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Les plus puissants détenteurs de [[Capitaux|capitaux]] profitent des besoins de financement des Etats pour acheter des actifs (bons du Trésor ou autres obligations), et la stabilité de ces institutions en fait des produits rentables. Les variations de cette stabilité, ou la comparaison entre pays, permet depuis le début à ces grands [[Capitalistes|capitalistes]] de spéculer et de s'enrichir. Mais aucun enrichissement de ce genre ne serait possible s'il n'y avait pas création de richesse, c'est pourquoi le coeur du capitalisme reste l[['exploitation|'exploitation]] des travailleurs. Les rentiers de l'Etat, qui donnent l'illusion comme tous les rentiers de créer de l'argent à partir de l'argent (A-A'), récupèrent en fait une partie de la plus-value extraite dans la [[Production|production]]. Mais cette impression, combinée au fait que la dette publique, via l'[[Impôt|impôt]], a beaucoup pesé sur les [[Salariés|salariés]], la [[Petite-bourgeoisie|petite-bourgeoisie]], et la [[Paysannerie|paysannerie]], donne parfois l'impression que la dette est le problème majeur.
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Les plus puissants détenteurs de [[Capitaux|capitaux]] profitent des besoins de financement des Etats pour acheter des actifs (bons du Trésor ou autres obligations), et la stabilité de ces institutions en fait des produits rentables. Les variations de cette stabilité, ou la comparaison entre pays, permet depuis le début à ces grands [[Capitalistes|capitalistes]] de spéculer et de s'enrichir. Mais aucun enrichissement de ce genre ne serait possible s'il n'y avait pas création de richesse, c'est pourquoi le cœur du capitalisme reste l[['exploitation|'exploitation]] des travailleurs. Les rentiers de l'Etat, qui donnent l'illusion comme tous les rentiers de créer de l'argent à partir de l'argent (A-A'), récupèrent en fait une partie de la plus-value extraite dans la [[Production|production]]. Mais cette impression, combinée au fait que la dette publique, via l'[[Impôt|impôt]], a beaucoup pesé sur les [[Salariés|salariés]], la [[Petite-bourgeoisie|petite-bourgeoisie]], et la [[Paysannerie|paysannerie]], donne parfois l'impression que la dette est le problème majeur.
    
Marx  reconnaissait qu'il y avait là une logique spoliatrice propre des grands argentiers, mais n'y voyait pas la cause première, qui restait dans les rapports d'exploitation :
 
Marx  reconnaissait qu'il y avait là une logique spoliatrice propre des grands argentiers, mais n'y voyait pas la cause première, qui restait dans les rapports d'exploitation :
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Certains refusent les [[Plan_d'austérité|politiques d'austérité]] sans remettre en cause qu'il faille payer la dette. Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche défendent un audit de la dette publique pour distinguer une partie qui serait illégitime et une partie légitime.<ref>http://www.france.attac.org/sites/default/files/reponse-jl-melenchon-1.pdf</ref> C'est également la position d'[[ATTAC|ATTAC]]. Mais Mélenchon ajoute que l'[[Inflation|inflation]] est un moyen de dévaloriser les actifs que détiennent les créanciers<ref>http://www.franceinfo.fr/politique-presidentielle/les-invites-de-france-info/melenchon-plaide-pour-un-retour-de-l-inflation-485605-2012-01-02</ref> (en taisant que l'inflation est aussi... nuisible à l'ensemble des travailleurs).
 
Certains refusent les [[Plan_d'austérité|politiques d'austérité]] sans remettre en cause qu'il faille payer la dette. Jean-Luc Mélenchon et le Front de Gauche défendent un audit de la dette publique pour distinguer une partie qui serait illégitime et une partie légitime.<ref>http://www.france.attac.org/sites/default/files/reponse-jl-melenchon-1.pdf</ref> C'est également la position d'[[ATTAC|ATTAC]]. Mais Mélenchon ajoute que l'[[Inflation|inflation]] est un moyen de dévaloriser les actifs que détiennent les créanciers<ref>http://www.franceinfo.fr/politique-presidentielle/les-invites-de-france-info/melenchon-plaide-pour-un-retour-de-l-inflation-485605-2012-01-02</ref> (en taisant que l'inflation est aussi... nuisible à l'ensemble des travailleurs).
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Ce mécanisme a été utilisé dans l'immédiat [[Après-guerre]] : l'[[inflation]] est alors très élevée en Europe (plus de 50% par an de 1945 à 1949), et les État ont laissé filé un temps cette inflation pour éponger rapidement les dettes publiques.
    
===La répudiation de la dette===
 
===La répudiation de la dette===
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{{Voir|Domination par la dette}}
 
{{Voir|Domination par la dette}}
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La question que l'on nomme couramment dans la presse la "[[Dette_du_Tiers-Monde|dette du Tiers-Monde]]" est un peu spécifique, parce qu'il est un des moyens de l'oppression [[Impérialiste|impérialiste]] sur ces pays. En effet, depuis les années 1970, les [[États|États]] d'Afrique ou encore d'Amérique Latine ont été largement poussés à s'endetter pour importer des [[Marchandises|marchandises]] en provenance des centres impérialistes. Rapidement par la suite, les taux d'intérêts se sont envolés (passant souvent de 7% à près de 18%), forçant ces mêmes pays à s'endetter à nouveau ne serait-ce que pour payer les intérêts de la dette... Ce mécanisme d'usure est tel que ces pays ont déjà virtuellement payé plusieurs fois le montant de leur dette initiale&nbsp;: entre 1980 et 1992, ce sont 1 672 milliards de dollars qui ont été versés, pour une dette qui s'élevait en 1980 à 567 milliards...
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La question que l'on nomme couramment dans la presse la "[[Dette_du_Tiers-Monde|dette du Tiers-Monde]]" est un peu spécifique, parce qu'il est un des moyens de l'oppression [[Impérialiste|impérialiste]] sur ces pays. En effet, depuis les années 1970, les [[États|États]] d'Afrique ou encore d'Amérique Latine ont été largement poussés à s'endetter pour importer des [[Marchandises|marchandises]] en provenance des centres impérialistes. Rapidement par la suite, les taux d'intérêts se sont envolés (passant souvent de 7% à près de 18%), forçant ces mêmes pays à s'endetter à nouveau ne serait-ce que pour payer les intérêts de la dette... Ce mécanisme d'[[usure]] est tel que ces pays ont déjà virtuellement payé plusieurs fois le montant de leur dette initiale&nbsp;: entre 1980 et 1992, ce sont 1 672 milliards de dollars qui ont été versés, pour une dette qui s'élevait en 1980 à 567 milliards...
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Ceci étant dit, il faut se garder d'un schéma Nord-Sud simpliste&nbsp;: l'Union Européenne elle-même est constitué d'un coeur de puissants impérialismes, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Bénélux, et d'une périphérie qui s'avère de plus en plus victime de la crise (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne... - les fameux "PIGS").
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Ceci étant dit, il faut se garder d'un schéma Nord-Sud simpliste&nbsp;: l'[[Union européenne|Union Européenne]] elle-même est constitué d'un cœur de puissants impérialismes, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Bénélux, et d'une périphérie qui s'avère de plus en plus victime de la crise (Portugal, Irlande, Grèce, Espagne... - les fameux "PIGS").
    
Face à la question de la dette, les [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]] doivent adopter deux revendication symétriques&nbsp;:
 
Face à la question de la dette, les [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]] doivent adopter deux revendication symétriques&nbsp;:
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En 1939, [[Trotski|Trotski]] écrit au sujet du Mexique : ''«&nbsp;Il n’y a eu aucune révolution socialiste. La situation internationale ne permet même pas l’annulation de la dette publique. Le pays, répétons-le, est pauvre. Dans de telles conditions, il serait presque suicidaire de fermer les portes au capital étranger. Pour construire le capitalisme d’Etat, il faut le capital&nbsp;»''.<ref>Trotski, [http://www.workersliberty.org/node/30196 ''Sur le second Plan sexennal au Mexique''], 14 mars 1939</ref>
 
En 1939, [[Trotski|Trotski]] écrit au sujet du Mexique : ''«&nbsp;Il n’y a eu aucune révolution socialiste. La situation internationale ne permet même pas l’annulation de la dette publique. Le pays, répétons-le, est pauvre. Dans de telles conditions, il serait presque suicidaire de fermer les portes au capital étranger. Pour construire le capitalisme d’Etat, il faut le capital&nbsp;»''.<ref>Trotski, [http://www.workersliberty.org/node/30196 ''Sur le second Plan sexennal au Mexique''], 14 mars 1939</ref>
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Sur le long terme, la dette publique est liée à la santé de l'accumulation capitaliste. Ansi au début du 20<sup>e</sup> siècle, à mesure que les pays impérialistes s'enfonçaient dans la [[Suraccumulation|suraccumulation]], la dette a eu tendance à s'élever jusqu'à un fort niveau dans les [[Grande_dépression_(1929-1939)|années 1930]], et à s'envoler avec les dépenses de la [[Seconde_guerre_mondiale|Seconde guerre mondiale]]. La longue période favorable à l'accumulation dans l'[[Après-guerre|Après-guerre]] a par contre conduit à une réducation généralisée des dettes.
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Sur le long terme, la dette publique est liée à la santé de l'accumulation capitaliste. Ainsi au début du 20<sup>e</sup> siècle, à mesure que les pays impérialistes s'enfonçaient dans la [[Suraccumulation|suraccumulation]], la dette a eu tendance à s'élever jusqu'à un fort niveau dans les [[Grande_dépression_(1929-1939)|années 1930]], et à s'envoler avec les dépenses de la [[Seconde_guerre_mondiale|Seconde guerre mondiale]]. La longue période favorable à l'accumulation dans l'[[Après-guerre|Après-guerre]] a par contre conduit à une réduction généralisée des dettes.
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[[File:DetteUSA-1900-2008.png|right|DetteUSA-1900-2008.png]]Dans les années 1980, les principales puissances impérialistes sont à nouveau engluées dans une crise latente de suraccumulation. Cela va engendrer une chute des [[Investissements|investissements]] et de la croissance, donc une hausse du [[Chômage|chômage]], et au niveau des admnistrations publiques, cela entraîne une tendance à la baisse des recettes fiscales. Mais pour maintenir leurs [[Profits|profits]], les capitalistes vont parasiter de plus en plus les [[Etat_bourgeois|Etats]], notamment en les poussant à baisser leurs [[Impôts|impôts]], à leur emprunter avec [[Intérêts|intérêts]]... C'est pourquoi la dette publique va connaître quasiment partout une hausse continue jusqu'à nos jours.
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[[File:DetteUSA-1900-2008.png|right|DetteUSA-1900-2008.png]]Dans les années 1970-1980, les principales puissances impérialistes sont à nouveau engluées dans une [[Crise des années 1970|crise latente de suraccumulation]]. Cela va engendrer une chute des [[Investissements|investissements]] et de la croissance, donc une hausse du [[Chômage|chômage]], et au niveau des administrations publiques, cela entraîne une tendance à la baisse des recettes fiscales. Mais pour maintenir leurs [[Profits|profits]], les capitalistes vont parasiter de plus en plus les [[Etat_bourgeois|Etats]], notamment en les poussant à baisser leurs [[Impôts|impôts]], à leur emprunter avec [[Intérêts|intérêts]]... C'est pourquoi la dette publique va connaître quasiment partout une hausse continue jusqu'à nos jours.
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Contrairement aux discours réactionnaires, le problème n'est pas que "nous vivons au dessus de nos moyens" 'explosion des dépenses). C'est fondamentalement le capitalisme qui provoque une accumulation de richesse d'un côté et une socialisation des dégâts (via le [[Salaire_socialisé|salaire socialisé]] et la dette publique en particulier). Les dépenses ont au contraire tendance à être partout comprimées, en détruisant le "filet social" qui peut rester pour les travailleurs&nbsp;: selon l'OCDE les dépenses dans la zone euro sont passées de 50,4&nbsp;% du PIB en 1990 à 46,1&nbsp;% en 2008.
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Contrairement aux discours réactionnaires, le problème n'est pas que "nous vivons au dessus de nos moyens" (explosion des dépenses). C'est fondamentalement le capitalisme qui provoque une accumulation de richesse d'un côté et une socialisation des dégâts (via le [[Salaire_socialisé|salaire socialisé]] et la dette publique en particulier). Les dépenses ont au contraire tendance à être partout comprimées, en détruisant le "filet social" qui peut rester pour les travailleurs&nbsp;: selon l'OCDE les dépenses dans la zone euro sont passées de 50,4&nbsp;% du PIB en 1990 à 46,1&nbsp;% en 2008.
    
Pour certains idéologues du [[Néolibéralisme|néolibéralisme]], c'était d'ailleurs clair depuis le départ, le déficit public devait amener à détruire l'[[Etat-providence|Etat-providence]]&nbsp;:
 
Pour certains idéologues du [[Néolibéralisme|néolibéralisme]], c'était d'ailleurs clair depuis le départ, le déficit public devait amener à détruire l'[[Etat-providence|Etat-providence]]&nbsp;:

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