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Dans l'[[Association_internationale_des_travailleurs|Association internationale des travailleurs]] (AIT, Première internationale), [[Marx|Marx]] a dû défendre l'importance du recours à l'arme de la grève par les travailleurs, face à des courants comme celui de [[Proudhon|Proudhon]] qui lui tournaient le dos.
 
Dans l'[[Association_internationale_des_travailleurs|Association internationale des travailleurs]] (AIT, Première internationale), [[Marx|Marx]] a dû défendre l'importance du recours à l'arme de la grève par les travailleurs, face à des courants comme celui de [[Proudhon|Proudhon]] qui lui tournaient le dos.
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Le socialiste belge [[César_de_Paepe|César de Paepe]] défend une théorie de la grève générale au Congrès de 1868 de la I'[[AIT|AIT]].
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Au Congrès de 1868 de la I'[[AIT]], le socialiste belge [[César_de_Paepe|César de Paepe]] défend le recours à la grève générale pour s'opposer à une éventuelle guerre, ce que Marx considère alors comme « absurde ».<ref>Karl Marx, [[:fr:Lettre à Friedrich Engels, 16 septembre 1868|Lettre à Friedrich Engels, 16 septembre 1868]]</ref>
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Dans l'AIT, une partie des « anti-autoritaires » ([[Mikhaïl Bakounine|bakouniniens]] notamment) se sont appuyés sur l'idée de grève générale révolutionnaire pour l'opposer à la ligne des « marxistes », qui étaient en faveur de la conquête de bastions ouvriers dans les élections. C'était le début d'une opposition (malheureusement caricaturale) entre voie « politique » et voie « économique ». Ainsi, lors du congrès de Genève de l'AIT en 1873, James Guillaume expose la position bakouniniste, tandis qu'Engels lui répond :
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Dans l'AIT, une partie des « anti-autoritaires » ([[Mikhaïl Bakounine|bakouniniens]] notamment) se sont appuyés sur l'idée de grève générale révolutionnaire pour l'opposer à la ligne des « marxistes », qui étaient en faveur de la conquête de bastions ouvriers dans les élections. C'était le début d'une opposition (malheureusement caricaturale) entre voie « politique » et voie « économique ». Ainsi, lors du congrès de Genève de l'AIT en 1873, [[James Guillaume]] expose la position bakouniniste, tandis qu'Engels lui répond :
 
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« La grève générale est, dans le programme de Bakounine, le levier employé à inaugurer la révolution sociale. Un beau matin tous les ouvriers de tous les ateliers d'un pays, ou même du monde entier, abandonnent le travail et, par là, forcent en quatre semaines au plus les classes possédantes ou à capituler ou à se déchaîner contre les ouvriers, en sorte que ceux-ci ont alors le droit de se défendre et par la même occasion d'en finir avec la vieille société tout entière. (...) Au Congrès des [[Alliance internationale de la démocratie socialiste|alliancistes]] à Genève, le 1er septembre 1873, la grève universelle joua également un grand rôle, sauf qu'on reconnut de tous les côtés qu'il fallait, pour la faire, une organisation complète de la classe ouvrière et une caisse pleine. Et justement, c'est là l'encolure. D'une part les gouvernements, surtout si on les encourage par l'abstention politique, ne laisseront jamais arriver à ce point ni l'organisation, ni la caisse des ouvriers ; et, d'autre part, les événements politiques et les entreprises des classes dominantes mettront en train l'affranchissement des travailleurs bien avant que le prolétariat en arrive à se donner cette organisation idéale et ce fonds de réserve gigantesque. Si d'ailleurs il les avait, il n'aurait plus besoin du détour de la grève générale pour parvenir à son but. »<ref name=":0" />
 
« La grève générale est, dans le programme de Bakounine, le levier employé à inaugurer la révolution sociale. Un beau matin tous les ouvriers de tous les ateliers d'un pays, ou même du monde entier, abandonnent le travail et, par là, forcent en quatre semaines au plus les classes possédantes ou à capituler ou à se déchaîner contre les ouvriers, en sorte que ceux-ci ont alors le droit de se défendre et par la même occasion d'en finir avec la vieille société tout entière. (...) Au Congrès des [[Alliance internationale de la démocratie socialiste|alliancistes]] à Genève, le 1er septembre 1873, la grève universelle joua également un grand rôle, sauf qu'on reconnut de tous les côtés qu'il fallait, pour la faire, une organisation complète de la classe ouvrière et une caisse pleine. Et justement, c'est là l'encolure. D'une part les gouvernements, surtout si on les encourage par l'abstention politique, ne laisseront jamais arriver à ce point ni l'organisation, ni la caisse des ouvriers ; et, d'autre part, les événements politiques et les entreprises des classes dominantes mettront en train l'affranchissement des travailleurs bien avant que le prolétariat en arrive à se donner cette organisation idéale et ce fonds de réserve gigantesque. Si d'ailleurs il les avait, il n'aurait plus besoin du détour de la grève générale pour parvenir à son but. »<ref name=":0" />
 
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[[Karl Marx|Marx]] et [[Friedrich Engels|Engels]] auraient certainement été enthousiasmés par les mouvements de grève générale qui eurent lieu après leur mort. Mais à cette époque où le débat était abstrait, ils raillaient souvent ceux qui faisaient de la grève générale une panacée universelle, et se servaient de cet objectif (alors tout à fait hypothétique) pour s'opposer à des conquêtes politiques partielles.
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[[Karl Marx|Marx]] et [[Friedrich Engels|Engels]] raillaient qui faisaient de la grève générale une panacée universelle, et se servaient de cet objectif (alors tout à fait hypothétique) pour s'opposer à des conquêtes politiques partielles.
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Il faut noter qu'à cette époque, le débat sur la grève générale restait abstrait. [[Karl Marx|Marx]] et [[Friedrich Engels|Engels]] n'ont pas vraiment connu les grands mouvements de grève générale qui éclateront à la [[Belle Epoque]]. Engels a vécu les prémisses, dont il ne semble pas avoir vu le potentiel. Par exemple en 1891 il était persuadé que le mouvement en Belgique était voué à l'échec.<ref>Friedrich Engels, [[:fr:Lettre à Friedrich Adolph Sorge, 8 avril 1891|Lettre à Friedrich Adolph Sorge, 8 avril 1891]]</ref>
    
===Le syndicalisme révolutionnaire===
 
===Le syndicalisme révolutionnaire===
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*2009&nbsp;:  
 
*2009&nbsp;:  
**Grèves de médecins au Nigéria pour de meilleures conditions de travail.
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**Grèves de médecins au Nigeria pour de meilleures conditions de travail.
 
**44 jours de grève générale en Guadeloupe, unité syndicale et politique dans le LKP, victoire, hausse des salaires
 
**44 jours de grève générale en Guadeloupe, unité syndicale et politique dans le LKP, victoire, hausse des salaires
 
**Mouvement analogue (de 38 jours) Martinique
 
**Mouvement analogue (de 38 jours) Martinique
    
==Notes et sources==
 
==Notes et sources==
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'''Bibliographie'''
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<references /><br /> &nbsp;
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* Phil H. Goodstein, ''[https://archive.org/details/theoryofgenerals0000good The Theory of the General Strike from the French Revolution to Poland]''. Boulder, Colo.: East European Monographs, 1984
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'''Notes'''<references />
 
[[Catégorie:Économie]]
 
[[Catégorie:Économie]]
 
[[Catégorie:Mouvement ouvrier|Mouvement_ouvrier]]
 
[[Catégorie:Mouvement ouvrier|Mouvement_ouvrier]]

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