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===Congrès de Bruxelles (1891)===
 
===Congrès de Bruxelles (1891)===
 
{{See also|wen:International Socialist Labor Congress of Brussels, 1891{{!}}International Socialist Labor Congress of Brussels (Wikipédia en anglais)}}
 
{{See also|wen:International Socialist Labor Congress of Brussels, 1891{{!}}International Socialist Labor Congress of Brussels (Wikipédia en anglais)}}
Le congrès se réunit les 16-22 août 1891 à la [[w:Maison du Peuple (Bruxelles)|Maison du peuple à Bruxelles,]] siège du [[Parti ouvrier belge]]. C'est ce deuxième congrès qui fonde en pratique la nouvelle internationale.<ref>Friedrich Engels, [[:en:The International Workers' Congress of 1891|The International Workers' Congress of 1891]], 15 September 1890</ref> Il y avait des délégués de 16 pays, notamment du Royaume-Uni ([[Social Democratic Federation]],  Legal Eight Hours League).
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Le congrès se réunit les 16-22 août 1891 à la [[w:Maison du Peuple (Bruxelles)|Maison du peuple à Bruxelles,]] siège du [[Parti ouvrier belge]]. C'est ce deuxième congrès qui fonde en pratique la nouvelle internationale.<ref>Friedrich Engels, [[:en:The International Workers' Congress of 1891|The International Workers' Congress of 1891]], 15 September 1890</ref> Il y avait des délégués de 16 pays, notamment du Royaume-Uni ([[Social Democratic Federation]],  [[Legal Eight Hours League]] et certains syndicats représentés par [[Eleanor Marx]]<ref>Eleanor Marx, ''[https://www.marxists.org/archive/eleanor-marx/1891/brussels-report.htm Report from Great Britain and Ireland to the Delegates of the Brussels International Congress]'', 1891</ref>).
    
Les conditions d’adhésion à l’Internationale furent clarifiées. Le congrès adopte la [[lutte des classes]] comme principe fondamental, signe de la force de rayonnement du [[marxisme]].  
 
Les conditions d’adhésion à l’Internationale furent clarifiées. Le congrès adopte la [[lutte des classes]] comme principe fondamental, signe de la force de rayonnement du [[marxisme]].  
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Il y eut des discussions sur la législation internationale du travail et son avenir. L'Internationale décide  de pérenniser le 1<sup>er</sup> mai comme [[Journée internationale des travailleurs]], et réaffirme la nécessité d'une [[Journée de huit heures|journée de travail réduite à huit heures]].
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Il y eut des discussions sur la législation internationale du travail et son avenir. L'Internationale décide  de pérenniser le 1<sup>er</sup> mai comme [[Journée internationale des travailleurs]], et réaffirme la nécessité d'une [[Journée de huit heures|journée de travail réduite à huit heures]].  
    
La question des droits des femmes fut également discutée, ainsi que la position de l’Internationale à l’égard du [[militarisme]] et des [[grèves]].  
 
La question des droits des femmes fut également discutée, ainsi que la position de l’Internationale à l’égard du [[militarisme]] et des [[grèves]].  
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===Congrès de Zurich (1893)===
 
===Congrès de Zurich (1893)===
 
{{See also|wen:International Socialist Workers Congress, Zürich 1893{{!}}International Socialist Workers Congress, 1893 (Wikipédia en anglais)}}
 
{{See also|wen:International Socialist Workers Congress, Zürich 1893{{!}}International Socialist Workers Congress, 1893 (Wikipédia en anglais)}}
[[File:Bebel zürich 1893.jpg|375x227px|alt=|vignette|[[Friedrich Engels|Engels]] avec [[August Bebel|Bebel]] et [[Clara Zetkin|Zetkin]] en 1893 pendant le congrès.]]Le 3<sup>e</sup> congrès a lieu à Zurich du 6 au 13 août.  411 délégués de 20 pays y participent. Le congrès développe notamment sur l'identité de l'Internationale et les conditions d’admission&nbsp;:
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[[File:Bebel zürich 1893.jpg|375x227px|alt=|vignette|[[Friedrich Engels|Engels]] avec [[August Bebel|Bebel]] et [[Clara Zetkin|Zetkin]] en 1893 pendant le congrès.]]Le 3<sup>e</sup> congrès a lieu à Zurich du 6 au 13 août.  411 délégués de 20 pays y participent. Des délégués du Brésil, de Bohême (Tchéquie) et d'Australie furent invités. Les Brésiliens ne purent pas venir et furent représentés par Liebknecht et [[wde:Robert_Seidel_(Pädagoge)|Seidel]].
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Le congrès développe notamment sur l'identité de l'Internationale et les conditions d’admission&nbsp;:
 
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«&nbsp;Le Congrès reconnaît comme membres du Parti socialiste démocratique révolutionnaire international toutes les organisations et sociétés qui admettent la lutte des classes et la nécessité de socialiser les moyens de production et qui acceptent les bases des congrès internationaux socialistes.&nbsp;»
 
«&nbsp;Le Congrès reconnaît comme membres du Parti socialiste démocratique révolutionnaire international toutes les organisations et sociétés qui admettent la lutte des classes et la nécessité de socialiser les moyens de production et qui acceptent les bases des congrès internationaux socialistes.&nbsp;»
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Mais globalement, les déclarations votées en congrès n'ont qu'une valeur morale, et chaque section possède une autonomie totale.
 
Mais globalement, les déclarations votées en congrès n'ont qu'une valeur morale, et chaque section possède une autonomie totale.
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[[Friedrich Engels]] était présent au congrès (le seul congrès de la Deuxième internationale auquel il assista). Le 12 août, il est désigné président d'honneur pour la journée et fait le discours de clôture.<ref>International Socialist Congress Zurich, Switzerland (1894). ''[https://catalog.hathitrust.org/Record/008976240/Home Protokoll des Internationalen sozialistischen Arbeiterkongresses in der Tonhalle, Zürich, vom 6. bis 12. august 1893]'' (in German). Grütlivereins. p. 52.</ref><ref>Friedrich Engels, [[:en:Closing Speech at the International Socialist Workers' Congress in Zurich|Closing Speech at the International Socialist Workers' Congress in Zurich]], 12 August 1893</ref> Il y avait également une délégation de syndicalistes britanniques dirigés par [[w:John Hodge (homme politique)|John Hodge]].
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[[Friedrich Engels]] était présent au congrès (le seul congrès de la Deuxième internationale auquel il assista). Le 12 août, il est désigné président d'honneur pour la journée et fait le discours de clôture.<ref>International Socialist Congress Zurich, Switzerland (1894). ''[https://catalog.hathitrust.org/Record/008976240/Home Protokoll des Internationalen sozialistischen Arbeiterkongresses in der Tonhalle, Zürich, vom 6. bis 12. august 1893]'' (in German). Grütlivereins. p. 52.</ref><ref>Friedrich Engels, [[:en:Closing Speech at the International Socialist Workers' Congress in Zurich|Closing Speech at the International Socialist Workers' Congress in Zurich]], 12 August 1893</ref>  
    
C'est lors de ce congrès qu'il est décidé d'exclure les [[Anarchisme|anarchistes]] (ce que l'on retiendra sous le nom de résolution de Zurich). Ceux-ci étaient notamment représentés par [[Gustav Landauer]], qui défendait un « socialisme anarchiste » et la non participation aux élections. Le congrès décide au contraire de voter une motion pour la participation au [[parlementarisme]].
 
C'est lors de ce congrès qu'il est décidé d'exclure les [[Anarchisme|anarchistes]] (ce que l'on retiendra sous le nom de résolution de Zurich). Ceux-ci étaient notamment représentés par [[Gustav Landauer]], qui défendait un « socialisme anarchiste » et la non participation aux élections. Le congrès décide au contraire de voter une motion pour la participation au [[parlementarisme]].
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Le congrès discuta également de la construction des [[syndicats]] et de la condition de la [[paysannerie]] dans les différents pays. A ce congrès est  fondée la [[w:Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie|Fédération internationale des travailleurs de la métallurgie]]. Il y avait également une délégation de syndicalistes britanniques dirigés par [[w:John Hodge (homme politique)|John Hodge]]. [[Eleanor Marx]] représenta à nouveau la    [[Legal Eight Hours League]]  et quelques autres groupes ouvriers.<ref>Eleanor Marx, ''[https://www.marxists.org/archive/eleanor-marx/1893/zurich-report.htm Report from Great Britain and Ireland to the Delegates of the Zürich International Socialist Worker’s Congress]'', 1893</ref>
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La question de comment les travailleur·ses devaient être organisés internationalement ainsi que celle de la grève générale furent évoquées, mais le temps manqua pour les traiter. Des motions furent adoptées pour affirmer le combat pour le [[droit de vote des femmes]], le combat du [[w:Siam|Siam]] contre le [[colonialisme]] et la [[monarchie absolue]], et le soutien aux mineurs britanniques en grève.
    
Il y eut aussi un Congrès international des étudiants socialistes en décembre 1893 à Genève.<ref>Friedrich Engels, [[:en:To the International Congress of Socialist Students, 1893|To the International Congress of Socialist Students, 1893]], 19 December 1893</ref>
 
Il y eut aussi un Congrès international des étudiants socialistes en décembre 1893 à Genève.<ref>Friedrich Engels, [[:en:To the International Congress of Socialist Students, 1893|To the International Congress of Socialist Students, 1893]], 19 December 1893</ref>
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A ce congrès est aussi fondée la [[w:Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie|Fédération internationale des travailleurs de la métallurgie]].
      
===Congrès de Londres (1896)===
 
===Congrès de Londres (1896)===
 
{{See also|wen:International Socialist Workers and Trade Union Congress, London 1896{{!}}International Socialist Workers and Trade Union Congress (Wikipédia en anglais)}}
 
{{See also|wen:International Socialist Workers and Trade Union Congress, London 1896{{!}}International Socialist Workers and Trade Union Congress (Wikipédia en anglais)}}
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Le 4<sup>e</sup> congrès eut lieu à Londres, du 21 juillet au 1<sup>er</sup> août 1896. Il y eut un grand nombre de délégués (782), mais la moitié étaient des britanniques (dont une forte représentation de la [[Fabian Society]]). Un seul pays non européen fut représenté (les États-Unis). La Grande-Bretagne, la France et l'Allemagne étaient de loin les plus représentées, mais certains petits pays  comme la Suisse et la Belgique avaient une délégation notable, avec respectivement 12 et 19 délégués.
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Au congrès de Londres en 1896, beaucoup d'anarchistes sont présents (dont [[Errico Malatesta|Malatesta]] et [[w:Christiaan Cornelissen|Cornelissen]]), mais se font exclure par la majorité autour des marxistes allemands. Un certain nombre de socialistes, bien que non anarchistes, protestent contre ce qu'ils voient comme l'intolérance de la majorité ([[Keir Hardie]], [[Tom Mann]], [[William Morris]]...).<ref>George Woodcock (1962). ''Anarchism: A History of Libertarian Ideas and Movements''. pp. 263–264.</ref>  
 
Au congrès de Londres en 1896, beaucoup d'anarchistes sont présents (dont [[Errico Malatesta|Malatesta]] et [[w:Christiaan Cornelissen|Cornelissen]]), mais se font exclure par la majorité autour des marxistes allemands. Un certain nombre de socialistes, bien que non anarchistes, protestent contre ce qu'ils voient comme l'intolérance de la majorité ([[Keir Hardie]], [[Tom Mann]], [[William Morris]]...).<ref>George Woodcock (1962). ''Anarchism: A History of Libertarian Ideas and Movements''. pp. 263–264.</ref>  
    
Suite à ce congrès, une grande partie des [[syndicats]] refuse l'adhésion directe à l'Internationale, à commencer par ceux qui sont le plus en désaccord idéologique, comme la [[CGT (France)|CGT]] française (alors [[anarcho-syndicaliste]]) et le [[Trades Union Congress|TUC]] anglais. Mais plus largement, la tendance est à une organisation séparée entre syndicats et partis.
 
Suite à ce congrès, une grande partie des [[syndicats]] refuse l'adhésion directe à l'Internationale, à commencer par ceux qui sont le plus en désaccord idéologique, comme la [[CGT (France)|CGT]] française (alors [[anarcho-syndicaliste]]) et le [[Trades Union Congress|TUC]] anglais. Mais plus largement, la tendance est à une organisation séparée entre syndicats et partis.
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A ce congrès, les deux sections polonaises s’affrontent sur la question de l’indépendance de la Pologne. Le [[Parti socialiste polonais]] (fondé en 1892 et dont le dirigeant le plus connu est Pilsudski) est pour, la [[Social-démocratie du royaume de Pologne et de Lituanie|SDKPiL]] est contre. [[Karl Kautsky|Kautsky]] ajoute dans la résolution politique adoptée « le plein droit de [[Droit à l'auto-détermination des peuples|libre détermination de toute les nations]] », ainsi qu'une condamnation du [[colonialisme]], qui fait office de compromis mais a été peu discuté.
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A ce congrès, les deux sections polonaises s’affrontent sur la question de l’indépendance de la Pologne. Le [[Parti socialiste polonais]] (fondé en 1892 et dont le dirigeant le plus connu est Pilsudski) est pour, la [[Social-démocratie du royaume de Pologne et de Lituanie|SDKPiL]] ([[Rosa Luxemburg|Luxemburg]]<ref>Rosa Luxemburg, ''[https://www.marxists.org/archive/luxemburg/1896/07/polish-question.htm The Polish Question at the International Congress in London]'', July 1896</ref>) est contre. [[Karl Kautsky|Kautsky]] ajoute dans la résolution politique adoptée « le plein droit de [[Droit à l'auto-détermination des peuples|libre détermination de toute les nations]] », ainsi qu'une condamnation du [[colonialisme]], qui fait office de compromis mais a été peu discuté.
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Des motions ont également été adoptées pour soutenir l’indépendance de Cuba, de la Macédoine et de l’Arménie. Elles affichent un certain optimisme sur l’imminence des révolutions socialistes dans ces pays, même si le [[monarchisme]] commençait seulement à être remis en question en tant que système politique.
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D'autres questions discutées concernaient la position de la classe ouvrière à l'égard du [[militarisme]], la poursuite des efforts d'organisation et d'élévation de la [[conscience de classe]], ou encore la nécessité d'un programme pour l'[[industrie]] mais aussi pour l'[[agriculture]].
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Ce congrès a été qualifié de « le plus agité, le plus tumultueux et le plus chaotique de tous les congrès de la II<sup>e</sup> Internationale », alors que les divisions qui allaient se creuser dans les années à venir commençaient à apparaître, principalement entre ceux qui désiraient poursuivre du socialisme par des moyens démocratiques et ceux qui souhaitent la révolution. De nombreuses factions ont commencé à se former au sein de l’Internationale, souvent basées sur des lignes nationales.
    
===Progrès de l'opportunisme et du révisionnisme===
 
===Progrès de l'opportunisme et du révisionnisme===

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