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Les [[corporations]] [[Moyen-Âge européen|médiévales]] peuvent être vues comme des ancêtres du syndicalisme par certains aspects, mais le contexte était très différent, notamment parce que les [[artisans]] qu'elles regroupaient étaient beaucoup plus hiérarchisés (maîtres, [[compagnons]]...) et qu'elles étaient des véritables institutions de l'[[Ancien régime]], bloquant notamment la [[concurrence]]. C'est pourquoi elles ont eu tendance à être combattues par les démocrates bourgeois de l’Époque moderne (en France elles sont abolies [[Révolution française|en 1789]]).
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Les [[corporations]] [[Moyen-Âge européen|médiévales]] peuvent être vues comme des ancêtres du syndicalisme par certains aspects, mais le contexte était très différent, notamment parce que les [[artisans]] qu'elles regroupaient étaient beaucoup plus hiérarchisés (maîtres, [[compagnons]]...).
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Les [[sociétés amicales]], souvent centrées sur le rôle de [[Mutualisme|mutuelles]], sont d'autres formes de proto-syndicats. Elles sont souvent plus tolérées.
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Le développement du [[capitalisme]] a bouleversé l'artisanat et donc les corporations. La [[manufacture]] puis l'[[industrie]] ont créé des métiers d'ouvriers interchangeables (ou en tout cas pouvant être formés beaucoup plus rapidement), et sa concurrence a évincé du marché la plus grosse part des artisans, ou les a réduits à des marchés de niche. Par ailleurs les artisans des corporations se connaissaient tous (villes relativement petites, échoppes souvent concentrées dans une même rue) ce qui facilitait leur organisation, et qui est soudainement devenu bien plus difficile avec la révolution industrielle et la croissance [[Révolution urbaine|urbaine]].
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L'essor des luttes d'artisans et ouvriers dans les [[manufactures]] à l'époque moderne inquiète les patrons, ce qui débouche le plus souvent sur des lois d'interdiction :  [[Loi le Chapelier]] de 1791 en France, [[w:Combination Act|Combination Act]] de 1799 en Angleterre...
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Comme les corporations étaient des véritables institutions de l'[[Ancien régime]], bloquant notamment la [[concurrence]], elles ont eu tendance à être combattues par les révolutionnaires ou réformateurs bourgeois de l’Époque moderne (en France elles sont abolies [[Révolution française|en 1789]]).
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Les [[sociétés amicales]], souvent centrées sur le rôle de [[Mutualisme|mutuelles]], sont d'autres formes de proto-syndicats. Elles sont souvent moins combatives et plus tolérées.
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Du côté des ouvriers ou artisans en voie de déqualification embauchés dans les nouvelles  [[manufactures]] et [[Industrie|industries]], il était difficile de s'organiser. Le [[temps de travail]] était nettement plus élevé que du temps de l'ancien artisanat (où un grand nombre de jours de l'année étaient chômés). Les travailleur·ses provenaient de différentes régions et leur unité n'était pas spontanée. Néanmoins, le fait d'être regroupés en nombre et exploités par un même employeur était de nature à faire naître une condition commune et donc des luttes communes. Ces luttes inquiétaient les patrons, ce qui débouche le plus souvent sur des lois d'interdiction :  [[Loi le Chapelier]] de 1791 en France, [[w:Combination Act|Combination Act]] de 1799 en Angleterre...
    
Mais avec l'essor de l'industrialisation et des révoltes ouvrières, l'interdiction n'est plus tenable. Les actions clandestines sont souvent plus violentes. Les bourgeois libéraux finissent par juger moins dangereuses des organisations ouvrières autorisées et militant au grand jour. Cela aboutira progressivement sur la légalisation du [[droit de grève]] et [[Droit syndical|des syndicats]], en 1824-1825 en Angleterre, [[w:Loi relative à la création des syndicats professionnels|en 1884 en France]]...
 
Mais avec l'essor de l'industrialisation et des révoltes ouvrières, l'interdiction n'est plus tenable. Les actions clandestines sont souvent plus violentes. Les bourgeois libéraux finissent par juger moins dangereuses des organisations ouvrières autorisées et militant au grand jour. Cela aboutira progressivement sur la légalisation du [[droit de grève]] et [[Droit syndical|des syndicats]], en 1824-1825 en Angleterre, [[w:Loi relative à la création des syndicats professionnels|en 1884 en France]]...

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