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===Bureaucratisation des syndicats===
 
===Bureaucratisation des syndicats===
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Même les syndicats qui ont été à l'origine créés par et pour les travailleurs se sont retrouvés à pactiser avec les capitalistes et parfois tout faire pour sauver leur système. C'est avant tout dû au développement d'une couche privilégiée parmi les travailleurs, qui est liée matériellement à la bourgeoisie et préfère défendre ses intérêts immédiats que l'ensemble de la classe. Cette couche - l'aristocratie du travail - est celle qui dirige les syndicats, à la fois parce qu'elle a plus de facilité à gravir les échelons, et parce que la pression corruptrice de la bourgeoisie transforme en général "ceux d'en bas" qui atteignent le sommet. Il se développe alors une vraie séparation entre la tête et la base des syndicats, même si en temps de paix sociale relative, la base fait confiance à la direction. Tout ceci créé les conditions pour une bureaucratisation des syndicats, avec tout ce que cela signifie en terme d'étouffement de la démocratie interne : muselage, répression ou explusion des voix critiques, peur des actions trop "spontanées" de la base...
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Même les syndicats qui ont été à l'origine créés par et pour les travailleurs se sont retrouvés à pactiser avec les capitalistes et parfois tout faire pour sauver leur système. C'est avant tout dû au développement d'une couche privilégiée parmi les travailleurs, qui est liée matériellement à la bourgeoisie et préfère défendre ses intérêts immédiats que l'ensemble de la classe. Cette couche - l'[[aristocratie du travail]] - est celle qui dirige les syndicats, à la fois parce qu'elle a plus de facilité à gravir les échelons, et parce que la pression corruptrice de la bourgeoisie transforme en général "ceux d'en bas" qui atteignent le sommet. Il se développe alors une vraie séparation entre la tête et la base des syndicats, même si en temps de paix sociale relative, la base fait confiance à la direction. Tout ceci créé les conditions pour une bureaucratisation des syndicats, avec tout ce que cela signifie en terme d'étouffement de la démocratie interne : muselage, répression ou explusion des voix critiques, peur des actions trop "spontanées" de la base...
    
La principale et la plus grave conséquence, c'est que les directions syndicales ont à d'innombrables reprises freiné des luttes qui avaient des potentiels subversifs très forts, tué dans l'oeuf des possibilités de grèves générales, voire participé plus ou moins ouvertement à des répressions contre-révolutionnaires...
 
La principale et la plus grave conséquence, c'est que les directions syndicales ont à d'innombrables reprises freiné des luttes qui avaient des potentiels subversifs très forts, tué dans l'oeuf des possibilités de grèves générales, voire participé plus ou moins ouvertement à des répressions contre-révolutionnaires...
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=== Première internationale ===
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===Première internationale===
 
Dès 1847, [[Marx|Marx]] prenait position pour le syndicalisme, à une époque où beaucoup de socialistes anglais et presque tous les socialistes du Continent européen (comme [[Proudhon|Proudhon]]) étaient contre.<ref>[https://www.marxists.org/francais/riazanov/works/1923/03/syndicats.htm ''Karl Marx et les syndicats''], ''Bulletin communiste'' du 17 mai 1923</ref>
 
Dès 1847, [[Marx|Marx]] prenait position pour le syndicalisme, à une époque où beaucoup de socialistes anglais et presque tous les socialistes du Continent européen (comme [[Proudhon|Proudhon]]) étaient contre.<ref>[https://www.marxists.org/francais/riazanov/works/1923/03/syndicats.htm ''Karl Marx et les syndicats''], ''Bulletin communiste'' du 17 mai 1923</ref>
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A l'inverse, Bakounine qui dans sa polémique avec Marx place au centre l'idée d'une organisation de masse peu centralisée, inaugure une tradition [[Anarcho-syndicaliste|anarcho-syndicaliste]].
 
A l'inverse, Bakounine qui dans sa polémique avec Marx place au centre l'idée d'une organisation de masse peu centralisée, inaugure une tradition [[Anarcho-syndicaliste|anarcho-syndicaliste]].
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=== Allemagne ===
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===Allemagne===
 
En Allemagne, les partis socialistes sont apparus avant que n'apparaissent un mouvement syndical puissant. Mais au début du 20<sup>e</sup> siècle, les organisations syndicales se développent et se centralisent rapidement. De par leur influence idéologique et le fait qu'ils aient la plupart du temps été les premiers organisateurs du mouvement ouvrier, les cadres du [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|parti social-démocrate]] (SPD) gardèrent un certain temps un rôle dirigeant. On considérait alors « la social-démocratie allemande » comme un ensemble, constitué de toutes les organisations (associatives, syndicales...) et dirigé politiquement par le SPD, vu comme [[avant-garde]].
 
En Allemagne, les partis socialistes sont apparus avant que n'apparaissent un mouvement syndical puissant. Mais au début du 20<sup>e</sup> siècle, les organisations syndicales se développent et se centralisent rapidement. De par leur influence idéologique et le fait qu'ils aient la plupart du temps été les premiers organisateurs du mouvement ouvrier, les cadres du [[Sozialdemokratische Partei Deutschlands|parti social-démocrate]] (SPD) gardèrent un certain temps un rôle dirigeant. On considérait alors « la social-démocratie allemande » comme un ensemble, constitué de toutes les organisations (associatives, syndicales...) et dirigé politiquement par le SPD, vu comme [[avant-garde]].
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Début 1910 à nouveau, des [[grèves]] massives apparaissent spontanément, à la fois économiques (contre les patrons) et politiques (pour réclamer le [[suffrage universel]]). [[Rosa Luxemburg]] se met alors à critiquer durement la passivité de la social-démocratie, qui ne cherche pas à pousser le mouvement en avant.<ref>Rosa Luxemburg, ''[https://www.marxists.org/archive/luxemburg/1910/03/15.htm The Next Step]'', Dortmunder Arbeiterzeitung, Mars 1910</ref> [[Karl Kautsky|Kautsky]] lui fait alors une réponse qui cautionne la politique majoritaire.<ref>KarI Kautsky, ''Was nun?'' (Et maintenant?), ''[[Die Neue Zeit|Neue Zeit]]'', 8 avril 1910</ref> En privé, Kautsky s'irrite contre Luxemburg, qui ferait peur aux syndicalistes avec son gauchisme, et qui nuirait à « son influence » sur les syndicats, celle « des marxistes ».<ref>Karl Kautsky, Lettre à David Riazanov, 16 juin 1910</ref> Les idées de Luxemburg et de Liebknecht, celles de l'aile gauche de la social-démocratie, ont pourtant de l'écho à ce moment-là car il apparaît que les méthodes purement parlementaires et de négociation syndicale sans rapport de force ne permettent de rien obtenir : pas d'avancée sur le droit de vote, de nombreux ouvriers soumis à la répression patronale et judiciaire, impuissance face au militarisme lors notamment de la [[W:Crise d'Agadir|crise d'Agadir]]...
 
Début 1910 à nouveau, des [[grèves]] massives apparaissent spontanément, à la fois économiques (contre les patrons) et politiques (pour réclamer le [[suffrage universel]]). [[Rosa Luxemburg]] se met alors à critiquer durement la passivité de la social-démocratie, qui ne cherche pas à pousser le mouvement en avant.<ref>Rosa Luxemburg, ''[https://www.marxists.org/archive/luxemburg/1910/03/15.htm The Next Step]'', Dortmunder Arbeiterzeitung, Mars 1910</ref> [[Karl Kautsky|Kautsky]] lui fait alors une réponse qui cautionne la politique majoritaire.<ref>KarI Kautsky, ''Was nun?'' (Et maintenant?), ''[[Die Neue Zeit|Neue Zeit]]'', 8 avril 1910</ref> En privé, Kautsky s'irrite contre Luxemburg, qui ferait peur aux syndicalistes avec son gauchisme, et qui nuirait à « son influence » sur les syndicats, celle « des marxistes ».<ref>Karl Kautsky, Lettre à David Riazanov, 16 juin 1910</ref> Les idées de Luxemburg et de Liebknecht, celles de l'aile gauche de la social-démocratie, ont pourtant de l'écho à ce moment-là car il apparaît que les méthodes purement parlementaires et de négociation syndicale sans rapport de force ne permettent de rien obtenir : pas d'avancée sur le droit de vote, de nombreux ouvriers soumis à la répression patronale et judiciaire, impuissance face au militarisme lors notamment de la [[W:Crise d'Agadir|crise d'Agadir]]...
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=== Russie ===
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===Russie===
 
{{See also|Syndicats en Russie}}
 
{{See also|Syndicats en Russie}}
 
Dans ''[[Que Faire ?]]'' (1902), [[Lénine]] soutient que les syndicats (ceux-ci sont encore inexistants en Russie) doivent regrouper plus largement que les seuls travailleur·es [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|social-démocrates]]. A partir de la [[Révolution russe (1905)|révolution de 1905]], Lénine devra batailler contre les cadres [[bolchéviks]] ayant une attitude [[sectaire]] envers les syndicats, étant habitués à la [[clandestinité]] et non aux organisations larges. A l'inverse, les [[menchéviks]] [[Liquidationnisme|liquidateurs]] avaient tendance à se limiter aux syndicats et à abandonner le [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|parti]] (encore illégal).
 
Dans ''[[Que Faire ?]]'' (1902), [[Lénine]] soutient que les syndicats (ceux-ci sont encore inexistants en Russie) doivent regrouper plus largement que les seuls travailleur·es [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|social-démocrates]]. A partir de la [[Révolution russe (1905)|révolution de 1905]], Lénine devra batailler contre les cadres [[bolchéviks]] ayant une attitude [[sectaire]] envers les syndicats, étant habitués à la [[clandestinité]] et non aux organisations larges. A l'inverse, les [[menchéviks]] [[Liquidationnisme|liquidateurs]] avaient tendance à se limiter aux syndicats et à abandonner le [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|parti]] (encore illégal).

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