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== Généralités ==
 
== Généralités ==
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La jeunesse n'est pas une [[Classe sociale|classe sociale]]. Un jeune employé de caisse n'a aucun intérêt commun avec le jeune adjoint au PDG de sa chaîne d'hypermarché. Une jeune fonctionnaire n'a aucun intérêt commun avec la jeune adjointe d'un cabinet ministériel qui applique l'austérité, etc.
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La jeunesse n'est pas une [[Classe sociale|classe sociale]]. Un jeune employé de caisse n'a aucun intérêt commun avec le jeune adjoint au PDG de sa chaîne d'hypermarché. Une jeune fonctionnaire n'a aucun intérêt commun avec la jeune adjointe d'un cabinet ministériel qui applique l'[[austérité|austérité]], etc.
    
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== Historique des organisations de jeunesse socialistes ==
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=== Fondation ===
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Au sein de la social-démocratie allemande, [[Karl Liebknecht|Karl Liebknecht]] s'engagea pour que les jeunes puissent être militants à part entière.
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L'''Union Internationale des Organisations de Jeunesse Socialiste'' (UIOJS) fut fondée les 24-27 avril 1907 à Stuttgart, par 20 délégués jeunes représentant 13 pays, en tant que section de jeunesse de la [[Deuxième Internationale|<span class="mw-redirect">Deuxième Internationale</span>]]. Le bureau international fut basé à Vienne (l'Union internationale de la jeunesse socialiste occupe toujours ces locaux depuis). Dirigée par [[Hendrik de Man|<span class="mw-redirect">Hendrik de Man</span>]] au moment de sa fondation, l’UIOJS est ensuite présidée de 1908 à 1925 par [[Robert Danneberg|Robert Danneberg]], un militant autrichien alors proche de l’[[antimilitarisme|antimilitarisme]] radical de [[Karl Liebknecht|Karl Liebknecht]].
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=== La Première guerre mondiale ===
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En 1914, le déclenchement de la [[Première Guerre mondiale|Première Guerre mondiale]] met un terme au travail de l’UIOJS. Le conflit et le soutien apporté par les différents partis socialistes des pays belligérants à leurs gouvernements ([[Union sacrée|Union sacrée]]) empêchent en effet toute coopération internationale et l’UIOJS cesse d’exister dans les faits.
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[[File:JungendInternationale.jpg|right|340x443px]]Les opposants à la guerre basés en Suisse tentent alors d’unifier les jeunes socialistes européens sur des bases nouvelles. Sous l’impulsion de [[Willi Münzenberg|Willi Münzenberg]], ils appellent à la tenue d’une conférence internationale antimilitariste des sections de jeunes qui se tient à Berne en avril 1915. Si cette conférence ne suit pas encore les appels de [[Lénine|<span class="mw-redirect">Lénine</span>]] à la guerre civile révolutionnaire, elle entérine le principe du « socialisme révolutionnaire » et appelle à la recréation du mouvement des jeunes socialistes indépendamment des différents partis socialistes «&nbsp;chauvins&nbsp;». La conférence de Berne décide aussi d’une nouvelle publication intitulée ''Die Jugendinternationale'' (La Jeune Internationale) et de la mise en place d’un Bureau International de la jeunesse basé à Zurich. Willi Münzenberg est élu à la tête de cette UIOJS reconstitué.
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En 1918, toutes les organisations de jeunesse socialistes d’Europe – à l’exception des allemands, français et néerlandais – avaient adhéré à l’UIOJS reconstituée.
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Bien qu’antimilitariste, l’UIOJS reconstituée est néanmoins partagée sur la manière de mettre fin au conflit. La faction centriste souhaite l'établissement d'un arbitrage contraignant tandis que l’aile gauche, influencée par la <span class="mw-redirect">révolution russe</span>, appelle à une révolution internationale pour combattre la guerre capitaliste. Cette division est à mettre en parallèle avec les divergences apparues lors de la [[Conférence de Zimmerwald|Conférence de Zimmerwald]] entre une majorité pacifiste et une gauche révolutionnaire.
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=== L'Internationale des Jeunes Communistes ===
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http://wikirouge.net/wiki/images/9/93/InternationaleJeunesCommunistes.pngEn mars 1919, l'[[Internationale communiste|Internationale communiste]] est créée à Moscou à l’initiative de [[Lénine|Lénine]]. Le 20 novembre 1919, l’UIOJS tient sa première conférence d’après-guerre à Berlin. La conférence se tient clandestinement dans une brasserie (l’interdiction du parti communiste en Allemagne ne sera levée qu’en décembre) et réunie 19 délégués représentant 14 pays. La décision est prise au cours de ce congrès de renommer l’organisation «&nbsp;Internationale des jeunes communistes&nbsp;» (IJC). Le congrès de Berlin est ainsi de fait le dernier de l’UIOJS et le premier de l’IJC.
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Il est décidé que l’IJC aurait son siège à Berlin et un programme politique est adopté. Un comité exécutif de cinq membres est aussi mis en place. Il est constitué de [[Leo Flieg|Leo Flieg]] (Allemagne), Willi Münzenberg (Allemagne), [[Luigi Polano|Luigi Polano]] (Italie), Oskar Samuelson (Suède), [[Lazar Sackin|Lazar Sackin]] (Russie) et Willi Münzenberg (Allemagne), qui en prend la direction.
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En 1943, l’IJC est dissoute, en même temps que le [[Komintern|Komintern]], par [[Staline|Staline]] qui souhaitait ainsi détendre ses relations avec les alliés.
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[[File:Logo FMJD.png|right]]À la sortie de la [[Seconde Guerre mondiale|Seconde Guerre mondiale]], les vainqueurs réunissent en novembre 1945 à Londres une «&nbsp;conférence mondiale de la jeunesse&nbsp;». Elle débouche sur la création le 8 novembre de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD), organisation à laquelle adhèrent les mouvements de jeunesse communistes mais que les staliniens essaient de rendre le plus large possible. La FMJD se veut une organisation «&nbsp;anti-impérialiste de gauche&nbsp;». Son siège est à Paris, et son président, un Français, [[Guy de Boysson|Guy de Boysson]], jeune communiste futur dirigeant de la banque soviétique en France. Mais lors du début de la [[guerre froide|guerre froide]] en 1947 puis du [[coup de Prague|coup de Prague]] (1948), beaucoup d'organisations pro-américaines se sont retirés de la FMJD.
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=== L'Internationale des Jeunes Socialistes ===
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Deux organisations fondées en 1921, le ''Groupe de travail international des jeunes socialistes'' et l'''<span class="new">I</span>nternationale de la jeunesse ouvrière'' de tendance [[sociale-démocrate|sociale-démocrate]] fusionnèrent dans l'<span class="new">''Internationale des Jeunes Socialistes''</span> en 1923 à Hambourg.
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Après la [[Seconde Guerre mondiale|Seconde Guerre mondiale]], elle prend le nom d'Union internationale de la jeunesse socialiste lors du congrès du 30 septembre 1946 à Paris.
    
== Autonomie de la jeunesse ==
 
== Autonomie de la jeunesse ==
    
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Il y eut et il y a beaucoup de débats au sein du mouvement ouvrier et socialiste sur la question de savoir si les jeunes doivent être organisés séparément, et si oui, si cette organisation doit être autonome / indépendante de l'organisation "soeur".
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Les premières années de l’IJC sont marquées par la question des relations entre les mouvements de jeunesse et les partis communistes qui apparaissent dans chaque pays.
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Lors du Congrès fondateur, [[Lazar Sackin|Lazar Sackin]], le délégué russe, défend l’idée que les mouvements de jeunesse doivent être placés sous la direction et le contrôle direct des partis. Cette conception est combattue par les délégués d’Europe occidentale qui conçoivent les organisations de jeunesse comme des mouvements indépendants ayant un rôle d’avant-garde. Le compromis trouvé lors de ce Congrès affirme que l’IJC n’est pas une organisation «&nbsp;sœur&nbsp;» du [[Komintern|Komintern]] mais constitue une «&nbsp;partie&nbsp;» de celui-ci. Les organisations de jeunesse membres de l’IJC doivent soit suivre le programme du parti membre de l’Internationale communiste dans leur pays soit suivre directement le programme de l’Internationale communiste.
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Malgré cette décision, l’IJC reste divisée entre les tenants d’une ligne indépendante (menés par les allemands) et les partisans d’un contrôle étroit du mouvement de jeunesse par le Komintern (menés par les pro-russes).
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Ces divisions culminent en 1921 lors de l’organisation du Deuxième Congrès de l’IJC. Les partisans d’un contrôle des partis sur les mouvements de jeunesse proposent que ce Congrès se tienne durant l’été à Moscou en parallèle avec le Troisième Congrès du Kominterm. [[Zinoviev]], président du comité exécutif du Komintern, appuie cette proposition. Néanmoins, le comité exécutif de l’IJC, dans lequel les tenants d’une ligne indépendante sont majoritaires, choisit d’organiser le Congrès à Iéna en avril. La délégation russe annonce alors son refus de participer au Congrès. Quatre jours après sa convocation, le lieu du Congrès doit être transféré en urgence à Berlin pour des raisons de sécurité. La session est ensuite brusquement interrompue suite aux injonctions du Comité exécutif du Komintern. Suite a cette interruption, le Deuxième Congrès de l’IJC est réorganisé à Moscou au mois de juin, en parallèle avec le Troisième Congrès du Komintern comme le souhaitaient les pro-russes. Ce retour à Moscou marque la défaite définitive des tenants d’une ligne indépendante des partis. Le Deuxième Congrès de l’IJC et le Troisième Congrès du Komintern actent la subordination des mouvements de jeunesse aux partis.
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Le siège de l’IJC est transféré à Moscou et tous les Congrès de l’IJC qui seront organisés par la suite (1922, 1924, 1928 et 1935) se dérouleront tous à Moscou.
    
== Exemples de radicalité ==
 
== Exemples de radicalité ==
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En 1934, l'aile gauche de la social‑démocratie belge était représentée entre autre par les Jeunes Gardes socialistes, organisation de jeunesse du [[Parti_ouvrier_belge|POB]], en principe « [[autonomie_de_la_jeunesse|autonome]] » depuis 1926. Elle avait triplé ses effectifs en deux ans, atteignant 25 000 membres en 1933, sous la direction d'un militant de la « gauche », son secrétaire général Fernand Godefroid.
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La [[Deuxième internationale|Deuxième internationale]] était sous la surface [[marxiste|marxiste]] gangrenée par l'[[opportunisme|opportunisme]], surtout dans les sphères des dirigeants des syndicats et des partis (de fait dominés par des membres plus agés). La jeunesse était plus radicale, et elle était notamment influencée par les positions de [[Karl Liebknecht|Karl Liebknecht]]. Après l'éclatement de la guerre, dès avril 1915, de nombreux jeunes social-démocrates participent à une conférence internationale antimilitariste à Berne.
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En 1934, l'aile gauche de la social‑démocratie belge était représentée entre autre par les Jeunes Gardes socialistes, organisation de jeunesse du [[Parti ouvrier belge|POB]], en principe «&nbsp;[[Autonomie de la jeunesse|autonome]]&nbsp;» depuis 1926. Elle avait triplé ses effectifs en deux ans, atteignant 25 000 membres en 1933, sous la direction d'un militant de la «&nbsp;gauche&nbsp;», son secrétaire général Fernand Godefroid.
    
A la même époque, la jeunesse dans la [[SFIO|SFIO]] connaissait aussi une dynamique de radicalisation vers la gauche.
 
A la même époque, la jeunesse dans la [[SFIO|SFIO]] connaissait aussi une dynamique de radicalisation vers la gauche.
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== Notes et sources ==
 
== Notes et sources ==
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