Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
28 octets ajoutés ,  3 septembre 2023 à 19:24
aucun résumé des modifications
Ligne 1 : Ligne 1 :    −
[[File:URSS-Monde.jpg|right|L'URSS et le monde (allégorie du socialisme dans un seul pays).]]Le "'''socialisme dans un seul pays'''" est le mot d'ordre que lance [[Staline|Staline]] en 1924, qui marque directement le rejet de la perspective [[Communisme|communiste]] de la révolution internationale, et plus profondément le fait que la bureaucratie soviétique prend les rennes de l'[[URSS|URSS]].
+
[[File:URSS-Monde.jpg|right|L'URSS et le monde (allégorie du socialisme dans un seul pays).]]Le "'''socialisme dans un seul pays'''" est le mot d'ordre que lance [[Staline|Staline]] en 1924, qui marque directement le rejet de la perspective [[Communisme|communiste]] de la [[révolution internationale]], et plus profondément le fait que la bureaucratie soviétique prend les rennes de l'[[URSS|URSS]].
    
== Historique ==
 
== Historique ==
Ligne 13 : Ligne 13 :     
Dans un article de 1915 pour repousser le mot d'ordre des [[États-Unis_d'Europe|États-Unis d'Europe]], [[Lénine|Lénine]] écrivait :
 
Dans un article de 1915 pour repousser le mot d'ordre des [[États-Unis_d'Europe|États-Unis d'Europe]], [[Lénine|Lénine]] écrivait :
<blockquote>''«&nbsp;L'inégalité du développement économique et politique est une loi absolue du capitalisme. Il s'ensuit que la victoire du socialisme est possible au début dans un petit nombre de pays capitalistes ou même dans un seul pays capitaliste pris à part. Le prolétariat victorieux de ce pays, après avoir exproprié les capitalistes et organisé chez lui la production socialiste, se dresserait contre le reste du monde capitaliste en attirant à lui les classes opprimées des autres pays, en les poussant à s'insurger contre les capitalistes, en employant même, en cas de nécessité, la force militaire contre les classes d'exploiteurs et leurs États.&nbsp;»<ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/08/vil19150823.htm Du mot d'ordre des États-Unis d'Europe], 23 août 1915</ref>''</blockquote>  
+
<blockquote>
 +
''«&nbsp;L'inégalité du développement économique et politique est une loi absolue du capitalisme. Il s'ensuit que la victoire du socialisme est possible au début dans un petit nombre de pays capitalistes ou même dans un seul pays capitaliste pris à part. Le prolétariat victorieux de ce pays, après avoir exproprié les capitalistes et organisé chez lui la production socialiste, se dresserait contre le reste du monde capitaliste en attirant à lui les classes opprimées des autres pays, en les poussant à s'insurger contre les capitalistes, en employant même, en cas de nécessité, la force militaire contre les classes d'exploiteurs et leurs États.&nbsp;»<ref>Lénine, [https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1915/08/vil19150823.htm Du mot d'ordre des États-Unis d'Europe], 23 août 1915</ref>''
 +
</blockquote>
 +
 
Suite à la [[Révolution_de_1905|révolution de 1905]], [[Trotski|Trotski]] ébauche sa théorie de la [[Révolution_permanente|révolution permanente]]. Il considère que non seulement le prolétariat et la paysannerie doivent jouer un rôle actif, mais que seul le prolétariat dispose d'une organisation (la [[POSDR|social-démocratie]]) capable de diriger, et qu'une fois au pouvoir le prolétariat ne pourra pas se limiter à des mesures démocratiques, mais devra entamer directement une transformation socialiste de la société. La révolution est donc un processus ininterrompu qui part des aspirations démocratiques et se transforme en [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
 
Suite à la [[Révolution_de_1905|révolution de 1905]], [[Trotski|Trotski]] ébauche sa théorie de la [[Révolution_permanente|révolution permanente]]. Il considère que non seulement le prolétariat et la paysannerie doivent jouer un rôle actif, mais que seul le prolétariat dispose d'une organisation (la [[POSDR|social-démocratie]]) capable de diriger, et qu'une fois au pouvoir le prolétariat ne pourra pas se limiter à des mesures démocratiques, mais devra entamer directement une transformation socialiste de la société. La révolution est donc un processus ininterrompu qui part des aspirations démocratiques et se transforme en [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
    
Trotski est bien conscient que les [[Conditions_objectives_pour_le_socialisme|conditions objectives pour le socialisme]] ne sont pas mûres en Russie, mais défend que le processus de révolution permanente doit permettre la jonction avec les pays industriels avancés. Par ailleurs, il considérait que le problème principal, urgent, qui se pose à une révolution isolée dans un pays, est davantage politique qu'économique&nbsp;:
 
Trotski est bien conscient que les [[Conditions_objectives_pour_le_socialisme|conditions objectives pour le socialisme]] ne sont pas mûres en Russie, mais défend que le processus de révolution permanente doit permettre la jonction avec les pays industriels avancés. Par ailleurs, il considérait que le problème principal, urgent, qui se pose à une révolution isolée dans un pays, est davantage politique qu'économique&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;Jusqu’à quel point la politique socialiste de la classe ouvrière peut-elle être appliquée dans les conditions économiques de la Russie? Il y a une chose que l’on peut dire avec certitude&nbsp;: elle se heurtera à des obstacles politiques bien avant de buter sur l’arriération technique du pays. Sans le soutien étatique direct du prolétariat européen, la classe ouvrière russe ne pourra rester au pouvoir et transformer sa domination temporaire en dictature socialiste durable.&nbsp;»<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/bilanp/bpsomm.htm Bilan et Perspectives]'', 1906</ref></blockquote>  
+
<blockquote>
 +
«&nbsp;Jusqu’à quel point la politique socialiste de la classe ouvrière peut-elle être appliquée dans les conditions économiques de la Russie? Il y a une chose que l’on peut dire avec certitude&nbsp;: elle se heurtera à des obstacles politiques bien avant de buter sur l’arriération technique du pays. Sans le soutien étatique direct du prolétariat européen, la classe ouvrière russe ne pourra rester au pouvoir et transformer sa domination temporaire en dictature socialiste durable.&nbsp;»<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/bilanp/bpsomm.htm Bilan et Perspectives]'', 1906</ref>
 +
</blockquote>
 +
 
=== Débuts de la révolution russe ===
 
=== Débuts de la révolution russe ===
    
Après la révolution de février 1917, Lénine regagne la Russie avec l'idée qu'il faut une seconde révolution, menée cette fois par la social-démocratie. En mars 1917, il écrit&nbsp;:
 
Après la révolution de février 1917, Lénine regagne la Russie avec l'idée qu'il faut une seconde révolution, menée cette fois par la social-démocratie. En mars 1917, il écrit&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;Le prolétariat russe ne peut pas, avec ses seules forces, achever victorieusement la révolution socialiste. Mais il peut donner à la révolution russe une ampleur qui créera les conditions les meilleures pour la révolution socialiste et la commencera en un certain sens. Il peut faciliter l'intervention, dans les batailles décisives, de son allié principal, le plus fidèle, le plus sûr, le prolétariat socialiste européen et américain.&nbsp;»<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170408.htm Lettre d'adieu aux ouvriers suisses]'', 26 mars 1917</ref>''</blockquote>  
+
<blockquote>
 +
''«&nbsp;Le prolétariat russe ne peut pas, avec ses seules forces, achever victorieusement la révolution socialiste. Mais il peut donner à la révolution russe une ampleur qui créera les conditions les meilleures pour la révolution socialiste et la commencera en un certain sens. Il peut faciliter l'intervention, dans les batailles décisives, de son allié principal, le plus fidèle, le plus sûr, le prolétariat socialiste européen et américain.&nbsp;»<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/04/vil19170408.htm Lettre d'adieu aux ouvriers suisses]'', 26 mars 1917</ref>''
 +
</blockquote>
 +
 
Plus généralement, tous les [[Bolchéviks|bolchéviks]] qui ont mené la [[Révolution_d'Octobre|Révolution d'Octobre]] avaient ceci bien présent à l'esprit.
 
Plus généralement, tous les [[Bolchéviks|bolchéviks]] qui ont mené la [[Révolution_d'Octobre|Révolution d'Octobre]] avaient ceci bien présent à l'esprit.
<blockquote>«&nbsp;Les conditions du socialisme en Russie ne sont pas encore mûres, mais si, en Europe, la révolution commence, nous aussi marcherons derrière l'Europe occidentale. ( Bélenky) [...] Ce principe que la révolution russe ne vaincra qu'en tant que révolution internationale ne peut susciter aucun doute. La révolution socialiste n'est possible qu'à l'échelle mondiale. (Stoukov). [...] Dès le début de la révolution nous avons affirmé que le sort du prolétariat russe dépend complètement de la marche de la révolution prolétarienne en Occident... Nous entrons ainsi dans la phase de la révolution permanente...&nbsp;» (Piatakov) <ref name="ICaL">Cité par [[Trotski]] dans </ref>&nbsp;</blockquote>  
+
<blockquote>
 +
«&nbsp;Les conditions du socialisme en Russie ne sont pas encore mûres, mais si, en Europe, la révolution commence, nous aussi marcherons derrière l'Europe occidentale. ( Bélenky) [...] Ce principe que la révolution russe ne vaincra qu'en tant que révolution internationale ne peut susciter aucun doute. La révolution socialiste n'est possible qu'à l'échelle mondiale. (Stoukov). [...] Dès le début de la révolution nous avons affirmé que le sort du prolétariat russe dépend complètement de la marche de la révolution prolétarienne en Occident... Nous entrons ainsi dans la phase de la révolution permanente...&nbsp;» (Piatakov) <ref name="ICaL">Cité par [[Trotski]] dans </ref>&nbsp;
 +
</blockquote>
 +
 
Même Staline affirmait en 1917 : ''«&nbsp;La révolution russe n’est pas quelque chose d’isolé. Elle est intimement liée au mouvement révolutionnaire de l’Occident&nbsp;! (…) C’est seulement en alliance avec les ouvriers de l’Occident, c’est seulement en secouant les bases du capitalisme en Occident, qu’ils [les travailleurs et les soldats] peuvent compter sur le triomphe de la révolution en Russie&nbsp;!&nbsp;»<ref>Staline, ''Yellow Alliance'', 1917, in Stalin, Works, Volume 3, op. cit., pp. 267, 270.</ref>''<span>​</span><ref>Eric Blanc, ''[http://www.inprecor.fr/article-R%C3%A9volution%20de%201917-D%C3%A9bats%20des%20bolch%C3%A9viques%20en%201917%20:%20une%20r%C3%A9volution%20socialiste%C2%A0%20%20(1%202)?id=2087 ]'', Inprecor, N° 644-646, octobre-décembre 2017</ref><span>​</span>
 
Même Staline affirmait en 1917 : ''«&nbsp;La révolution russe n’est pas quelque chose d’isolé. Elle est intimement liée au mouvement révolutionnaire de l’Occident&nbsp;! (…) C’est seulement en alliance avec les ouvriers de l’Occident, c’est seulement en secouant les bases du capitalisme en Occident, qu’ils [les travailleurs et les soldats] peuvent compter sur le triomphe de la révolution en Russie&nbsp;!&nbsp;»<ref>Staline, ''Yellow Alliance'', 1917, in Stalin, Works, Volume 3, op. cit., pp. 267, 270.</ref>''<span>​</span><ref>Eric Blanc, ''[http://www.inprecor.fr/article-R%C3%A9volution%20de%201917-D%C3%A9bats%20des%20bolch%C3%A9viques%20en%201917%20:%20une%20r%C3%A9volution%20socialiste%C2%A0%20%20(1%202)?id=2087 ]'', Inprecor, N° 644-646, octobre-décembre 2017</ref><span>​</span>
    
C'est pourquoi un de leurs premiers soucis fut la construction d'une nouvelle internationale, nécessaire de toute urgence après la [[Union_sacrée_(1914)|trahison de la social-démocratie en 1914]], et rendue possible par l'aura du parti bolchévik victorieux en [[Octobre_1917|Octobre]]. L'[[Internationale_Communiste|Internationale Communiste]] avait pour axe central l'extension de la révolution au niveau mondial, et en premier lieu en Europe. Le prolétariat allemand était en ébullition depuis 1918, et la [[Révolution_allemande|révolution allemande]] était l'espoir de tous les communistes révolutionnaires. [[Lénine|Lénine]] dira au troisième congrès des Soviets, en janvier 1918&nbsp;:
 
C'est pourquoi un de leurs premiers soucis fut la construction d'une nouvelle internationale, nécessaire de toute urgence après la [[Union_sacrée_(1914)|trahison de la social-démocratie en 1914]], et rendue possible par l'aura du parti bolchévik victorieux en [[Octobre_1917|Octobre]]. L'[[Internationale_Communiste|Internationale Communiste]] avait pour axe central l'extension de la révolution au niveau mondial, et en premier lieu en Europe. Le prolétariat allemand était en ébullition depuis 1918, et la [[Révolution_allemande|révolution allemande]] était l'espoir de tous les communistes révolutionnaires. [[Lénine|Lénine]] dira au troisième congrès des Soviets, en janvier 1918&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;la victoire finale du socialisme dans un seul pays est bien entendu impossible. Notre contingent d’ouvriers et paysans qui soutient le pouvoir soviétique est un des contingents d’une grande armée mondiale.&nbsp;»''</blockquote>  
+
<blockquote>
 +
''«&nbsp;la victoire finale du socialisme dans un seul pays est bien entendu impossible. Notre contingent d’ouvriers et paysans qui soutient le pouvoir soviétique est un des contingents d’une grande armée mondiale.&nbsp;»''
 +
</blockquote>
 +
 
Au moment du [[Traité_de_Brest-Litovsk|traité de Brest-Litovsk]], en mars 1918, il dira même&nbsp;: ''«&nbsp;La vérité absolue, c'est qu'à moins d'une révolution allemande, nous sommes perdus.&nbsp;»''
 
Au moment du [[Traité_de_Brest-Litovsk|traité de Brest-Litovsk]], en mars 1918, il dira même&nbsp;: ''«&nbsp;La vérité absolue, c'est qu'à moins d'une révolution allemande, nous sommes perdus.&nbsp;»''
   Ligne 45 : Ligne 60 :     
En 1936, Staline est interrogé par le journaliste états-unien Troy Howard<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1936/03/lt19360318.htm Les déclarations et les révélations de Staline]'', 11 mars 1936</ref>&nbsp;:
 
En 1936, Staline est interrogé par le journaliste états-unien Troy Howard<ref>Léon Trotski, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/oeuvres/1936/03/lt19360318.htm Les déclarations et les révélations de Staline]'', 11 mars 1936</ref>&nbsp;:
<blockquote>_Votre déclaration signifie‑t‑elle que l'U.R.S.S. renonce dans une mesure quelconque à ses plans et desseins de faire la révolution mondiale&nbsp;? _Nous n'avons jamais eu de semblables plans et desseins. _Mais (…) _Ceci résulte d'un malentendu. _D'un malentendu tragique&nbsp;? _Non, comique, ou plutôt tragi‑comique.</blockquote>  
+
<blockquote>
 +
_Votre déclaration signifie‑t‑elle que l'U.R.S.S. renonce dans une mesure quelconque à ses plans et desseins de faire la révolution mondiale&nbsp;? _Nous n'avons jamais eu de semblables plans et desseins. _Mais (…) _Ceci résulte d'un malentendu. _D'un malentendu tragique&nbsp;? _Non, comique, ou plutôt tragi‑comique.
 +
</blockquote>
 +
 
Staline et ses alliés savaient que ce qu'ils avançaient était frontalement opposé au [[Marxisme|marxisme]]. Ils essayèrent seulement de justifier leur thèse par la possibilité d'une alliance durable entre le prolétariat et la paysannerie. Staline dira en 1937 que [[Trotski|Trotski]] faisait une ''«&nbsp;sous-estimation du mouvement paysan qui mène à la négation de la théorie léniniste de la dictature du prolétariat.&nbsp;»''<ref>Staline, ''Trotski et le trotskisme'', 1937</ref>&nbsp;
 
Staline et ses alliés savaient que ce qu'ils avançaient était frontalement opposé au [[Marxisme|marxisme]]. Ils essayèrent seulement de justifier leur thèse par la possibilité d'une alliance durable entre le prolétariat et la paysannerie. Staline dira en 1937 que [[Trotski|Trotski]] faisait une ''«&nbsp;sous-estimation du mouvement paysan qui mène à la négation de la théorie léniniste de la dictature du prolétariat.&nbsp;»''<ref>Staline, ''Trotski et le trotskisme'', 1937</ref>&nbsp;
   Ligne 51 : Ligne 69 :     
Le [[Capitalisme|capitalisme]] est déjà un système à l'économie [[Mondialisation|mondialisée]]&nbsp;: la [[Division_internationale_du_travail|division internationale du travail]] et la répartition inégale des ressources naturelles rend le procès de production actuel interdépendant au niveau mondial. De ce fait, se retirer de cette économie à l'échelle d'un pays entraîne nécessairement une régression des [[Forces_productives|forces productives]]. Il n'y a qu'un dépassement mondial du capitalisme, c'est-à-dire une appropriation généralisée des [[Moyens_de_production|moyens de production]] par le [[Prolétariat|prolétariat]] mondial, qui peut constituer l'issue possible et nécessaire.
 
Le [[Capitalisme|capitalisme]] est déjà un système à l'économie [[Mondialisation|mondialisée]]&nbsp;: la [[Division_internationale_du_travail|division internationale du travail]] et la répartition inégale des ressources naturelles rend le procès de production actuel interdépendant au niveau mondial. De ce fait, se retirer de cette économie à l'échelle d'un pays entraîne nécessairement une régression des [[Forces_productives|forces productives]]. Il n'y a qu'un dépassement mondial du capitalisme, c'est-à-dire une appropriation généralisée des [[Moyens_de_production|moyens de production]] par le [[Prolétariat|prolétariat]] mondial, qui peut constituer l'issue possible et nécessaire.
<blockquote>«&nbsp;Les contradictions dans la situation du gouvernement ouvrier d'un pays arriéré, où l'écrasante majorité de la population se compose de paysans, ne pourront trouver leur solution que sur le plan international, sur le terrain d'une révolution mondiale du prolétariat.&nbsp;» (Trotski)<ref name="ICaL" /></blockquote>  
+
<blockquote>
 +
«&nbsp;Les contradictions dans la situation du gouvernement ouvrier d'un pays arriéré, où l'écrasante majorité de la population se compose de paysans, ne pourront trouver leur solution que sur le plan international, sur le terrain d'une révolution mondiale du prolétariat.&nbsp;» (Trotski)<ref name="ICaL" />
 +
</blockquote>
 +
 
Cela signifie concrètement qu'un mouvement révolutionnaire dans un pays ne peut se concevoir pour le [[Socialisme|socialisme]] [[Marxiste|marxiste]] que comme une étincelle et une première bataille remportée pour généraliser la [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
 
Cela signifie concrètement qu'un mouvement révolutionnaire dans un pays ne peut se concevoir pour le [[Socialisme|socialisme]] [[Marxiste|marxiste]] que comme une étincelle et une première bataille remportée pour généraliser la [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
   Ligne 63 : Ligne 84 :     
Mais il fait une dure critique des arguments de l'[[Opposition_de_gauche|Opposition de gauche]], qu'il qualifie de "''plate-forme très étroite et non-révolutionnaire''"&nbsp;:
 
Mais il fait une dure critique des arguments de l'[[Opposition_de_gauche|Opposition de gauche]], qu'il qualifie de "''plate-forme très étroite et non-révolutionnaire''"&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;Ceux qui étaient contre, qui avaient noté que ce drapeau reprenait le nationalisme bourgeois, se sont réfugiés dans l’idée de «&nbsp;révolution mondiale&nbsp;». On notera que la fraction de Staline et l’Opposition, malgré leurs divergences, ont partagé des terrains d’entente importants. Le fait d’abord que la divergence ne portait pas sur le mot «&nbsp;socialisme&nbsp;» mais sur «&nbsp;un seul pays&nbsp;» indique qu’il n’y avait pas de divergence sur la version de «&nbsp;socialisme&nbsp;» entre l’Opposition et la ligne officielle de Staline. Il semble que personne n’ait ressenti de divergence quant aux mesures qui devaient être réalisées sous l’appellation de socialisme, il semble que la controverse ne portait que sur leur faisabilité «&nbsp;dans un seul pays&nbsp;». Le cours ultérieur de la révolution russe a montré comment la fraction minoritaire de Staline a réussi à se réapproprier la plate-forme économique de l’Opposition unifiée (Trotski-Zinoviev) et comment le mouvement trotskyste a toujours été désarmé sur la question de la structure économique de l’Union soviétique. Le courant du «&nbsp;socialisme dans un seul pays&nbsp;» n’a pas été critiqué d’un point de vue socialiste.&nbsp;Le «&nbsp;socialisme&nbsp;» de ce courant, qui est un ensemble d’étatisation de l’économie, d’industrialisation et de développement des forces productives en maintenant le salariat, n’a pas été mise en opposition à quelque alternative socialiste que ce soit.&nbsp;»</blockquote>  
+
<blockquote>
 +
«&nbsp;Ceux qui étaient contre, qui avaient noté que ce drapeau reprenait le nationalisme bourgeois, se sont réfugiés dans l’idée de «&nbsp;révolution mondiale&nbsp;». On notera que la fraction de Staline et l’Opposition, malgré leurs divergences, ont partagé des terrains d’entente importants. Le fait d’abord que la divergence ne portait pas sur le mot «&nbsp;socialisme&nbsp;» mais sur «&nbsp;un seul pays&nbsp;» indique qu’il n’y avait pas de divergence sur la version de «&nbsp;socialisme&nbsp;» entre l’Opposition et la ligne officielle de Staline. Il semble que personne n’ait ressenti de divergence quant aux mesures qui devaient être réalisées sous l’appellation de socialisme, il semble que la controverse ne portait que sur leur faisabilité «&nbsp;dans un seul pays&nbsp;». Le cours ultérieur de la révolution russe a montré comment la fraction minoritaire de Staline a réussi à se réapproprier la plate-forme économique de l’Opposition unifiée (Trotski-Zinoviev) et comment le mouvement trotskyste a toujours été désarmé sur la question de la structure économique de l’Union soviétique. Le courant du «&nbsp;socialisme dans un seul pays&nbsp;» n’a pas été critiqué d’un point de vue socialiste.&nbsp;Le «&nbsp;socialisme&nbsp;» de ce courant, qui est un ensemble d’étatisation de l’économie, d’industrialisation et de développement des forces productives en maintenant le salariat, n’a pas été mise en opposition à quelque alternative socialiste que ce soit.&nbsp;»
 +
</blockquote>
 +
 
== Une idéologie de la bureaucratie ==
 
== Une idéologie de la bureaucratie ==
  

Menu de navigation