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Issu de la tradition théorique de la social-démocratie allemande, ce nouveau parti était beaucoup plus solide théoriquement que le borotbisme, d’origine populiste, où on maîtrisait mieux l’art de la poésie que la science de l’économie politique<ref>Zbigniew Marcin Kowalewski, ''[http://www.inprecor.fr/article-Ukraine-L%E2%80%99ind%C3%A9pendance%20de%20l%E2%80%99Ukraine%20:%20pr%C3%A9histoire%20d%E2%80%99un%20mot%20d%E2%80%99ordre%20de%20Trotski%20%20?id=1706 L’indépendance de l’Ukraine : préhistoire d’un mot d’ordre de Trotski]'', Inprecor N° 611, janvier 2015</ref>. Mais il était moins lié aux masses<ref>J. E. Mace, Communism and the Dilemmas of National Liberation : National Communism in Soviet Ukraine, 1918-1933, Harvard University Press, Cambridge, 1983.</ref>. Masses qui, par ailleurs, étaient de plus en plus épuisées par cette [[Révolution ukrainienne (1917-1921)|révolution]]. Les oukapistes analysaient ainsi la situation, du point de vue de la nation et de la classe :<blockquote>''« Le fait que des dirigeants de la révolution prolétarienne en Ukraine s’appuient sur les couches supérieures, russes et russifiées, du prolétariat du pays et ignorent la dynamique de la révolution ukrainienne, ne leur permet pas de se défaire du préjugé de la Russie une et indivisible qui inonde toute la Russie soviétique. Une telle attitude conduit à la crise de la révolution ukrainienne, coupe le pouvoir soviétique des masses, aggrave la lutte nationale, pousse une masse considérable de travailleurs dans les bras de la petite bourgeoisie nationaliste ukrainienne et freine la différenciation entre le prolétariat et la petite bourgeoisie. »''<ref>Le mémorandum du PC ukrainien adressé au 2<sup>e</sup> congrès de l’Internationale communiste (été 1920), in Oukraiins’ka souspilno-politychna doumka v 20 stolitti : Dokumenty i materialy, vol. 1, Soutchasnist’, New York 1938, p. 456.</ref></blockquote>Ils reprenaient même ouvertement la notion de [[révolution permanente]] :<blockquote>''« Le prolétariat international a pour tâche d’attirer à la révolution communiste et à la construction d’une nouvelle société non seulement les pays capitalistes avancés mais aussi les peuples retardés des pays coloniaux en profitant des révolutions nationales de ces derniers. Pour accomplir cette tâche, il faut qu’il y participe et joue le rôle dirigeant dans la perspective de la révolution permanente. Il faut qu’il empêche la bourgeoisie d’arrêter les révolutions nationales au niveau de la réalisation du mot d’ordre de libération nationale ; qu’il poursuive la lutte jusqu’à la prise du pouvoir et à l’instauration de la dictature du prolétariat ; et qu’il conduise jusqu’au bout la révolution démocratique bourgeoise en constituant des États nationaux destinés à rejoindre le réseau international de l’union émergente des Républiques soviétiques. »'' Ceux-ci doivent s’appuyer ''« sur les forces du prolétariat national et sur les masses laborieuses du pays ainsi que sur l’aide mutuelle de tous les détachements de la révolution mondiale »''</blockquote>En 1923 une fraction de l'UKP, financée par la [[Tchéka]], demanda l'unification avec le PC(b)U.
 
Issu de la tradition théorique de la social-démocratie allemande, ce nouveau parti était beaucoup plus solide théoriquement que le borotbisme, d’origine populiste, où on maîtrisait mieux l’art de la poésie que la science de l’économie politique<ref>Zbigniew Marcin Kowalewski, ''[http://www.inprecor.fr/article-Ukraine-L%E2%80%99ind%C3%A9pendance%20de%20l%E2%80%99Ukraine%20:%20pr%C3%A9histoire%20d%E2%80%99un%20mot%20d%E2%80%99ordre%20de%20Trotski%20%20?id=1706 L’indépendance de l’Ukraine : préhistoire d’un mot d’ordre de Trotski]'', Inprecor N° 611, janvier 2015</ref>. Mais il était moins lié aux masses<ref>J. E. Mace, Communism and the Dilemmas of National Liberation : National Communism in Soviet Ukraine, 1918-1933, Harvard University Press, Cambridge, 1983.</ref>. Masses qui, par ailleurs, étaient de plus en plus épuisées par cette [[Révolution ukrainienne (1917-1921)|révolution]]. Les oukapistes analysaient ainsi la situation, du point de vue de la nation et de la classe :<blockquote>''« Le fait que des dirigeants de la révolution prolétarienne en Ukraine s’appuient sur les couches supérieures, russes et russifiées, du prolétariat du pays et ignorent la dynamique de la révolution ukrainienne, ne leur permet pas de se défaire du préjugé de la Russie une et indivisible qui inonde toute la Russie soviétique. Une telle attitude conduit à la crise de la révolution ukrainienne, coupe le pouvoir soviétique des masses, aggrave la lutte nationale, pousse une masse considérable de travailleurs dans les bras de la petite bourgeoisie nationaliste ukrainienne et freine la différenciation entre le prolétariat et la petite bourgeoisie. »''<ref>Le mémorandum du PC ukrainien adressé au 2<sup>e</sup> congrès de l’Internationale communiste (été 1920), in Oukraiins’ka souspilno-politychna doumka v 20 stolitti : Dokumenty i materialy, vol. 1, Soutchasnist’, New York 1938, p. 456.</ref></blockquote>Ils reprenaient même ouvertement la notion de [[révolution permanente]] :<blockquote>''« Le prolétariat international a pour tâche d’attirer à la révolution communiste et à la construction d’une nouvelle société non seulement les pays capitalistes avancés mais aussi les peuples retardés des pays coloniaux en profitant des révolutions nationales de ces derniers. Pour accomplir cette tâche, il faut qu’il y participe et joue le rôle dirigeant dans la perspective de la révolution permanente. Il faut qu’il empêche la bourgeoisie d’arrêter les révolutions nationales au niveau de la réalisation du mot d’ordre de libération nationale ; qu’il poursuive la lutte jusqu’à la prise du pouvoir et à l’instauration de la dictature du prolétariat ; et qu’il conduise jusqu’au bout la révolution démocratique bourgeoise en constituant des États nationaux destinés à rejoindre le réseau international de l’union émergente des Républiques soviétiques. »'' Ceux-ci doivent s’appuyer ''« sur les forces du prolétariat national et sur les masses laborieuses du pays ainsi que sur l’aide mutuelle de tous les détachements de la révolution mondiale »''</blockquote>En 1923 une fraction de l'UKP, financée par la [[Tchéka]], demanda l'unification avec le PC(b)U.
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Le 27 août 1920, et encore en 1924, l'UKP envoya un mémorandum au [[Internationale Communiste|Komintern]] pour demander la reconnaissance de l'indépendance de l'Ukraine, et le droit des Ukrainiens à avoir leur propre représentation au sein du Komintern. Le Komintern, de facto dirigé par les Russes, répondit que la République ukrainienne, en tant qu'Etat souverain au sein de l'[[Union des Républiques Socialistes Soviétiques|URSS]], était déjà déjà représentée, et que l'UKP devait se dissoudre dans le [[Parti communiste d'Ukraine|PC(b)U]].
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Le 27 août 1920, et encore en 1924, l'UKP envoya un mémorandum au [[Internationale Communiste|Komintern]] pour demander la reconnaissance de l'indépendance de l'Ukraine, et le droit des Ukrainiens à avoir leur propre représentation au sein du Komintern. Le Komintern, de facto dirigé par les Russes, répondit que la République ukrainienne, en tant qu'État souverain au sein de l'[[Union des Républiques Socialistes Soviétiques|URSS]], était déjà déjà représentée, et que l'UKP devait se dissoudre dans le [[Parti communiste d'Ukraine|PC(b)U]].
    
A son 4<sup>e</sup> congrès, l'UKP se dissout formellement. Certains de ses membres rejoignent le PC(b)U, dont son leader [[Andryi Richytsky]], afin d'avoir un minimum d'influence sur la politique ukrainienne. De récentes études ont montré qu'à la veille de sa dissolution, l'UKP gagnait en influence dans les provinces de Kiev et de Katerynoslav.
 
A son 4<sup>e</sup> congrès, l'UKP se dissout formellement. Certains de ses membres rejoignent le PC(b)U, dont son leader [[Andryi Richytsky]], afin d'avoir un minimum d'influence sur la politique ukrainienne. De récentes études ont montré qu'à la veille de sa dissolution, l'UKP gagnait en influence dans les provinces de Kiev et de Katerynoslav.

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