Modifications

Aller à la navigation Aller à la recherche
19 octets ajoutés ,  20 septembre 2021 à 22:11
aucun résumé des modifications
Ligne 1 : Ligne 1 : −
[[File:Fourmies1891-Le petit Parisien.jpg|right|337x490px|Fourmies1891-Le petit Parisien.jpg]]La '''fusillade de Fourmies''' est un évènement qui s'est déroulé le 1er mai 1891. Ce jour-là, la troupe met fin dans le sang à une [[Manifestation|manifestation]] pacifique d'[[Ouvriers|ouvriers/ères]] clamant : « ''C'est les huit heures qu'il nous faut ! ''». Le bilan est de dix morts (dont 2 enfants) et de 35 blessé-e-s. Cet événement fournit un écho national aux [[Socialistes|socialistes]].
+
[[File:Fourmies1891-Le petit Parisien.jpg|right|337x490px|Fourmies1891-Le petit Parisien.jpg]]La '''fusillade de Fourmies''' est un évènement qui s'est déroulé le 1er mai 1891. Ce jour-là, la troupe met fin dans le sang à une [[Manifestation|manifestation]] pacifique d'[[Ouvriers|ouvrier·ères]] clamant : « ''C'est les huit heures qu'il nous faut ! ''». Le bilan est de dix morts (dont 2 enfants) et de 35 blessé-e-s. Cet événement fournit un écho national aux [[Socialistes|socialistes]].
    
==Contexte==
 
==Contexte==
Ligne 8 : Ligne 8 :     
Cette année 1891 à Fourmies, une série de grèves eurent lieu dans les filatures et furent créés les premiers syndicats et groupes du [[Parti_ouvrier_français|Parti Ouvrier]]. En avril, [[Paul_Lafargue|Paul Lafargue]], un dirigeant socialiste, était venu faire des conférences à Fourmies et aux alentours, réunissant plusieurs centaines d'ouvriers et renforçant encore le moral de la poignée de militants locaux. Les socialistes guesdistes, bien implantés localement, appelaient à la [[Grève_générale|grève générale]] et à la manifestation le 1er mai. L'appel publié par le Parti Ouvrier en avril affirmait :
 
Cette année 1891 à Fourmies, une série de grèves eurent lieu dans les filatures et furent créés les premiers syndicats et groupes du [[Parti_ouvrier_français|Parti Ouvrier]]. En avril, [[Paul_Lafargue|Paul Lafargue]], un dirigeant socialiste, était venu faire des conférences à Fourmies et aux alentours, réunissant plusieurs centaines d'ouvriers et renforçant encore le moral de la poignée de militants locaux. Les socialistes guesdistes, bien implantés localement, appelaient à la [[Grève_générale|grève générale]] et à la manifestation le 1er mai. L'appel publié par le Parti Ouvrier en avril affirmait :
<blockquote>«&nbsp;''Le 1er mai, les frontières se trouveront effacées et dans l'univers entier on verra uni ce qui doit être uni, et séparé ce qui doit être séparé&nbsp;: d'un côté les producteurs de toute richesse, que sous couleur de patriotisme on cherche à jeter les uns contre les autres&nbsp;; de l'autre les exploiteurs de tout ordre.''&nbsp;»</blockquote>  
+
<blockquote>
 +
«&nbsp;''Le 1er mai, les frontières se trouveront effacées et dans l'univers entier on verra uni ce qui doit être uni, et séparé ce qui doit être séparé&nbsp;: d'un côté les producteurs de toute richesse, que sous couleur de patriotisme on cherche à jeter les uns contre les autres&nbsp;; de l'autre les exploiteurs de tout ordre.''&nbsp;»
 +
</blockquote>
 +
 
==La manifestation fusillée==
 
==La manifestation fusillée==
    
La veille, 30 avril, pour montrer leur opposition aux revendications, les patrons font apposer sur les murs de Fourmies, une affiche affirmant leur détermination à ne pas faire de concessions. Sous leur impulsion, le maire de la ville demande l’envoi de deux compagnies d’infanterie du 145e régiment de ligne au sous-préfet d’Avesnes.
 
La veille, 30 avril, pour montrer leur opposition aux revendications, les patrons font apposer sur les murs de Fourmies, une affiche affirmant leur détermination à ne pas faire de concessions. Sous leur impulsion, le maire de la ville demande l’envoi de deux compagnies d’infanterie du 145e régiment de ligne au sous-préfet d’Avesnes.
   −
Les organisateurs du [[Parti_Ouvrier|Parti Ouvrier]] prévoyaient explicitement une manifestation pacifique et festive. Il était prévu qu'à 10 heures, les ouvriers aillent porter leurs revendications à la mairie, des festivités l'après-midi et un bal en soirée. Le programme établi par [[Hippolyte_Culine|Hippolyte Culine]], animateur local du Parti ouvrier, se conclut par&nbsp;:
+
Les organisateurs du [[Parti ouvrier français|Parti Ouvrier]] prévoyaient explicitement une manifestation pacifique et festive. Il était prévu qu'à 10 heures, les ouvriers aillent porter leurs revendications à la mairie, des festivités l'après-midi et un bal en soirée. Le programme établi par [[Hippolyte_Culine|Hippolyte Culine]], animateur local du Parti ouvrier, se conclut par&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;Le plus grand calme est recommandé&nbsp;; pas de tumulte, pas de récriminations personnelles. Le Parti Ouvrier veut le droit et la justice, et en demandant le respect de lui-même, il compte sur le respect moral de chacun pour faire aboutir par la raison, ses justes revendications.&nbsp;»</blockquote>  
+
<blockquote>
 +
«&nbsp;Le plus grand calme est recommandé&nbsp;; pas de tumulte, pas de récriminations personnelles. Le Parti Ouvrier veut le droit et la justice, et en demandant le respect de lui-même, il compte sur le respect moral de chacun pour faire aboutir par la raison, ses justes revendications.&nbsp;»
 +
</blockquote>
 +
 
La grève du 1er mai 1891 fut quasi générale dans les filatures de la ville.
 
La grève du 1er mai 1891 fut quasi générale dans les filatures de la ville.
   Ligne 32 : Ligne 38 :     
[[Paul_Lafargue|Paul Lafargue]] décrit ainsi l'événement&nbsp;:
 
[[Paul_Lafargue|Paul Lafargue]] décrit ainsi l'événement&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;Alors, les soldats, sans avoir été provoqués par la foule, sans avoir fait les trois sommations réglementaires, tirèrent. La boucherie aurait duré encore longtemps si le curé catholique Margerin, n'était pas sorti de la maison et n'avait pas crié&nbsp;: "Assez de victimes." Neuf enfants étaient couchés sur la place, un homme de 30 ans, 2 jeunes gens de 20 ans, 2 enfants de 11 et 12 ans et quatre jeunes filles de 17 à 20 ans.&nbsp;»</blockquote>  
+
<blockquote>
 +
«&nbsp;Alors, les soldats, sans avoir été provoqués par la foule, sans avoir fait les trois sommations réglementaires, tirèrent. La boucherie aurait duré encore longtemps si le curé catholique Margerin, n'était pas sorti de la maison et n'avait pas crié&nbsp;: "Assez de victimes." Neuf enfants étaient couchés sur la place, un homme de 30 ans, 2 jeunes gens de 20 ans, 2 enfants de 11 et 12 ans et quatre jeunes filles de 17 à 20 ans.&nbsp;»
 +
</blockquote>
 +
 
Dans ces conditions la fusillade, loin de briser le moral des ouvriers comme l'escomptaient les patrons, les jeta dans la grève. Le 4 mai, des milliers d'ouvriers, venus à pied de toutes les communes environnantes, convergèrent vers Fourmies pour les funérailles. Ce jour-là le [[Drapeau_rouge|drapeau rouge]] fut arboré pour la première fois dans les rues de la ville.
 
Dans ces conditions la fusillade, loin de briser le moral des ouvriers comme l'escomptaient les patrons, les jeta dans la grève. Le 4 mai, des milliers d'ouvriers, venus à pied de toutes les communes environnantes, convergèrent vers Fourmies pour les funérailles. Ce jour-là le [[Drapeau_rouge|drapeau rouge]] fut arboré pour la première fois dans les rues de la ville.
  

Menu de navigation