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Les communistes faisaient alors l'expérience de la complexité des effets idéologiques de l'impérialisme et du [[Développement inégal|développement inégal]]. Ainsi [[Georgi Safarov|G. Safarov]], particulièrement au fait de la situation dans les pays coloniaux et semi-colonisés de son temps, écrivait :
 
Les communistes faisaient alors l'expérience de la complexité des effets idéologiques de l'impérialisme et du [[Développement inégal|développement inégal]]. Ainsi [[Georgi Safarov|G. Safarov]], particulièrement au fait de la situation dans les pays coloniaux et semi-colonisés de son temps, écrivait :
 
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« A l'exploitation féodale du paysan par le gros propriétaire, l'usurier et l'Etat despotique est venue s'ajouter l'oppression de la nation tout entière par le capital étranger. Aussi le joug européen, loin de détruire les coutumes civiles et familiales arriérées, ainsi que la traditionnelle idéologie ancestrale, n'a-t-il fait que les consolider en les rendant chères aux masses      opprimées, qui voient en elles une forme de conservation de leur culture nationale, en tant qu'une arme dans la lutte qu'elles soutiennent pour leur autonomie politique et leur culture propre contre l'assimilation violente du capital européen. C'est ce qui explique la force de l'influence du panslavisme, du panmongolisme, du panasiatisme (« l'Asie aux Asiatiques »), et des autres mouvements analogues tendant à consolider la position des classes possédantes dans les nationalités opprimées. »<ref>G.I. Safarov, ''[https://www.marxists.org/francais/safarov/works/1920/12/orient.htm L'Orient et la Révolution]'', 1920</ref>
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« A l'exploitation féodale du paysan par le gros propriétaire, l'usurier et l'État despotique est venue s'ajouter l'oppression de la nation tout entière par le capital étranger. Aussi le joug européen, loin de détruire les coutumes civiles et familiales arriérées, ainsi que la traditionnelle idéologie ancestrale, n'a-t-il fait que les consolider en les rendant chères aux masses      opprimées, qui voient en elles une forme de conservation de leur culture nationale, en tant qu'une arme dans la lutte qu'elles soutiennent pour leur autonomie politique et leur culture propre contre l'assimilation violente du capital européen. C'est ce qui explique la force de l'influence du panslavisme, du panmongolisme, du panasiatisme (« l'Asie aux Asiatiques »), et des autres mouvements analogues tendant à consolider la position des classes possédantes dans les nationalités opprimées. »<ref>G.I. Safarov, ''[https://www.marxists.org/francais/safarov/works/1920/12/orient.htm L'Orient et la Révolution]'', 1920</ref>
 
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Malgré cette prise à bras le corps de la question impérialiste par les communistes, tout n'allait pas de soi. Au Maghreb, par exemple, certains communistes blancs considéraient que la population indigène était trop «&nbsp;arriérée&nbsp;» pour participer au mouvement communiste. Un rapport adopté par le&nbsp; 2<sup>e</sup> Congrès interfédéral communiste de l’Afrique du Nord en 1922 expliquait que ''«&nbsp;ce qui caractérise la masse indigène, c’est son ignorance. C’est, avant tout, le principal obstacle à son émancipation&nbsp;»''<ref>Texte publié dans le Bulletin communiste du 7 et 14 décembre 1922. Une note dans le numéro du 4 janvier 1923 précise que ''« l’article […] a paru pendant la courte période où le BC était aux mains des centristes »''. Mais l’article reflétait l’opinion de la grande majorité des communistes algériens.</ref>. En Afrique du Sud, on trouvait des communistes pour dire qu’&nbsp;''«&nbsp;un véritable mouvement de libération nationale de la part des races de couleur n’est guère une politique praticable&nbsp;»''<ref>Cité par Hakim Adi, Pan-Africanism and Communism, Trenton, 2013</ref>.
 
Malgré cette prise à bras le corps de la question impérialiste par les communistes, tout n'allait pas de soi. Au Maghreb, par exemple, certains communistes blancs considéraient que la population indigène était trop «&nbsp;arriérée&nbsp;» pour participer au mouvement communiste. Un rapport adopté par le&nbsp; 2<sup>e</sup> Congrès interfédéral communiste de l’Afrique du Nord en 1922 expliquait que ''«&nbsp;ce qui caractérise la masse indigène, c’est son ignorance. C’est, avant tout, le principal obstacle à son émancipation&nbsp;»''<ref>Texte publié dans le Bulletin communiste du 7 et 14 décembre 1922. Une note dans le numéro du 4 janvier 1923 précise que ''« l’article […] a paru pendant la courte période où le BC était aux mains des centristes »''. Mais l’article reflétait l’opinion de la grande majorité des communistes algériens.</ref>. En Afrique du Sud, on trouvait des communistes pour dire qu’&nbsp;''«&nbsp;un véritable mouvement de libération nationale de la part des races de couleur n’est guère une politique praticable&nbsp;»''<ref>Cité par Hakim Adi, Pan-Africanism and Communism, Trenton, 2013</ref>.

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