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[[Fichier:Philippoteaux - Lamartine in front of the Town Hall of Paris rejects the red flag.jpg|vignette|502x502px|[[w:Alphonse de Lamartine|Lamartine]] devant l'hôtel de ville de Paris, rejetant le [[drapeau rouge]]. ]]
 
[[Fichier:Philippoteaux - Lamartine in front of the Town Hall of Paris rejects the red flag.jpg|vignette|502x502px|[[w:Alphonse de Lamartine|Lamartine]] devant l'hôtel de ville de Paris, rejetant le [[drapeau rouge]]. ]]
La '''révolution française de 1848''', parfois appelée « '''révolution de Février''' », est le renversement de la [[w:Monarchie de Juillet|Monarchie de Juillet]] par un soulèvement populaire dont la bourgeoisie républicaine prend la tête. Elle met en place la [[w:Deuxième République|Deuxième République]], qui réprimera dans le sang un soulèvement ouvrier (« [[Journées de Juin]] »). Après avoir brisé  toutes les aspirations populaires, cette [[république]] bourgeoise perd tout soutien de masse et voit grandir les forces réactionnaires. Cela débouche sur le [[w:Coup d'État de Napoléon III|coup d'État de Napoléon III]] en 1851.
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La '''révolution française de 1848''', parfois appelée « '''révolution de Février''' », est le renversement de la [[w:Monarchie de Juillet|Monarchie de Juillet]] par un soulèvement populaire dont la bourgeoisie républicaine prend la tête. Elle met en place la [[w:Deuxième République|Deuxième République]], qui dans un premier temps semble bénéficier d'un grand unanimisme républicain.
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Mais très vite, la [[lutte de classe]] révèle que ce ne sera pas la [[République sociale]] que tant idéalisaient. Ce qui débouche sur un soulèvement ouvrier qui sera réprimé dans le sang (« [[Journées de Juin]] »). Après avoir brisé  toutes les aspirations populaires au bout de trois ans, cette [[république]] bourgeoise perd tout soutien de masse et voit grandir les forces réactionnaires. Cela débouche sur le [[w:Coup d'État de Napoléon III|coup d'État de Napoléon III]] en 1851.
    
Cette révolution s'inscrit dans tout un mouvement révolutionnaire en Europe cette année, appelé [[Printemps des peuples]].{{AjoutDates|22/02/1848}}
 
Cette révolution s'inscrit dans tout un mouvement révolutionnaire en Europe cette année, appelé [[Printemps des peuples]].{{AjoutDates|22/02/1848}}
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=== Formation du gouvernement ===
 
=== Formation du gouvernement ===
 
[[Fichier:Les membres du Gouvernement provisoire - dédié aux gardes nationales de France.jpg|vignette|264x264px|Les membres du [[w:Gouvernement provisoire de 1848|Gouvernement provisoire de 1848]].]]Le 25 février vers 20 heures, le [[w:Gouvernement provisoire de 1848|gouvernement républicain provisoire]] est finalisé. Son centre de gravité est autour du ''[[w:Le National (France)|National]]'' ([[w:Pierre Marie de Saint-Georges|Marie]], [[w:François Arago|Arago]], [[w:Jacques Charles Dupont de l'Eure|Dupont de l'Eure]], [[w:Armand Marrast|Marrast]], [[w:Louis-Antoine Garnier-Pagès|Garnier-Pagès]]), auxquels s'ajoutent  [[w:Adolphe Crémieux|Crémieux]] (député [[w:Orléaniste|orléaniste]] mais défenseur de la presse) et [[w:Alphonse Lamartine|Lamartine]] (poète célèbre sans consistance politique) contraints d'accepter quelques membres de la ''[[w:La Réforme (journal, 1843)|Réforme]]'' ([[Louis Blanc|Blanc]], [[Ferdinand Flocon|Flocon]], [[Alexandre Martin|Martin]]).
 
[[Fichier:Les membres du Gouvernement provisoire - dédié aux gardes nationales de France.jpg|vignette|264x264px|Les membres du [[w:Gouvernement provisoire de 1848|Gouvernement provisoire de 1848]].]]Le 25 février vers 20 heures, le [[w:Gouvernement provisoire de 1848|gouvernement républicain provisoire]] est finalisé. Son centre de gravité est autour du ''[[w:Le National (France)|National]]'' ([[w:Pierre Marie de Saint-Georges|Marie]], [[w:François Arago|Arago]], [[w:Jacques Charles Dupont de l'Eure|Dupont de l'Eure]], [[w:Armand Marrast|Marrast]], [[w:Louis-Antoine Garnier-Pagès|Garnier-Pagès]]), auxquels s'ajoutent  [[w:Adolphe Crémieux|Crémieux]] (député [[w:Orléaniste|orléaniste]] mais défenseur de la presse) et [[w:Alphonse Lamartine|Lamartine]] (poète célèbre sans consistance politique) contraints d'accepter quelques membres de la ''[[w:La Réforme (journal, 1843)|Réforme]]'' ([[Louis Blanc|Blanc]], [[Ferdinand Flocon|Flocon]], [[Alexandre Martin|Martin]]).
Ce gouvernement est  [[collégial]], parce que provisoire, mais aussi parce que les républicains sont encore nombreux à cette époque à se méfier de la concentration des pouvoirs et la présidence de la république ne va pas encore de soi. On y trouve le républicain « socialiste » [[Louis Blanc]] et son ami [[Alexandre Martin]], que tout le monde appelle « l'ouvrier Albert » (premier homme d'origine ouvrière dans un gouvernement français).
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Ce gouvernement est  [[collégial]], parce que provisoire, mais aussi parce que les républicains sont encore nombreux à cette époque à se méfier de la concentration des pouvoirs et la présidence de la république ne va pas encore de soi. On y trouve le républicain « socialiste » [[Louis Blanc]] et son ami [[Alexandre Martin]], que tout le monde appelle « l'ouvrier Albert » (premier homme d'origine ouvrière dans un gouvernement français). Mais il est clair d'emblée que le gouvernement refuse la direction proposée par les  républicains les plus radicaux. Le 25 février, dans un discours célèbre, Lamartine s'oppose à l'adoption du [[drapeau rouge]] (devenu très populaire dans les foules parisiennes) et obtient le maintien du drapeau tricolore comme emblème national.
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Les fonctions gouvernementales sont réparties entre des membres du gouvernement et des personnalités extérieures. Dupont de l'Eure est président du conseil ; Lamartine obtient les Affaires étrangères, Ledru-Rollin l'Intérieur. La Marine échoit à [[w:François Arago|Arago]], les Travaux publics à Marie et la Justice à Crémieux. Garnier-Pagès prend la mairie de Paris. Louis Blanc, qui aurait souhaité un ministère du Travail, doit se contenter de présider la Commission du gouvernement pour les travailleurs. Le général baron [[w:Jacques-Gervais Subervie|Jacques-Gervais Subervie]], ancien officier du Premier Empire, reçoit la Guerre. Les Finances sont confiées au banquier Michel Goudchaux, l'Agriculture et le Commerce à l'avocat [[w:Eugène Bethmont|Bethmont]]. [[w:Lazare Hippolyte Carnot|Carnot]] est chargé de l'Instruction publique. Le général Louis Eugène Cavaignac est nommé gouverneur général de l'Algérie et le vicomte de Courtais, officier de cavalerie en retraite, devient commandant de la Garde nationale.
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Les fonctions gouvernementales sont réparties entre des membres du gouvernement et des personnalités extérieures. Dupont de l'Eure est président du conseil ; Lamartine obtient les Affaires étrangères, Ledru-Rollin l'Intérieur. La Marine échoit à [[w:François Arago|Arago]], les Travaux publics à Marie et la Justice à Crémieux. Garnier-Pagès prend la mairie de Paris. Louis Blanc, qui aurait souhaité un ministère du Travail, doit se contenter de présider la Commission du gouvernement pour les travailleurs. Le général baron [[w:Jacques-Gervais Subervie|Jacques-Gervais Subervie]], ancien officier du Premier Empire, reçoit la Guerre. Les Finances sont confiées au banquier [[w:Michel Goudchaux|Goudchaux]], l'Agriculture et le Commerce à l'avocat [[w:Eugène Bethmont|Bethmont]]. [[w:Lazare Hippolyte Carnot|Carnot]] est chargé de l'Instruction publique. Le général [[w:Louis Eugène Cavaignac|Cavaignac]] est nommé gouverneur général de l'Algérie et le vicomte de Courtais, officier de cavalerie en retraite, devient commandant de la Garde nationale.
    
=== Premières mesures ===
 
=== Premières mesures ===
 
Les premières mesures du gouvernement provisoire se veulent en rupture avec la période précédente. La [[peine de mort]] est abolie dans le domaine politique. Les [[w:Châtiment corporel|châtiments corporels]] sont supprimés le 12 mars et la [[w:Contrainte judiciaire|contrainte par corps]] le 19 mars.  
 
Les premières mesures du gouvernement provisoire se veulent en rupture avec la période précédente. La [[peine de mort]] est abolie dans le domaine politique. Les [[w:Châtiment corporel|châtiments corporels]] sont supprimés le 12 mars et la [[w:Contrainte judiciaire|contrainte par corps]] le 19 mars.  
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Dans le domaine politique, les changements sont importants. La [[liberté de la presse]] et celle de [[Liberté de réunion|réunion]] sont proclamées le 4 mars. Le 5 mars le gouvernement institue le [[suffrage universel]] masculin, en remplacement du [[suffrage censitaire]] en vigueur depuis 1815 (le corps électoral passe soudain de 250 000 à 9 millions d'électeurs). La [[Garde nationale]], jusque-là réservée aux notables, aux boutiquiers, est ouverte à tous les citoyens (mesure qui indispose une partie des anciens Gardes nationaux qui manifesteront leur mécontentement le 15 mars). Cependant le gouvernement n'est pas disposé à aller plus loin en faveur des républicains les plus radicaux. Le 25 février, dans un discours célèbre, Lamartine s'oppose à l'adoption du [[drapeau rouge]] (devenu très populaire dans les foules parisiennes) et obtient le maintien du drapeau tricolore comme emblème national.  
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Dans le domaine politique, les changements sont importants. La [[liberté de la presse]] et celle de [[Liberté de réunion|réunion]] sont proclamées le 4 mars. Le 5 mars le gouvernement institue le [[suffrage universel]] masculin, en remplacement du [[suffrage censitaire]] en vigueur depuis 1815 (le corps électoral passe soudain de 250 000 à 9 millions d'électeurs). La [[Garde nationale]], jusque-là réservée aux notables, aux boutiquiers, est ouverte à tous les citoyens (mesure qui indispose une partie des anciens Gardes nationaux qui manifesteront leur mécontentement le 15 mars). Toute une frange de la [[jeunesse]] ouvrière de Paris se retrouve soudain enrôlée, non sans fierté, mais cela contribuera vite (d'autant plus que les chefs sont de la bourgeoisie) à en faire une force de [[police]] utilisable contre leurs camarades de classe.  
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La situation économique est très préoccupante. Si les épargnants sont (provisoirement ?) républicains, ils n'en négligent pas pour autant leurs intérêts. Ils retirent leurs économies des caisses d'épargne et des banques, qui ne peuvent faire face à leurs échéances et ne peuvent soutenir le crédit aux entreprises et au commerce. De nombreux établissements de crédit et de nombreuses entreprises font faillite. Aussi le gouvernement prend-il des mesures pour relancer l'activité. Le 7 mars, il permet la fondation du [[w:Comptoir national d'escompte de Paris|Comptoir national d'escompte de Paris]], de même que dans les grandes villes, pour favoriser le financement du petit commerce. Le 15 mars, pour faire face à l'effondrement de l'encaisse-or de la Banque de France, il décrète le cours forcé du billet de banque et fait imprimer des billets de 100 francs, pour permettre les transactions importantes. Le 16 mars, pour faire face aux difficultés de trésorerie de l'État, le ministre des Finances, Garnier-Pagès, institue l'impôt additionnel de 45 centimes (soit une augmentation de 45 % !) qui frappe les revenus. Le mécontentement est tel que le gouvernement doit accepter des dégrèvements et renonce à percevoir l'impôt avant les élections du 23 avril.
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La situation économique est très préoccupante. Si les épargnants sont (provisoirement) républicains, ils craignent tout de même pour leurs intérêts. Ils retirent leurs économies des caisses d'épargne et des [[banques]], qui ne peuvent faire face à leurs échéances et ne peuvent soutenir le [[crédit]] aux entreprises et au commerce. De nombreux établissements de crédit et de nombreuses entreprises font faillite. Aussi le gouvernement prend-il des mesures pour relancer l'activité. Le 7 mars, il permet la fondation du [[w:Comptoir national d'escompte de Paris|Comptoir national d'escompte de Paris]], de même que dans les grandes villes, pour favoriser le financement du petit commerce. Le 15 mars, pour faire face à l'effondrement de l'encaisse-or de la Banque de France, il décrète le cours forcé du billet de banque et fait imprimer des billets de 100 francs, pour permettre les transactions importantes. Le 16 mars, pour faire face aux difficultés de trésorerie de l'État, le ministre des Finances, Garnier-Pagès, institue l'impôt additionnel de 45 centimes (soit une augmentation de 45 % !) qui frappe les revenus. Le mécontentement est tel que le gouvernement doit accepter des dégrèvements et renonce à percevoir l'impôt avant les élections du 23 avril.
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Dans le domaine social, le gouvernement innove. Le 28 février, les ouvriers parisiens du bâtiment manifestent pour réclamer la [[Temps de travail|journée de 10 heures]], la fin de la pratique « esclavagiste » du marchandage et la création d'un ministère du Travail. Le 2 mars, le nouveau pouvoir institue une Commission pour les travailleurs présidée par [[Louis Blanc]]. Elle se réunit au Palais du Luxembourg. Le marchandage est interdit et la journée de travail est réduite d'une heure (10 heures à Paris, 11 heures en province). Surtout, le 26 février, sont créés par le gouvernement provisoire les [[Ateliers nationaux]], destinés à donner du travail aux chômeurs parisiens (organisation inspirée, d'assez loin, des idées de Louis Blanc qui développait au même moment, du Luxembourg, des ateliers sociaux).  
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Dans le domaine social, le gouvernement est obligé de faire des gestes envers les ouvriers parisiens et leurs relais socialistes. Cela donnera lieu en particulier à la création des [[Ateliers nationaux]] dès le 26 février, qui deviendront un des noeuds de la lutte de classe et du destin de la II<sup>e</sup> République.  
    
Issu d'un soulèvement antimonarchique, le gouvernement provisoire fait tout pour éviter une intervention de la [[w:Sainte-Alliance|Sainte-Alliance]] (l'accord réactionnaire de 1815 entre monarchies européennes pour restaurer l'ordre d'[[Ancien régime]] après [[Révolution française|1789]] et les [[Guerres napoléoniennes|guerres de Napoléon]]). Dès le 4 mars, Lamartine, ministre des Affaires étrangères, annonce que la France a des intentions pacifiques. Mais cela cause des dissensions : les républicains radicaux veulent venir en aide aux démocrates des autres pays qui se soulèvent. Ledru-Rollin laisse se constituer une légion belge, qui intervient sans succès en Belgique (30 mars), dont le roi [[w:Léopold Ier de Belgique|Léopold <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]] est le gendre de Louis-Philippe et demande une intervention contre la France. Il en est de même dans les Alpes où les [[Voraces lyonnais]] tentent vainement d'envahir la Savoie appartenant au Roi de Piémont (3 avril).
 
Issu d'un soulèvement antimonarchique, le gouvernement provisoire fait tout pour éviter une intervention de la [[w:Sainte-Alliance|Sainte-Alliance]] (l'accord réactionnaire de 1815 entre monarchies européennes pour restaurer l'ordre d'[[Ancien régime]] après [[Révolution française|1789]] et les [[Guerres napoléoniennes|guerres de Napoléon]]). Dès le 4 mars, Lamartine, ministre des Affaires étrangères, annonce que la France a des intentions pacifiques. Mais cela cause des dissensions : les républicains radicaux veulent venir en aide aux démocrates des autres pays qui se soulèvent. Ledru-Rollin laisse se constituer une légion belge, qui intervient sans succès en Belgique (30 mars), dont le roi [[w:Léopold Ier de Belgique|Léopold <abbr>I<sup>er</sup></abbr>]] est le gendre de Louis-Philippe et demande une intervention contre la France. Il en est de même dans les Alpes où les [[Voraces lyonnais]] tentent vainement d'envahir la Savoie appartenant au Roi de Piémont (3 avril).
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== Une II<sup>e</sup> République sous tension ==
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== Une II<sup>e</sup> République aussitôt sous tension ==
 
Les ouvriers révolutionnaires ainsi que la petite-bourgoisie radicale reconnaissent le gouvernement provisoire et lui font initialement confiance, mais ils restent très vigilants et mobilisés. Cela créé de fait des éléments de « [[double pouvoir]] » et une intense [[lutte de classe]].
 
Les ouvriers révolutionnaires ainsi que la petite-bourgoisie radicale reconnaissent le gouvernement provisoire et lui font initialement confiance, mais ils restent très vigilants et mobilisés. Cela créé de fait des éléments de « [[double pouvoir]] » et une intense [[lutte de classe]].
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=== Paris et les Ateliers nationaux ===
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=== Paris et les ateliers nationaux ===
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{{See also|Ateliers nationaux}}
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Le grand nombre d'ouvriers au chômage au moment de la révolution, et leur rôle dans l'insurrection, obligeait le gouvernement provisoire à faire quelque chose. Dès le 25 février des décrets sur le « [[droit au travail]] » sont pris, et le 26, pour le mettre en oeuvre, sont créés les  [[ateliers nationaux]]. Il s'agit principalement de [[grands travaux]] ingrats de type terrassements, conçus à la va-vite et sans utilité majeure.
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Le prolétariat parisien réclamait bien plus. Le 28 février, les ouvriers parisiens du bâtiment manifestent pour réclamer la [[Temps de travail|journée de 10 heures]], la fin de la pratique « esclavagiste » du [[w:Délit de marchandage en droit du travail français|marchandage]] et la création d'un ministère du Travail. Le 2 mars, [[w:Loi des 10 heures|un décret]] accède partiellement à ces demandes. Mais les bourgeois au gouvernement refusent de créer un vrai ministère du Travail. A la place, ils acceptent la création d'une « [[Commission du Luxemburg|Commission pour les travailleurs]] », sans budget ni pouvoir exécutif. Elle se réunit au Palais du Luxembourg et est présidée par [[Louis Blanc]]. En acceptant cette mascarade, Louis Blanc apportait une caution « sociale » inoffensive au gouvernement provisoire, aidant à canaliser le mouvement ouvrier dans une impasse.
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Louis Blanc était connu pour avoir théorisé l'''[[Organisation du travail (livre)|Organisation du travail]]'' dans des [[ateliers sociaux]] impulsés par l'État. Les dirigeants comme Lamartine entendaient laisser Louis Blanc disserter autant qu'il voulait depuis le Luxembourg sur des ateliers sociaux (sans budget), tandis que les [[ateliers nationaux]] étaient mis en place, dans une logique plus proche, elle, des institutions de charité comme [[w:Ateliers de charité|celles de l'Ancien régime]] ou comme les ''[[Workhouse|workhouses]]'' anglaises. Selon [[Karl Marx|Marx]], les conservateurs au pouvoir jouaient sciemment sur la confusion des termes pour que les ateliers nationaux soient vus comme le produit du [[socialisme]] de Louis Blanc, afin de détourner sur lui l'hostilité des [[bourgeois]] et [[petit-bourgeois]]. En effet, de nombreuses diatribes [[réactionnaires]] circulaient contre « ces fainéants de prolétaires que des rouges paient à ne rien faire ».[[Fichier:Ouvriers bourgeois 1848.jpg|centré|vignette|760x760px|Caricature de 1848]]
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=== Ailleurs en France ===
 
=== Ailleurs en France ===
A Lyon, le délégué du gouvernement provisoire, Emmanuel Arago, arrive le 28 février et réussit à convaincre les Voraces d'accepter le gouvernement. Il promet que « la République doit amener tous les progrès et améliorer surtout la classe des travailleurs ». Mais les canuts restent mobilisés et la cohabitation est difficile.  
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A Lyon, le délégué du gouvernement provisoire, [[w:Emmanuel Arago|Emmanuel Arago]], arrive le 28 février et réussit à convaincre les [[Les Voraces (Lyon)|Voraces]] d'accepter le gouvernement. Il promet que ''« la République doit amener tous les progrès et améliorer surtout la classe des travailleurs »''. Mais les canuts restent mobilisés et la cohabitation restera tendue jusqu'au 15 juin 1849.  
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Jusqu'au 15 juin 1849.
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=== Elections pour la Constituante ===
 
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=== La Constituante ===
   
Aussitôt après la révolution, le gouvernement provisoire annonce un processus d'[[w:Assemblée nationale constituante (Deuxième République)|Assemblée constituante]], pour définir le nouveau régime. Les élections destinées à désigner les membres d'une assemblée constituante sont prévues pour le 9 avril.
 
Aussitôt après la révolution, le gouvernement provisoire annonce un processus d'[[w:Assemblée nationale constituante (Deuxième République)|Assemblée constituante]], pour définir le nouveau régime. Les élections destinées à désigner les membres d'une assemblée constituante sont prévues pour le 9 avril.
    
Mais avec le suffrage universel masculin, le centre de gravité électoral est désormais sur les [[Paysannerie|paysans]] (les trois quarts des habitants), qui sont économiquement et idéologiquement dominés par les notables ruraux, donc par leurs idées monarchistes ou en tout cas très conservatrices.  
 
Mais avec le suffrage universel masculin, le centre de gravité électoral est désormais sur les [[Paysannerie|paysans]] (les trois quarts des habitants), qui sont économiquement et idéologiquement dominés par les notables ruraux, donc par leurs idées monarchistes ou en tout cas très conservatrices.  
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Les républicains radicaux en sont conscients, et savent qu'ils doivent faire campagne à la campagne pour diffuser les idées républicaines. Ils ont donc besoin de temps. Une manifestation ouvrière parisienne, le 17 mars, obtient le report des élections au 23 avril. Le 16 avril, une autre manifestation, réclamant un second report, est écrasée par Ledru-Rollin s'appuyant sur la Garde nationale. Les élections du 23 avril donnent une majorité aux modérés (monarchistes camouflés et républicains modérés). Les républicains « avancés » sont nettement battus. La nouvelle assemblée se réunit le 4 mai. Elle proclame la République et met fin à l'existence du gouvernement provisoire. Elle élit une [[w:Commission exécutive (1848)|Commission exécutive]] de 5 membres dont sont exclus les éléments les plus progressistes du gouvernement provisoire. La Seconde République entre alors dans une nouvelle phase.
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Les républicains radicaux en sont conscients, et savent qu'ils doivent faire campagne à la campagne pour diffuser les idées républicaines. Ils ont donc besoin de temps. Une manifestation ouvrière parisienne, le 17 mars, obtient le report des élections au 23 avril. Le 16 avril, une autre manifestation, réclamant un second report, est écrasée par Ledru-Rollin s'appuyant sur la Garde nationale.  
    
=== L'esclavage dans les colonies ===
 
=== L'esclavage dans les colonies ===
 
Le 4 mars une commission est mise en place pour résoudre le problème de l'[[esclavage]] dans les colonies françaises. Ses travaux en permettent l'abolition le 27 avril.
 
Le 4 mars une commission est mise en place pour résoudre le problème de l'[[esclavage]] dans les colonies françaises. Ses travaux en permettent l'abolition le 27 avril.
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== Suites ==
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=== Tournant conservateur suite au 23 avril ===
[[Fichier:Honoré Daumier - The Uprising (L'Emeute) - Google Art Project.jpg|vignette|267x267px|''L'Émeute'', après 1848. [[w:Honoré Daumier|Honoré Daumier]]]]
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Les élections du 23 avril donnent une majorité aux modérés du ''[[w:Le National (France)|National]]'' (monarchistes camouflés et républicains modérés). Les républicains « avancés » sont nettement battus  (285 sur 800 élus).
La Deuxième République déçoit bientôt toute sa base populaire, et ne durera que trois ans.
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La nouvelle assemblée se réunit le 4 mai. Elle proclame la République et met fin à l'existence du gouvernement provisoire. Elle élit une [[w:Commission exécutive (1848)|Commission exécutive]] de 5 membres dont sont exclus les éléments les plus progressistes, en premier lieu les « socialistes » tels [[Louis Blanc]] et [[Alexandre Martin|Albert]]. Même Ledru-Rollin, jugé trop radical par la majorité des députés ne doit son maintien  qu'à l'insistance de Lamartine qui avertit l’Assemblée que l'évincer serait trop risqué politiquement.
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Le 10 mai la Constituante refuse la proposition de Louis Blanc de créer un ministère du Progrès destiné à améliorer le sort des classes populaires. Le 12, elle interdit à des délégations des clubs de présenter leurs pétitions à l'Assemblée (une pratique de pouvoir populaire reprise des [[Sans-culotte|sans-culottes]]).
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[[Manifestation du 15 mai 1848]]
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=== La manifestation-insurrection du 15 mai ===
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{{See also|Manifestation du 15 mai 1848}}
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Le 15 mai 1848, une manifestation en faveur des [[w:Insurrection de Grande-Pologne (1848)|insurgés polonais]] dégénère en [[insurrection]] [[aventuriste]]. La réaction en profite  pour se débarrasser des chefs républicains radicaux, [[Auguste Blanqui|Blanqui]], [[w:François-Vincent Raspail|Raspail]], [[w:Armand Barbès|Barbès]], [[Alexandre Martin|Albert]], [[w:Aloysius Huber|Huber]].
    
Un rapport parlementaire proposant la nationalisation des compagnies de chemin de fer est présenté le 16 mai et signé par Lamartine, Arago, Ledru-Rollin et Garnier-Pagès.<ref name=":0" />
 
Un rapport parlementaire proposant la nationalisation des compagnies de chemin de fer est présenté le 16 mai et signé par Lamartine, Arago, Ledru-Rollin et Garnier-Pagès.<ref name=":0" />
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En juin 1848, les ouvriers réclament la République sociale, c'est-à-dire non seulement des droits formels, mais aussi du travail pour tous. Le gouvernement bourgeois réprime dans le sang la manfestation parisienne. Ce sont les « [[Journées de Juin]] ».
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Les députés s'alarment de la participation des ouvriers des [[Ateliers nationaux]] à la manifestation alors que le gouvernement pensait en faire une force d'opposition au prolétariat parisien. Mais ils reprennent confiance en constatant que des gardes nationaux de province ont fait mouvement vers Paris pour aider les forces de l'ordre parisiennes. La Constituante profite de cet échec populaire pour remplacer à des postes clés les "républicains de la veille". [[w:Marc Caussidière|Caussidière]] est démis de ses fonctions de préfet de police de Paris et remplacé par le banquier [[w:Ariste Jacques Trouvé-Chauvel|Trouvé-Chauvel]]. Le général [[w:De Courtais|De Courtais]], qui avait marqué une certaine sympathie pour les insurgés du 15 mai, est emprisonné et remplacé à la tête de la Garde nationale par le général [[w:Clément-Thomas|Clément-Thomas]]. [[Louis Blanc]] est inquiété et accusé, faussement, par [[w:Jules Favre|Jules Favre]] d'avoir participé à la manifestation. Le président de l'Assemblée [[w:Philippe Buchez|Buchez]], s'étant montré incapable face aux insurgés qui avaient envahi la salle de réunion de l'assemblée, est remplacé par l'ex-procureur rouennais Sénard. Le directeur des [[Ateliers nationaux]] [[w:Émile Thomas (ingénieur)|Émile Thomas]] est remplacé.
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=== Les journées de Juin ===
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{{See also|Journées de Juin}}
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Le 24 mai, le ministre [[w:Ulysse Trélat|Ulysse Trélat]], cédant aux attaques des conservateurs comme le [[w:Comte de Falloux|comte de Falloux]], demande la dissolution des ateliers nationaux, mais la Commission exécutive temporise. Cependant, les élections complémentaires à l'Assemblée constituante, conduisent au renforcement du parti conservateur ([[w:Adolphe Thiers|Adolphe Thiers]] élu dans quatre départements redevient député). Le prétendant bonapartiste [[w:Louis-Napoléon Bonaparte|Louis-Napoléon Bonaparte]], bien qu'en exil en Angleterre, est élu dans quatre départements et, même s'il renonce à siéger, constitue une menace. Par contre, les Parisiens élisent des républicains avancés comme [[Pierre-Joseph Proudhon|Proudhon]] et [[Pierre Leroux|Leroux]]. Aussi le 21 juin, les conservateurs obtiennent la dissolution effective des [[Ateliers Nationaux]]. Le 22 au matin, les ouvriers conduits par Pujol se réunissent place du Panthéon, et envoient une délégation pour rencontrer Marie qui les menace d'employer la force s'ils n'obéissent pas. Le 23 juin, les premières barricades s'élèvent près de la Porte Saint-Denis, les gardes nationaux envoyés pour dégager les rues tirent ; c'est le début de l'insurrection des journées de juin. Le 24 au matin, l'assemblée démet la Commission exécutive, décrète l’état de siège et confie tous les pouvoirs au général Louis Eugène Cavaignac qui maintient les ministres à leur poste et prend le commandement des troupes qui écrasent les insurgés parisiens.[[Fichier:Honoré Daumier - The Uprising (L'Emeute) - Google Art Project.jpg|vignette|267x267px|''L'Émeute'', après 1848. [[w:Honoré Daumier|Honoré Daumier]]]]
 
Cette répression, qui a été dirigée par les représentants (bourgeois) du "peuple", élus au suffrage universel, a été le marqueur de la rupture entre [[mouvement ouvrier]] et mouvement bourgeois-républicain. C'est pourquoi Marx considérait dans ''[[Les Luttes de classes en France|Les luttes de classes en France]]'' que la révolution de 1848 a été une défaite, mais en même temps une condition nécessaire à l'émergence de la [[conscience de classe]].
 
Cette répression, qui a été dirigée par les représentants (bourgeois) du "peuple", élus au suffrage universel, a été le marqueur de la rupture entre [[mouvement ouvrier]] et mouvement bourgeois-républicain. C'est pourquoi Marx considérait dans ''[[Les Luttes de classes en France|Les luttes de classes en France]]'' que la révolution de 1848 a été une défaite, mais en même temps une condition nécessaire à l'émergence de la [[conscience de classe]].
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== Fin de la République ==
 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Montagne_(1849)
 
https://fr.wikipedia.org/wiki/Montagne_(1849)
[[Fichier:Ouvriers bourgeois 1848.jpg|centré|vignette|760x760px|Caricature de 1848]]
      
La bourgeoisie s'est aussi mis à dos la petite-bourgeoisie en refusant de rééchelonner la dette des petits commerçants et artisans, contrairement à ses promesses. C'est l'affaire des "concordats à l'amiable".
 
La bourgeoisie s'est aussi mis à dos la petite-bourgeoisie en refusant de rééchelonner la dette des petits commerçants et artisans, contrairement à ses promesses. C'est l'affaire des "concordats à l'amiable".
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;Février
 
;Février
* 24 : Révolution à Paris. Abdication de [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe <abbr class="abbr" title="premier">I<sup>er</sup></abbr>]]. Formation du gouvernement provisoire.
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* 24 : Révolution à Paris. Abdication de [[w:Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe <abbr class="abbr" title="premier">I<sup>er</sup></abbr>]]. Formation du gouvernement provisoire.
* 25 : [[Alphonse de Lamartine|Lamartine]] s'oppose à l'adoption du [[drapeau rouge]]. Création de la [[Garde nationale (France)|Garde nationale mobile]]. Décrets sur le [[droit au travail]] et sur la création d'associations ouvrières.
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* 25 : [[w:Alphonse de Lamartine|Lamartine]] s'oppose à l'adoption du [[drapeau rouge]]. Création de la [[Garde nationale (France)|Garde nationale mobile]]. Décrets sur le [[droit au travail]] et sur la création d'associations ouvrières.
* 26 : Création des [[Ateliers nationaux]]. Abolition de la [[peine de mort en France|peine de mort]] en [[Infraction politique en France|matière politique]].
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* 26 : Création des [[w:Ateliers nationaux|Ateliers nationaux]]. Abolition de la [[peine de mort]] en [[w:Infraction politique en France|matière politique]].
 
* 28 : À Paris, manifestation des ouvriers du bâtiment et des travaux publics place de l'Hôtel de Ville pour réclamer un ministère du Travail et la journée de 10 heures. Création de la [[Commission du Luxembourg|Commission du gouvernement pour les travailleurs]] présidée par [[Louis Blanc]], qui met en œuvre les [[ateliers sociaux]].
 
* 28 : À Paris, manifestation des ouvriers du bâtiment et des travaux publics place de l'Hôtel de Ville pour réclamer un ministère du Travail et la journée de 10 heures. Création de la [[Commission du Luxembourg|Commission du gouvernement pour les travailleurs]] présidée par [[Louis Blanc]], qui met en œuvre les [[ateliers sociaux]].
* 29 : suppression des [[droits d'octroi]] et de la [[Gabelle du sel|gabelle (impôt sur le sel)]].
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* 29 : suppression des [[w:Droits d'octroi|droits d'octroi]] et de la [[w:Gabelle du sel|gabelle (impôt sur le sel)]].
    
;Mars
 
;Mars
 
* 2 : abolition du système du marchandage pour les embauches. Diminution d'une heure de la journée de travail.
 
* 2 : abolition du système du marchandage pour les embauches. Diminution d'une heure de la journée de travail.
* 4 : création de la commission chargée de mettre en œuvre l'[[abolition de l'esclavage]] dans les colonies françaises. Le gouvernement décide de ne pas intervenir en faveur des peuples européens révoltés contre leurs gouvernements.
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* 4 : création de la commission chargée de mettre en œuvre l'[[w:Abolition de l'esclavage|abolition de l'esclavage]] dans les colonies françaises. Le gouvernement décide de ne pas intervenir en faveur des peuples européens révoltés contre leurs gouvernements.
 
* 5 : le [[suffrage universel]] masculin direct est décrété. Convocation d'une assemblée constituante et élections fixées au <time class="nowrap date-lien" datetime="04-09">9 avril</time>. Le cours forcé du billet de banque est décrété pour éviter la disparition de l'encaisse-or de la Banque de France.
 
* 5 : le [[suffrage universel]] masculin direct est décrété. Convocation d'une assemblée constituante et élections fixées au <time class="nowrap date-lien" datetime="04-09">9 avril</time>. Le cours forcé du billet de banque est décrété pour éviter la disparition de l'encaisse-or de la Banque de France.
 
* 7 : réouverture de la bourse de Paris (fermée depuis le <time class="nowrap date-lien" datetime="02-22">22 février</time>)
 
* 7 : réouverture de la bourse de Paris (fermée depuis le <time class="nowrap date-lien" datetime="02-22">22 février</time>)
* 8 : la [[Garde nationale (France)|Garde nationale]] est ouverte à tous les citoyens. Création d'une [[École d'administration]] pour former les fonctionnaires.
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* 8 : la [[Garde nationale (France)|Garde nationale]] est ouverte à tous les citoyens. Création d'une [[w:École d'administration|École d'administration]] pour former les fonctionnaires.
 
* 9 : abolition de la prison pour dettes.
 
* 9 : abolition de la prison pour dettes.
* 12 : abolition des châtiments corporels en [[droit pénal en France|matière pénale]].
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* 12 : abolition des châtiments corporels en matière pénale.
 
* 13-<time class="nowrap date-lien" datetime="03-18">18 mars</time> : révolution à Berlin.
 
* 13-<time class="nowrap date-lien" datetime="03-18">18 mars</time> : révolution à Berlin.
* 16 : pour renflouer les caisses de l'État, [[Louis-Antoine Garnier-Pagès|Garnier-Pagès]] institue l'impôt des 45 centimes qui mécontente le monde rural.
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* 16 : pour renflouer les caisses de l'État, [[w:Louis-Antoine Garnier-Pagès|Garnier-Pagès]] institue l'impôt des 45 centimes qui mécontente le monde rural.
 
* 17 : manifestation ouvrière à Paris pour obtenir le report de l'élection de l'Assemblée constituante. Élections reportées au <time class="nowrap date-lien" datetime="04-23">23 avril</time>.
 
* 17 : manifestation ouvrière à Paris pour obtenir le report de l'élection de l'Assemblée constituante. Élections reportées au <time class="nowrap date-lien" datetime="04-23">23 avril</time>.
 
* 21 : À Bordeaux, révolte contre les envoyés du gouvernement provisoire.
 
* 21 : À Bordeaux, révolte contre les envoyés du gouvernement provisoire.
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* 5 : révolte à Besançon contre les envoyés du gouvernement provisoire.
 
* 5 : révolte à Besançon contre les envoyés du gouvernement provisoire.
 
* 16 : échec de la manifestation parisienne pour obtenir un nouveau report de l'élection de l'Assemblée constituante.
 
* 16 : échec de la manifestation parisienne pour obtenir un nouveau report de l'élection de l'Assemblée constituante.
* 23 : succès des modérés aux élections à l'[[Assemblée nationale constituante (Deuxième République)|Assemblée nationale]].
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* 23 : succès des modérés aux élections à l'[[w:Assemblée nationale constituante (Deuxième République)|Assemblée nationale]].
 
* 27-28 : combats de rue à Rouen entre les partisans de la liste républicaine démocrate battue et ceux de la liste bourgeoise élue.
 
* 27-28 : combats de rue à Rouen entre les partisans de la liste républicaine démocrate battue et ceux de la liste bourgeoise élue.
* 27 : [[abolition de l'esclavage]] dans les [[Empire colonial français|colonies françaises]].
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* 27 : [[w:Abolition de l'esclavage|abolition de l'esclavage]] dans les [[w:Empire colonial français|colonies françaises]].
* 29 : [[Louis Eugène Cavaignac|Cavaignac]] nommé [[Liste des gouverneurs d'Algérie|gouverneur de l'Algérie]].
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* 29 : [[w:Louis Eugène Cavaignac|Cavaignac]] nommé [[w:Liste des gouverneurs d'Algérie|gouverneur de l'Algérie]].
    
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;Mai
* 4 : réunion de l'[[Assemblée nationale constituante (Deuxième République)|Assemblée nationale]]. Proclamation solennelle de la République.
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* 4 : réunion de l'[[w:Assemblée nationale constituante (Deuxième République)|Assemblée nationale]]. Proclamation solennelle de la République.
* 6 : Élection par l'Assemblée d'un nouveau gouvernement : la [[commission exécutive (1848)|Commission exécutive]] (avec l'élimination du socialiste [[Louis Blanc]] et de l'ouvrier [[Alexandre Martin|Albert]]).
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* 6 : Élection par l'Assemblée d'un nouveau gouvernement : la [[w:Commission exécutive (1848)|Commission exécutive]] (avec l'élimination du socialiste [[Louis Blanc]] et de l'ouvrier [[Alexandre Martin|Albert]]).
     

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