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Le [[mouvement ouvrier]] était numériquement puissant et organisé dans les années qui précèdent la guerre. En particulier, la [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|social-démocratie allemande]] (SPD) était le plus puissant des [[Parti ouvrier|partis ouvriers]], un modèle pour beaucoup de [[socialistes]] dans le monde, et le pilier de l'[[Internationale ouvrière]] (dite « Deuxième internationale ») qui existait depuis 1889.
Le [[mouvement ouvrier]] était numériquement puissant et organisé dans les années qui précèdent la guerre. En particulier, la [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|social-démocratie allemande]] (SPD) était le plus puissant des [[Parti ouvrier|partis ouvriers]], un modèle pour beaucoup de [[socialistes]] dans le monde, et le pilier de l'[[Internationale ouvrière]] (dite « Deuxième internationale ») qui existait depuis 1889.
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Le socialisme international se présentait comme une force de paix, menaçant les puissants de conséquences révolutionnaires s'ils précipitaient une guerre, comme proclamé au Congrès international de Bâle en 1912. Pour sa part, la CGT considérait depuis 1906 que : « la propagande antimilitariste et antipatriotique [devait] devenir toujours plus intense et toujours plus audacieuse. Dans chaque grève, l'armée est pour le patronat ; dans chaque conflit européen, dans chaque guerre entre nations ou colonies, la classe ouvrière est dupée et sacrifiée au profit de la classe patronale, parasitaire et bourgeoise. » Pour préserver les plus jeunes ouvriers de l'influence délétère du courant patriotique durant leur service militaire, la CGT préservait des liens avec les conscrits et leur apportait un soutien matériel. En novembre 1912, elle organisa une journée de grève générale contre les menaces de guerre. Et c'est dans ce même objectif qu'elle s'opposa durant des mois, aux côtés des socialistes, à l'allongement de deux à trois ans du service militaire en France.
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Le socialisme international se présentait comme une force de paix, menaçant les puissants de conséquences révolutionnaires s'ils précipitaient une guerre, comme proclamé au Congrès international de Bâle en 1912.
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Pour sa part, la CGT considérait depuis 1906 que : « la propagande antimilitariste et antipatriotique [devait] devenir toujours plus intense et toujours plus audacieuse. Dans chaque grève, l'armée est pour le patronat ; dans chaque conflit européen, dans chaque guerre entre nations ou colonies, la classe ouvrière est dupée et sacrifiée au profit de la classe patronale, parasitaire et bourgeoise. » Pour préserver les plus jeunes ouvriers de l'influence délétère du courant patriotique durant leur service militaire, la CGT préservait des liens avec les conscrits et leur apportait un soutien matériel.
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Au moment des conflits dans les Balkans, en 1912 – 1913, ''[[L’Humanité]]'', le journal de Jaurès, affiche en Une : ''« Vive l’internationale ouvrière, à bas la guerre ! »''. La [[CGT (France)|CGT]] organise une grève générale le 16 décembre 1912 et placarde une affiche intitulée « Guerre à la guerre ». Cette grève est suivie à Paris par des dizaines de milliers de travailleurs. Pour répondre au gouvernement qui allonge le service militaire de deux à trois ans en 1913, la CGT et la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]] organisent au Pré-Saint-Gervais, près de Paris, des meetings qui rassemblent 150 000 à 200 000 personnes en mars 1913, et de nouveau 100 000 à 150 000 personnes en mai. Jusqu’à la veille de la guerre, comme à Paris le 27 juillet 1914, de grandes manifestations pacifistes sont organisées.
Des tracts édités en plusieurs langues, et expliquant la position commune des partis socialistes, furent diffusés à des millions d'exemplaires en Europe. Toute une génération vivait au rythme de l'[[internationalisme]] prolétarien.
Des tracts édités en plusieurs langues, et expliquant la position commune des partis socialistes, furent diffusés à des millions d'exemplaires en Europe. Toute une génération vivait au rythme de l'[[internationalisme]] prolétarien.