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Le '''parlementarisme révolutionnaire''' est une politique d'utilisation des parlements bourgeois pour l'agitation [[communisme révolutionnaire|communiste révolutionnaire]]. Elle était déjà informellement pratiquée aux débuts du [[mouvement ouvrier|mouvement ouvrier]], puis réaffirmée par l'[[Internationale communiste|Internationale communiste]].

== Historique ==

=== Origines du parlementarisme socialiste ===

Parallèlement à la mise en place et à la généralisation de la [[démocratie bourgeoise|démocratie bourgeoise]] au XIX<sup>ème</sup> siècle, le mouvement ouvrier [[socialiste|socialiste]] s'est organisé, d'abord en [[syndicats|syndicats]] puis en [[Partis_ouvriers|partis]]. Ayant des intérêts radicalement en opposition à l'[[capitalisme|ordre capitaliste]], ce mouvement a dès l'origine eu une forte tendance subversive et a tendu à être réprimé partout. Néanmoins, par sa force, il a réussi à arracher ses droits de s'exprimer et de lutter. La question du [[parlementarisme|parlementarisme]] (participer ou non aux parlements faits par et pour la bourgeoisie) s'est alors posée.

{{Article_détaillé|Parlementarisme}}

Au temps de la [[Première internationale|Première internationale]], les socialistes entraient des les parlements pour faire de l'[[agitation|agitation]]. Puis, avec le renforcement des partis social-démocrates (époque de la), les groupes parlementaires sont devenus de plus en plus collaborateurs et conciliants avec les partis bourgeois, acceptant le fonctionnement stabilisé des parlements et remisant le "[[programme maximum|programme maximum]]" à toujours plus loin. L'[[opportunisme|opportunisme]] gangrenait cette [[aristocratie ouvrière|aristocratie ouvrière]] dont les intérêts devenaient contraires à ceux de la majorité des prolétaires. La cohésion de la [[Deuxième internationale|II<sup>ème</sup> internationale]], officiellement [[marxiste|marxiste]], a néanmoins tenu un certain temps dans cette position, la direction [[Centrisme|centriste]] conciliant les ailes [[réformiste|réformiste]] et révolutionnaire.<br>

En 1899, alors que la pression à l'opportunisme se faisait sentir dans les rangs socialistes, leurs principales organisations réaffirmaient :
<blockquote>
<span>« </span>Parti d’opposition nous sommes, et parti d’opposition nous devons rester, n’envoyant des nôtres dans les Parlements et autres assemblées électives qu’a I’état d’ennemis, pour combattre la classe ennemie et ses diverses représentations politiques. »<ref>[http://bataillesocialiste.wordpress.com/2008/10/30/le-ministere-waldeck-millerand-galliffet-1899/ Le ministère Waldeck-Millerand-Galliffet (1899), Parti ouvrier français, Parti socialiste révolutionnaire, Alliance communiste révolutionnaire]</ref>
</blockquote>
=== La trahison ouverte ===

Déjà certains socialistes de l'aile parlementaire comme [[Alexandre Millerand|Alexandre Millerand]] (1899) avaient trahi en [[Ministérialisme|intégrant des gouvernements bourgeois]]. Mais la majorité des socialistes (la [[SFIO|SFIO]] en France, l'Internationale en général) le condamnait. Mais la direction de la social-démocratie n'était plus révolutionnaire, et elle n'empêcha pas l'opportunisme d'avancer. Celui-ci explosa au grand jour au déclenchement de la Première guerre mondiale. Alors que la ligne officielle était l'appel à la grève pour empêcher la guerre, presque toutes les sections de l'Internationale ouvrière se rangèrent derrière leur bourgeoisie, votant les crédits de guerre, et entrant parfois au gouvernement, comme la SFIO en France.

Partant de ce terrible constat, quelques militants révolutionnaires commencèrent à se regrouper.&nbsp;D'abord laborieusement et complètement à contre-courant, ce rassemblement déboucha sur la [[Troisième internationale|Troisième internationale]] (Internationale communiste) autour des bolchéviks [[Révolution_d'Octobre|victorieux en Russie]]. Les nouveaux partis en rupture avec la social-démocratie, que l'on appellera "communistes", vont remettre en cause les vieux schémas, et notamment la routine parlementaire.

== Le parlementarisme révolutionnaire ==

Lors de son II<sup>ème</sup> congrès, l'Internationale communiste élabore sur la question du parlementarisme. Elle part pour cela, comme il se doit, d'une analyse de la période.

=== Nouvelle période<span /> ===

L'IC analyse qu'à l'époque [[impérialisme|impérialiste]], les parlements bourgeois ne jouent plus de rôle [[progressiste|progressiste]], et ne sont plus que source de corruption.
<blockquote>
<span>«&nbsp;</span>L'attitude de la III° Internationale envers le parlementarisme n'est pas déterminée par une nouvelle doctrine, mais par la modification du rôle du parlementarisme même. A l'époque précédente, le Parlement, instrument du capitalisme en voie de développement, a, dans un certain sens, travaillé pour le progrès historique. Dans les conditions actuelles, caractérisées par le déchaînement de l'impérialisme, le Parlement est devenu un instrument de mensonge, de fraude, de violences, de destruction, d'actes de brigandage, œuvres de l'impérialisme&nbsp;; les réformes parlementaires, dépourvues d'esprit de suite et de stabilité et conçues sans plan d'ensemble, ont perdu toute importance pratique pour les masses laborieuses. <span>»</span>
</blockquote>
Par ailleurs, les Parlements sont devenus un outil de la bourgeoisie pour faire croire en sa démocratie :
<blockquote>
<span>« </span>Le parlementarisme de gouvernement est devenu la forme «&nbsp;démocratique&nbsp;» de la domination de la bourgeoisie, à laquelle il faut, à un moment donné de son développement, une fiction de représentation populaire exprimant en apparence la «&nbsp;volonté du peuple&nbsp;» et non celle des classes, mais constituant enréalité, aux mains du Capital régnant, un instrument de coercition et d'oppression. <span>»</span>
</blockquote>
=== Contre le parlementarisme de collaboration et réformiste ===

L'IC ne bascule vers un antiparlementarisme par principe, mais face aux politiciens social-démocrates verreux, elle rappelle qu'il faut détruire le parlementarisme avec l'[[Etat bourgeois|Etat bourgeois]], et exprime sa proximité avec les [[syndicalisme révolutionnaire|syndicalistes révolutionnaires]], les [[anarcho-syndicalisme|anarcho-syndicalistes]] et les [[conseillisme|conseillistes]].<br>
<blockquote>
<span>« </span>Le vieux parlementarisme d'adaptation est remplacé par un parlementarisme nouveau, qui est l'un des moyens de détruire le parlementarisme en général. Mais les traditions écœurantes de l'ancienne tactique parlementaire rapprochent certains éléments révolutionnaire des antiparlementaires par principe (les I.W.W., les syndicalistes révolutionnaires, le Parti ouvrier communiste d'Allemagne). <span>»</span>
</blockquote>
Les communistes rappellent qu'un parlement est un organe de l'Etat, donc qu'il est incompatible avec la société sans classe à venir. Ils affirment également que les parlements ne peuvent pas non plus servir à la période transitoire du gouvernement des travailleurs, puisque c'est précisément une période où la classe travailleuse révolutionnaire ne "parlemente" plus, mais liquide la dictature de la classe dominante.
<blockquote>
<span>« </span>Le communisme se refuse donc à voir dans le parlementarisme une des formes de la société future&nbsp;; il se refuse à y voir la forme de la dictature de classe du prolétariat&nbsp;; il nie la possibilité de la conquête durable des Parlements&nbsp;; il se donne pour but ''l'abolition ''du parlementarisme. ''Il ne peut dès lors être question de l'utilisation des institutions gouvernementales bourgeoises qu'en vue de leur destruction. ''C'est dans ce sens et uniquement dans ce sens que la question peut être posée. <span>»</span>
</blockquote>
=== Une lutte secondaire ===

La question de la participation ou non au gouvernement doit d'ailleurs être secondaire pour un parti révolutionnaire :
<blockquote>
«&nbsp;Il est indispensable d'avoir constamment en vue le caractère relativement secondaire de cette question. Le centre de gravité étant dans la lutte ''extraparlementaire ''pour le pouvoir politique, il va de soi que la question générale de la dictature du prolétariat et de la lutte ''des ''masses pour cette dictature ne peut se comparer à la question particulière de l'utilisation du parlementarisme. <span>»</span>
</blockquote>
Les éventuels sièges des communistes aux parlements sont des « positions légales <span>»</span> dont il faut « faire des points d'appui secondaires de [l']action révolutionnaire <span>» </span>et qu'il faut&nbsp; « subordonner au plan de la campagne principale, c'est-à-dire à la lutte des masses <span>»</span>.

=== Une tribune ===

<span />Pour la destruction des parlements<br>

== Notes et sources ==

[http://www.marxists.org/francais/inter_com/1920/ic2_19200700h.htm ''Le Parti communiste et le parlementarisme''], II<sup>ème</sup> congrès de l'I.C., 1920

<references />

[[Catégorie:Politique_révolutionnaire]]

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