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C'est une période de profond désarroi de l'économie bourgeoise. Le Manchester Guardian publie le 1er septembre 1931 un article intitulé ''Banqueroute de l'économie politique'' qui se désole :
 
C'est une période de profond désarroi de l'économie bourgeoise. Le Manchester Guardian publie le 1er septembre 1931 un article intitulé ''Banqueroute de l'économie politique'' qui se désole :
<blockquote>«&nbsp;Nous connaissons mieux la vitesse du mouvement d'un électron que la vitesse de circulation de la monnaie. Nous savons davantage du cycle de la terre autour du soleil et du cycle du soleil dans l'univers que nous ne connaissons le cycle industriel&nbsp;»</blockquote>  
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«&nbsp;Nous connaissons mieux la vitesse du mouvement d'un électron que la vitesse de circulation de la monnaie. Nous savons davantage du cycle de la terre autour du soleil et du cycle du soleil dans l'univers que nous ne connaissons le cycle industriel&nbsp;»
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C'est à cette époque que Keynes commence à émettre ses recommandations, qu'il synthétise en 1936 dans son œuvre la plus aboutie, ''La Théorie Générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie''. Keynes se fixait pour objectif de sauver le capitalisme. Imprégné de pensée dominante, il ne pouvait concevoir d'autre système.  
 
C'est à cette époque que Keynes commence à émettre ses recommandations, qu'il synthétise en 1936 dans son œuvre la plus aboutie, ''La Théorie Générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie''. Keynes se fixait pour objectif de sauver le capitalisme. Imprégné de pensée dominante, il ne pouvait concevoir d'autre système.  
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*Les keynésiens les plus conservateurs se placent dans le cadre dominant de l'austérité, mais critiquent surtout le monétarisme, et pronent une politique monétaire plus souple (rachats de titres de dettes publiques sur le marché secondaire par les banques centrales...). [[Paul_Krugman|Paul Krugman]] et [[Joseph_Stiglitz|Joseph Stiglitz]] se situent globalement dans cette catégorie.
 
*Les keynésiens les plus conservateurs se placent dans le cadre dominant de l'austérité, mais critiquent surtout le monétarisme, et pronent une politique monétaire plus souple (rachats de titres de dettes publiques sur le marché secondaire par les banques centrales...). [[Paul_Krugman|Paul Krugman]] et [[Joseph_Stiglitz|Joseph Stiglitz]] se situent globalement dans cette catégorie.
*Les keynésiens un plus plus à gauche prônent une politique monétaire souple (rachat de titres, directement s'il le faut), et une politique budgétaire de relance modérée. Certains comme [[Jacques_Sapir|Jacques Sapir]], prétendent que la sortie de l'euro serait un début de solution.<ref>Jacques Sapir, [http://www.medelu.org/Meme-des-politiques-non Même des politiques « non conventionnelles » de la BCE ne sauveraient ni l’euro ni l’Europe], 2012</ref>
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*Les keynésiens un peu plus à gauche prônent une politique monétaire souple (rachat de titres, directement s'il le faut), et une politique budgétaire de relance modérée. Certains comme [[Jacques_Sapir|Jacques Sapir]], prétendent que la sortie de l'euro serait un début de solution.<ref>Jacques Sapir, [http://www.medelu.org/Meme-des-politiques-non Même des politiques « non conventionnelles » de la BCE ne sauveraient ni l’euro ni l’Europe], 2012</ref>
 
*Enfin les keynésiens les plus à gauche (dont beaucoup de "marxo-keynésiens", comme [[Jean-Marie_Harribey|Jean-Marie Harribey]]), prônent une politique monétaire souple et une remise en cause de la dette, un plan de relance fort, un contrôle de finance, une hausse des salaires...
 
*Enfin les keynésiens les plus à gauche (dont beaucoup de "marxo-keynésiens", comme [[Jean-Marie_Harribey|Jean-Marie Harribey]]), prônent une politique monétaire souple et une remise en cause de la dette, un plan de relance fort, un contrôle de finance, une hausse des salaires...
    
La plupart de ces courants, comme Keynes, critiquent les politiques économiques dominantes, qui seraient absurdes (''“Europe’s austerity madness”'' selon Paul Krugman, ''“Austerity mania is sweeping Europe”'' selon Larry Elliot du Guardian<ref>[http://www.guardian.co.uk/business/economics-blog/2012/sep/28/blame-austerity-mania-breaks-euro]</ref>) et envisagent plus ou moins sincèrement un capitalisme profitant "à tous". Il faut toutefois souligner que le cynisme n'est jamais loin lorsque l'on reste dans une pensée bourgeoise&nbsp;: Krugman reprend par exemple la logique de Keynes sur l'inflation&nbsp;:
 
La plupart de ces courants, comme Keynes, critiquent les politiques économiques dominantes, qui seraient absurdes (''“Europe’s austerity madness”'' selon Paul Krugman, ''“Austerity mania is sweeping Europe”'' selon Larry Elliot du Guardian<ref>[http://www.guardian.co.uk/business/economics-blog/2012/sep/28/blame-austerity-mania-breaks-euro]</ref>) et envisagent plus ou moins sincèrement un capitalisme profitant "à tous". Il faut toutefois souligner que le cynisme n'est jamais loin lorsque l'on reste dans une pensée bourgeoise&nbsp;: Krugman reprend par exemple la logique de Keynes sur l'inflation&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;''L'inflation n'est pas le problème, c'est la solution (...) Pour restaurer la compétitivité en Europe, il faudrait que, disons d'ici les cinq prochaines années, les salaires baissent, dans les pays européens moins compétitifs, de 20% par rapport à l'Allemagne. Avec un peu d'inflation, cet ajustement est plus facile à réaliser (en laissant filer les prix sans faire grimper les salaires en conséquence)&nbsp;»<ref>[http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/01/30/paul-krugman-l-inflation-n-est-pas-le-probleme-c-est-la-solution_1636446_3234.html </ref>''</blockquote>  
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«&nbsp;''L'inflation n'est pas le problème, c'est la solution (...) Pour restaurer la compétitivité en Europe, il faudrait que, disons d'ici les cinq prochaines années, les salaires baissent, dans les pays européens moins compétitifs, de 20% par rapport à l'Allemagne. Avec un peu d'inflation, cet ajustement est plus facile à réaliser (en laissant filer les prix sans faire grimper les salaires en conséquence)&nbsp;»<ref>[http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/01/30/paul-krugman-l-inflation-n-est-pas-le-probleme-c-est-la-solution_1636446_3234.html </ref>''
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Mais parmi les "marxo-kéynésiens", certains réfutent cet "harmonicisme social" et parlent de lutte des classes. Mais pour les communistes révolutionnaires, ceux qui se basent sur des politiques keynésiennes restent piégés dans les [[Contradictions_du_capitalisme|contradictions du capitalisme]] et ne peuvent pas dépasser l'impasse du réformisme.
 
Mais parmi les "marxo-kéynésiens", certains réfutent cet "harmonicisme social" et parlent de lutte des classes. Mais pour les communistes révolutionnaires, ceux qui se basent sur des politiques keynésiennes restent piégés dans les [[Contradictions_du_capitalisme|contradictions du capitalisme]] et ne peuvent pas dépasser l'impasse du réformisme.
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Un des problèmes pour les militants socialistes qui reprennent sans critique le clivage "néolibéralisme/antilibéralisme" est que c'est un clivage interne au capitalisme, qui n'aide pas à en dessiner la sortie. D'autant plus qu'en pratique, il n'y a pas de pensée politique pragmatique qui soit purement "libérale", ce qui signifie que tous les économistes bourgeois sont plus ou moins... néolibéraux.
 
Un des problèmes pour les militants socialistes qui reprennent sans critique le clivage "néolibéralisme/antilibéralisme" est que c'est un clivage interne au capitalisme, qui n'aide pas à en dessiner la sortie. D'autant plus qu'en pratique, il n'y a pas de pensée politique pragmatique qui soit purement "libérale", ce qui signifie que tous les économistes bourgeois sont plus ou moins... néolibéraux.
<blockquote><span class="citation not_fr_quote" lang="en">«&nbsp;Keynes était, de part son souhait d'un monde meilleur, un néolibéral, peut-être le premier. De son propre aveu, Keynes se plaçait à l’extrémité "social-libérale" du large spectre de la pensée sociale et politique qui va jusqu'à Ludwig von&nbsp;Mises, Hayek et leurs successeurs comme Milton Friedman et autres. </span><span class="citation not_fr_quote" lang="en">»</span><ref>Donald Moggridge, Keynes, Fontana books, 1976, p.42</ref></blockquote>  
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<span class="citation not_fr_quote" lang="en">«&nbsp;Keynes était, de part son souhait d'un monde meilleur, un néolibéral, peut-être le premier. De son propre aveu, Keynes se plaçait à l’extrémité "social-libérale" du large spectre de la pensée sociale et politique qui va jusqu'à Ludwig von&nbsp;Mises, Hayek et leurs successeurs comme Milton Friedman et autres. </span><span class="citation not_fr_quote" lang="en">»</span><ref>Donald Moggridge, Keynes, Fontana books, 1976, p.42</ref>
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