a des féodaux d’origine établi~ en ville, ils sont alliés&nbsp;par mariage à des nobles.&nbsp;Après vient la&nbsp;grande majorité de la population urbaine formée par la réunion des corporations de métiers (bouchers, marchands, maçons, drapiers, orfèvres, tanneurs, boulangers, brasseurs, bateliers, verriers, etc). Les maitres artisans sont riches et emploient parfois un grand nombre de compagnons, dont une partie voit ses chances d'accéder à la maitrise diminuer et se transforme en salariat. Enfin tout en bas se trouve le petit peuple qui&nbsp;réunit les petits métiers artisanaux non organisés en ‘corporations (petits marchands&nbsp;ambulants, porteurs d’eau...), les serviteurs et les servantes; les ouvriers journaliers du bâtiment ou du port,&nbsp;les ouvriers des manufactures, ou les mendiants.  
+
L’Ancien Régime était une société très parcellisée,où le pouvoir était infiniment fragmenté en une myriade d’entités territoriales, seigneuries, elles-mêmes subdivisées, villes, couvents; avec un enchevêtrement&nbsp;juridique de titres de propriété, de chartes de privilèges,&nbsp;de traités d’alliances particulières. C’est dans les interstices nombreux de cet ordre social, jouant souvent les&nbsp;uns contre les autres, se laissant souvent jouer aussi,&nbsp;que la bourgeoisie a pu faire des villes et commercer.
   −
== Historique  ==
+
Dans les villes médiévales, l'immense majorité des "bourgeois" est propriétaire. Au sommet de la pyramide sont les patriciens,&nbsp;un petit nombre de&nbsp;familles, d’origine marchande ou financière le plus souvent, définies par un accès privilégié, officiellement&nbsp;inscrit, au gouvernement municipal.&nbsp;Les&nbsp;patriciens vivent noblement, certains sont anoblis, ils&nbsp;ont acquis des seigneuries à la campagne, parmi eux il&nbsp;y a des féodaux d’origine établi~ en ville, ils sont alliés&nbsp;par mariage à des nobles.&nbsp;Après vient la&nbsp;grande majorité de la population urbaine formée par la réunion des corporations de métiers (bouchers, marchands, maçons, drapiers, orfèvres, tanneurs, boulangers, brasseurs, bateliers, verriers, etc). Les maitres artisans sont riches et emploient parfois un grand nombre de compagnons, dont une partie voit ses chances d'accéder à la maitrise diminuer et se transforme en salariat. Enfin tout en bas se trouve le petit peuple qui&nbsp;réunit les petits métiers artisanaux non organisés en ‘corporations (petits marchands&nbsp;ambulants, porteurs d’eau...), les serviteurs et les servantes; les ouvriers journaliers du bâtiment ou du port,&nbsp;les ouvriers des manufactures, ou les mendiants.
   −
=== Europe  ===
+
== Historique ==
   −
La société féodale est issue de la décomposition de l'Empire romain d'Occident. Après période assez longue et mouvementée de mutation à partir du V<sup>ème</sup> siècle, elle s’est stabilisée en Europe vers l’an&nbsp;mil.&nbsp;Dans les divers royaumes d'Europe, le schéma de la féodalité est assez similaire, avec une noblesse, des serfs et une Eglise forte.&nbsp;Quelques pour-cent de la population sont des&nbsp;nobles qui reçoivent d’un suzerain des terres, des fiefs, à&nbsp;condition de le servir militairement. Au sommet de la&nbsp;pyramide de la noblesse, il y a les rois.&nbsp;L’Eglise, institution plus ancienne que le féodalisme, constitue une vaste bureaucratie; elle est le&nbsp;plus grand propriétaire terrien. Sa hiérarchie est ouverte&nbsp;de façon privilégiée (mais non exclusive) aux nobles.&nbsp;L’Eglise fournit au féodalisme des justifications religieuses — une idéologie — et les intellectuels dont il a&nbsp;besoin.
+
=== Europe ===
   −
Dans le Sud, l'esclavagisme de type antique se maintiendra encore un certain temps, tandis que&nbsp;dans l’Est et le Nord, par exemple en&nbsp;Ecosse et en Frise, des rapports de type tribaux dominaient.&nbsp;De plus, un peu partout se trouvaient des paysans libres, "allodiaux", et notamment dans les régions de montagne.  
+
La société féodale est issue de la décomposition de l'Empire romain d'Occident. Après période assez longue et mouvementée de mutation à partir du V<sup>ème</sup> siècle, elle s’est stabilisée en Europe vers l’an&nbsp;mil.&nbsp;Dans les divers royaumes d'Europe, le schéma de la féodalité est assez similaire, avec une noblesse, des serfs et une Eglise forte.&nbsp;Quelques pour-cent de la population sont des&nbsp;nobles qui reçoivent d’un suzerain des terres, des fiefs, à&nbsp;condition de le servir militairement. Au sommet de la&nbsp;pyramide de la noblesse, il y a les rois.&nbsp;L’Eglise, institution plus ancienne que le féodalisme, constitue une vaste bureaucratie; elle est le&nbsp;plus grand propriétaire terrien. Sa hiérarchie est ouverte&nbsp;de façon privilégiée (mais non exclusive) aux nobles.&nbsp;L’Eglise fournit au féodalisme des justifications religieuses — une idéologie — et les intellectuels dont il a&nbsp;besoin.
 +
 
 +
Dans le Sud, l'esclavagisme de type antique se maintiendra encore un certain temps, tandis que&nbsp;dans l’Est et le Nord, par exemple en&nbsp;Ecosse et en Frise, des rapports de type tribaux dominaient.&nbsp;De plus, un peu partout se trouvaient des paysans libres, "allodiaux", et notamment dans les régions de montagne.
    
Le poids des villes en Europe est alors très faible, à l'exception des villes d'Italie du Nord, comme Venise qui est déjà une république marchande.&nbsp;Dès les XI<sup>ème</sup>, Xll<sup>ème</sup>&nbsp;et XIII<sup>ème</sup>&nbsp;siècles, le commerce connaît un nouvel essor et des villes républicaines, se gouvernant elles-mêmes, jouissant d’une certaine indépendance vis à vis des pouvoirs centraux.
 
Le poids des villes en Europe est alors très faible, à l'exception des villes d'Italie du Nord, comme Venise qui est déjà une république marchande.&nbsp;Dès les XI<sup>ème</sup>, Xll<sup>ème</sup>&nbsp;et XIII<sup>ème</sup>&nbsp;siècles, le commerce connaît un nouvel essor et des villes républicaines, se gouvernant elles-mêmes, jouissant d’une certaine indépendance vis à vis des pouvoirs centraux.
   −
Dès la fin du Moyen-Age, aux XV<sup>ème</sup>&nbsp;et XVI<sup>ème</sup>&nbsp;siècles,&nbsp;le féodalisme a perdu certains de ses caractères initiaux&nbsp;de par les transformations suivantes qu’a connues&nbsp;l’Europe occidentale&nbsp;:  
+
Dès la fin du Moyen-Age, aux XV<sup>ème</sup>&nbsp;et XVI<sup>ème</sup>&nbsp;siècles,&nbsp;le féodalisme a perdu certains de ses caractères initiaux&nbsp;de par les transformations suivantes qu’a connues&nbsp;l’Europe occidentale&nbsp;:
 
  −
- Dans leur majorité, les paysans ne sont plus des&nbsp;serfs. Personnellement affranchis, leurs redevances&nbsp;commutées en argent, ils sont devenus des tenanciers&nbsp;libres travaillant une terre qui appartient à un seigneur&nbsp;auquel ils paient des “cens annuels”. Ces paysans “censiers” sont dits également “emphytéotes” parce que leur&nbsp;droit à leur terre est éternel et héréditaire mais relatif,&nbsp;chargé de “servitudes” ou de “droits féodaux” que sont&nbsp;les paiements au seigneur des “cens”, des droits de mariage, de succession, etc.
     −
- La paysannerie est un ensemble très hétérogène&nbsp;:&nbsp;vrais serfs (il en reste même au XVIIIe siècle), censiers,&nbsp;mais aussi métayers, fermiers, petits propriétaires,&nbsp;domestiques, salariés agricoles, chômeurs et vagabonds&nbsp;ruraux.&nbsp;Souvent, à l’issue de cycles de révoltes paysannes et&nbsp;avec le renforcement de l’appareil d’Etat royal,&nbsp;l’absolutisme, et la tendance à la disparition des suzerains intermédiaires, les seigneurs féodaux acquièrent de&nbsp;facto, puis parfois de jure, un droit de propriété absolu&nbsp;de leurs terres qui cessent donc à proprement parler&nbsp;d’être des fiefs puisque le fief était une espèce de prêt&nbsp;héréditaire en échange du service militaire.&nbsp;Avec le développement de l’économie marchande,&nbsp;cette évolution entraîne que les liens féodaux de vassalage cessent en général d’être des obligations entre personnes pour devenir des obligations attachées à la terre.&nbsp;Se vendent et s’achètent des seigneuries avec les droits&nbsp;‘féodaux qui en font les revenus, mais se vend ou&nbsp;s’achète également la tenure d’un paysan censier. La&nbsp;terre devient marchandise, ce qu’elle n’était pas dans le&nbsp;féodalisme au sens strict du terme. La tenure censière&nbsp;tend égalemént à faire place à des contrats courts de&nbsp;fermage ou de métayage.<br>
+
- Dans leur majorité, les paysans ne sont plus des&nbsp;serfs. Personnellement affranchis, leurs redevances&nbsp;commutées en argent, ils sont devenus des tenanciers&nbsp;libres travaillant une terre qui appartient à un seigneur&nbsp;auquel ils paient des “cens annuels”. Ces paysans “censiers” sont dits également “emphytéotes” parce que leur&nbsp;droit à leur terre est éternel et héréditaire mais relatif,&nbsp;chargé de “servitudes” ou de “droits féodaux” que sont&nbsp;les paiements au seigneur des “cens”, des droits de mariage, de succession, etc.
   −
== Voir aussi ==
+
- La paysannerie est un ensemble très hétérogène&nbsp;:&nbsp;vrais serfs (il en reste même au XVIIIe siècle), censiers,&nbsp;mais aussi métayers, fermiers, petits propriétaires,&nbsp;domestiques, salariés agricoles, chômeurs et vagabonds&nbsp;ruraux.&nbsp;Souvent, à l’issue de cycles de révoltes paysannes et&nbsp;avec le renforcement de l’appareil d’Etat royal,&nbsp;l’absolutisme, et la tendance à la disparition des suzerains intermédiaires, les seigneurs féodaux acquièrent de&nbsp;facto, puis parfois de jure, un droit de propriété absolu&nbsp;de leurs terres qui cessent donc à proprement parler&nbsp;d’être des fiefs puisque le fief était une espèce de prêt&nbsp;héréditaire en échange du service militaire.&nbsp;Avec le développement de l’économie marchande,&nbsp;cette évolution entraîne que les liens féodaux de vassalage cessent en général d’être des obligations entre personnes pour devenir des obligations attachées à la terre.&nbsp;Se vendent et s’achètent des seigneuries avec les droits&nbsp;‘féodaux qui en font les revenus, mais se vend ou&nbsp;s’achète également la tenure d’un paysan censier. La&nbsp;terre devient marchandise, ce qu’elle n’était pas dans le&nbsp;féodalisme au sens strict du terme. La tenure censière&nbsp;tend égalemént à faire place à des contrats courts de&nbsp;fermage ou de métayage.
   −
[[Féodalité|Féodalité]]
+
== Voir aussi ==
   −
[[Moyen-Âge|Moyen-Âge]]  
+
[[Féodalité|Féodalité]]
   −
== Notes et sources<br>  ==
+
[[Moyen-Âge|Moyen-Âge]]
   −
[http://82.204.82.216/cer/PDF%20CER%2011_12.PDF Les révolutions bourgeoises], IIRF, 1989
+
== Notes et sources ==
   −
<references /><br>
+
[http://82.204.82.216/cer/PDF%20CER%2011_12.PDF Les révolutions bourgeoises], IIRF, 1989
   −
[[Category:Mode_de_production]] [[Catégorie:Histoire]]
+
<references />
 +
[[Category:Mode de production|Category:Mode_de_production]]<br/>[[Category:Histoire|Catégorie:Histoire]]

Menu de navigation