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Mais le racisme à grande échelle (celui qui continue le plus à marquer notre présent) se développe à l'époque moderne, parallèlement à la [[colonisation]] européenne. Non pas que celle-ci ait été la première vague de colonisation, mais elle prenait un caractère bien plus massif et systématique, du fait des avantages techniques et économiques créant un rapport de force croissant en faveur de l'Europe ([[wen:Great divergence|Great divergence]]).
 
Mais le racisme à grande échelle (celui qui continue le plus à marquer notre présent) se développe à l'époque moderne, parallèlement à la [[colonisation]] européenne. Non pas que celle-ci ait été la première vague de colonisation, mais elle prenait un caractère bien plus massif et systématique, du fait des avantages techniques et économiques créant un rapport de force croissant en faveur de l'Europe ([[wen:Great divergence|Great divergence]]).
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Du 16<sup>e</sup> au 18<sup>e</sup> siècle le [[capital marchand]] amorce une première phase de [[mondialisation]], au prix de la mise en [[esclavage]] de plusieurs [[Traite atlantique|dizaines de millions d’Africains]], qui étaient «&nbsp;importés&nbsp;» en Amérique, dans les plantations. Cette force de travail coûtait beaucoup moins cher qu’un salarié occidental. Pour justifier cette [[w:Déshumanisation|déshumanisation]] en masse, il fallait développer les théories racistes. Les premiers responsables de l'élaboration de ces théories ont été les classes dominantes et leurs [[intellectuels]]. Le racisme, en tant qu'élément au service de l'[[accumulation primitive du capital]], a contribué à l'essor du capitalisme, qui lui même entretient le racisme. Il faut par ailleurs souligner qu'il y avait à l'origine en Amérique des esclaves européens, qui se révoltaient aux côtés des Noirs, et qu'au cours du 16<sup>e</sup> siècle, les autorités ont activement pris des mesures pour [[Esclavage#Traite atlantique|différencier leurs conditions de servitude]] et briser les solidarités.  
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Du 16<sup>e</sup> au 18<sup>e</sup> siècle le [[capital marchand]] amorce une première phase de [[mondialisation]], au prix de la mise en [[esclavage]] de plusieurs [[Traite atlantique|dizaines de millions d’Africains]], qui étaient «&nbsp;importés&nbsp;» en Amérique, dans les plantations. Cette force de travail coûtait beaucoup moins cher qu’un salarié occidental. Pour justifier cette [[w:Déshumanisation|déshumanisation]] en masse, il fallait développer les théories racistes. Les premiers responsables de l'élaboration de ces théories ont été les classes dominantes et leurs [[intellectuels]]. Le racisme, en tant qu'élément au service de l'[[accumulation primitive du capital]], a contribué à l'essor du capitalisme, qui lui même entretient le racisme. Il faut par ailleurs souligner qu'il y avait à l'origine en Amérique des esclaves européens, qui se révoltaient aux côtés des Noirs, et qu'au cours du 17<sup>e</sup> siècle, les autorités ont activement pris des mesures pour [[Esclavage#Traite atlantique|différencier leurs conditions de servitude]] et briser les solidarités.  
    
Il faut souligner par ailleurs que la racialisation touchait à cette époque également les Irlandais et même la masse [[Prolétariat|prolétaire]] anglaise (de nombreux paysans expropriés par les [[enclosures]] étaient devenus des [[vagabonds]], des [[bandits]] ou des [[ouvriers]] faisant des tâches ingrates). Un aristocrate parlait de « troupeau de l'humanité [formant] une espèce différente », des « membres isolés de la communauté quoique nés dans le pays », « marqués comme les Juifs, une race distincte de coupeurs de bois et de puiseurs d'eau ».<ref>[[w:Henry St John (1er vicomte Bolingbroke)|Henry St John 1<sup>er</sup> vicomte Bolingbroke]] en 1736, cité dans Marcus Rediker, Peter Linebaugh, ''L'hydre aux mille têtes - L'histoire cachée de l'Atlantique révolutionnaire'', Editions Amsterdam, 2008</ref>
 
Il faut souligner par ailleurs que la racialisation touchait à cette époque également les Irlandais et même la masse [[Prolétariat|prolétaire]] anglaise (de nombreux paysans expropriés par les [[enclosures]] étaient devenus des [[vagabonds]], des [[bandits]] ou des [[ouvriers]] faisant des tâches ingrates). Un aristocrate parlait de « troupeau de l'humanité [formant] une espèce différente », des « membres isolés de la communauté quoique nés dans le pays », « marqués comme les Juifs, une race distincte de coupeurs de bois et de puiseurs d'eau ».<ref>[[w:Henry St John (1er vicomte Bolingbroke)|Henry St John 1<sup>er</sup> vicomte Bolingbroke]] en 1736, cité dans Marcus Rediker, Peter Linebaugh, ''L'hydre aux mille têtes - L'histoire cachée de l'Atlantique révolutionnaire'', Editions Amsterdam, 2008</ref>

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