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Les efforts du PCI vont alors se porter sur la reconstruction de l'Internationale. Une première ébauche de rassemblement internationale est réalisée en 1966, lors de la Conférence de Londres, qui rassemble outre le PCI et la SLL le Workers Party et la Spartacist League, ainsi que Voix Ouvrière.
 
Les efforts du PCI vont alors se porter sur la reconstruction de l'Internationale. Une première ébauche de rassemblement internationale est réalisée en 1966, lors de la Conférence de Londres, qui rassemble outre le PCI et la SLL le Workers Party et la Spartacist League, ainsi que Voix Ouvrière.
 
==<span>PCI minoritaire (1952-1968)</span>==
 
==<span>PCI minoritaire (1952-1968)</span>==
Le Parti Communiste Internationaliste explose en juin 1952, devant l’impossibilité de concilier les positions des deux fractions du parti, dont l’une, minoritaire, est soutenue de façon appuyée par le Secrétariat International de la Quatrième Internationale. Cette faction minoritaire, d’une cinquantaine de membre, décide d’appliquer la stratégie d’entrisme sui generi au sein de la CGT et du PCF imaginée par [[Michel Raptis]], dit Pablo.
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Le PCI minoritaire est dès sa fondation divisé sur la façon d’appliquer l’entrisme imposé par l’Internationale, et sur son but. Par exemple, la fraction autour de Michele Mestre et Mathias Corvin, très intégré au PC, rompt au Xème Congrès du PCI en juillet 1954, car elle veut que l’entrisme serve à «&nbsp;redresser le PCF de l’intérieur&nbsp;», et saluera l’écrasement de la Hongrie en 1956, finissant par passer au maoïsme.
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=== Origines ===
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La minorité d’une cinquantaine de membre, appuyée par le Secrétariat International de la [[Quatrième Internationale]], décide d’appliquer la stratégie d’[[entrisme sui generis]] au sein de la [[CGT (France)|CGT]] et du [[Parti Communiste Français|PCF]] imaginée par [[Michel Raptis|M. Pablo]].
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La politique entriste est donc appliquée, mais avec peu de succès. Le PCI minoritaire compte une cinquantaine de membres, et le PCF veille au passé de ses recrues. Le poste le plus haut placé qu’ait pu atteindre un trotskyste est celui de secrétaire de cellule. Seule des jeunes recrues non fichées comme trotskystes peuvent entrer sans problème. Le contenu politique de l’entrisme évolue également, avec l’échec des prévisions de Pablo, il ne s’agit plus d’influencer les courants centristes qui pourraient apparaître, mais de créer une fraction de gauche, radicale, pour influencer le parti de l’intérieur.
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Le PCI minoritaire est dès sa fondation divisé sur la façon d’appliquer l’entrisme imposé par l’Internationale, et sur son but. Par exemple, la fraction autour de Michele Mestre et Mathias Corvin, très intégrée au PC, rompt au X<sup>e</sup> Congrès du PCI en juillet 1954, car elle veut que l’entrisme serve à «&nbsp;redresser le PCF de l’intérieur&nbsp;», et saluera l’[[Insurrection de Budapest|écrasement de la Hongrie en 1956]], finissant par passer au [[maoïsme]].
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La politique entriste est donc appliquée, mais avec peu de succès. Le PCI minoritaire compte une cinquantaine de membres, et le PCF veille au passé de ses recrues. Le poste le plus haut placé qu’ait pu atteindre un trotskyste est celui de secrétaire de cellule. Seule des jeunes recrues non fichées comme trotskystes peuvent entrer sans problème. Le contenu politique de l’entrisme évolue également, avec l’échec des prévisions de Pablo, il ne s’agit plus d’influencer les courants [[Centrisme|centristes]] qui pourraient apparaître, mais de créer une fraction de [[gauche]], radicale, pour influencer le parti de l’intérieur.
    
Le PCI s’engage à plein dans le soutien au FLN algérien, malgré sa faiblesse numérique, à partir de l’hiver 1954, grâce aux contacts pris par l’intermédiaire d’[[Yvan Craipeau]]. Son réseau mène diverses activités&nbsp;: fabrication de faux papiers, impression de tracts et de matériel de propagande pour le FLN, «&nbsp;caches&nbsp;» pour les militants recherchés par la police, fabrication d’armes et de fausse monnaie pour les nationalistes algériens. Une quinzaine de militants et militantes sont constamment affectés au soutien au FLN. Ils participent également à la construction d’une usine d’arme au Maroc, pour construire mitraillette, mortiers et grenades pour les nationalistes algériens.  
 
Le PCI s’engage à plein dans le soutien au FLN algérien, malgré sa faiblesse numérique, à partir de l’hiver 1954, grâce aux contacts pris par l’intermédiaire d’[[Yvan Craipeau]]. Son réseau mène diverses activités&nbsp;: fabrication de faux papiers, impression de tracts et de matériel de propagande pour le FLN, «&nbsp;caches&nbsp;» pour les militants recherchés par la police, fabrication d’armes et de fausse monnaie pour les nationalistes algériens. Une quinzaine de militants et militantes sont constamment affectés au soutien au FLN. Ils participent également à la construction d’une usine d’arme au Maroc, pour construire mitraillette, mortiers et grenades pour les nationalistes algériens.  
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<span>Il faut noter que des partisans de [[Posadas]] en France quittent le PCI durant l’année 1962, et fondent le Parti communiste révolutionnaire trotskyste (PCRT).</span>
 
<span>Il faut noter que des partisans de [[Posadas]] en France quittent le PCI durant l’année 1962, et fondent le Parti communiste révolutionnaire trotskyste (PCRT).</span>
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===<span>La scission Pabliste</span>===
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<span>Au sein de l’internationale, l’opposition entre les positions de Pablo et celles de la majorité se renforcent. Son courant se constitue en tendance interne, s’oriente vers des positions [[tiers-mondistes]], et possède le contrôle de la commission africaine de l’internationale, avec son bulletin "Sous le drapeau du Socialisme".</span>
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<span>La rupture avec la direction de l'Internationale est consommée en 1965, puisque les pablistes ne reconnaissent aucune légitimité politique aux décisions du Congrès Mondial qui se tient à ce moment, et ne sont d’ailleurs pas admis à y participer.</span>
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<span>En France, ce sont tout au plus quelques dizaines de militants qu'emporte la scission (et très peu dans la jeunesse), dont les plus connus sont Michel Fiant et Gilbert Marquis.</span>
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<span>Le PCI est obligé de changer le nom de son journal en Quatrième internationale à cause de cette scission, un certain Delleré, scissionniste, ayant conservé les droits du nom.</span>
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===<span>Le travail entriste dans l'UEC et l'interdiction</span>===
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<span>Si le travail entriste au sein du [[Parti Communiste Français|PCF]] piétine, il rencontre un certain succès dans l’[[Union des Etudiants Communistes]] (UEC).</span>
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<span>En 1962, [[Alain Krivine]], entré au PCI durant la [[Guerre d’Algérie]], commence à constituer une fraction au sein de l’UEC. Cette fraction, tournée vers le soutien à la victoire de la résistance vietnamienne, et aux positions&nbsp;[[Guévariste|guévaristes]] marquées, est très critique de l'URSS et de la Chine, ainsi que de la politique du PCF. Elle finit expulsé en avril 1966, et développe alors une activité propre, bien qu’influencée par le PCI étant donné la présence de certains de ses membres parmi ses chefs.</span>
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<span>Le travail entriste enregistre également quelques succès au sein du [[Parti Socialiste Unifié]]. Un des </span><span>membres du PCI, Rodolphe Prager, est élu au comité central de ce parti.</span>
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<span>En mai 1968, le PCI rassemble entre 150 et 250 militants. Son activité d'entrisme continue, mais des sections opérant ouvertement existent, notamment en Normandie.</span>
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Le PCI minoritaire sera dissous en 1968, et fusionnera avec la [[Jeunesse communiste révolutionnaire|Jeunesse Communiste Révolutionnaire]] pour constituer la [[wikirouge:Ligue_communiste_(1969-1973)|Ligue Communiste]].
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Un processus de fusion avec la [[Jeunesse communiste révolutionnaire|Jeunesse Communiste Révolutionnaire]] pour commence  <span>pendant [[Mai 1968|Mai 68]], une réunion rassemblant les deux organisations ayant été organisée le 19 mai.</span>
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<span>Mais cette fusion n'est acté qu’après l’interdiction des deux organisations, lors du congrès fondateur de la&nbsp;[[Ligue_communiste_(1969-1973)|Ligue communiste]] en Avril 1969.</span>
 
== <span>Notes et Sources</span> ==
 
== <span>Notes et Sources</span> ==
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*François Moreau, ''Combats et débats de la IV<sup>e</sup> Internationale - Des origines à 1963'', Institut International de Recherche et de Formation, 1990
 
*Robert J. Alexander, ''<span class="a-size-extra-large">International Trotskyism, 1929-1985: A Documented Analysis of the Movement</span>''<span class="a-size-extra-large">, 1991</span>
 
*Robert J. Alexander, ''<span class="a-size-extra-large">International Trotskyism, 1929-1985: A Documented Analysis of the Movement</span>''<span class="a-size-extra-large">, 1991</span>
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*<span class="titre">Sylvain Pattieu, ''Le «&nbsp;camarade&nbsp;» Pablo, la IV<sup>e</sup>&nbsp;Internationale, et la guerre d’Algérie'', Revue Historique, n°619, 2001</span>
 
*<span>Michel Lequenne, ''Le Trotskisme, une histoire sans fard'', </span>éd. Syllepse<span>, 2005</span>
 
*<span>Michel Lequenne, ''Le Trotskisme, une histoire sans fard'', </span>éd. Syllepse<span>, 2005</span>
 
*Jean Hentzgen, ''Agir au sein de la classe, Les trotskystes français majoritaires de 1952 à 1955'', 2006  
 
*Jean Hentzgen, ''Agir au sein de la classe, Les trotskystes français majoritaires de 1952 à 1955'', 2006  

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