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À l'analyse de Malthus, les [[Libertaires|libertaires]] néomalthusiens ajoutent deux éléments fondamentaux : d'une part, il serait monstrueux de produire massivement la chair à canon dont les [[Bourgeoisie|bourgeoisies]] industrielles ont besoin pour les prochaines boucheries (ils s'opposent donc aux politiques natalistes mises en œuvre afin de préparer la guerre programmée dans les meilleures conditions, grâce à l'abondance de l'infanterie), la chair à travail (qui facilite l'exploitation patronale), la chair à plaisir (qui alimente la prostitution). Ils appellent à la « grève des ventres ».
 
À l'analyse de Malthus, les [[Libertaires|libertaires]] néomalthusiens ajoutent deux éléments fondamentaux : d'une part, il serait monstrueux de produire massivement la chair à canon dont les [[Bourgeoisie|bourgeoisies]] industrielles ont besoin pour les prochaines boucheries (ils s'opposent donc aux politiques natalistes mises en œuvre afin de préparer la guerre programmée dans les meilleures conditions, grâce à l'abondance de l'infanterie), la chair à travail (qui facilite l'exploitation patronale), la chair à plaisir (qui alimente la prostitution). Ils appellent à la « grève des ventres ».
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D'autre part, ils réclament un contrôle des naissances grâce aux [[Contraception|moyens contraceptifs]] en usage et à l'[[Avortement|avortement]]. Poursuivant ce but, Paul Robin fonde en 1896 la [[w:Ligue de la Régénération humaine|Ligue de la Régénération humaine]]. Opposée à la propagande nataliste, elle diffuse des moyens contraceptifs au nom de la libération des femmes: elles devaient échapper à leur destin de génitrices<ref>Albert Jacquard,''Le compte à rebours a-t-il commencé?'',Editions Stock, 2009, p62.</ref>. Elle sera dissoute en 1908. [[w:Eugène Humbert|Eugène]] et [[w:Jeanne Humbert|Jeanne Humbert]], devenus les principaux animateurs du mouvement, créent ''Génération consciente'' et poursuivent leur propagande après son interdiction par la loi de 1920, qui interdit toute propagande antinataliste. Leur activité militante leur vaut plusieurs séjours en prison.
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D'autre part, ils réclament un contrôle des naissances grâce aux [[Contraception|moyens contraceptifs]] en usage et à l'[[Avortement|avortement]]. Poursuivant ce but, Paul Robin fonde en 1896 la [[w:Ligue de la Régénération humaine|Ligue de la Régénération humaine]]. Opposée à la propagande nataliste, elle diffuse des moyens contraceptifs au nom de la libération des femmes: elles devaient échapper à leur destin de génitrices<ref>Albert Jacquard, ''Le compte à rebours a-t-il commencé?'', Editions Stock, 2009, p62.</ref>. Elle sera dissoute en 1908. [[w:Eugène Humbert|Eugène]] et [[w:Jeanne Humbert|Jeanne Humbert]], devenus les principaux animateurs du mouvement, créent ''Génération consciente'' et poursuivent leur propagande après son interdiction par la loi de 1920, qui interdit toute propagande antinataliste. Leur activité militante leur vaut plusieurs séjours en prison.
    
Durant l'entre-deux-guerres, il n'y pas de «&nbsp;rencontre historique du [[Féminisme|féminisme]] et du néomalthusianisme&nbsp;»<ref>Laurence Klejman et Florence Rochefort, ''L'Égalité en marché. Le féminisme sous la Troisième République'', PFNSP et Éditions des femmes, Paris, p. 336.</ref>. La majorité des féministes réformatrices se rangent en effet derrière la bannière populationniste pour tenter de gagner de nouveaux droits pour les mères. Les militantes féministes pour un contrôle des naissances — [[Nelly_Roussel|Nelly Roussel]], [[Madeleine_Pelletier|Madeleine Pelletier]] ou [[Berty_Albrecht|Berty Albrecht]] — sont rares<ref>Sylvie Chaperon, ''Les années Beauvoir. 1945-1970'', Fayard, Paris, 2000, p. 162.</ref>.
 
Durant l'entre-deux-guerres, il n'y pas de «&nbsp;rencontre historique du [[Féminisme|féminisme]] et du néomalthusianisme&nbsp;»<ref>Laurence Klejman et Florence Rochefort, ''L'Égalité en marché. Le féminisme sous la Troisième République'', PFNSP et Éditions des femmes, Paris, p. 336.</ref>. La majorité des féministes réformatrices se rangent en effet derrière la bannière populationniste pour tenter de gagner de nouveaux droits pour les mères. Les militantes féministes pour un contrôle des naissances — [[Nelly_Roussel|Nelly Roussel]], [[Madeleine_Pelletier|Madeleine Pelletier]] ou [[Berty_Albrecht|Berty Albrecht]] — sont rares<ref>Sylvie Chaperon, ''Les années Beauvoir. 1945-1970'', Fayard, Paris, 2000, p. 162.</ref>.

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