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Le 19 octobre 1870, Crémieux fait ovationner la Ligue du Midi, et la Commune Révolutionnaire, lors d'un meeting organisé à l'Alhambra. La Ligue entre peu à peu en opposition ouverte avec le gouvernement de la défense nationale. Alors que la garde civique d'Esquiros est licenciée par le gouvernement provisoire, [[Léon Gambetta|Gambetta]] coupe les ponts avec la ligue du midi<ref>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5813377q/f441 Dépêches, circulaires, décrets, proclamations et discours de Léon Gambetta] du 4 septembre 1870 au 6 février 1871.</ref>. Les membres de la Commission départementale insurrectionnelle appellent dès lors les Marseillais à prendre les armes.
 
Le 19 octobre 1870, Crémieux fait ovationner la Ligue du Midi, et la Commune Révolutionnaire, lors d'un meeting organisé à l'Alhambra. La Ligue entre peu à peu en opposition ouverte avec le gouvernement de la défense nationale. Alors que la garde civique d'Esquiros est licenciée par le gouvernement provisoire, [[Léon Gambetta|Gambetta]] coupe les ponts avec la ligue du midi<ref>[http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5813377q/f441 Dépêches, circulaires, décrets, proclamations et discours de Léon Gambetta] du 4 septembre 1870 au 6 février 1871.</ref>. Les membres de la Commission départementale insurrectionnelle appellent dès lors les Marseillais à prendre les armes.
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Le 1er novembre 1870, l'Hôtel de Ville est de nouveau occupé et la Commune proclamée ; le lendemain, [[Gustave Paul Cluseret|Gustave Cluseret]] est nommé Commandant de la Garde Nationale, Clovis Hugues prend la tête de la Légion urbaine et Esquiros prend la tête de la Commission municipale. Ce 2 novembre, Gent est accueilli à coup de révolver, gare Saint-Charles (Crémieux, absent, est en meeting dans l'Isère). Pendant ces quelques jours, la popularité d'Esquiros reste intacte, mais la mort de son fils qui vient de succomber à la [[typhoïde]] change la donne. Gambetta lui conserve une sympathie personnelle (sinon politique) et lui fait savoir qu'il partage son deuil ; Esquiros accepte d'être remplacé par [[Alphonse Gent]]<ref name="SH">Sudhir Hazareesingh, {{opcit}}</ref>.
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Le 1er novembre 1870, l'Hôtel de Ville est de nouveau occupé et la Commune proclamée ; le lendemain, [[Gustave Paul Cluseret|Gustave Cluseret]] est nommé Commandant de la Garde Nationale, Clovis Hugues prend la tête de la Légion urbaine et Esquiros prend la tête de la Commission municipale. Ce 2 novembre, Gent est accueilli à coup de révolver, gare Saint-Charles (Crémieux, absent, est en meeting dans l'Isère). Pendant ces quelques jours, la popularité d'Esquiros reste intacte, mais la mort de son fils qui vient de succomber à la [[typhoïde]] change la donne. Gambetta lui conserve une sympathie personnelle (sinon politique) et lui fait savoir qu'il partage son deuil ; Esquiros accepte d'être remplacé par [[Alphonse Gent]]<ref name="SH">Sudhir Hazareesingh</ref>.
    
Les circonstances jouent d'ailleurs en faveur du nouveau préfet. L'attentat dont il a été la victime à son arrivée lui apporte le soutien populaire. Cette sympathie à son égard lui permet de reprendre le pouvoir en main pour le compte du Gouvernement. Et le 13 novembre, le nouveau préfet peut télégraphier à Tours que l'ordre règne de nouveau à Marseille<ref name="SH"/>.
 
Les circonstances jouent d'ailleurs en faveur du nouveau préfet. L'attentat dont il a été la victime à son arrivée lui apporte le soutien populaire. Cette sympathie à son égard lui permet de reprendre le pouvoir en main pour le compte du Gouvernement. Et le 13 novembre, le nouveau préfet peut télégraphier à Tours que l'ordre règne de nouveau à Marseille<ref name="SH"/>.
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Le 3 avril 1871, le général Espivent fait marcher ses troupes (de 6000 à 7000 hommes) contre Marseille. La lutte s'engage le lendemain. La gare résiste, mais la petite armée du Versaillais parvient jusqu'aux barricades de la rue Saint-Ferréol. Elle vise la préfecture où se sont retranchés les défenseurs de l'insurrection.
 
Le 3 avril 1871, le général Espivent fait marcher ses troupes (de 6000 à 7000 hommes) contre Marseille. La lutte s'engage le lendemain. La gare résiste, mais la petite armée du Versaillais parvient jusqu'aux barricades de la rue Saint-Ferréol. Elle vise la préfecture où se sont retranchés les défenseurs de l'insurrection.
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Crémieux tente de parlementer aux avant-postes de Castellane ; deux bataillons du VIe chasseur fraternisent avec la foule. Les garibaldiens qui défendent la Gare opposent une sérieuse résistance aux troupes du général Espivent. Crémieux croit encore au triomphe de la commune<ref>Landeck l'affirme dans une lettre au Times après la mort de Crémieux, celui-ci n'était pas un révolutionnaire implacable. Achille Ricker, Jean-André Faucher, [http://books.google.fr/books?id=RHL2NhqtmLIC&pg=PA353 ''Histoire de la franc-maçonnerie en France''],  Nouvelles Éditions Latines 1967, page 353</ref>. Après une brève rencontre avec Crémieux, Espivent fait mine de battre en retraite. D'autres soldats fraternisent (nombre d'entre eux seront fusillés<ref>Leonce Rousset, [http://www.archive.org/details/lacommuneparise00rousgoog''La commune à Paris et en Province''] page 257.</ref>{{,}}<ref name="LF"/>), des tirs partent contre les insurgés d'un club légitimiste, situé dans la maison des frères de la doctrine chrétienne, faisant de nombreuses victimes parmi les insurgés. La lutte est indécise.  
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Crémieux tente de parlementer aux avant-postes de Castellane ; deux bataillons du VIe chasseur fraternisent avec la foule. Les garibaldiens qui défendent la Gare opposent une sérieuse résistance aux troupes du général Espivent. Crémieux croit encore au triomphe de la commune<ref>Landeck l'affirme dans une lettre au Times après la mort de Crémieux, celui-ci n'était pas un révolutionnaire implacable. Achille Ricker, Jean-André Faucher, [http://books.google.fr/books?id=RHL2NhqtmLIC&pg=PA353 ''Histoire de la franc-maçonnerie en France''],  Nouvelles Éditions Latines 1967, page 353</ref>. Après une brève rencontre avec Crémieux, Espivent fait mine de battre en retraite. D'autres soldats fraternisent (nombre d'entre eux seront fusillés<ref>Leonce Rousset, [http://www.archive.org/details/lacommuneparise00rousgoog''La commune à Paris et en Province''] page 257.</ref><ref name="LF"/>), des tirs partent contre les insurgés d'un club légitimiste, situé dans la maison des frères de la doctrine chrétienne, faisant de nombreuses victimes parmi les insurgés. La lutte est indécise.  
    
Soudain, vers midi, Espivent fait bombarder la cité depuis Notre-Dame de la Garde (ce qui lui vaut le surnom de « Notre-Dame de la Bombarde ») ; après avoir reçu plus de 280 obus, la préfecture tombe le 5 avril à 7 heures du matin, après dix heures de combats acharnés. Landeck s'est enfui à Paris, Bastellica est parti en Espagne, Royannez, Clovis Hugues, tous les principaux révolutionnaires de la Commune ont réussi à se faufiler loin des combats. Prises en étau entre les marins et les troupes de chasseurs, pilonnées par les canons postés sur la colline de la Garde, le port sous la domination de deux navires de guerre, la ville et la préfecture, ne peuvent pas résister longtemps sans chef. Les troupes d'Espivent subissent en tout 30 morts et 50 blessés, les insurgés comptent 150 morts environ (et plus de 500 prisonniers)<ref>Une description très complète de cette journée et un portrait singulier de Crémieux sont donnés par Adolphe Perreau [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5734639p/f278 ''Confidences d'un journaliste''] (sous le pseudonyme de Maxime Rude), A. Sagnier, 1876 p.274.</ref>. Le lendemain, elles défilent, victorieuses, aux cris de «Vive Jésus ! Vive le Sacré-Cœur !».  
 
Soudain, vers midi, Espivent fait bombarder la cité depuis Notre-Dame de la Garde (ce qui lui vaut le surnom de « Notre-Dame de la Bombarde ») ; après avoir reçu plus de 280 obus, la préfecture tombe le 5 avril à 7 heures du matin, après dix heures de combats acharnés. Landeck s'est enfui à Paris, Bastellica est parti en Espagne, Royannez, Clovis Hugues, tous les principaux révolutionnaires de la Commune ont réussi à se faufiler loin des combats. Prises en étau entre les marins et les troupes de chasseurs, pilonnées par les canons postés sur la colline de la Garde, le port sous la domination de deux navires de guerre, la ville et la préfecture, ne peuvent pas résister longtemps sans chef. Les troupes d'Espivent subissent en tout 30 morts et 50 blessés, les insurgés comptent 150 morts environ (et plus de 500 prisonniers)<ref>Une description très complète de cette journée et un portrait singulier de Crémieux sont donnés par Adolphe Perreau [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5734639p/f278 ''Confidences d'un journaliste''] (sous le pseudonyme de Maxime Rude), A. Sagnier, 1876 p.274.</ref>. Le lendemain, elles défilent, victorieuses, aux cris de «Vive Jésus ! Vive le Sacré-Cœur !».  
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[[Adolphe Thiers]], devenu président, plaide pour la grâce d'Étienne et de Pelissier.
 
[[Adolphe Thiers]], devenu président, plaide pour la grâce d'Étienne et de Pelissier.
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Il retient quatre jours le dossier de Crémieux à la Présidence. Mais Crémieux est condamné ; la commission des grâces<ref> Louise Michel donne les noms de ses membres  : [[Louis Martel (1813-1892)|Louis Martel]], président ; [[Jacques Piou]], vice-président ; le comte de Bastard, secrétaire ; [[Félix Voisin]], id. ; [[Anselme Batbie]], [[Armand-Urbain de Maillé de La Tour-Landry]] (le comte de Maillé), le comte Duchâtel, [[Peltereau-Villeneuve]], Sacaze, [[Adrien Tailhand]], le [[marquis de Quinsonnas]], Bigot, [[Merveilleux du Vignaux]], Paris, Corne. On les retrouve dans le [http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Journal_des_économistes,_1876,_SER3,_T42,_A11.djvu/283 Journal des économistes].</ref> cède devant l'insistance répétée du général Espivent<ref>''L'insistance du général Espivent de la Villeboisnet qui, à Marseille, commandait l'état de siège, l'emporta auprès de la commission des grâces, dont la décision souleva, au sein même de l'Assemblée nationale, de violentes protestations'' in [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k454327c/f478|date=31/12/2011 Bibliothèque universelle et revue suisse], Volume 4 1903 p.297. </ref>{{,}}<ref name="LF"/>.
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Il retient quatre jours le dossier de Crémieux à la Présidence. Mais Crémieux est condamné ; la commission des grâces<ref> Louise Michel donne les noms de ses membres  : [[Louis Martel (1813-1892)|Louis Martel]], président ; [[Jacques Piou]], vice-président ; le comte de Bastard, secrétaire ; [[Félix Voisin]], id. ; [[Anselme Batbie]], [[Armand-Urbain de Maillé de La Tour-Landry]] (le comte de Maillé), le comte Duchâtel, [[Peltereau-Villeneuve]], Sacaze, [[Adrien Tailhand]], le [[marquis de Quinsonnas]], Bigot, [[Merveilleux du Vignaux]], Paris, Corne. On les retrouve dans le [http://fr.wikisource.org/wiki/Page:Journal_des_économistes,_1876,_SER3,_T42,_A11.djvu/283 Journal des économistes].</ref> cède devant l'insistance répétée du général Espivent<ref>''L'insistance du général Espivent de la Villeboisnet qui, à Marseille, commandait l'état de siège, l'emporta auprès de la commission des grâces, dont la décision souleva, au sein même de l'Assemblée nationale, de violentes protestations'' in [http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k454327c/f478|date=31/12/2011 Bibliothèque universelle et revue suisse], Volume 4 1903 p.297. </ref><ref name="LF"/>.
    
Crémieux est exécuté au Pharo, le 30 novembre 1871 ; Clovis Hugues est condamné à quatre ans de cellule (et une amende de 6000 francs).
 
Crémieux est exécuté au Pharo, le 30 novembre 1871 ; Clovis Hugues est condamné à quatre ans de cellule (et une amende de 6000 francs).

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