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<span>La répression des bolchéviks va tracer une ligne de rupture entre socialistes. Les meilleurs militants des autres groupes, comme les 4000 membres de </span>l’[[Comité_interdistricts|organisation interdistricts]] dirigée par [[Trotski|Trotski]] rejoindront le parti bolchévik à la fin juillet. <span>A l'inverse</span> l<span>'avant-garde se détourne définitivement des chefs conciliateurs.</span> Mais étant donné que ces chefs dirigent encore les soviets, il faut pour certains bolchéviks rompre avec les soviets.
 
<span>La répression des bolchéviks va tracer une ligne de rupture entre socialistes. Les meilleurs militants des autres groupes, comme les 4000 membres de </span>l’[[Comité_interdistricts|organisation interdistricts]] dirigée par [[Trotski|Trotski]] rejoindront le parti bolchévik à la fin juillet. <span>A l'inverse</span> l<span>'avant-garde se détourne définitivement des chefs conciliateurs.</span> Mais étant donné que ces chefs dirigent encore les soviets, il faut pour certains bolchéviks rompre avec les soviets.
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Une conférence du Comité central est convoquée pour les 13-14 juillet, à laquelle sont invités des représentants de l’Organisation militaire ainsi que des comités de Pétrograd et de Moscou. Lénine rédige le 10 juillet des thèses sur la situation politique. Il estime que''« la contre-révolution (…) s’est emparée du pouvoir d’Etat (…) L’essentiel du pouvoir est en fait exercé par une dictature militaire (…) Les dirigeants des soviets et des partis socialiste-révolutionnaire et menchevique (…) ont transformé les soviets et leurs partis en paravents de la contre-révolution. »<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170723.htm La situation politique (Quatre thèses)]'', Rédigé le 10 juillet 1917, Publié le 20 juillet 1917 dans ''Prolétarskoïé Diélo'' n° 6</ref>''
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Une conférence du Comité central est convoquée pour les 13-14 juillet, à laquelle sont invités des représentants de l’Organisation militaire ainsi que des comités de Pétrograd et de Moscou. Lénine rédige le 10 juillet des thèses sur la situation politique. Il estime que''« la contre-révolution (…) s’est emparée du pouvoir d’État (…) L’essentiel du pouvoir est en fait exercé par une dictature militaire (…) Les dirigeants des soviets et des partis socialiste-révolutionnaire et menchevique (…) ont transformé les soviets et leurs partis en paravents de la contre-révolution. »<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170723.htm La situation politique (Quatre thèses)]'', Rédigé le 10 juillet 1917, Publié le 20 juillet 1917 dans ''Prolétarskoïé Diélo'' n° 6</ref>''
    
Il en résulte que ''« tous les espoirs en un développement pacifique de la révolution russe ont définitivement disparu. » ''Or, ''«&nbsp; le mot d’ordre qui correspondait à cette possibilité était le passage de tous le pouvoir aux soviets. A l’heure actuelle, ce mot d’ordre a cessé d’être juste car il ne tient pas compte de la dictature militaire et du fait qu’en pratique, les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks ont complètement trahi la cause de la révolution. »'' Le mot d’ordre ''« Tout le pouvoir aux soviets »'', qui synthétisait la politique des bolcheviks depuis avril, doit donc être abandonné et il faut lui substituer la tâche – dont la définition reste très générique – de ''« rassembler les forces, les réorganiser et les préparer fermement à l’insurrection armée, au cas où le déroulement de la crise permettrait à celle-ci d’avoir réellement un caractère de masse englobant l’ensemble du peuple »''. Selon [[Ordjonikidzé|Ordjonikidzé]] puis [[Trotski|Trotski]], Lénine envisageait alors que l’ancien rôle révolutionnaire des [[Soviets|soviets]] soit repris par les [[Comités_d’usine|comités d’usine]], mais on ne trouve pas trace de cette idée dans ses écrits.
 
Il en résulte que ''« tous les espoirs en un développement pacifique de la révolution russe ont définitivement disparu. » ''Or, ''«&nbsp; le mot d’ordre qui correspondait à cette possibilité était le passage de tous le pouvoir aux soviets. A l’heure actuelle, ce mot d’ordre a cessé d’être juste car il ne tient pas compte de la dictature militaire et du fait qu’en pratique, les socialistes-révolutionnaires et les mencheviks ont complètement trahi la cause de la révolution. »'' Le mot d’ordre ''« Tout le pouvoir aux soviets »'', qui synthétisait la politique des bolcheviks depuis avril, doit donc être abandonné et il faut lui substituer la tâche – dont la définition reste très générique – de ''« rassembler les forces, les réorganiser et les préparer fermement à l’insurrection armée, au cas où le déroulement de la crise permettrait à celle-ci d’avoir réellement un caractère de masse englobant l’ensemble du peuple »''. Selon [[Ordjonikidzé|Ordjonikidzé]] puis [[Trotski|Trotski]], Lénine envisageait alors que l’ancien rôle révolutionnaire des [[Soviets|soviets]] soit repris par les [[Comités_d’usine|comités d’usine]], mais on ne trouve pas trace de cette idée dans ses écrits.
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Lénine expliquera plus longuement sa position dans un texte du 15 juillet<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170728b.htm A propos des mots d'ordre]'', 15 juillet 1917</ref>: puisque ''« la bourgeoisie contre-révolutionnaire (…) s’est adjoint les partis petits-bourgeois socialiste-révolutionnaire et menchevique », « réclamer la transmission du pouvoir aux soviets serait aujourd’hui du donquichottisme ou une dérision. Lancer ce mot d’ordre reviendrait à tromper le peuple »''. En effet ''«&nbsp; la clique militaire, les Cavaignac appuyés par les troupes réactionnaires amenées à Petrograd, par les cadets et les monarchistes (…) ne peuvent être vaincues que par les masses révolutionnaires du peuple (…) conduites par le prolétariat », ''lesquelles doivent pour cela''« se détourner des partis socialiste-révolutionnaire et menchevique, traîtres à la révolution. »''
 
Lénine expliquera plus longuement sa position dans un texte du 15 juillet<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/07/vil19170728b.htm A propos des mots d'ordre]'', 15 juillet 1917</ref>: puisque ''« la bourgeoisie contre-révolutionnaire (…) s’est adjoint les partis petits-bourgeois socialiste-révolutionnaire et menchevique », « réclamer la transmission du pouvoir aux soviets serait aujourd’hui du donquichottisme ou une dérision. Lancer ce mot d’ordre reviendrait à tromper le peuple »''. En effet ''«&nbsp; la clique militaire, les Cavaignac appuyés par les troupes réactionnaires amenées à Petrograd, par les cadets et les monarchistes (…) ne peuvent être vaincues que par les masses révolutionnaires du peuple (…) conduites par le prolétariat », ''lesquelles doivent pour cela''« se détourner des partis socialiste-révolutionnaire et menchevique, traîtres à la révolution. »''
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Plus loin, il apporte une précision importante : ''« il ne s’agit pas de disserter sur les soviets en général, mais de combattre la contre-révolution ''actuelle''et la trahison des soviets'' actuels''»&nbsp;; « les soviets pourront et devront faire leur apparition dans cette nouvelle révolution''&nbsp;;pas''les soviets d’aujourd’hui, pas ces organes d’entente avec la bourgeoisie, mais des organes de lutte révolutionnaire contre la bourgeoisie. Nous resterons, alors aussi, partisans d’un Etat bâti sur le type des soviets, c’est certain. »''
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Plus loin, il apporte une précision importante : ''« il ne s’agit pas de disserter sur les soviets en général, mais de combattre la contre-révolution ''actuelle''et la trahison des soviets'' actuels''»&nbsp;; « les soviets pourront et devront faire leur apparition dans cette nouvelle révolution''&nbsp;;pas''les soviets d’aujourd’hui, pas ces organes d’entente avec la bourgeoisie, mais des organes de lutte révolutionnaire contre la bourgeoisie. Nous resterons, alors aussi, partisans d’un État bâti sur le type des soviets, c’est certain. »''
    
Ces thèses rencontrent cependant une forte opposition dans le parti. Elles sont battues lors de la conférence des 13-14 juillet par 10 voix contre 5, puis battues à nouveau dans la conférence bolchevique de Petrograd-ville du 16 juillet.
 
Ces thèses rencontrent cependant une forte opposition dans le parti. Elles sont battues lors de la conférence des 13-14 juillet par 10 voix contre 5, puis battues à nouveau dans la conférence bolchevique de Petrograd-ville du 16 juillet.

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