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| ===Congrès de Stuttgart (1907)=== | | ===Congrès de Stuttgart (1907)=== |
| {{See also|w:Congrès international socialiste (1907){{!}}Congrès international socialiste de 1907 (Wikipédia)}} | | {{See also|w:Congrès international socialiste (1907){{!}}Congrès international socialiste de 1907 (Wikipédia)}} |
− | Le Congrès de Stuttgart a lieu entre le 18 et le 24 août 1907 dans la plus grande salle de Stuttgart, et 1000 délégués ainsi qu’une foule de cinquante mille personnes participèrent à la manifestation qui marqua son ouverture. Même le Japon et l’Inde furent représentés. | + | Le Congrès de Stuttgart a lieu entre le 18 et le 24 août 1907 dans la plus grande salle de Stuttgart, et 1000 délégués ainsi qu’une foule de cinquante mille personnes participèrent à la manifestation qui marqua son ouverture. Même le Japon et l’Inde furent représentés.[[File:CongresStuttgart1907.jpg|right|283x185px|CongresStuttgart1907.jpg]] |
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− | Dans une commission sur les questions concernant spécifiquement les travailleuses, l’un des débats les plus mouvementés opposa les socialistes autrichiens à ceux des autres pays sur la question du [[Droit de vote des femmes|vote des femmes]]. Comme dans l’Autriche cléricale, les travailleurs masculins en étaient encore à réclamer le vote direct et secret, ils hésitaient à compromettre leur revendication en s’engageant dans une lutte pour le [[Suffrage_universel|suffrage universel]]. Ils proposaient de différer cette lutte jusqu’à l’obtention du droit de vote pour les hommes. Ce point de vue, approuvé par les déléguées autrichiennes, fut vivement critiqué par [[Clara_Zetkin|Clara Zetkin]] et la majorité des délégués.
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− | [[File:CongresStuttgart1907.jpg|right|283x185px|CongresStuttgart1907.jpg]] | |
| Le Congrès de Stuttgart ouvre ses débats sur la question de la guerre et sur les moyens de s’y opposer. Face à la proposition des délégués français (sauf [[Guesde|Guesde]]), qui prévoit la [[Grève_générale|grève générale]] en cas de guerre, les Allemands, conduits par [[Bebel|Bebel]] et [[Vollmar|Vollmar]] la rejettent. Bebel se refuse à envisager tout plan d’action précis. Il estime que la grève générale en Allemagne détruirait toutes les organisations. Finalement sur proposition de [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] et de [[Lénine|Lénine]], entre autre, l’amendement suivant est adopté, avec les voix du centre : | | Le Congrès de Stuttgart ouvre ses débats sur la question de la guerre et sur les moyens de s’y opposer. Face à la proposition des délégués français (sauf [[Guesde|Guesde]]), qui prévoit la [[Grève_générale|grève générale]] en cas de guerre, les Allemands, conduits par [[Bebel|Bebel]] et [[Vollmar|Vollmar]] la rejettent. Bebel se refuse à envisager tout plan d’action précis. Il estime que la grève générale en Allemagne détruirait toutes les organisations. Finalement sur proposition de [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] et de [[Lénine|Lénine]], entre autre, l’amendement suivant est adopté, avec les voix du centre : |
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| Quelch fut donc expulsé sans réelle réaction, après un dîner impromptu donné en son honneur. Les séances reprirent, avec son fauteuil couvert de fleurs. | | Quelch fut donc expulsé sans réelle réaction, après un dîner impromptu donné en son honneur. Les séances reprirent, avec son fauteuil couvert de fleurs. |
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| + | Le congrès aborda la question des rapports syndicats-parti. L'Internationale acta l'évolution survenue dans la [[social-démocratie]] allemande, c'est-à-dire l'autonomisation des syndicats, bien que l'unité idéologique soit encore affichée. |
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| A ce congrès eurent lieu également d'importants débats sur le [[colonialisme]], qui montrent l'ampleur du [[Racisme, mouvement ouvrier et socialisme|racisme y compris chez beaucoup de socialistes]] (qui étaient alors essentiellement européens). Le néerlandais [[Henri van Kol]] (qui avait des parts dans une plantation de café en Indonésie) soutenait que « la possession des colonies [était] nécessaire, même dans un système futur de gouvernement socialiste ».<ref>Cité dans Hélène Carrère d'Encausse et Stuart Schram, ''Marxism and Asia,'' Londres 1969, p. 94.</ref> Ces prises de positions furent désavouées par l'Internationale. Mais le fait qu'elles aient pu être tenues sans problème, sans conséquences (aucune exclusion ne fut envisagée), montre l'ampleur du problème. Il y eut également des tentatives de soutenir l'interdiction de l'[[immigration]] au nom de la protection des salaires des travailleur·ses des pays riches.<ref>Lénine, [[:fr:Le congrès socialiste international de Stuttgart (Prolétari)|Le congrès socialiste international de Stuttgart (Prolétari)]], septembre 1907</ref> | | A ce congrès eurent lieu également d'importants débats sur le [[colonialisme]], qui montrent l'ampleur du [[Racisme, mouvement ouvrier et socialisme|racisme y compris chez beaucoup de socialistes]] (qui étaient alors essentiellement européens). Le néerlandais [[Henri van Kol]] (qui avait des parts dans une plantation de café en Indonésie) soutenait que « la possession des colonies [était] nécessaire, même dans un système futur de gouvernement socialiste ».<ref>Cité dans Hélène Carrère d'Encausse et Stuart Schram, ''Marxism and Asia,'' Londres 1969, p. 94.</ref> Ces prises de positions furent désavouées par l'Internationale. Mais le fait qu'elles aient pu être tenues sans problème, sans conséquences (aucune exclusion ne fut envisagée), montre l'ampleur du problème. Il y eut également des tentatives de soutenir l'interdiction de l'[[immigration]] au nom de la protection des salaires des travailleur·ses des pays riches.<ref>Lénine, [[:fr:Le congrès socialiste international de Stuttgart (Prolétari)|Le congrès socialiste international de Stuttgart (Prolétari)]], septembre 1907</ref> |
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− | En 1907, se tient la Première [[Internationale socialiste des femmes|Conférence internationale des femmes socialistes]]. A cette occasion est formé un Bureau international à la tête duquel on retrouve [[Clara Zetkin]]. La même année se constitue la Fédération internationale de la [[Jeunesse]] socialiste, à l’initiative de [[Karl Liebknecht]]. Cependant, l’Internationale ne la reconnaît pas, et en Allemagne, les Jeunes socialistes sont considérés comme trop radicaux.
| + | Dans une commission sur les questions concernant spécifiquement les travailleuses, l’un des débats les plus mouvementés opposa les socialistes autrichiens à ceux des autres pays sur la question du [[Droit de vote des femmes|vote des femmes]]. Comme dans l’Autriche cléricale, les travailleurs masculins en étaient encore à réclamer le vote direct et secret, ils hésitaient à compromettre leur revendication en s’engageant dans une lutte pour le [[suffrage universel]]. Ils proposaient de différer cette lutte jusqu’à l’obtention du droit de vote pour les hommes. Ce point de vue, approuvé par les déléguées autrichiennes, fut vivement critiqué par [[Clara Zetkin]] et la majorité des délégués. |
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| + | Dans le sillage du congrès se tient la Première [[Internationale socialiste des femmes|Conférence internationale des femmes socialistes]]. A cette occasion est formé un Bureau international à la tête duquel on retrouve [[Clara Zetkin]]. La même année se constitue la Fédération internationale de la [[Jeunesse]] socialiste, à l’initiative de [[Karl Liebknecht]]. Cependant, l’Internationale ne la reconnaît pas, et en Allemagne, les Jeunes socialistes sont considérés comme trop radicaux. |
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| ===Congrès de Copenhague (1910)=== | | ===Congrès de Copenhague (1910)=== |