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===Vers la fondation===
 
===Vers la fondation===
En 1880, des socialistes belges lancent un appel à fonder une nouvelle internationale, et le [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|Parti social-démocrate allemand]] (SPD) répond favorablement à l'initiative. Cela débouche en octobre 1881 sur une conférence à Coire (Suisse), où sont réunis des délégués belges, allemands (SPD), français ([[Fédération des travailleurs socialistes de France]]), des  suisses francophones et germanophones, des  polonais, un russe ([[Pavel Axelrod|Axelrod]]) et un hongrois. La conférence décide de  rédiger un nouveau manifeste socialiste devant être approuvé lors d'une réunion ultérieure. Mais la conférence représentant encore peu de monde et étant très mal organisée, les participants n'avaient alors pas réellement confiance dans l'avenir de ce processus.<ref>Iouri  Steklov, [[:fr:Histoire de la Première internationale (Steklov)|Histoire de la Première internationale]], 1928</ref>
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{{See also|Fondation de la Deuxième internationale}}
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En 1880, des socialistes belges lancent un appel à fonder une nouvelle internationale, et les [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|social-démocrates allemands]] répondent favorablement à l'initiative. Cela débouche en octobre 1881 sur une conférence à Coire (Suisse), où sont réunis des délégués belges, allemands, français, des  suisses francophones et germanophones, des  polonais, un russe ([[Pavel Axelrod|Axelrod]]) et un hongrois. La conférence décide de  rédiger un nouveau manifeste socialiste devant être approuvé lors d'une réunion ultérieure. Mais la conférence représentant encore peu de monde et étant très mal organisée, les participants n'avaient alors pas réellement confiance dans l'avenir de ce processus.<ref>Iouri  Steklov, [[:fr:Histoire de la Première internationale (Steklov)|Histoire de la Première internationale]], 1928</ref>
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Le parti français (la [[FTSF]]) était en fait très divisé, principalement entre « [[Possibilisme|possibilistes]] » (plus ou moins [[réformistes]]) et « marxistes » (qui formeront le [[Parti ouvrier français|Parti ouvrier]] en 1882).
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Le parti français (la [[FTSF]]) était en fait très divisé, principalement entre « [[Possibilisme|possibilistes]] » (plus ou moins [[réformistes]]) et « marxistes » (qui formeront le [[Parti ouvrier français|Parti ouvrier]] en 1882). Les marxistes avaient des liens étroits avec les Allemands, et les possibilistes avec les Anglais de la [[Social Democratic Federation|SDF]].
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Le parti possibiliste avait convoqué plusieurs congrès internationaux, en 1883, 1884 et 1886<ref>János Jemnitz, ''[https://www.jstor.org/stable/42555921?typeAccessWorkflow=login The International Workers' Socialist Conference of Paris in 1886 (To the Prehistory of the II International)]'', Acta Historica Academiae Scientiarum Hungaricae, Vol. 32, No. 1/2 (1986), pp. 97-112 (16 pages)</ref>, mais les divisions avec les marxistes (français et allemands) et les faibles forces en présence ne soulèvent pas d'enthousiasme. Lors de la convention de 1886, il fut décidé qu'une autre convention aurait lieu en 1889, mais les [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|socialistes allemands]] étaient en désaccord, et les décisions de la convention de 1886 étaient généralement considérées comme manquant de légitimité. Le SPD tient son propre congrès international à [[w:Saint-Gall|Saint-Gall]] en 1887, et la FTSF de son côté organise le sien en 1888.
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Le parti possibiliste avait convoqué plusieurs conférences internationales à Paris, en 1883, 1884 et 1886<ref>János Jemnitz, ''[https://www.jstor.org/stable/42555921?typeAccessWorkflow=login The International Workers' Socialist Conference of Paris in 1886 (To the Prehistory of the II International)]'', Acta Historica Academiae Scientiarum Hungaricae, Vol. 32, No. 1/2 (1986), pp. 97-112 (16 pages)</ref>, mais les divisions avec les marxistes et les faibles forces en présence ne soulèvent pas d'enthousiasme. Lors de la conférence de 1886, il fut décidé qu'une autre aurait lieu en 1889, mais les [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|socialistes allemands]] ne faisaient pas confiance aux organisateurs pour une tenue démocratique du congrès, surtout après l'expérience de la conférence internationale de Londres de 1888. Lors de celle-ci, les dirigeants syndicaux britanniques avaient exigé des mandats officiels de syndicats, ce qui excluait de fait les Allemands, qui étaient sous le coup de [[lois antisocialistes]].  
    
===Congrès de Paris (1889)===
 
===Congrès de Paris (1889)===
 
{{See also|Congrès ouvriers internationaux de Paris (1889)}}
 
{{See also|Congrès ouvriers internationaux de Paris (1889)}}
La perspective d'un congrès réunissant des forces substantielles se profile en  juillet 1889 (date choisie pour le centenaire de la prise de la Bastille), lorsque la [[Trades Union Congress|centrale syndicale anglaise]] annonce une conférence internationale et que les socialistes français (d'abord les [[possibilistes]], suivis par les autres) et allemands décident de s'y joindre.
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Ces divisions ont conduit à deux convocations pour deux congrès différents à Paris, en  juillet 1889 (date choisie pour le centenaire de la prise de la Bastille). Les délégations des différents pays se répartirent entre les deux congrès en grande partie suivant les fractures idéologiques et les liens pré-existants, même si une partie non négligeable faisait la navette entre les deux et appelait à l'unité.
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Cependant, les [[SAPD (1875)|socialistes allemands]] souhaitaient conserver la discrétion car ils étaient encore sous le coup des [[lois antisocialistes]]. Or, une partie des anglais (derrière [[Henry Hyndman|Hyndman]]) exigeaient que chaque délégation ait des mandats en bonne et due forme. Cela provoqua une séparation, les délégués se répartissant sur deux congrès différents dans Paris, en grande partie suivant des fractures idéologiques pré-existantes, notamment les divisions entre Français, entre [[Possibilisme|possibilistes]] et marxistes.  
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On les appelait le « congrès possibiliste » et le « congrès marxiste ». C'est ce dernier qui sera considéré a posteriori comme fondateur de l'Internationale, même si à ce moment-là le congrès regroupe une grande diversité de tendances. Il y avait également des [[Louis-Auguste Blanqui|blanquistes]], des [[Anarchisme|anarchistes]]...  
 
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C'est ce congrès « marxiste » qui sera considéré a posteriori comme fondateur de l'Internationale, même si à ce moment-là le congrès regroupe une grande diversité de tendances. Les socialistes allemands sont marxistes, ainsi qu'une bonne partie des délégués français ([[Jules Guesde|guesdistes]]), mais il y avait également des [[Louis-Auguste Blanqui|blanquistes]], des [[Anarchisme|anarchistes]]... Par ailleurs à ce moment-là, beaucoup espèrent que la division avec les forces représentées à l'autre congrès sera surmontée.
      
Le congrès décide d’organiser le [[1er mai|1<sup>er</sup> mai]] 1890 une manifestation internationale en faveur de la [[journée de 8 heures]] (reprenant à son compte la campagne lancée aux États-Unis par le syndicat de la [[American Federation of Labor|Fédération du Travail]]).  
 
Le congrès décide d’organiser le [[1er mai|1<sup>er</sup> mai]] 1890 une manifestation internationale en faveur de la [[journée de 8 heures]] (reprenant à son compte la campagne lancée aux États-Unis par le syndicat de la [[American Federation of Labor|Fédération du Travail]]).  
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===Congrès de Bruxelles (1891)===
 
===Congrès de Bruxelles (1891)===
 
{{See also|wen:International Socialist Labor Congress of Brussels, 1891{{!}}International Socialist Labor Congress of Brussels (Wikipédia en anglais)}}
 
{{See also|wen:International Socialist Labor Congress of Brussels, 1891{{!}}International Socialist Labor Congress of Brussels (Wikipédia en anglais)}}
Le congrès se réunit les 16-22 août 1891 à la [[w:Maison du Peuple (Bruxelles)|Maison du peuple à Bruxelles,]] siège du [[Parti ouvrier belge]]. C'est ce deuxième congrès qui fonde en pratique la nouvelle internationale.<ref>Friedrich Engels, [[:en:The International Workers' Congress of 1891|The International Workers' Congress of 1891]], 15 September 1890</ref> Il y avait des délégués de 16 pays, notamment du Royaume-Uni ([[Social Democratic Federation]],  [[Legal Eight Hours League]] et certains syndicats représentés par [[Eleanor Marx]]<ref>Eleanor Marx, ''[[:fr:Report_from_Great_Britain_and_Ireland_to_the_Delegates_of_the_Brussels_International_Congress|Report from Great Britain and Ireland to the Delegates of the Brussels International Congress]]'', 1891</ref>).
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Le comité d'organisation marxiste décida finalement de rejoindre l'appel des possibilistes à Bruxelles pour le congrès de 1891.
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Le congrès se réunit les 16-22 août 1891 à la [[w:Maison du Peuple (Bruxelles)|Maison du peuple]] siège du [[Parti ouvrier belge]]. C'est ce deuxième congrès qui fonde en pratique la nouvelle internationale.<ref>Friedrich Engels, [[:en:The International Workers' Congress of 1891|The International Workers' Congress of 1891]], 15 September 1890</ref> Il y avait des délégués de 16 pays, notamment du Royaume-Uni ([[Social Democratic Federation]],  [[Legal Eight Hours League]] et certains syndicats représentés par [[Eleanor Marx]]<ref>Eleanor Marx, ''[[:fr:Report_from_Great_Britain_and_Ireland_to_the_Delegates_of_the_Brussels_International_Congress|Report from Great Britain and Ireland to the Delegates of the Brussels International Congress]]'', 1891</ref>).
    
Les conditions d’adhésion à l’Internationale furent clarifiées. Le congrès adopte la [[lutte des classes]] comme principe fondamental, signe de la force de rayonnement du [[marxisme]].  
 
Les conditions d’adhésion à l’Internationale furent clarifiées. Le congrès adopte la [[lutte des classes]] comme principe fondamental, signe de la force de rayonnement du [[marxisme]].  

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