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[[File:LogoCGT.jpg|right|230x276px|LogoCGT.jpg]]La '''Confédération Générale du Travail (CGT)''' est un [[Les_syndicats_français|syndicat français]]. Il est resté depuis sa fondation proche politiquement de la gauche, mais s'est de plus en plus rapproché d'un [[Syndicalisme|syndicalisme]] de co-gestion et de [[Dialogue_social|dialogue social]].
 
[[File:LogoCGT.jpg|right|230x276px|LogoCGT.jpg]]La '''Confédération Générale du Travail (CGT)''' est un [[Les_syndicats_français|syndicat français]]. Il est resté depuis sa fondation proche politiquement de la gauche, mais s'est de plus en plus rapproché d'un [[Syndicalisme|syndicalisme]] de co-gestion et de [[Dialogue_social|dialogue social]].
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== Historique ==
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==Historique==
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=== Origines ===
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Le [[Syndicats en France|syndicalisme en France]] commence à se structurer réellement à la fin du 19<sup>e</sup> siècle. D'abord interdit, il est légalisé par la [[loi Waldeck-Rousseau]] du 21 mars 1884.
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Deux ans plus tard, le 11 octobre 1886, à l’occasion du 1<sup>er</sup> Congrès des syndicats ouvriers réuni à Lyon, est créée la Fédération nationale des syndicats et groupes corporatif (FNS). Pendant un temps, celle-ci est majoritairement influencée par les [[Jules Guesde|guesdistes]] du [[Parti ouvrier français]] (POF). Jules Guesde était le leader du courant se revendiquant du [[marxisme]] en France, bien qu'il ait beaucoup été critiqué pour avoir représenté un marxisme caricatural.
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Les guesdistes perdent peu à peu la prépondérance, à la fois dans la FNS et dans une nouvelle fédération qui se créé en 1892, la fédération des [[bourses du Travail]]. Cela a été le fruit d'une sorte de front commun des diverses forces opposées aux guesdistes ([[Jean Allemane|allemanistes]], [[blanquistes]], [[Anarchisme|anarchistes]]...), mais cela a été grandement facilité par la position sectaire et erronnée des guesdistes sur la [[grève générale]].
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===Fondation (1895) et Charte d'Amiens (1906)===
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En 1895, les deux fédérations tiennent un congrès commun et se mettent d'accord pour fonder la ''Confédération générale du travail''. Le courant qui est alors dominant en son sein est le [[syndicalisme révolutionnaire]]. Proche de l'[[anarchisme]], ses principaux leaders voient le syndicat comme l'[[auto-organisation]] de la classe ouvrière, et l'outil qui conduira à la grève générale et l'[[Abolition du travail salarié|abolition du salariat]].
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En 1906, la CGT vote une charte ([[Charte d'Amiens]]) devenue célèbre, dans laquelle elle exprime une indépendance claire par rapport « aux partis et aux sectes ». Cela vise en particulier les nombreux courants [[Socialisme|socialistes]], qui viennent de s'unifier dans la [[Section française de l'Internationale ouvrière|SFIO]].
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=== Fondation ===
      
Fondée en 1895, elle se proposait d'unifier l'ensemble des salarié-e-s sur des bases de classes, au sein d'une seule et même organisation. Elle considérait avoir une "double besogne" par le biais de "la [[Grève_générale|grève générale]]".
 
Fondée en 1895, elle se proposait d'unifier l'ensemble des salarié-e-s sur des bases de classes, au sein d'une seule et même organisation. Elle considérait avoir une "double besogne" par le biais de "la [[Grève_générale|grève générale]]".
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L'histoire de la CGT est jalonnée de scissions et de réunifications&nbsp;:<br/>1921&nbsp;: La minorité révolutionnaire quitte la CGT et crée la CGT Unitaires.<br/>1924: Les opposants à l'orientation du PCF sont exclus de la CGTU, ils créent alors la CGT – Syndicaliste Révolutionnaire.<br/>1936: Réunification de la CGTU et de la CGT.<br/>1939: Le PCF est déclaré hors la loi et ses militants chassés de la CGT.<br/>1943: Réunification de la CGT dans le cadre de la Résistance.<br/>1947:Nouvel éclatement de la CGT dans le cadre de la "guerre froide". La fédération de l'Education Nationale de la CGT refuse de procéder à une telle scission. Elle se maintient en tant qu'organisation non-confédérée sous le nom de FEN. Il en va de même dans d'autres secteurs, comme par exemple au Ministère des Finances de la part des militants qui constitueront ensuite le SNUI puis la FDSU.
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L'histoire de la CGT est jalonnée de scissions et de réunifications&nbsp;:<br />1921&nbsp;: La minorité révolutionnaire quitte la CGT et crée la CGT Unitaires.<br />1924: Les opposants à l'orientation du PCF sont exclus de la CGTU, ils créent alors la CGT – Syndicaliste Révolutionnaire.<br />1936: Réunification de la CGTU et de la CGT.<br />1939: Le PCF est déclaré hors la loi et ses militants chassés de la CGT.<br />1943: Réunification de la CGT dans le cadre de la Résistance.<br />1947:Nouvel éclatement de la CGT dans le cadre de la "guerre froide". La fédération de l'Education Nationale de la CGT refuse de procéder à une telle scission. Elle se maintient en tant qu'organisation non-confédérée sous le nom de FEN. Il en va de même dans d'autres secteurs, comme par exemple au Ministère des Finances de la part des militants qui constitueront ensuite le SNUI puis la FDSU.
    
Depuis 1947, des liens étroits unissent le PCF et les principaux dirigeants de la CGT. la chute du mur de Berlin, l'homogénéité de la CGT s'est beaucoup affaiblie.
 
Depuis 1947, des liens étroits unissent le PCF et les principaux dirigeants de la CGT. la chute du mur de Berlin, l'homogénéité de la CGT s'est beaucoup affaiblie.
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=== Période contemporaine ===
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===Période contemporaine===
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Aujourd'hui, la CGT oscille entre&nbsp;:<br/>• un syndicalisme d'opposition de principe<br/>• un syndicalisme «&nbsp;de proposition&nbsp;» et de rapprochement avec la CFDT.
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Aujourd'hui, la CGT oscille entre&nbsp;:<br />• un syndicalisme d'opposition de principe<br />• un syndicalisme «&nbsp;de proposition&nbsp;» et de rapprochement avec la CFDT.
    
Le 49ème congrès confédéral de la CGT expliqué par le Courant syndicaliste révolutionnaire.<ref>[http://syndicaliste.phpnet.org/spip.php?article438 49ème congrès CGT, Avancées et obstacles], Courant syndicaliste révolutionnaire</ref>
 
Le 49ème congrès confédéral de la CGT expliqué par le Courant syndicaliste révolutionnaire.<ref>[http://syndicaliste.phpnet.org/spip.php?article438 49ème congrès CGT, Avancées et obstacles], Courant syndicaliste révolutionnaire</ref>
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=== 2012&nbsp;: Thibault ===
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===2012&nbsp;: Thibault===
    
Lors des présidentielles de 2012, Bernard Thibaut appelle officiellement à voter Hollande.
 
Lors des présidentielles de 2012, Bernard Thibaut appelle officiellement à voter Hollande.
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=== 2013&nbsp;: Le Paon ===
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===2013&nbsp;: Le Paon===
    
Thierry Le Paon succède officiellement à Thibault le 22 mars 2013.
 
Thierry Le Paon succède officiellement à Thibault le 22 mars 2013.
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Au début de la présidence Hollande, la CGT reste comme les autres centrales syndicales passive et suiviste envers le PS. Mais peu à peu la direction durcit le ton. Par exemple, Le Paon dit en février 2013 que "Hollande s'inscrit dans la suite de Sarkozy. [Il] considère, lui aussi, que le travail est un coût qu'il faut baisser". Et il ajoute qu'en accordant 20 milliards d'euros aux entreprises et en refusant d'augmenter le smic, on assiste à "l'inverse des engagements de campagne sur la justice sociale". La direction cherche à la fois à donner des signes à sa base qu'elle ne peut pas accepter sans broncher les reculs majeurs que le PS est en train d'infliger aux travailleurs, et à la fois elle tend peut-être à se rapprocher du Front de Gauche.
 
Au début de la présidence Hollande, la CGT reste comme les autres centrales syndicales passive et suiviste envers le PS. Mais peu à peu la direction durcit le ton. Par exemple, Le Paon dit en février 2013 que "Hollande s'inscrit dans la suite de Sarkozy. [Il] considère, lui aussi, que le travail est un coût qu'il faut baisser". Et il ajoute qu'en accordant 20 milliards d'euros aux entreprises et en refusant d'augmenter le smic, on assiste à "l'inverse des engagements de campagne sur la justice sociale". La direction cherche à la fois à donner des signes à sa base qu'elle ne peut pas accepter sans broncher les reculs majeurs que le PS est en train d'infliger aux travailleurs, et à la fois elle tend peut-être à se rapprocher du Front de Gauche.
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== Courants dans la CGT ==
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==Courants dans la CGT==
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[http://cgt-luttedeclasse.org/ http://cgt-luttedeclasse.org/]
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http://cgt-luttedeclasse.org/
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[http://ouvalacgt.over-blog.com/ http://ouvalacgt.over-blog.com/]
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http://ouvalacgt.over-blog.com/
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== Influence ==
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==Influence==
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=== Effectifs ===
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===Effectifs===
    
*1902&nbsp;: 100 000 adhérents
 
*1902&nbsp;: 100 000 adhérents
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*2008&nbsp;: pas plus de 640 000 adhérents&nbsp;?<ref>[[http://www.mediapart.fr/journal/economie/110608/la-cgt-n-a-pas-plus-de-640000-adherents]]</ref>
 
*2008&nbsp;: pas plus de 640 000 adhérents&nbsp;?<ref>[[http://www.mediapart.fr/journal/economie/110608/la-cgt-n-a-pas-plus-de-640000-adherents]]</ref>
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=== Elections professionnelles ===
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===Elections professionnelles===
    
En 2015, la CGT recule dans la plupart de ses bastions<ref>Le Monde, [http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article9514 La CGT recule dans la plupart de ses bastions], mars 2015</ref>, notamment sous l'effet de changements sociologiques (plus forte proportion de cadres par rapport aux ouvriers / employés).
 
En 2015, la CGT recule dans la plupart de ses bastions<ref>Le Monde, [http://www.filpac.cgt.fr/spip.php?article9514 La CGT recule dans la plupart de ses bastions], mars 2015</ref>, notamment sous l'effet de changements sociologiques (plus forte proportion de cadres par rapport aux ouvriers / employés).
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== La CGT et le PCF ==
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==La CGT et le PCF==
    
Depuis 1947, des liens étroits unissent le PCF et les principaux dirigeants de la CGT. Pendant 40 ans, les secrétaires généraux de la CGT appartenaient à la direction du PCF, et la plupart des cégétistes étaient membres du PCF ou influencés par lui. Les militants trotskistes qui essayaient d'intégrer la CGT étaient la plupart du temps chassés brutalement.
 
Depuis 1947, des liens étroits unissent le PCF et les principaux dirigeants de la CGT. Pendant 40 ans, les secrétaires généraux de la CGT appartenaient à la direction du PCF, et la plupart des cégétistes étaient membres du PCF ou influencés par lui. Les militants trotskistes qui essayaient d'intégrer la CGT étaient la plupart du temps chassés brutalement.
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==La CGT et le féminisme==
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== La CGT et le féminisme ==
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===Années 1950 et 1960===
 
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=== Années 1950 et 1960 ===
      
Dans les années 1960, la CGT– dans le giron du PCF – lançait une campagne mettant l’accent sur la «&nbsp;fonction sociale&nbsp;» de la maternité et défendant l’idée de «&nbsp;protection&nbsp;» de la maternité, ce que des féministes dénonçaient comme étant différencialiste. Une décennie plus tard, avec l’accès à la contraception et la libéralisation de l’avortement (1974-1975), il s’agissait pour les féministes, non plus de s’appuyer sur la maternité, mais de la refuser lorsqu’elle n’était pas désirée.
 
Dans les années 1960, la CGT– dans le giron du PCF – lançait une campagne mettant l’accent sur la «&nbsp;fonction sociale&nbsp;» de la maternité et défendant l’idée de «&nbsp;protection&nbsp;» de la maternité, ce que des féministes dénonçaient comme étant différencialiste. Une décennie plus tard, avec l’accès à la contraception et la libéralisation de l’avortement (1974-1975), il s’agissait pour les féministes, non plus de s’appuyer sur la maternité, mais de la refuser lorsqu’elle n’était pas désirée.
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C’est parce qu’elle est considérée comme''«&nbsp;reproductrice du genre humain&nbsp;» ''que ''«&nbsp;la CGT envisage la ‘‘spécificité’’ de ‘‘la’’ femme. Il s’agit pour l’organisation syndicale de faire reconnaître cette ‘‘fonction sociale’’ qu’est la maternité&nbsp;»''. La CGT s’appropria ainsi la fête des mères pour en faire un moment revendicatif privilégié dans les entreprises et ce, sans en critiquer à aucun moment les origines idéologiques, en évoquant simplement la «&nbsp;tradition&nbsp;». Fondamentalement, elle ne cherchait pas à faire évoluer les mentalités concernant la famille ou la natalité et refusait par exemple d’être partie prenante du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception), considérant qu’il ne s’agit pas d’un cadre suffisamment large. Elle finit par soutenir la loi Veil en 1975, mais du bout des doigts.&nbsp;
 
C’est parce qu’elle est considérée comme''«&nbsp;reproductrice du genre humain&nbsp;» ''que ''«&nbsp;la CGT envisage la ‘‘spécificité’’ de ‘‘la’’ femme. Il s’agit pour l’organisation syndicale de faire reconnaître cette ‘‘fonction sociale’’ qu’est la maternité&nbsp;»''. La CGT s’appropria ainsi la fête des mères pour en faire un moment revendicatif privilégié dans les entreprises et ce, sans en critiquer à aucun moment les origines idéologiques, en évoquant simplement la «&nbsp;tradition&nbsp;». Fondamentalement, elle ne cherchait pas à faire évoluer les mentalités concernant la famille ou la natalité et refusait par exemple d’être partie prenante du MLAC (Mouvement pour la liberté de l’avortement et de la contraception), considérant qu’il ne s’agit pas d’un cadre suffisamment large. Elle finit par soutenir la loi Veil en 1975, mais du bout des doigts.&nbsp;
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=== Années 1970 - bouleversements ===
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===Années 1970 - bouleversements===
    
En 1970, la CGT récusait nationalement une conception ''«&nbsp;féministe de l’égalité&nbsp;»'', qu’elle envisageait comme étroite et, en 1973, elle précisait cette analyse&nbsp;: ''«&nbsp;la conception ‘‘féministe’’ selon laquelle la société aurait été construite ‘‘par les hommes et pour les hommes’’ est erronée&nbsp;». ''Cependant Madeleine Colin, ancienne membre du bureau confédéral de la CGT et directrice d’''Antoinette'', écrivait en 1975 qu’elle accepterait l’adjectif féministe à condition de s’en tenir à la définition du Petit Larousse d’alors qui stipulait&nbsp;:''«&nbsp;Féminisme&nbsp;: tendance à améliorer la situation de la femme dans la société, à étendre ses droits.&nbsp;»'' Le mouvement féministe avait pris de l’importance et la CGT ne pouvait pas rester imperméable.&nbsp;
 
En 1970, la CGT récusait nationalement une conception ''«&nbsp;féministe de l’égalité&nbsp;»'', qu’elle envisageait comme étroite et, en 1973, elle précisait cette analyse&nbsp;: ''«&nbsp;la conception ‘‘féministe’’ selon laquelle la société aurait été construite ‘‘par les hommes et pour les hommes’’ est erronée&nbsp;». ''Cependant Madeleine Colin, ancienne membre du bureau confédéral de la CGT et directrice d’''Antoinette'', écrivait en 1975 qu’elle accepterait l’adjectif féministe à condition de s’en tenir à la définition du Petit Larousse d’alors qui stipulait&nbsp;:''«&nbsp;Féminisme&nbsp;: tendance à améliorer la situation de la femme dans la société, à étendre ses droits.&nbsp;»'' Le mouvement féministe avait pris de l’importance et la CGT ne pouvait pas rester imperméable.&nbsp;
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A cette période, les militantes des commissions féminines comme celle de l’UD du Rhône mettaient en œuvre des pratiques et des revendications que Madeleine Colin nommait en 1987 une ''«&nbsp;forme de féminisme que les travailleuses portent en elles et expriment à leur façon&nbsp;»<ref>FEN (France), « Le féminisme et ses enjeux : vingt-sept femmes parlent », Paris, Edilig, 1988, p. 93.</ref>.'' Ainsi, même si la majorité des militantes récusaient le féminisme, une continuité pouvait s’établir dans les pratiques de la commission féminine et les pratiques féministes.
 
A cette période, les militantes des commissions féminines comme celle de l’UD du Rhône mettaient en œuvre des pratiques et des revendications que Madeleine Colin nommait en 1987 une ''«&nbsp;forme de féminisme que les travailleuses portent en elles et expriment à leur façon&nbsp;»<ref>FEN (France), « Le féminisme et ses enjeux : vingt-sept femmes parlent », Paris, Edilig, 1988, p. 93.</ref>.'' Ainsi, même si la majorité des militantes récusaient le féminisme, une continuité pouvait s’établir dans les pratiques de la commission féminine et les pratiques féministes.
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=== Années 1980 - conservatismes ===
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===Années 1980 - conservatismes===
    
Au tournant des années 1980, alors que les mouvements féministes et l’extrême gauche refluaient, la dynamique enclenchée par le 40<sup>e </sup>congrès de la confédération et la 6<sup>e </sup>conférence des femmes salariées (1977) était interrompue au niveau confédéral au moment de l’arrivée d’[[Henri_Krasucki|Henri Krasucki]] à la tête de la CGT.
 
Au tournant des années 1980, alors que les mouvements féministes et l’extrême gauche refluaient, la dynamique enclenchée par le 40<sup>e </sup>congrès de la confédération et la 6<sup>e </sup>conférence des femmes salariées (1977) était interrompue au niveau confédéral au moment de l’arrivée d’[[Henri_Krasucki|Henri Krasucki]] à la tête de la CGT.
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Peu de temps après ce tragique événement, la «&nbsp;reprise en main&nbsp;» du secteur féminin par Henri Krasucki, qui faisait suite aux débats internes ayant secoué l’organisation syndicale autour de l’[[Intervention_soviétique_en_Afghanistan|intervention soviétique en Afghanistan]] (1979), ou autour du coup de force de [[Jaruzelski|Jaruzelski]] en Pologne contre [[Solidarnosc|Solidarnosc]] (1981), conduisait au licenciement des rédactrices d’''Antoinette<ref>CHT, Collectif des licenciées d’Antoinette, « La mémoire d’Antoinette ; ou comment le magazine féminin dont la CGT se félicitait est soudain chargé de tous les maux et son équipe presque entière liquidée », Paris, Collectif des licenciées, 1982.</ref>'' ainsi qu’à la fin progressive des commissions féminines.
 
Peu de temps après ce tragique événement, la «&nbsp;reprise en main&nbsp;» du secteur féminin par Henri Krasucki, qui faisait suite aux débats internes ayant secoué l’organisation syndicale autour de l’[[Intervention_soviétique_en_Afghanistan|intervention soviétique en Afghanistan]] (1979), ou autour du coup de force de [[Jaruzelski|Jaruzelski]] en Pologne contre [[Solidarnosc|Solidarnosc]] (1981), conduisait au licenciement des rédactrices d’''Antoinette<ref>CHT, Collectif des licenciées d’Antoinette, « La mémoire d’Antoinette ; ou comment le magazine féminin dont la CGT se félicitait est soudain chargé de tous les maux et son équipe presque entière liquidée », Paris, Collectif des licenciées, 1982.</ref>'' ainsi qu’à la fin progressive des commissions féminines.
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=== Années 1990 et 2000 - la CGT se dit féministe ===
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===Années 1990 et 2000 - la CGT se dit féministe===
    
La CGT a connu une ''«&nbsp;décennie silencieuse&nbsp;»<ref>Silvera R., « Le défi du gender mainstreaming (approche intégrée de l’égalité) pour le syndicalisme en France », 2002, p. 66.</ref>'' sur la question des femmes salariées après la 7<sup>e</sup> conférence de 1985, et c’est à partir de 1995 que la question de la place des femmes dans l’organisation s’est reposée, à l’occasion de la conférence mondiale des femmes de Pékin et de l’importante manifestation pour les droits des femmes du 25 novembre 1995.
 
La CGT a connu une ''«&nbsp;décennie silencieuse&nbsp;»<ref>Silvera R., « Le défi du gender mainstreaming (approche intégrée de l’égalité) pour le syndicalisme en France », 2002, p. 66.</ref>'' sur la question des femmes salariées après la 7<sup>e</sup> conférence de 1985, et c’est à partir de 1995 que la question de la place des femmes dans l’organisation s’est reposée, à l’occasion de la conférence mondiale des femmes de Pékin et de l’importante manifestation pour les droits des femmes du 25 novembre 1995.
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Cependant, malgré ces mesures et ces changements d’orientation, c’est toujours ''«&nbsp;la figure d’un militant désincarné, détaché de toute une partie du monde réel&nbsp;»<ref>Le Quentrec Y., [http://www.sens-public.org/spip.php?article675 Militantes syndicales : une égalité à faire vivre], 22 mai 2009.</ref>'' qui domine dans les organisations syndicales en général, ce qui rend difficile l’implication des femmes. L’égalité formelle ne proscrit pas le machisme de certains hommes qui continuent d’adopter un fonctionnement au ''«&nbsp;masculin neutre&nbsp;» ''avec quelquefois le souci de préserver des avantages. De manière générale, ''«&nbsp;les syndicats se révèlent peu accueillants&nbsp;pour les femmes et ce en dehors d’une volonté explicite de les exclure. Des mécanismes internes et externes aux organisations étudiées se cumulent pour rendre l’entrée et la promotion de ces dernières des plus difficiles. La conception du ‘‘bon’’ syndicaliste, les conventions et réseaux sociaux masculins, les rôles familial et professionnel ou les modalités de cooptation des responsables se révèlent particulièrement réfractaires à un dépassement du genre.&nbsp;»<ref>Buscatto M., « Syndicaliste en entreprise, une activité si masculine », P. Roux et O. Fillieule (dir.), « Le sexe du militantisme », Presses de Sciences Po, 2009, p. 75-91.</ref>'' C’est donc dans un militantisme local que les femmes syndicalistes s’impliquent et se forgent souvent une identité de militante valorisante.
 
Cependant, malgré ces mesures et ces changements d’orientation, c’est toujours ''«&nbsp;la figure d’un militant désincarné, détaché de toute une partie du monde réel&nbsp;»<ref>Le Quentrec Y., [http://www.sens-public.org/spip.php?article675 Militantes syndicales : une égalité à faire vivre], 22 mai 2009.</ref>'' qui domine dans les organisations syndicales en général, ce qui rend difficile l’implication des femmes. L’égalité formelle ne proscrit pas le machisme de certains hommes qui continuent d’adopter un fonctionnement au ''«&nbsp;masculin neutre&nbsp;» ''avec quelquefois le souci de préserver des avantages. De manière générale, ''«&nbsp;les syndicats se révèlent peu accueillants&nbsp;pour les femmes et ce en dehors d’une volonté explicite de les exclure. Des mécanismes internes et externes aux organisations étudiées se cumulent pour rendre l’entrée et la promotion de ces dernières des plus difficiles. La conception du ‘‘bon’’ syndicaliste, les conventions et réseaux sociaux masculins, les rôles familial et professionnel ou les modalités de cooptation des responsables se révèlent particulièrement réfractaires à un dépassement du genre.&nbsp;»<ref>Buscatto M., « Syndicaliste en entreprise, une activité si masculine », P. Roux et O. Fillieule (dir.), « Le sexe du militantisme », Presses de Sciences Po, 2009, p. 75-91.</ref>'' C’est donc dans un militantisme local que les femmes syndicalistes s’impliquent et se forgent souvent une identité de militante valorisante.
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== Notes et sources ==
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==Notes et sources==
    
NPA, [http://www.npa2009.org/idees/la-cgt-et-les-femmes-du-familialisme-au-feminisme ''La CGT et les femmes&nbsp;: du «&nbsp;familialisme&nbsp;» au féminisme''], juillet-août 2015
 
NPA, [http://www.npa2009.org/idees/la-cgt-et-les-femmes-du-familialisme-au-feminisme ''La CGT et les femmes&nbsp;: du «&nbsp;familialisme&nbsp;» au féminisme''], juillet-août 2015
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[[Catégorie:Syndicalisme]] [[Catégorie:France]] [[Catégorie:Page à retravailler]]
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[[Catégorie:France]]  
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[[Catégorie:Page à retravailler]]

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