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==Texte de la déclaration==
 
==Texte de la déclaration==
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L'extrême gravité de la situation nous oblige (dans l'intérêt de notre parti, dans l'intérêt de la classe ouvrière) à vous dire ouvertement que la continuation de la politique de la majorité du Bureau Politique menace tout le parti de troubles graves. La crise économique et financière qui a débuté à la fin de juillet cette année avec ses conséquences politiques y compris au sein du parti a révélé de manière impitoyable les insuffisances de la direction du parti dans le domaine économique mais aussi et surtout dans celui des relations à l'intérieur du parti. L'étourderie, le manque de réflexion, le manque de méthode dans la décision du Comité Central - qui n’arrive pas à joindre les deux bouts dans le domaine de l’économie - ont conduit à ce qu'en présence d'incontestables progrès majeurs dans l'industrie, l'agriculture, les finances et les transports - progrès obtenus spontanément par l'économie du pays, non pas grâce, mais en dépit d’une direction défaillante ou plutôt en l’absence de toute direction - nous nous trouvions devant la perspective non seulement de l'arrêt de ces progrès, mais même devant une grave crise économique générale. Nous sommes confrontés à l’imminence d’un effondrement du tchervonets, spontanément devenu une devise de base avant la liquidation du déficit budgétaire, à une crise du crédit dans laquelle la Banque d'État ne peut pas sans risque de chocs sévères financer non seulement l'industrie et le commerce des biens industriels, mais aussi l'achat de céréales pour l'exportation, à l'arrêt de la commercialisation de produits manufacturés en raison de prix élevés qui sont expliquées d'une part par l'absence totale de direction planifiée de l'industrie, d'autre part par la mauvaise politique de crédit, à l’impossibilité de réaliser le programme d’exportations de céréales car il est impossible d'acheter des céréales, à des prix très bas pour les produits alimentaires qui ruinent la paysannerie et menacent d’une contraction de la production agricole, à des interruptions dans le paiement des salaires qui provoquent le mécontentement naturel des travailleurs, à un chaos budgétaire qui provoque à son tour le chaos dans l’appareil d’État - les techniques révolutionnaires de compression à fin de réduction du budget et de nouvelles compressions secrètes lors de sa réalisation se transforment de mesures transitoires en phénomènes constants qui perturbent l'appareil d'Etat et, du fait de l'absence de plan, le perturbent de façon aléatoire, spontanée. Ce sont là quelques-uns des éléments de la crise qui a déjà commencé dans le crédit et la finance. Si des mesures importantes,réfléchies, systématiques et énergiques ne sont pas prises immédiatement, si le manque actuel de direction se poursuit, nous serons confrontés à la possibilité d'un choc économique exceptionnellement sévère, inévitablement lié à des complications politiques intérieures et à l'extérieur à la paralysie totale de notre activité et de notre capacité d’agir. Tout le monde comprendra que nous avons besoin plus que jamais de cette dernière - d'elle dépend le sort de la révolution mondiale et de la classe ouvrière de tous les pays.
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L'extrême gravité de la situation nous oblige (dans l'intérêt de notre parti, dans l'intérêt de la classe ouvrière) à vous dire ouvertement que la continuation de la politique de la majorité du Bureau Politique menace tout le parti de troubles graves. La crise économique et financière qui a débuté à la fin de juillet cette année avec ses conséquences politiques y compris au sein du parti a révélé de manière impitoyable les insuffisances de la direction du parti dans le domaine économique mais aussi et surtout dans celui des relations à l'intérieur du parti. L'étourderie, le manque de réflexion, le manque de méthode dans la décision du Comité Central - qui n’arrive pas à joindre les deux bouts dans le domaine de l’économie - ont conduit à ce qu'en présence d'incontestables progrès majeurs dans l'industrie, l'agriculture, les finances et les transports - progrès obtenus spontanément par l'économie du pays, non pas grâce, mais en dépit d’une direction défaillante ou plutôt en l’absence de toute direction - nous nous trouvions devant la perspective non seulement de l'arrêt de ces progrès, mais même devant une grave crise économique générale. Nous sommes confrontés à l’imminence d’un effondrement du tchervonets, spontanément devenu une devise de base avant la liquidation du déficit budgétaire, à une crise du crédit dans laquelle la Banque d'État ne peut pas sans risque de chocs sévères financer non seulement l'industrie et le commerce des biens industriels, mais aussi l'achat de céréales pour l'exportation, à l'arrêt de la commercialisation de produits manufacturés en raison de prix élevés qui sont expliquées d'une part par l'absence totale de direction planifiée de l'industrie, d'autre part par la mauvaise politique de crédit, à l’impossibilité de réaliser le programme d’exportations de céréales car il est impossible d'acheter des céréales, à des prix très bas pour les produits alimentaires qui ruinent la paysannerie et menacent d’une contraction de la production agricole, à des interruptions dans le paiement des salaires qui provoquent le mécontentement naturel des travailleurs, à un chaos budgétaire qui provoque à son tour le chaos dans l’appareil d’État - les techniques révolutionnaires de compression à fin de réduction du budget et de nouvelles compressions secrètes lors de sa réalisation se transforment de mesures transitoires en phénomènes constants qui perturbent l'appareil d'État et, du fait de l'absence de plan, le perturbent de façon aléatoire, spontanée. Ce sont là quelques-uns des éléments de la crise qui a déjà commencé dans le crédit et la finance. Si des mesures importantes,réfléchies, systématiques et énergiques ne sont pas prises immédiatement, si le manque actuel de direction se poursuit, nous serons confrontés à la possibilité d'un choc économique exceptionnellement sévère, inévitablement lié à des complications politiques intérieures et à l'extérieur à la paralysie totale de notre activité et de notre capacité d’agir. Tout le monde comprendra que nous avons besoin plus que jamais de cette dernière - d'elle dépend le sort de la révolution mondiale et de la classe ouvrière de tous les pays.
    
De la même façon, dans le domaine de la vie interne du parti, nous voyons la même défaillance de la direction, paralyser et diviser le parti, ce qui apparaît particulièrement clairement dans la période de crise actuelle. Nous n'attribuons pas cela à l'incapacité politique des dirigeants actuels du parti&nbsp;; au contraire, quels que soient nos désaccords avec eux dans l'évaluation de la situation et dans le choix des mesures à prendre en vue de la changer, nous considérons que les dirigeants actuels ne peuvent pas ne pas être mis par le parti aux avant-postes de la dictature ouvrière dans toutes les circonstances. Nous l’expliquons par le fait que derrière la forme extérieure de l’unité formelle, nous avons en fait un recrutement et une orientation de l'activité unilatérales et adaptées aux idées et sympathies d’un cercle étroit. La direction du parti étant corrompue par de si étroites considérations, elle cesse dans une grande mesure d'être un collectif vivant, s'autorégulant, et qui capte avec sensibilité la réalité vivante, étant lié par des milliers de fils à cette réalité. Au contraire, nous voyons une division du parti qui progresse de plus en plus, que presque rien ne cache, entre la hiérarchie du secrétariat et les laïcs, entre les fonctionnaires professionnels du parti, choisis par en haut, et le reste de la masse du parti, qui ne participe pas à la vie publique. C’est un fait connu de chaque membre du parti. Les membres du parti qui n’approuvent pas telle ou telle décision du Comité Central ou même d’un Comité Régional, ayant tel ou tel doute, notant telle ou telle erreur, vicissitude ou irrégularité, ont peur d'en parler aux réunions du parti, et surtout ont peur d'en parler entre eux sauf si leur interlocuteur s'avère être une personne absolument fiable, c'est à dire discrète&nbsp;: la libre discussion au sein du parti a pratiquement disparu, l'opinion publique du parti s'est enlisée. Aujourd’hui ce n’est pas le parti, ce ne sont pas ses larges masses qui proposent des candidats et élisent les comités régionaux et le comité central du PCR. Au contraire, la hiérarchie du secrétariat du parti sélectionne de plus en plus la composition des conférences et des congrès, qui sont de plus en plus des réunions administratives de cette hiérarchie. Le régime établi à l’intérieur du parti est absolument intolérable, il tue l'auto-activité du parti, remplaçant celui-ci par un appareil bureaucratique trié sur le volet qui fonctionne sans encombre en temps normal, mais qui fait inévitablement des ratés dans les moments de crise, et qui risque d'être entièrement incapable d'action autonome lorsqu’il se trouvera en présence des graves développements qui menacent. Cette situation s'explique par le fait que, le régime de dictature fractionnelle à l'intérieur du parti qui s'est objectivement formé après le X<sup>e</sup> congrès s'est perpétué. Beaucoup d'entre nous ont consciemment décidé de ne pas résister à ce régime. Le tournant de 1921, puis la maladie du camarade Lénine, exigeaient, de l'avis de beaucoup d'entre nous, la dictature au sein du parti comme mesure provisoire. D'autres camarades ont été dès le début sceptiques ou négatifs. Quoi qu'il en soit, au XII<sup>e</sup> Congrès du parti, ce régime était devenu obsolète. Il commençait à montrer son revers. Les liens dans le parti faiblissaient. Le parti commençait à s’éteindre.
 
De la même façon, dans le domaine de la vie interne du parti, nous voyons la même défaillance de la direction, paralyser et diviser le parti, ce qui apparaît particulièrement clairement dans la période de crise actuelle. Nous n'attribuons pas cela à l'incapacité politique des dirigeants actuels du parti&nbsp;; au contraire, quels que soient nos désaccords avec eux dans l'évaluation de la situation et dans le choix des mesures à prendre en vue de la changer, nous considérons que les dirigeants actuels ne peuvent pas ne pas être mis par le parti aux avant-postes de la dictature ouvrière dans toutes les circonstances. Nous l’expliquons par le fait que derrière la forme extérieure de l’unité formelle, nous avons en fait un recrutement et une orientation de l'activité unilatérales et adaptées aux idées et sympathies d’un cercle étroit. La direction du parti étant corrompue par de si étroites considérations, elle cesse dans une grande mesure d'être un collectif vivant, s'autorégulant, et qui capte avec sensibilité la réalité vivante, étant lié par des milliers de fils à cette réalité. Au contraire, nous voyons une division du parti qui progresse de plus en plus, que presque rien ne cache, entre la hiérarchie du secrétariat et les laïcs, entre les fonctionnaires professionnels du parti, choisis par en haut, et le reste de la masse du parti, qui ne participe pas à la vie publique. C’est un fait connu de chaque membre du parti. Les membres du parti qui n’approuvent pas telle ou telle décision du Comité Central ou même d’un Comité Régional, ayant tel ou tel doute, notant telle ou telle erreur, vicissitude ou irrégularité, ont peur d'en parler aux réunions du parti, et surtout ont peur d'en parler entre eux sauf si leur interlocuteur s'avère être une personne absolument fiable, c'est à dire discrète&nbsp;: la libre discussion au sein du parti a pratiquement disparu, l'opinion publique du parti s'est enlisée. Aujourd’hui ce n’est pas le parti, ce ne sont pas ses larges masses qui proposent des candidats et élisent les comités régionaux et le comité central du PCR. Au contraire, la hiérarchie du secrétariat du parti sélectionne de plus en plus la composition des conférences et des congrès, qui sont de plus en plus des réunions administratives de cette hiérarchie. Le régime établi à l’intérieur du parti est absolument intolérable, il tue l'auto-activité du parti, remplaçant celui-ci par un appareil bureaucratique trié sur le volet qui fonctionne sans encombre en temps normal, mais qui fait inévitablement des ratés dans les moments de crise, et qui risque d'être entièrement incapable d'action autonome lorsqu’il se trouvera en présence des graves développements qui menacent. Cette situation s'explique par le fait que, le régime de dictature fractionnelle à l'intérieur du parti qui s'est objectivement formé après le X<sup>e</sup> congrès s'est perpétué. Beaucoup d'entre nous ont consciemment décidé de ne pas résister à ce régime. Le tournant de 1921, puis la maladie du camarade Lénine, exigeaient, de l'avis de beaucoup d'entre nous, la dictature au sein du parti comme mesure provisoire. D'autres camarades ont été dès le début sceptiques ou négatifs. Quoi qu'il en soit, au XII<sup>e</sup> Congrès du parti, ce régime était devenu obsolète. Il commençait à montrer son revers. Les liens dans le parti faiblissaient. Le parti commençait à s’éteindre.

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