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[[Image:MoyensTransportEvolution.png|right|690x151px]]Les '''moyens de transport''' sont essentiels pour la [[Production|production]]. Ils sont aussi fortement liés à la question de la consommation d'énergie et à l'[[Effet de serre|effet de serre]]. Tant pour des raisons sociales qu'écologiques, les [[Communistes révolutionnaires|communistes révolutionnaires]] soulignent la nécessité de les arracher de la société [[Capitalisme|capitaliste]].  
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[[Image:MoyensTransportEvolution.png|right|690x151px|MoyensTransportEvolution.png]]Les '''moyens de transport''' sont essentiels pour la [[Production|production]]. Ils sont aussi fortement liés à la question de la consommation d'énergie et à l'[[Effet de serre|effet de serre]]. Tant pour des raisons sociales qu'écologiques, les [[Communistes révolutionnaires|communistes révolutionnaires]] soulignent la nécessité de les arracher de la société [[Capitalisme|capitaliste]].  
    
== Perspective historique  ==
 
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=== [[Image:CamionsPorteContainers.png|right]]Coût direct et flexibilité  ===
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=== [[Image:CamionsPorteContainers.png|right|CamionsPorteContainers.png]]Coût direct et flexibilité  ===
    
Le coût direct n'est pas celui sur lequel s'appuient les capitalistes pour prendre leurs décisions d'investissement. Car en réalité chaque moyen de transport implique une logistique particulière, et le coût total (transport + logistique) peut inverser les calculs de rentabilité.  
 
Le coût direct n'est pas celui sur lequel s'appuient les capitalistes pour prendre leurs décisions d'investissement. Car en réalité chaque moyen de transport implique une logistique particulière, et le coût total (transport + logistique) peut inverser les calculs de rentabilité.  
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En particulier, le fret ferroviaire nécessite une logistique assez stable, avec des stocks et des itinéraires peu variables. Longtemps, cela a été le choix le plus rentable pour beaucoup de [[Marchandises|marchandises]] effectuant de longs trajets. Mais de plus en plus, avec l'instabilité des marchés, les capitalistes favorisent les camions. Cela leur permet de pousser à fond la logique du flux-tendu et de minimiser les stocks pour minimiser les risques. En Europe ces 30 dernières années, on a construit 1 200 km de routes par an et supprimé 600 km de lignes chemin de fer.
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En particulier, le fret ferroviaire nécessite une logistique assez stable, avec des stocks et des itinéraires peu variables. Longtemps, cela a été le choix le plus rentable pour beaucoup de [[Marchandises|marchandises]] effectuant de longs trajets. Mais de plus en plus, avec l'instabilité des marchés, les capitalistes favorisent les camions. Cela leur permet de pousser à fond la logique du flux-tendu et de minimiser les stocks pour minimiser les risques. En Europe ces 30 dernières années, on a construit 1 200 km de routes par an et supprimé 600 km de lignes chemin de fer.  
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=== Coûts socialisés<br> ===
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=== Coûts socialisés<br> ===
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Mais le «&nbsp;tout routier&nbsp;» a aussi été possible parce que la collectivité a pris en charge une part importante des investissements pour construire les autoroutes, sans que ces coûts soient répercutés sur le prix du transport de marchandises. 90 % de l'usure des routes est dû aux poids lourds. Chaque centaine de kilomètres parcourue par un poids lourd coûte 36 euros à la collectivité alors que l'entreprise qui l'affrète n’en paye que 24 en taxes, péages, etc. Dans le budget de l’État consacré aux infrastructures de transports, 69&nbsp;% de l’argent vont au réseau routier contre seulement 12&nbsp;% pour le rail, le reste allant aux aéroports. A cela il faudrait ajouter les coûts difficiles à estimer sur la santé publique, qui ne sont évidemment pas payés par les transporteurs. <br>
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Mais le «&nbsp;tout routier&nbsp;» a aussi été possible parce que la collectivité a pris en charge une part importante des investissements pour construire les autoroutes, sans que ces coûts soient répercutés sur le prix du transport de marchandises. 90&nbsp;% de l'usure des routes est dû aux poids lourds. Chaque centaine de kilomètres parcourue par un poids lourd coûte 36 euros à la collectivité alors que l'entreprise qui l'affrète n’en paye que 24 en taxes, péages, etc. Dans le budget de l’État consacré aux infrastructures de transports, 69&nbsp;% de l’argent vont au réseau routier contre seulement 12&nbsp;% pour le rail, le reste allant aux aéroports. A cela il faudrait ajouter les coûts difficiles à estimer sur la santé publique, qui ne sont évidemment pas payés par les transporteurs. <br>  
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Dans le domaine du transport de passagers par avion, il y a aussi énormément d'argent public qui est injecté dans les poches des capitalistes. Si certains vols low-cost (Ryannair...) sont si économiques, c'est en partie parce que ces compagnies sur-exploitent leurs salarié-e-s et économisent sur le confort et la sécurité, mais c'est aussi parce qu'elles reçoivent beaucoup d'argent des collectivité locales. Celles-ci sont mises en concurrence par les compagnies qui peuvent choisir de leur apporter ou non leurs voyageurs-consommateurs.<br>
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Dans le domaine du transport de passagers par avion, il y a aussi énormément d'argent public qui est injecté dans les poches des capitalistes. Si certains vols low-cost (Ryannair...) sont si économiques, c'est en partie parce que ces compagnies sur-exploitent leurs salarié-e-s et économisent sur le confort et la sécurité, mais c'est aussi parce qu'elles reçoivent beaucoup d'argent des collectivité locales. Celles-ci sont mises en concurrence par les compagnies qui peuvent choisir de leur apporter ou non leurs voyageurs-consommateurs.<br>  
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Du point de vue de la collectivité, il serait bien plus rationel de limiter autant que possible les camions et les avions en organisant les transports nécessaires autour de grands axes ferroviaires ou fluviaux. Mais la rationalité du capitalisme n'est que celle du profit maximal pour quelques uns.<br>
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Du point de vue de la collectivité, il serait bien plus rationel de limiter autant que possible les camions et les avions en organisant les transports nécessaires autour de grands axes ferroviaires ou fluviaux. Mais la rationalité du capitalisme n'est que celle du profit maximal pour quelques uns.<br>  
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=== Pavillons de complaisances et marées noires<br> ===
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=== Pavillons de complaisances et marées noires<br> ===
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Une énorme partie des marchandises transite par navires porte-conteneurs : plus de 40 000 navires de plus de cent tonnes sillonnent actuellement les océans. Là aussi, la logique capitaliste fait des ravages.  
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Une énorme partie des marchandises transite par navires porte-conteneurs&nbsp;: plus de 40 000 navires de plus de cent tonnes sillonnent actuellement les océans. Là aussi, la logique capitaliste fait des ravages.  
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La recherche systématique de la route la plus courte malgré les dangers, la pression mise par les affréteurs pour respecter coûte que coûte des délais de livraison réduits au minimum, pour ne pas perdre leur tour au déchargement dans les grands ports, poussent les capitaines des navires à prendre des risques et à naviguer y compris par forte tempête.
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La recherche systématique de la route la plus courte malgré les dangers, la pression mise par les affréteurs pour respecter coûte que coûte des délais de livraison réduits au minimum, pour ne pas perdre leur tour au déchargement dans les grands ports, poussent les capitaines des navires à prendre des risques et à naviguer y compris par forte tempête.  
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De plus beaucoup de navires sont de véritables poubelles, dont des pétroliers comme l'Erika et le Prestige responsables de [[marée noire|marées noires]] sur les côtes atlantiques. Tous les 3 jours, un navire de plus de 300 tonnes fait naufrage quelque part dans le monde. À chaque fois, c’est un drame pour les marins qui perdent la vie, et un désastre pour l’environnement, les côtes, les riverains, les pêcheurs... Et les marées noires ne représentent qu'une infime partie du problème, à côté des déballastages sauvages.  
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De plus beaucoup de navires sont de véritables poubelles, dont des pétroliers comme l'Erika et le Prestige responsables de [[Marée noire|marées noires]] sur les côtes atlantiques. Tous les 3 jours, un navire de plus de 300 tonnes fait naufrage quelque part dans le monde. À chaque fois, c’est un drame pour les marins qui perdent la vie, et un désastre pour l’environnement, les côtes, les riverains, les pêcheurs... Et les marées noires ne représentent qu'une infime partie du problème, à côté des déballastages sauvages.  
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Les [[Etats bourgeois|Etats bourgeois]], qui font mine de légiférer contre ces "abus", acompagnent en réalité les capitalistes, en particulier avec le système des pavillons de complaisance, qui concerne près de 60 des navires. Cela permet à un armateur de ne respecter aucune des lois internationales en vigueur, d’embaucher des marins en sous-effectif, sous-payés et épuisés par des temps de veille rallongés. Ce système a été généralisé dans les années 1960 et 1970 par tous les armateurs occidentaux avec le soutien de leurs gouvernements. La France a elle-même créé en 1986, sous la cohabitation Mitterrand-Chirac, le pavillon des Kerguelen. Le gouvernement Raffarin a renchéri en 2005 avec le «&nbsp;Registre International Français&nbsp;» qui permet aux armateurs de toucher les subventions européennes tout en continuant à s’affranchir des lois sociales et environnementales contraignantes. En général, le coût d'une amende pour déballastage ou le coût des dommages et intérêts infligés en cas de marée noire sont très faibles par rapport aux profits réalisés. C'est là aussi une forme de socialisation des pertes par la collectivité.<br>
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Les [[Etats bourgeois|Etats bourgeois]], qui font mine de légiférer contre ces "abus", acompagnent en réalité les capitalistes, en particulier avec le système des pavillons de complaisance, qui concerne près de 60% des navires. Cela permet à un armateur de ne respecter aucune des lois internationales en vigueur, d’embaucher des marins en sous-effectif, sous-payés et épuisés par des temps de veille rallongés. Ce système a été généralisé dans les années 1960 et 1970 par tous les armateurs occidentaux avec le soutien de leurs gouvernements. La France a elle-même créé en 1986, sous la cohabitation Mitterrand-Chirac, le pavillon des Kerguelen. Le gouvernement Raffarin a renchéri en 2005 avec le «&nbsp;Registre International Français&nbsp;» qui permet aux armateurs de toucher les subventions européennes tout en continuant à s’affranchir des lois sociales et environnementales contraignantes. En général, le coût d'une amende pour déballastage ou le coût des dommages et intérêts infligés en cas de marée noire sont très faibles par rapport aux profits réalisés. C'est là aussi une forme de socialisation des pertes par la collectivité.<br>  
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=== Enchevêtrement mondial désordonné<br> ===
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=== Enchevêtrement mondial désordonné<br> ===
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La production, et donc les transports capitalistes, ne répond à aucun plan d'ensemble, aucun recensement des besoins, et engendre d'innombrables gâchis d'énergie et de travail humain.<br>
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La production, et donc les transports capitalistes, ne répond à aucun plan d'ensemble, aucun recensement des besoins, et engendre d'innombrables gâchis d'énergie et de travail humain.<br>  
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<blockquote>«&nbsp;Pour peu qu’un grossiste ait trouvé une filière rentable, on peut ainsi trouver à Pointe-à-Pitre des oranges venues d’Afrique du Sud, après avoir transité parfois par Rungis, alors qu’on en cultive en Amérique Centrale ou dans la proche Floride… Chaque grande entreprise, chaque trust rationalise sa production et l’organigramme de ses différentes usines. Mais chacun le fait indépendamment et même en concurrence avec tous les autres. Au fil des fusions et des rachats de sous-traitants dans l’industrie automobile, des pièces de moteurs ont pu venir du Brésil ou des États-Unis pour être assemblées en Europe sur des véhicules Renault ou Volkswagen tandis que des pièces équivalentes traversaient l’océan Atlantique dans l’autre sens pour être montées sur des véhicules Mack, Ford ou General Motors. Cette multiplication inutile des transports a lieu aussi sur les routes. Chaque année, 60 000 tonnes de poulets sont importées par le Royaume-Uni depuis les Pays-Bas, tandis que les Pays-Bas importent, eux, 30 000 tonnes de poulets britanniques qui voyagent dans l’autre sens.&nbsp;»<ref name="CLT">[http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky-62/article/ecologie-nature-ravagee-planete-6363 Écologie : nature ravagée, planète menacée par le capitalisme !], Cercle Léon Trotsky</ref> </blockquote>  
« Pour peu qu’un grossiste ait trouvé une filière rentable, on peut ainsi trouver à Pointe-à-Pitre des oranges venues d’Afrique du Sud, après avoir transité parfois par Rungis, alors qu’on en cultive en Amérique Centrale ou dans la proche Floride…
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Il est difficile d'estimer tout ce qu'une [[Planification|planification]] socialiste pourrait générer comme économies d'énergie et de pollution, mais c'est sans doute de loin le premier levier d'un véritable [[Écologisme|écologisme]] en la matière.<br>  
 
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Chaque grande entreprise, chaque trust rationalise sa production et l’organigramme de ses différentes usines. Mais chacun le fait indépendamment et même en concurrence avec tous les autres. Au fil des fusions et des rachats de sous-traitants dans l’industrie automobile, des pièces de moteurs ont pu venir du Brésil ou des États-Unis pour être assemblées en Europe sur des véhicules Renault ou Volkswagen tandis que des pièces équivalentes traversaient l’océan Atlantique dans l’autre sens pour être montées sur des véhicules Mack, Ford ou General Motors.
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Cette multiplication inutile des transports a lieu aussi sur les routes. Chaque année, 60 000 tonnes de poulets sont importées par le Royaume-Uni depuis les Pays-Bas, tandis que les Pays-Bas importent, eux, 30 000 tonnes de poulets britanniques qui voyagent dans l’autre sens. »<ref name="CLT">[http://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky-62/article/ecologie-nature-ravagee-planete-6363 Écologie : nature ravagée, planète menacée par le capitalisme !], Cercle Léon Trotsky</ref>
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Il est difficile d'estimer tout ce qu'une [[planification|planification]] socialiste pourrait générer comme économies d'énergie et de pollution, mais c'est sans doute de loin le premier levier d'un véritable [[écologisme|écologisme]] en la matière.<br>
      
=== Organisation capitaliste et "choix" individuels  ===
 
=== Organisation capitaliste et "choix" individuels  ===
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{{Voir|Changement climatique}}  
 
{{Voir|Changement climatique}}  
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Les transports actuels, qui sont basés dans leur écrasante majorité sur les énergies fossiles (pétrole, électricité produite par du charbon...) génèrent d'importants rejets de gaz à effet de serre. Les transports sont une des causes principales du [[changement climatique|changement climatique]], rivalisant avec la consommation d'énergie pour le chauffage. On peut bien sûr s'intéresser à telle ou telle solution technique permettant de réduire la consommation des transports actuels, mais cela toujours insuffisant si les moyens de productions restent aux mains de la concurrence capitaliste. <br>  
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Les transports actuels, qui sont basés dans leur écrasante majorité sur les énergies fossiles (pétrole, électricité produite par du charbon...) génèrent d'importants rejets de gaz à effet de serre. Les transports sont une des causes principales du [[Changement climatique|changement climatique]], rivalisant avec la consommation d'énergie pour le chauffage. On peut bien sûr s'intéresser à telle ou telle solution technique permettant de réduire la consommation des transports actuels, mais cela toujours insuffisant si les moyens de productions restent aux mains de la concurrence capitaliste. <br>  
    
=== Pollution de l'air  ===
 
=== Pollution de l'air  ===
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