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C’est dans ce contexte tendu qu’intervint le suicide de [[Georgette_Vacher|Georgette Vacher]]. L’ouvrière syndicaliste et permanente de l’UD du Rhône avait participé au 40<sup>e</sup> congrès à Grenoble et s’était beaucoup investie dans la 6<sup>e</sup> conférence des femmes salariées. Elle avait rédigé une brochure localement, organisé des conférences des femmes salariées en 1979 et repris la liberté de ton exprimée dans la 6<sup>e</sup> conférence, puisqu’elle mettait publiquement en cause le comportement de certains de ses «&nbsp;camarades&nbsp;» lors du 28<sup>e</sup> congrès de l’UD du Rhône en 1978, durant lequel une demi-journée était consacrée aux femmes salariées. Elle s’inquiétait des retours en arrière qu’elle percevait dans la confédération tant au niveau du secteur féminin qu’au niveau de l’orientation générale.
 
C’est dans ce contexte tendu qu’intervint le suicide de [[Georgette_Vacher|Georgette Vacher]]. L’ouvrière syndicaliste et permanente de l’UD du Rhône avait participé au 40<sup>e</sup> congrès à Grenoble et s’était beaucoup investie dans la 6<sup>e</sup> conférence des femmes salariées. Elle avait rédigé une brochure localement, organisé des conférences des femmes salariées en 1979 et repris la liberté de ton exprimée dans la 6<sup>e</sup> conférence, puisqu’elle mettait publiquement en cause le comportement de certains de ses «&nbsp;camarades&nbsp;» lors du 28<sup>e</sup> congrès de l’UD du Rhône en 1978, durant lequel une demi-journée était consacrée aux femmes salariées. Elle s’inquiétait des retours en arrière qu’elle percevait dans la confédération tant au niveau du secteur féminin qu’au niveau de l’orientation générale.
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Un mois avant sa mort, le 28 septembre 1981, la CE de l’UD lui avait retiré ses responsabilités départementales du secteur féminin, tandis qu’une partie de son syndicat Calor l’avait désavouée. Le 21 avril 1981, lors d’une réunion de Bureau de l’UD (qu’elle avait enregistrée clandestinement), la direction lui avait fait part de nombreux reproches tels que, entre autre, ses relations avec l’extrême gauche ou la [[CFDT|CFDT]] ou sa façon de diriger le secteur féminin comme ''«&nbsp;un Etat dans l’Etat&nbsp;»'', avec remarques personnelles qui la conduisirent à considérer ce bureau comme un''«&nbsp;procès&nbsp;».'' La veille du 29<sup>e</sup> congrès de l’UD du Rhône, tenu du 21 au 23 octobre 1981, Georgette Vacher mit fin à ses jours après avoir préalablement laissé des cassettes audio dans lesquelles elle racontait son histoire et expliquait son geste en mettant en accusation l’UD du Rhône. En plus des cassettes, elle laissait derrière elle plusieurs lettres d’adieu. Elle y dénonçait notamment la reproduction de la domination masculine dans le syndicat et la division sexuée du militantisme.
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Un mois avant sa mort, le 28 septembre 1981, la CE de l’UD lui avait retiré ses responsabilités départementales du secteur féminin, tandis qu’une partie de son syndicat Calor l’avait désavouée. Le 21 avril 1981, lors d’une réunion de Bureau de l’UD (qu’elle avait enregistrée clandestinement), la direction lui avait fait part de nombreux reproches tels que, entre autre, ses relations avec l’extrême gauche ou la [[CFDT|CFDT]] ou sa façon de diriger le secteur féminin comme ''«&nbsp;un État dans l’Etat&nbsp;»'', avec remarques personnelles qui la conduisirent à considérer ce bureau comme un''«&nbsp;procès&nbsp;».'' La veille du 29<sup>e</sup> congrès de l’UD du Rhône, tenu du 21 au 23 octobre 1981, Georgette Vacher mit fin à ses jours après avoir préalablement laissé des cassettes audio dans lesquelles elle racontait son histoire et expliquait son geste en mettant en accusation l’UD du Rhône. En plus des cassettes, elle laissait derrière elle plusieurs lettres d’adieu. Elle y dénonçait notamment la reproduction de la domination masculine dans le syndicat et la division sexuée du militantisme.
    
Peu de temps après ce tragique événement, la «&nbsp;reprise en main&nbsp;» du secteur féminin par Henri Krasucki, qui faisait suite aux débats internes ayant secoué l’organisation syndicale autour de l’[[Intervention_soviétique_en_Afghanistan|intervention soviétique en Afghanistan]] (1979), ou autour du coup de force de [[Jaruzelski|Jaruzelski]] en Pologne contre [[Solidarnosc|Solidarnosc]] (1981), conduisait au licenciement des rédactrices d’''Antoinette<ref>CHT, Collectif des licenciées d’Antoinette, « La mémoire d’Antoinette ; ou comment le magazine féminin dont la CGT se félicitait est soudain chargé de tous les maux et son équipe presque entière liquidée », Paris, Collectif des licenciées, 1982.</ref>'' ainsi qu’à la fin progressive des commissions féminines.
 
Peu de temps après ce tragique événement, la «&nbsp;reprise en main&nbsp;» du secteur féminin par Henri Krasucki, qui faisait suite aux débats internes ayant secoué l’organisation syndicale autour de l’[[Intervention_soviétique_en_Afghanistan|intervention soviétique en Afghanistan]] (1979), ou autour du coup de force de [[Jaruzelski|Jaruzelski]] en Pologne contre [[Solidarnosc|Solidarnosc]] (1981), conduisait au licenciement des rédactrices d’''Antoinette<ref>CHT, Collectif des licenciées d’Antoinette, « La mémoire d’Antoinette ; ou comment le magazine féminin dont la CGT se félicitait est soudain chargé de tous les maux et son équipe presque entière liquidée », Paris, Collectif des licenciées, 1982.</ref>'' ainsi qu’à la fin progressive des commissions féminines.

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