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[[File:Thomas Robert Malthus Wellcome L0069037 -crop.jpg|vignette|right]]Le '''malthusianisme''' est une politique prônant la restriction démographique, inspirée par les travaux de l'économiste britannique [[Thomas_Malthus|Thomas Malthus]] (1766–1834). Le terme est utilisé pour la première fois par [[Pierre-Joseph_Proudhon|Pierre-Joseph Proudhon]] en 1849.
[[File:Thomas Robert Malthus.jpg|right|Thomas Robert Malthus.jpg]]Le '''malthusianisme''' est une politique prônant la restriction démographique, inspirée par les travaux de l'économiste britannique [[Thomas_Malthus|Thomas Malthus]] (1766–1834). Le terme est utilisé pour la première fois par [[Pierre-Joseph_Proudhon|Pierre-Joseph Proudhon]] en 1849.
      
Le mot « malthusianisme » est aussi employé par extension pour désigner toute attitude pessimiste devant la [[Surpopulation|surpopulation]].
 
Le mot « malthusianisme » est aussi employé par extension pour désigner toute attitude pessimiste devant la [[Surpopulation|surpopulation]].
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Dans son étude des lois de l'économie capitaliste, [[Marx|Marx]] a montré<ref>Voir notamment ''Le Capital, Livre 1, Chapitre 23, ''</ref> comment l'accumulation capitaliste conduit tendanciellement à rejeter toute une partie de la classe ouvrière dans l'inactivité (création d'une surpopulation ouvrière, cette [[Armée_de_réserve_industrielle|armée de réserve industrielle]] qui fait baisser le niveau des salaires), en parallèle d'un besoin de nouvelles forces pour assurer l'élargissement de l'accumulation capitaliste. Il montre ainsi que les "lois démographiques", qu'il appelle plutôt "lois tendancielles", sont dérivées des lois socio-économiques du mouvement propre au capital. Par là, il critique notamment la naturalisation de ces lois à laquelle procède Malthus. Au contraire, il affirme que «&nbsp;''chaque mode de production historique a ses propres lois de population, valables historiquement dans ses propres limites''&nbsp;».
 
Dans son étude des lois de l'économie capitaliste, [[Marx|Marx]] a montré<ref>Voir notamment ''Le Capital, Livre 1, Chapitre 23, ''</ref> comment l'accumulation capitaliste conduit tendanciellement à rejeter toute une partie de la classe ouvrière dans l'inactivité (création d'une surpopulation ouvrière, cette [[Armée_de_réserve_industrielle|armée de réserve industrielle]] qui fait baisser le niveau des salaires), en parallèle d'un besoin de nouvelles forces pour assurer l'élargissement de l'accumulation capitaliste. Il montre ainsi que les "lois démographiques", qu'il appelle plutôt "lois tendancielles", sont dérivées des lois socio-économiques du mouvement propre au capital. Par là, il critique notamment la naturalisation de ces lois à laquelle procède Malthus. Au contraire, il affirme que «&nbsp;''chaque mode de production historique a ses propres lois de population, valables historiquement dans ses propres limites''&nbsp;».
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Dans ses notes sur le salaire ouvrier (1847), Marx développe une critique vigoureuse de la théorie malthusienne, par exemple dans ''[[Travail salarié et capital|Travail salarié et Capital]]''. Dans le ''[[Le Capital|Capital]]'' (Livre I),  Marx relevait que le grand succès que rencontre [[Malthusianisme|Malthus]] en Angleterre était purement idéologique. En effet, il ne produisait rien de nouveau sur le plan des idées, mais permettait à l'oligarchie anglaise de critiquer les aspirations égalitaires, à un moment où la [[Révolution française]] suscitait de la sympathie chez les progressistes anglais.<blockquote>« ''l'Essai sur la Population »,'' publié en 1798, (...) n'est qu'une déclamation d'écolier sur des textes empruntés à Defoë; Franklin, Wallace, Sir James Stewart, Townsend, etc. Il n'y a ni une recherche ni une idée du cru de l'auteur. La grande sensation que fit ce pamphlet juvénile n'était due qu'à l'esprit de parti. La Révolution française avait trouvé des défenseurs chaleureux de l'autre côté de la Manche, et « le principe de population », peu à peu élaboré dans le XVIII° siècle, puis, au milieu d'une grande crise sociale, annoncé à coups de grosse caisse comme l'antidote infaillible des doctrines de Condorcet, etc., fut bruyamment acclamé par l'oligarchie anglaise comme l'éteignoir de toutes les aspirations au progrès humain. Malthus, tout étonné de son succès, se mit dès lors à fourrer sans cesse dans l'ancien cadre de nouveaux matériaux superficiellement compilés.<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-25-1.htm Le Capital, Livre I, Chapitre XXV : Loi générale de l’accumulation capitaliste, I.]'', 1867</ref></blockquote>Dans le tome III du ''Capital'', Marx revient également sur la critique de Malthus :
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Dans ses notes sur le salaire ouvrier (1847), Marx développe une critique vigoureuse de la théorie malthusienne, par exemple dans ''[[Travail salarié et capital|Travail salarié et Capital]]''. Dans le ''[[Le Capital|Capital]]'' (Livre I),  Marx relevait que le grand succès que rencontre [[Malthusianisme|Malthus]] en Angleterre était purement idéologique. En effet, il ne produisait rien de nouveau sur le plan des idées, mais permettait à l'oligarchie anglaise de critiquer les aspirations égalitaires, à un moment où la [[Révolution française]] suscitait de la sympathie chez les progressistes anglais.
<blockquote>«&nbsp;Les variations du taux général des salaires ne répondent... pas à celles du chiffre absolu de la population; la proportion différente suivant laquelle la classe ouvrière se décompose en armée active et en armée de réserve... voilà ce qui détermine exclusivement ces variations.&nbsp;»</blockquote>  
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« ''l'Essai sur la Population »,'' publié en 1798, (...) n'est qu'une déclamation d'écolier sur des textes empruntés à Defoë; Franklin, Wallace, Sir James Stewart, Townsend, etc. Il n'y a ni une recherche ni une idée du cru de l'auteur. La grande sensation que fit ce pamphlet juvénile n'était due qu'à l'esprit de parti. La Révolution française avait trouvé des défenseurs chaleureux de l'autre côté de la Manche, et « le principe de population », peu à peu élaboré dans le XVIII° siècle, puis, au milieu d'une grande crise sociale, annoncé à coups de grosse caisse comme l'antidote infaillible des doctrines de Condorcet, etc., fut bruyamment acclamé par l'oligarchie anglaise comme l'éteignoir de toutes les aspirations au progrès humain. Malthus, tout étonné de son succès, se mit dès lors à fourrer sans cesse dans l'ancien cadre de nouveaux matériaux superficiellement compilés.<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-25-1.htm Le Capital, Livre I, Chapitre XXV : Loi générale de l’accumulation capitaliste, I.]'', 1867</ref>
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Dans le tome III du ''Capital'', Marx revient également sur la critique de Malthus :
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«&nbsp;Les variations du taux général des salaires ne répondent... pas à celles du chiffre absolu de la population; la proportion différente suivant laquelle la classe ouvrière se décompose en armée active et en armée de réserve... voilà ce qui détermine exclusivement ces variations.&nbsp;»
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Cependant, l'erreur de Malthus n'implique pas qu'il n'y ait pas de limites naturelles, et il est clair qu'Engels verse dans le [[positivisme]] lorsqu'il dit&nbsp;:
 
Cependant, l'erreur de Malthus n'implique pas qu'il n'y ait pas de limites naturelles, et il est clair qu'Engels verse dans le [[positivisme]] lorsqu'il dit&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;''grâce à [la théorie de Malthus], ainsi qu’à l’économie en général, notre attention a été attirée sur la force productive de la terre et de l’humanité&nbsp;; et après avoir démonté ce désespoir économique, nous avons été rassurés pour toujours contre la crainte du surpeuplement&nbsp;''»</blockquote>  
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«&nbsp;''grâce à [la théorie de Malthus], ainsi qu’à l’économie en général, notre attention a été attirée sur la force productive de la terre et de l’humanité&nbsp;; et après avoir démonté ce désespoir économique, nous avons été rassurés pour toujours contre la crainte du surpeuplement&nbsp;''»
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==Contrôle des naissances==
 
==Contrôle des naissances==
  

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