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La '''révolution russe de 1917''' est un séisme politique d'une importance capitale pour le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] et le [[Communisme_révolutionnaire|communisme révolutionnaire]]. Dans les dures conditions de la [[Première_guerre_mondiale|guerre]] et du désastre économique, le [[Prolétariat|prolétariat]] russe se soulève, et renverse le tsarisme en février ([[Révolution_de_février|révolution de février]]). Un [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] [[Gouvernement_bourgeois|bourgeois]] est formé à la hâte, mais parallèlement les travailleurs, les soldats et les paysans se sont auto-organisés en [[Soviet|soviets]], et leur radicalité menace la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] qui ne demande que le retour à l'ordre (situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]]).
 
La '''révolution russe de 1917''' est un séisme politique d'une importance capitale pour le [[Mouvement_ouvrier|mouvement ouvrier]] et le [[Communisme_révolutionnaire|communisme révolutionnaire]]. Dans les dures conditions de la [[Première_guerre_mondiale|guerre]] et du désastre économique, le [[Prolétariat|prolétariat]] russe se soulève, et renverse le tsarisme en février ([[Révolution_de_février|révolution de février]]). Un [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] [[Gouvernement_bourgeois|bourgeois]] est formé à la hâte, mais parallèlement les travailleurs, les soldats et les paysans se sont auto-organisés en [[Soviet|soviets]], et leur radicalité menace la [[Bourgeoisie|bourgeoisie]] qui ne demande que le retour à l'ordre (situation de [[Double_pouvoir|double pouvoir]]).
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Appuyé sur cette organisation des masses, le parti [[Bolchévik|bolchévik]] de [[Lénine|Lénine]] et [[Trotsky|Trotsky]] réussit à donner une direction politique de classe qui mène à la première vraie [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]] ([[Révolution_d'octobre|révolution d'octobre]]), qui engendre une [[Vague_révolutionnaire_de_1917-1923|vague révolutionnaire en Europe]]. Mais l'échec de cette vague isolera la jeune [[URSS|URSS]] et favorisera [[Bureaucratisation_soviétique|l'émergence de la bureaucratie]].
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Appuyé sur cette organisation des masses, le parti [[Bolchévik|bolchévik]] de [[Lénine|Lénine]] et [[Trotski|Trotski]] réussit à donner une direction politique de classe qui mène à la première vraie [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]] ([[Révolution_d'octobre|révolution d'octobre]]), qui engendre une [[Vague_révolutionnaire_de_1917-1923|vague révolutionnaire en Europe]]. Mais l'échec de cette vague isolera la jeune [[URSS|URSS]] et favorisera [[Bureaucratisation_soviétique|l'émergence de la bureaucratie]].
    
== Contexte ==
 
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{{Article détaillé|Thèses d'avril|Journées d'avril}}
 
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Le 3 avril, [[Lénine|Lénine]] arrive à Petrograd et dès son arrivée en gare de Finlande, il fait un discours dans lequel il affirme que les objectifs de la révolution en cours sont socialistes. Ce discours fit l’effet d’une bombe, car la plupart des dirigeants du [[Parti_Bolchevik|Parti Bolchevik]] n'avaient pas d'autre perspective que le soutien à une révolution « bourgeoise-démocratique », défendant de facto une position essentiellement identique à celle des socialistes-révolutionnaires et des mencheviks. Au contraire, dans ses [[Thèses_d’avril|Thèses d’avril]], Lénine explique que même les tâches bourgeoises-démocratiques - réforme agraire, renversement de l’aristocratie, abolition des vestiges féodaux et droits des nationalités - ne peuvent être accomplies que par la prise de pouvoir par la classe ouvrière, en alliance avec la paysannerie, reprenant donc le programme et les perspectives élaborées par [[Trotsky|Trotsky]], à la veille [[Révolution_russe_(1905)|de 1905]], dans sa théorie de la [[Révolution_permanente|révolution permanente]]. Il se concentre alors sur la propagande du mot d’ordre : « Tout le pouvoir aux soviets ! », qu'il parvient à faire accepter au parti lors de la conférence du 24-29 avril. Ce fut le fruit d'une lutte interne particulièrement âpre et en s’appuyant sur la base ouvrière du parti contre la « veille garde ».
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Le 3 avril, [[Lénine|Lénine]] arrive à Petrograd et dès son arrivée en gare de Finlande, il fait un discours dans lequel il affirme que les objectifs de la révolution en cours sont socialistes. Ce discours fit l’effet d’une bombe, car la plupart des dirigeants du [[Parti_Bolchevik|Parti Bolchevik]] n'avaient pas d'autre perspective que le soutien à une révolution « bourgeoise-démocratique », défendant de facto une position essentiellement identique à celle des socialistes-révolutionnaires et des mencheviks. Au contraire, dans ses [[Thèses_d’avril|Thèses d’avril]], Lénine explique que même les tâches bourgeoises-démocratiques - réforme agraire, renversement de l’aristocratie, abolition des vestiges féodaux et droits des nationalités - ne peuvent être accomplies que par la prise de pouvoir par la classe ouvrière, en alliance avec la paysannerie, reprenant donc le programme et les perspectives élaborées par [[Trotski|Trotski]], à la veille [[Révolution_russe_(1905)|de 1905]], dans sa théorie de la [[Révolution_permanente|révolution permanente]]. Il se concentre alors sur la propagande du mot d’ordre : « Tout le pouvoir aux soviets ! », qu'il parvient à faire accepter au parti lors de la conférence du 24-29 avril. Ce fut le fruit d'une lutte interne particulièrement âpre et en s’appuyant sur la base ouvrière du parti contre la « veille garde ».
    
Parallèlement, devant l'inaction du gouvernement, la poursuite de la guerre et la hausse des prix, les travailleurs s'impatientent et s'opposent de plus en plus aux "conciliateurs" : les dirigeants menchéviks et SR des soviets. Au cours du mois d’avril, manifestations et affrontements se succédèrent. La nouvelle orientation du [[Parti_Bolchevik|Parti Bolchevik]] le confortait dans ses critiques des socialistes modérés. Ses militants se tournèrent résolument vers les travailleurs des soviets pour expliquer patiemment le programme et les objectifs du parti. Il fallait revendiquer la publication des traités secrets conclus entre les puissances de l’Entente, exiger que la guerre cesse immédiatement, que l’Exécutif soviétique cesse de soutenir le gouvernement provisoire et qu’il prenne le pouvoir en main.
 
Parallèlement, devant l'inaction du gouvernement, la poursuite de la guerre et la hausse des prix, les travailleurs s'impatientent et s'opposent de plus en plus aux "conciliateurs" : les dirigeants menchéviks et SR des soviets. Au cours du mois d’avril, manifestations et affrontements se succédèrent. La nouvelle orientation du [[Parti_Bolchevik|Parti Bolchevik]] le confortait dans ses critiques des socialistes modérés. Ses militants se tournèrent résolument vers les travailleurs des soviets pour expliquer patiemment le programme et les objectifs du parti. Il fallait revendiquer la publication des traités secrets conclus entre les puissances de l’Entente, exiger que la guerre cesse immédiatement, que l’Exécutif soviétique cesse de soutenir le gouvernement provisoire et qu’il prenne le pouvoir en main.
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Le gouvernement de coalition s'étant profondément discrédité, le Comité Exécutif des soviets, sous direction [[Réformiste|réformiste]], concède une manifestation, véritable opération de récupération politique. Mais, sous pression de l'Entente, une autre offensive militaire est dejà prévue, et le gouvernement lance une vague de propagande guerrière et de diffamation anti-bolchévique. Soldats, marins et travailleurs étaient alors les éléments les plus conscients et remontés de la population et voulaient renverser les armes à la main le gouvernement. Les [[Parti_bolchevik|bolcheviks]] envisageaient l’organisation, pour le 10 juin, d’une manifestation armée à [[Petrograd|Petrograd]], mais renoncèrent compte tenu de leur position minoritaire et de l'unité de la réaction (regroupant des SR jusqu'aux blancs contre-révolutionnaires).
 
Le gouvernement de coalition s'étant profondément discrédité, le Comité Exécutif des soviets, sous direction [[Réformiste|réformiste]], concède une manifestation, véritable opération de récupération politique. Mais, sous pression de l'Entente, une autre offensive militaire est dejà prévue, et le gouvernement lance une vague de propagande guerrière et de diffamation anti-bolchévique. Soldats, marins et travailleurs étaient alors les éléments les plus conscients et remontés de la population et voulaient renverser les armes à la main le gouvernement. Les [[Parti_bolchevik|bolcheviks]] envisageaient l’organisation, pour le 10 juin, d’une manifestation armée à [[Petrograd|Petrograd]], mais renoncèrent compte tenu de leur position minoritaire et de l'unité de la réaction (regroupant des SR jusqu'aux blancs contre-révolutionnaires).
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Le ministre « de gauche » [[Tseretelli|Tseretelli]] voulut forcer son avantage et se prononça aussitôt pour le désarmement des travailleurs et des éléments de la garnison adhérant aux idées des bolcheviks. Mais ceci s’avéra impossible : les soviets avaient accepté de s’opposer à la manifestation, mais ne suivraient pas le gouvernement dans cette trahison de leurs camarades. Le Congrès des Soviets a convoqué une manifestation - sans armes - pour le 18 juin, sorte d'exutoire au 10 juin. Or, cette puissante manifestation soutenue par les soviets consacrait l'influence des bolcheviks. Partout, les revendications inscrites sur les banderoles et les tracts reprenaient leurs mots d’ordre : « A bas les traités secrets ! », « Arrêtez la guerre ! », « A bas les dix ministres capitalistes ! », « Tout le pouvoir aux soviets ! ». Comme le remarquait [[Trotsky|Trotsky]], revenu dans la capitale au début du mois de mai, « cette manifestation prouva non seulement à nos ennemis, mais aussi à nous-mêmes, que nous étions beaucoup plus fort que nous le supposions. »
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Le ministre « de gauche » [[Tseretelli|Tseretelli]] voulut forcer son avantage et se prononça aussitôt pour le désarmement des travailleurs et des éléments de la garnison adhérant aux idées des bolcheviks. Mais ceci s’avéra impossible : les soviets avaient accepté de s’opposer à la manifestation, mais ne suivraient pas le gouvernement dans cette trahison de leurs camarades. Le Congrès des Soviets a convoqué une manifestation - sans armes - pour le 18 juin, sorte d'exutoire au 10 juin. Or, cette puissante manifestation soutenue par les soviets consacrait l'influence des bolcheviks. Partout, les revendications inscrites sur les banderoles et les tracts reprenaient leurs mots d’ordre : « A bas les traités secrets ! », « Arrêtez la guerre ! », « A bas les dix ministres capitalistes ! », « Tout le pouvoir aux soviets ! ». Comme le remarquait [[Trotski|Trotski]], revenu dans la capitale au début du mois de mai, « cette manifestation prouva non seulement à nos ennemis, mais aussi à nous-mêmes, que nous étions beaucoup plus fort que nous le supposions. »
    
Le ministre "[[Socialiste|socialiste]]" [[Kerensky|Kerensky]] lance alors une offensive militaire qu'il espère gagner à tout prix, misant sur une vague de ferveur chauvine qui noirait la popularité bolchévique. Mais c'est un échec, qui n'enraye pas la chute de l'estime dans le gouvernement.
 
Le ministre "[[Socialiste|socialiste]]" [[Kerensky|Kerensky]] lance alors une offensive militaire qu'il espère gagner à tout prix, misant sur une vague de ferveur chauvine qui noirait la popularité bolchévique. Mais c'est un échec, qui n'enraye pas la chute de l'estime dans le gouvernement.
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Début juillet, les ministres [[Parti_cadet|cadets]] sont alors poussés à la porte du gouvernement. Mais les socialistes ne veulent pas gouverner seuls et s'empressent d'intégrer de nouveaux représentants bourgeois au gouvernement. Cela provoqua la colère de l'avant-guarde des soldats et ouvriers de Petrograd, qui tentèrent une insurrection. Les [[Parti_bolchevik|bolcheviks]] tentèrent de freiner cet élan car le pays et même l'ensemble de la garnison de la capitale n'étaient pas prêts à soutenir une [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]]. Mais les insurgés se rassemblèrent le 3 juillet, et le 4 ils étaient 500 000 inorganisés. Le Comité central du [[Parti_Bolchévik|Parti Bolchévik]] décida alors dans la nuit de se placer à la tête de la manifestation pour l'empêcher de dégénérer.
 
Début juillet, les ministres [[Parti_cadet|cadets]] sont alors poussés à la porte du gouvernement. Mais les socialistes ne veulent pas gouverner seuls et s'empressent d'intégrer de nouveaux représentants bourgeois au gouvernement. Cela provoqua la colère de l'avant-guarde des soldats et ouvriers de Petrograd, qui tentèrent une insurrection. Les [[Parti_bolchevik|bolcheviks]] tentèrent de freiner cet élan car le pays et même l'ensemble de la garnison de la capitale n'étaient pas prêts à soutenir une [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]]. Mais les insurgés se rassemblèrent le 3 juillet, et le 4 ils étaient 500 000 inorganisés. Le Comité central du [[Parti_Bolchévik|Parti Bolchévik]] décida alors dans la nuit de se placer à la tête de la manifestation pour l'empêcher de dégénérer.
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Mais le retour de bâtons a lieu. Devenu premier ministre, [[Kerensky|Kerensky]] frappe durement le [[Parti_bolchevik|Parti bolchevik]] et les autres organisations révolutionnaires. Il essaie de rétablir la cohésion de l'armée. Il restaure la [[Peine_de_mort|peine de mort]], dissout les régiments insurgés et nomme le général [[Kornilov|Kornilov]] à la tête de l'état-major et de troupes loyales amenées des provinces. [[Lénine|Lénine]] passe dans la clandestinité et fuit en Finlande, [[Trotsky|Trotsky]] est arrêté. Tout en s'appuyant sur la légalité et les institutions supérieures des soviets, il essaie de briser leur dynamique subversive. Le [[Comité_exécutif_central_pan-russe|Comité Exécutif des soviets]] collabore activement à cette politique, et se discrédite totalement aux yeux de l'[[Avant-garde|avant-garde]] ouvrière. 
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Mais le retour de bâtons a lieu. Devenu premier ministre, [[Kerensky|Kerensky]] frappe durement le [[Parti_bolchevik|Parti bolchevik]] et les autres organisations révolutionnaires. Il essaie de rétablir la cohésion de l'armée. Il restaure la [[Peine_de_mort|peine de mort]], dissout les régiments insurgés et nomme le général [[Kornilov|Kornilov]] à la tête de l'état-major et de troupes loyales amenées des provinces. [[Lénine|Lénine]] passe dans la clandestinité et fuit en Finlande, [[Trotski|Trotski]] est arrêté. Tout en s'appuyant sur la légalité et les institutions supérieures des soviets, il essaie de briser leur dynamique subversive. Le [[Comité_exécutif_central_pan-russe|Comité Exécutif des soviets]] collabore activement à cette politique, et se discrédite totalement aux yeux de l'[[Avant-garde|avant-garde]] ouvrière. 
    
[[Kerensky|Kerensky]] ouvre ainsi une offensive généralisée contre les conquêtes que les masses avaient imposées depuis [[Révolution_de_Février|février]], et une énième fois, les revendications populaires sont reportées. La [[Dualité_de_pouvoirs|dualité des pouvoirs]] s'efface presque. Le Parti bolchevik connaît de graves difficultés, mais maintient sa position majoritaire parmi la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]]<span class="reference-text">.</span> Kerensky tente de renforcer l'autorité de l'Etat, notamment en lançant une [[Conférence_d'Etat_de_Moscou_(1917)|Conférence d'Etat]] à Moscou, et en se rapprochant du général réactionnaire Kornilov. Mais certains pensent, en haut lieu, que l'heure de la [[Contre-révolution|contre-révolution]] a sonné.
 
[[Kerensky|Kerensky]] ouvre ainsi une offensive généralisée contre les conquêtes que les masses avaient imposées depuis [[Révolution_de_Février|février]], et une énième fois, les revendications populaires sont reportées. La [[Dualité_de_pouvoirs|dualité des pouvoirs]] s'efface presque. Le Parti bolchevik connaît de graves difficultés, mais maintient sa position majoritaire parmi la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]]<span class="reference-text">.</span> Kerensky tente de renforcer l'autorité de l'Etat, notamment en lançant une [[Conférence_d'Etat_de_Moscou_(1917)|Conférence d'Etat]] à Moscou, et en se rapprochant du général réactionnaire Kornilov. Mais certains pensent, en haut lieu, que l'heure de la [[Contre-révolution|contre-révolution]] a sonné.
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De partout, la pression montait en faveur d’une rupture avec le gouvernement provisoire. Début septembre, il n’y avait plus qu’une bien faible majorité, au Comité Exécutif des soviets, en faveur du gouvernement, avec 97 voix pour [[Kerensky|Kerensky]] et 86 en faveur de la prise du pouvoir par le soviet. Une semaine plus tard, un vote des délégués au soviet de Petrograd donnait 229 voix en faveur d’un «&nbsp;gouvernement des travailleurs et des paysans&nbsp;», avec 115 voix contre et 51 abstentions. Le 9 septembre, sur 1000 délégués, le vote pro-coalition ne recevait que 414 voix, avec 519 contre et 67 abstentions.
 
De partout, la pression montait en faveur d’une rupture avec le gouvernement provisoire. Début septembre, il n’y avait plus qu’une bien faible majorité, au Comité Exécutif des soviets, en faveur du gouvernement, avec 97 voix pour [[Kerensky|Kerensky]] et 86 en faveur de la prise du pouvoir par le soviet. Une semaine plus tard, un vote des délégués au soviet de Petrograd donnait 229 voix en faveur d’un «&nbsp;gouvernement des travailleurs et des paysans&nbsp;», avec 115 voix contre et 51 abstentions. Le 9 septembre, sur 1000 délégués, le vote pro-coalition ne recevait que 414 voix, avec 519 contre et 67 abstentions.
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Au sein des [[Soviet|soviets]], le Parti bolchevik devient majoritaire, à commencer par [[Petrograd|Petrograd]] et Moscou. Au sein du parti, [[Lénine|Lénine]], encore dans la clandestinité, en Finlande. met la prise du pouvoir et l'insurrection à l'ordre du jour. Et pose la question: quand&nbsp;? comment&nbsp;?&nbsp;D'avril à septembre, le Parti a appris à lutter pour la majorité au sein des conseils par la méthode de la democrarie ouvrière. Désormais, c'est par l'initiative révolutionnaire que les organes de cette démocratie deviendront le nouvel appareil d'Etat. Face à ce tournant, la direction du [[Parti_bolchevik|Parti bolchevik]] traverse une grave crise avant qu'une ligne claire ne s'impose. Mené par [[Zinoviev|Zinoviev]]-[[Kamenev|Kamenev]], un courant droitier initialement majoritaire au Comité central hésite. reporte l'échéance et veut renoncer. Entre [[Lénine|Lénine]] et [[Trotsky|Trotsky]], tous deux partisans de la préparation immédiate de l'insurrection, se développe un débat parfois âpre sur la tactique précise à suivre.
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Au sein des [[Soviet|soviets]], le Parti bolchevik devient majoritaire, à commencer par [[Petrograd|Petrograd]] et Moscou. Au sein du parti, [[Lénine|Lénine]], encore dans la clandestinité, en Finlande. met la prise du pouvoir et l'insurrection à l'ordre du jour. Et pose la question: quand&nbsp;? comment&nbsp;?&nbsp;D'avril à septembre, le Parti a appris à lutter pour la majorité au sein des conseils par la méthode de la democrarie ouvrière. Désormais, c'est par l'initiative révolutionnaire que les organes de cette démocratie deviendront le nouvel appareil d'Etat. Face à ce tournant, la direction du [[Parti_bolchevik|Parti bolchevik]] traverse une grave crise avant qu'une ligne claire ne s'impose. Mené par [[Zinoviev|Zinoviev]]-[[Kamenev|Kamenev]], un courant droitier initialement majoritaire au Comité central hésite. reporte l'échéance et veut renoncer. Entre [[Lénine|Lénine]] et [[Trotski|Trotski]], tous deux partisans de la préparation immédiate de l'insurrection, se développe un débat parfois âpre sur la tactique précise à suivre.
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La gauche du Parti l'emporte finalement au comité central du 10 octobre. Le congrès national des soviets des ouvriers, des soldats et des paysans est convoqué pour la fin du mois. En même temps, le Comité militaire révolutionnaire, organe du Soviet de Pétrograd, avec à sa tête [[Trotsky|Trotsky]], bonapartistes le pouvoir ouvrier, il valorise aux yeux des larges masses, la solution de la révolution socialiste&nbsp;: le renversement de l'ordre établi.
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La gauche du Parti l'emporte finalement au comité central du 10 octobre. Le congrès national des soviets des ouvriers, des soldats et des paysans est convoqué pour la fin du mois. En même temps, le Comité militaire révolutionnaire, organe du Soviet de Pétrograd, avec à sa tête [[Trotski|Trotski]], bonapartistes le pouvoir ouvrier, il valorise aux yeux des larges masses, la solution de la révolution socialiste&nbsp;: le renversement de l'ordre établi.
    
=== L'insurrection ===
 
=== L'insurrection ===
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Le Comité militaire révolutionnaire répond à une provocation commandant du district militaire, Polkovaikov, qui veut démembrer la garnison révolutionnaire de la ville. Ainsi l'insurrection commence par une mesure d'autodéfense. En quelques heures l'appareil de répression bourgeois est démantelé à Petrograd. Le pouvoir politique est à portée de main. L’insurrection du 24-25 octobre 1917, qui a déposé le gouvernement provisoire et établi le pouvoir des soviets, a coïncidé avec l’ouverture du deuxième Congrès des soviets de Russie. Sous la direction de Trotsky, elle a été menée avec rapidité et efficacité. Les bolcheviks avaient gagné, au cours de plusieurs mois de lutte, une majorité décisive au sein des soviets, qui étaient les organisations représentatives incontestées de la classe ouvrière. La prise de pouvoir par les soviets fut pacifique. En cette heure décisive, personne ne voulait se battre pour Kerensky, qui quitta Petrograd dans une voiture mise à sa disposition par l’ambassade américaine.
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Le Comité militaire révolutionnaire répond à une provocation commandant du district militaire, Polkovaikov, qui veut démembrer la garnison révolutionnaire de la ville. Ainsi l'insurrection commence par une mesure d'autodéfense. En quelques heures l'appareil de répression bourgeois est démantelé à Petrograd. Le pouvoir politique est à portée de main. L’insurrection du 24-25 octobre 1917, qui a déposé le gouvernement provisoire et établi le pouvoir des soviets, a coïncidé avec l’ouverture du deuxième Congrès des soviets de Russie. Sous la direction de Trotski, elle a été menée avec rapidité et efficacité. Les bolcheviks avaient gagné, au cours de plusieurs mois de lutte, une majorité décisive au sein des soviets, qui étaient les organisations représentatives incontestées de la classe ouvrière. La prise de pouvoir par les soviets fut pacifique. En cette heure décisive, personne ne voulait se battre pour Kerensky, qui quitta Petrograd dans une voiture mise à sa disposition par l’ambassade américaine.
    
Le lendemain, dans le journal ''Rabotchi i Soldat'', le Congrès a publié une ''Déclaration aux travailleurs, soldats et paysans'' qui résume bien la signification de la révolution d’octobre&nbsp;: «&nbsp;Le gouvernement provisoire est renversé. La majorité de ses membres est déjà arrêtée. Le pouvoir des Soviets proposera une paix immédiate et démocratique à tous les peuples et l’armistice immédiat sur tous les fronts. Il assurera la remise sans indemnité des terres des propriétaires fonciers, des apanages et des monastères à la disposition des comités paysans. Il défendra les droits des soldats en procédant à la démocratisation totale de l’armée. Il établira le contrôle ouvrier de la production. Il assurera la convocation de l’Assemblée constituante. Il assurera à toutes les nations qui peuplent la Russie le droit véritable à disposer d’elles-mêmes&nbsp;».
 
Le lendemain, dans le journal ''Rabotchi i Soldat'', le Congrès a publié une ''Déclaration aux travailleurs, soldats et paysans'' qui résume bien la signification de la révolution d’octobre&nbsp;: «&nbsp;Le gouvernement provisoire est renversé. La majorité de ses membres est déjà arrêtée. Le pouvoir des Soviets proposera une paix immédiate et démocratique à tous les peuples et l’armistice immédiat sur tous les fronts. Il assurera la remise sans indemnité des terres des propriétaires fonciers, des apanages et des monastères à la disposition des comités paysans. Il défendra les droits des soldats en procédant à la démocratisation totale de l’armée. Il établira le contrôle ouvrier de la production. Il assurera la convocation de l’Assemblée constituante. Il assurera à toutes les nations qui peuplent la Russie le droit véritable à disposer d’elles-mêmes&nbsp;».
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Pour la plupart des marxistes de l'[[Internationale_ouvrière|Internationale ouvrière]] (1889-1914), il ne pouvait y avoir qu'une [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] en Russie, étant donné que le pays était encore [[Semi-féodal|semi-féodal]] et peu développé économiquement. Jusqu'en 1917, même les [[Bolchéviks|bolchéviks]] étaient d'accord sur ce point. Leur différence avec les [[Menchéviks|menchéviks]] était qu'ils défendaient un rôle actif du [[Prolétariat|prolétariat]] et de la [[Paysannerie|paysannerie]] dans la révolution, pour assurer une vraie [[Révolution_populaire|révolution populaire]] (tout en étant bourgeoise dans son contenu). Ainsi la révolution pourrait balayer toute trace de [[Féodalisme|féodalisme]] malgré l'attitude lâche de la bourgeoisie russe. La formule de [[Lénine|Lénine]] est alors celle de la ''«&nbsp;[[Dictature_démocratique_du_prolétariat_et_de_la_paysannerie|dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie]]&nbsp;»''.
 
Pour la plupart des marxistes de l'[[Internationale_ouvrière|Internationale ouvrière]] (1889-1914), il ne pouvait y avoir qu'une [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] en Russie, étant donné que le pays était encore [[Semi-féodal|semi-féodal]] et peu développé économiquement. Jusqu'en 1917, même les [[Bolchéviks|bolchéviks]] étaient d'accord sur ce point. Leur différence avec les [[Menchéviks|menchéviks]] était qu'ils défendaient un rôle actif du [[Prolétariat|prolétariat]] et de la [[Paysannerie|paysannerie]] dans la révolution, pour assurer une vraie [[Révolution_populaire|révolution populaire]] (tout en étant bourgeoise dans son contenu). Ainsi la révolution pourrait balayer toute trace de [[Féodalisme|féodalisme]] malgré l'attitude lâche de la bourgeoisie russe. La formule de [[Lénine|Lénine]] est alors celle de la ''«&nbsp;[[Dictature_démocratique_du_prolétariat_et_de_la_paysannerie|dictature démocratique du prolétariat et de la paysannerie]]&nbsp;»''.
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Suite à la [[Révolution_de_1905|révolution de 1905]], [[Trotsky|Trotsky]] ébauche sa théorie de la [[Révolution_permanente|révolution permanente]]. Il considère que non seulement le prolétariat et la paysannerie doivent jouer un rôle actif, mais que seul le prolétariat dispose d'une organisation (la [[POSDR|social-démocratie]]) capable de diriger, et qu'une fois au pouvoir le prolétariat ne pourra pas se limiter à des mesures démocratiques, mais devra entamer directement une transformation socialiste de la société. La révolution est donc un processus ininterrompu qui part des aspirations démocratiques et se transforme en [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
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Suite à la [[Révolution_de_1905|révolution de 1905]], [[Trotski|Trotski]] ébauche sa théorie de la [[Révolution_permanente|révolution permanente]]. Il considère que non seulement le prolétariat et la paysannerie doivent jouer un rôle actif, mais que seul le prolétariat dispose d'une organisation (la [[POSDR|social-démocratie]]) capable de diriger, et qu'une fois au pouvoir le prolétariat ne pourra pas se limiter à des mesures démocratiques, mais devra entamer directement une transformation socialiste de la société. La révolution est donc un processus ininterrompu qui part des aspirations démocratiques et se transforme en [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]].
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Selon les [[Trotskistes|trotskistes]], [[Lénine|Lénine]] se rallie de fait en 1917 à la ligne de Trotsky dans ses [[Thèses_d'avril|''Thèses d'avril'']]. Selon la [[Gauche_communiste_italienne|gauche communiste italienne]], Lénine ne s'est pas rallié à Trotsky, mais aurait maintenu l'idée d'une révolution bourgeoise. La révolution d'Octobre serait donc ''«&nbsp;une révolution double&nbsp;: socialisme en politique, capitalisme en économie&nbsp;»''.<ref>[http://www.sinistra.net/lib/bas/progco/qioi/qioinpibef.html Le trotskysme - Critique de la théorie de la révolution permanente], «Programme Communiste», numéro 57, octobre-décembre 1972</ref>
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Selon les [[Trotskistes|trotskistes]], [[Lénine|Lénine]] se rallie de fait en 1917 à la ligne de Trotski dans ses [[Thèses_d'avril|''Thèses d'avril'']]. Selon la [[Gauche_communiste_italienne|gauche communiste italienne]], Lénine ne s'est pas rallié à Trotski, mais aurait maintenu l'idée d'une révolution bourgeoise. La révolution d'Octobre serait donc ''«&nbsp;une révolution double&nbsp;: socialisme en politique, capitalisme en économie&nbsp;»''.<ref>[http://www.sinistra.net/lib/bas/progco/qioi/qioinpibef.html Le trotskysme - Critique de la théorie de la révolution permanente], «Programme Communiste», numéro 57, octobre-décembre 1972</ref>
    
En 1921, [[Radek|Radek]] écrit un article intitulé ''La révolution russe est-elle une révolution bourgeoise&nbsp;?<ref>Karl Radek, ''[https://www.marxists.org/archive/radek/1921/xx/russrev.html Is the Russian Revolution a Bourgeois Revolution?]'', 1921</ref>'' Il y défend l'idée que la révolution russe est historiquement une forme transitoire entre [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] et [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]], qu'elle est une [[Révolution_prolétarienne|révolution prolétarienne]] dans un pays petit-bourgeois, mais que puisque le prolétariat est la classe en essor, la révolution est une révolution socialiste.
 
En 1921, [[Radek|Radek]] écrit un article intitulé ''La révolution russe est-elle une révolution bourgeoise&nbsp;?<ref>Karl Radek, ''[https://www.marxists.org/archive/radek/1921/xx/russrev.html Is the Russian Revolution a Bourgeois Revolution?]'', 1921</ref>'' Il y défend l'idée que la révolution russe est historiquement une forme transitoire entre [[Révolution_bourgeoise|révolution bourgeoise]] et [[Révolution_socialiste|révolution socialiste]], qu'elle est une [[Révolution_prolétarienne|révolution prolétarienne]] dans un pays petit-bourgeois, mais que puisque le prolétariat est la classe en essor, la révolution est une révolution socialiste.
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Au moment de la révolution d'Octobre, les socialistes [[Réformistes|réformistes]] (à commencer par les [[Menchéviks|menchéviks]]) condamnent la prise du pouvoir par les bolchéviks de la même façon que les bourgeois, comme un ''«&nbsp;[[Putsch|putsch]] anti-démocratique&nbsp;»''. En France [[L'Humanité|''L'Humanité'']] titre le 9 novembre sur le «&nbsp;coup d’État en Russie&nbsp;» qui vient d’amener Lénine et les «&nbsp;[[Maximalisme|maximalistes]]&nbsp;» au pouvoir. Les théoriciens réformistes ajoutent souvent que l'échec des bolchéviks était inévitable parce qu'ils auraient voulu violer les lois de l'histoire... [[Rosa_Luxemburg_et_les_bolchéviks|Rosa Luxemburg critique durement les bolchéviks]], mais elle et [[Ligue_spartakiste|ses partisans]] ne seront en Allemagne pas du tout sur la ligne réformiste.
 
Au moment de la révolution d'Octobre, les socialistes [[Réformistes|réformistes]] (à commencer par les [[Menchéviks|menchéviks]]) condamnent la prise du pouvoir par les bolchéviks de la même façon que les bourgeois, comme un ''«&nbsp;[[Putsch|putsch]] anti-démocratique&nbsp;»''. En France [[L'Humanité|''L'Humanité'']] titre le 9 novembre sur le «&nbsp;coup d’État en Russie&nbsp;» qui vient d’amener Lénine et les «&nbsp;[[Maximalisme|maximalistes]]&nbsp;» au pouvoir. Les théoriciens réformistes ajoutent souvent que l'échec des bolchéviks était inévitable parce qu'ils auraient voulu violer les lois de l'histoire... [[Rosa_Luxemburg_et_les_bolchéviks|Rosa Luxemburg critique durement les bolchéviks]], mais elle et [[Ligue_spartakiste|ses partisans]] ne seront en Allemagne pas du tout sur la ligne réformiste.
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On peut noter qu'à l'époque, les [[Marxistes_révolutionnaires|marxistes révolutionnaires]] n'ont pas peur de parler de ''«&nbsp;coup d'Etat&nbsp;»'' pour désigner l'insurrection du 7 novembre (n.s). Dans les années suivantes, les bolcheviks eux-mêmes n’hésitent pas à parler entre eux de leur «&nbsp;coup&nbsp;» d’Octobre (''perevorot''). Dans son autobiographie, [[Trotsky|Trotsky]] utilise indifféremment les termes «&nbsp;insurrection&nbsp;», «&nbsp;conquête du pouvoir&nbsp;» et «&nbsp;coup d’État&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[[Ma vie]]'', Gallimard, coll. « Folio », Paris, 2004, p. 403-408</ref>. La communiste allemande [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] parle elle aussi du «&nbsp;coup d’État d’octobre&nbsp;».<ref>Rosa Luxemburg, ''La Révolution russe'', septembre 1918 (publié en 1922)</ref> Mais cela ne désigne qu'un moment de la révolution, qui ne donne pas en lui-même sa signification. Un coup d'Etat qui renverse un gouvernement haï pour s'en remettre le lendemain à un [[Congrès_des_soviets|Congrès des soviets]] n'a rien avoir avec, par exemple, un coup d'Etat qui renverse un gouvernement aimé pour le remplacer par une dictature militaire ([[Coup_d'État_de_1973_au_Chili|Chili, 1973]]).
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On peut noter qu'à l'époque, les [[Marxistes_révolutionnaires|marxistes révolutionnaires]] n'ont pas peur de parler de ''«&nbsp;coup d'Etat&nbsp;»'' pour désigner l'insurrection du 7 novembre (n.s). Dans les années suivantes, les bolcheviks eux-mêmes n’hésitent pas à parler entre eux de leur «&nbsp;coup&nbsp;» d’Octobre (''perevorot''). Dans son autobiographie, [[Trotski|Trotski]] utilise indifféremment les termes «&nbsp;insurrection&nbsp;», «&nbsp;conquête du pouvoir&nbsp;» et «&nbsp;coup d’État&nbsp;»<ref>Léon Trotski, ''[[Ma vie]]'', Gallimard, coll. « Folio », Paris, 2004, p. 403-408</ref>. La communiste allemande [[Rosa_Luxemburg|Rosa Luxemburg]] parle elle aussi du «&nbsp;coup d’État d’octobre&nbsp;».<ref>Rosa Luxemburg, ''La Révolution russe'', septembre 1918 (publié en 1922)</ref> Mais cela ne désigne qu'un moment de la révolution, qui ne donne pas en lui-même sa signification. Un coup d'Etat qui renverse un gouvernement haï pour s'en remettre le lendemain à un [[Congrès_des_soviets|Congrès des soviets]] n'a rien avoir avec, par exemple, un coup d'Etat qui renverse un gouvernement aimé pour le remplacer par une dictature militaire ([[Coup_d'État_de_1973_au_Chili|Chili, 1973]]).
    
== Voir aussi ==
 
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