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Avec de nombreuses nuances, les keynésiens ont toujours une lecture "par la demande" de la Grande Dépression, et donc des "solutions" pour en sortir. Ainsi, Paul Krugman écrit en 2008 :
 
Avec de nombreuses nuances, les keynésiens ont toujours une lecture "par la demande" de la Grande Dépression, et donc des "solutions" pour en sortir. Ainsi, Paul Krugman écrit en 2008 :
 
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“The Great Depression in the United States was brought to an end by a massive deficit-financed public works program, known as World War II.” [La Grande Dépression aux Etats-Unis a pris fin grâce à un gigantesque programme de travaux publics, financé par le déficit public, connu sous le nom de Seconde Guerre Mondiale.]<ref>Paul Krugman, The Return of Depression Economics and the Crisis of 2008</ref>
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“The Great Depression in the United States was brought to an end by a massive deficit-financed public works program, known as World War II.” [La Grande Dépression aux États-Unis a pris fin grâce à un gigantesque programme de travaux publics, financé par le déficit public, connu sous le nom de Seconde Guerre Mondiale.]<ref>Paul Krugman, The Return of Depression Economics and the Crisis of 2008</ref>
 
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Pour d'autres, c'est la crise financière (le krach boursier de 1929) qui aurait plongé dans le chaos l'économie réelle, saine, elle. Cette explication dénonçant (comme aujourd'hui) une finance particulièrement coupable, a eu une certaine popularité. Outre l'illusion fondamentale consistant à croire que les aspects financiers et industriels sont déconnectés et peuvent être opposés, cette hypothèse ne tient pas la route.  
 
Pour d'autres, c'est la crise financière (le krach boursier de 1929) qui aurait plongé dans le chaos l'économie réelle, saine, elle. Cette explication dénonçant (comme aujourd'hui) une finance particulièrement coupable, a eu une certaine popularité. Outre l'illusion fondamentale consistant à croire que les aspects financiers et industriels sont déconnectés et peuvent être opposés, cette hypothèse ne tient pas la route.  
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L’activité économique commence à décroître en août 1929, avant le krach, et de nombreuses statistiques particulièrement sensibles à la conjoncture culminent en août ou septembre. Le cours des actions baisse de 19, 2&nbsp;% en 1930, mais il s’était déjà effondré (toujours aux Etats-Unis) de 22, 7&nbsp;% en 1877 et de 18, 7&nbsp;% en 1907, sans provoquer de grande crise.  
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L’activité économique commence à décroître en août 1929, avant le krach, et de nombreuses statistiques particulièrement sensibles à la conjoncture culminent en août ou septembre. Le cours des actions baisse de 19, 2&nbsp;% en 1930, mais il s’était déjà effondré (toujours aux États-Unis) de 22, 7&nbsp;% en 1877 et de 18, 7&nbsp;% en 1907, sans provoquer de grande crise.  
    
===Monétarisme===
 
===Monétarisme===
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L’hypothèse [[Monétarisme|monétariste]] est particulièrement prisée aux Etats-Unis. Trois grandes vagues de faillites bancaires auraient provoqué la chute dramatique de plus d’un tiers du stock de monnaie du début à la fin de la dépression américaine (avec des effets désastreux sur l’activité économique) sans provoquer de réaction adéquate de la Fed, la banque centrale américaine, qui n’aurait pas réagi comme elle le faisait jusque-là. En réalité, la première vague de crises bancaires n’a pas eu d’impact sensible sur l’économie réelle. La deuxième vague (qui débute en juin 1931) est le résultat du démarrage de la crise bancaire européenne (avec l’effondrement de la Creditanstalt autrichienne en mai 1931) et de la chute de la livre sterling (qui quitte sa base or en septembre 1931), ce qui déclenche une violente spéculation contre le dollar. La Fed réagit conformément à sa doctrine, élève ses taux pour défendre le lien du dollar à l’or et fait passer le soutien aux banques au second plan. La troisième vague de défaillances bancaires débute au cours du dernier trimestre de 1932&nbsp;: elle découle de l’élection de Roosevelt et de la conviction du public que le Président nouvellement élu va rompre le lien du dollar à l’or. La [[spéculation]] contre le dollar repart de plus belle, et la Fed réagit conformément à sa doctrine traditionnelle, élève ses taux pour défendre le dollar et relativise le soutien aux banques. Au total, les défaillances bancaires, l’affaissement du stock de monnaie et le comportement de la Fed ne sont pas des causes autonomes de la crise, mais des retombées de la crise européenne et de la défense de la parité-or du dollar.  
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L’hypothèse [[Monétarisme|monétariste]] est particulièrement prisée aux États-Unis. Trois grandes vagues de faillites bancaires auraient provoqué la chute dramatique de plus d’un tiers du stock de monnaie du début à la fin de la dépression américaine (avec des effets désastreux sur l’activité économique) sans provoquer de réaction adéquate de la Fed, la banque centrale américaine, qui n’aurait pas réagi comme elle le faisait jusque-là. En réalité, la première vague de crises bancaires n’a pas eu d’impact sensible sur l’économie réelle. La deuxième vague (qui débute en juin 1931) est le résultat du démarrage de la crise bancaire européenne (avec l’effondrement de la Creditanstalt autrichienne en mai 1931) et de la chute de la livre sterling (qui quitte sa base or en septembre 1931), ce qui déclenche une violente spéculation contre le dollar. La Fed réagit conformément à sa doctrine, élève ses taux pour défendre le lien du dollar à l’or et fait passer le soutien aux banques au second plan. La troisième vague de défaillances bancaires débute au cours du dernier trimestre de 1932&nbsp;: elle découle de l’élection de Roosevelt et de la conviction du public que le Président nouvellement élu va rompre le lien du dollar à l’or. La [[spéculation]] contre le dollar repart de plus belle, et la Fed réagit conformément à sa doctrine traditionnelle, élève ses taux pour défendre le dollar et relativise le soutien aux banques. Au total, les défaillances bancaires, l’affaissement du stock de monnaie et le comportement de la Fed ne sont pas des causes autonomes de la crise, mais des retombées de la crise européenne et de la défense de la parité-or du dollar.  
    
===Surendettement===
 
===Surendettement===
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==Notes et sources==
 
==Notes et sources==
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*[http://www.npa2009.org/content/la-grande-crise-des-ann%C3%A9es-trente-aux-etats-unis-une-pr%C3%A9sentation-critique-des-diverses-expl La grande crise des années trente aux Etats-Unis&nbsp;: présentation critique des diverses explications], Isaac Johsua, Septembre 2009
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*[http://www.npa2009.org/content/la-grande-crise-des-ann%C3%A9es-trente-aux-etats-unis-une-pr%C3%A9sentation-critique-des-diverses-expl La grande crise des années trente aux États-Unis&nbsp;: présentation critique des diverses explications], Isaac Johsua, Septembre 2009
 
*[http://www.npa2009.org/content/chronologie-succincte%C2%A0de-la-crise-de-1929-par-isaac-johsua Chronologie succincte de la crise de 1929], Isaac Johsua, Septembre 2009
 
*[http://www.npa2009.org/content/chronologie-succincte%C2%A0de-la-crise-de-1929-par-isaac-johsua Chronologie succincte de la crise de 1929], Isaac Johsua, Septembre 2009
 
*Chris Harman, ''Une histoire populaire de l'humanité'', La Découverte, 2015, <abbr>p.</abbr> 558-561
 
*Chris Harman, ''Une histoire populaire de l'humanité'', La Découverte, 2015, <abbr>p.</abbr> 558-561

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