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[[File:DoumaPetersbourgh 1890.jpg|thumb|right|278x340px|Douma de Saint-Petersbourgh]]   
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[[File:St pete duma 1890s.jpg|thumb|right|278x340px|Douma de Saint-Petersbourgh]]   
 
Mais les doumas ne pouvaient être reconnues par les masses que si leurs membres élus sous le [[Tsarisme|tsarisme]] étaient renouvelés. Un règlement intérieur du 17 avril organise les nouvelles régles électorales. Des élections ont progressivement lieu partout au [[Suffrage_universel|suffrage universel]]. A la mi-octobre, les doumas avaient été réélues dans 650 villes sur 798.
 
Mais les doumas ne pouvaient être reconnues par les masses que si leurs membres élus sous le [[Tsarisme|tsarisme]] étaient renouvelés. Un règlement intérieur du 17 avril organise les nouvelles régles électorales. Des élections ont progressivement lieu partout au [[Suffrage_universel|suffrage universel]]. A la mi-octobre, les doumas avaient été réélues dans 650 villes sur 798.
    
Dans les doumas et les [[Zemstvos|zemstvos]], les [[Parti_KD|KD]] constituèrent l'aile droite, les [[Bolcheviks|bolcheviks]] étant une minorité de gauche qui se renforçait. La majorité, d'ordinaire écrasante, appartenait aux [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] et aux [[Mencheviks|mencheviks]]. Dans les soviets les rapports de force étaient décalés vers la gauche : les KD étaient absents, et les bolchéviks bien plus forts.
 
Dans les doumas et les [[Zemstvos|zemstvos]], les [[Parti_KD|KD]] constituèrent l'aile droite, les [[Bolcheviks|bolcheviks]] étant une minorité de gauche qui se renforçait. La majorité, d'ordinaire écrasante, appartenait aux [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] et aux [[Mencheviks|mencheviks]]. Dans les soviets les rapports de force étaient décalés vers la gauche : les KD étaient absents, et les bolchéviks bien plus forts.
<blockquote>Les nouvelles doumas, semblait-il, se distinguant des soviets par une représentation plus complète, auraient dû jouir d'une plus grande autorité. En outre, en tant qu'institutions sociales juridiquement établies, les doumas avaient l'énorme avantage d'être officiellement soutenues par l'État. La milice, le ravitaillement, les transports urbains, l'instruction publique ressortissaient officiellement aux doumas. Les soviets, en tant qu'institutions "privées", n'avaient ni budget, ni droits. Et, néanmoins, le pouvoir restait entre les mains des soviets. Les doumas représentaient en somme des commissions municipales près les soviets. La compétition entre le système soviétique et la démocratie de pure forme était, par ses résultats, d’autant plus frappants qu’elle se manifestait sous la direction des mêmes partis, socialiste-révolutionnaire et mencheviks, lesquels, dominant dans les doumas comme dans les soviets, étaient profondément persuadés que les soviets devaient céder la place aux doumas, et tâchaient eux-mêmes de faire en ce sens tout ce qu'ils pouvaient. L'explication de ce phénomène remarquable, auquel on réfléchissait relativement peu dans le tourbillon des événements, est simple&nbsp;: les municipalités, de même qu'en général toutes autres institutions de la démocratie, ne peuvent agir que sur la base de rapports sociaux parfaitement stables, c'est-à-dire d'un système déterminé de propriété. Or, la révolution consiste essentiellement en ceci qu'elle met en question cette base des bases et que la réponse ne peut être donnée que par une ouverte vérification révolutionnaire des rapports entre les forces de classes. Les soviets, malgré la politique de leurs dirigeants, étaient l'organisation combative des classes opprimées qui, en partie à demi consciemment, se groupaient étroitement pour modifier les bases de la structure sociale. Les municipalités donnaient par contre une représentation égale à toutes les classes de la population ramenées sous la dénomination abstraite de citoyens, et ressemblaient beaucoup, en ces circonstances révolutionnaires, à une conférence diplomatique qui s'explique en un langage conventionnel et hypocrite, au moment même où les camps hostiles qu'elle représente se préparent fiévreusement à la bataille. Dans la marche quotidienne de la révolution, les municipalités traînaient encore une existence à demi fictive. Mais dans les tournants décisifs, lorsque l'intervention des masses déterminait la direction ultérieure des événements, les municipalités sautaient, leurs éléments constitutifs se retrouvaient situés sur les côtés opposés de la barricade.</blockquote>  
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Les nouvelles doumas, semblait-il, se distinguant des soviets par une représentation plus complète, auraient dû jouir d'une plus grande autorité. En outre, en tant qu'institutions sociales juridiquement établies, les doumas avaient l'énorme avantage d'être officiellement soutenues par l'État. La milice, le ravitaillement, les transports urbains, l'instruction publique ressortissaient officiellement aux doumas. Les soviets, en tant qu'institutions "privées", n'avaient ni budget, ni droits. Et, néanmoins, le pouvoir restait entre les mains des soviets. Les doumas représentaient en somme des commissions municipales près les soviets. La compétition entre le système soviétique et la démocratie de pure forme était, par ses résultats, d’autant plus frappants qu’elle se manifestait sous la direction des mêmes partis, socialiste-révolutionnaire et mencheviks, lesquels, dominant dans les doumas comme dans les soviets, étaient profondément persuadés que les soviets devaient céder la place aux doumas, et tâchaient eux-mêmes de faire en ce sens tout ce qu'ils pouvaient. L'explication de ce phénomène remarquable, auquel on réfléchissait relativement peu dans le tourbillon des événements, est simple&nbsp;: les municipalités, de même qu'en général toutes autres institutions de la démocratie, ne peuvent agir que sur la base de rapports sociaux parfaitement stables, c'est-à-dire d'un système déterminé de propriété. Or, la révolution consiste essentiellement en ceci qu'elle met en question cette base des bases et que la réponse ne peut être donnée que par une ouverte vérification révolutionnaire des rapports entre les forces de classes. Les soviets, malgré la politique de leurs dirigeants, étaient l'organisation combative des classes opprimées qui, en partie à demi consciemment, se groupaient étroitement pour modifier les bases de la structure sociale. Les municipalités donnaient par contre une représentation égale à toutes les classes de la population ramenées sous la dénomination abstraite de citoyens, et ressemblaient beaucoup, en ces circonstances révolutionnaires, à une conférence diplomatique qui s'explique en un langage conventionnel et hypocrite, au moment même où les camps hostiles qu'elle représente se préparent fiévreusement à la bataille. Dans la marche quotidienne de la révolution, les municipalités traînaient encore une existence à demi fictive. Mais dans les tournants décisifs, lorsque l'intervention des masses déterminait la direction ultérieure des événements, les municipalités sautaient, leurs éléments constitutifs se retrouvaient situés sur les côtés opposés de la barricade.
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La Douma du [[Quartier_de_Vyborg|quartier ouvrier de Vyborg]] eut dès le mois de juin une majorité bolcheviste&nbsp;: parmi les élus&nbsp;: 27 conseillers bolcheviks, 22 pour le bloc des SR et des mencheviks, 4 pour les KD.
 
La Douma du [[Quartier_de_Vyborg|quartier ouvrier de Vyborg]] eut dès le mois de juin une majorité bolcheviste&nbsp;: parmi les élus&nbsp;: 27 conseillers bolcheviks, 22 pour le bloc des SR et des mencheviks, 4 pour les KD.
  

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