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Cependant la présence d'une implantation socialiste dans les quartiers ouvriers, même affaiblie par la répression et la conscription, a nettement contribué à politiser rapidement et à organiser les cortèges et les manifestations.

Cependant la présence d'une implantation socialiste dans les quartiers ouvriers, même affaiblie par la répression et la conscription, a nettement contribué à politiser rapidement et à organiser les cortèges et les manifestations.

Le 23 février, jour qui inaugura la révolution, était organisée la [[Journée_internationale_des_droits_des_Femmes|Journée internationale des droits des Femmes]]. Les social-démocrates avaient prévu des réunions, discours, tracts... Mais ils déconseillaient la grève, par peur de conduire les ouvriers à dure répression, étant donné la nervosité des autorités. Mais de nombreuses ouvrières, exhaspérées par le rationnement, prirent l'initiative de réclamer du pain. [[Trotsky|Trotsky]] raconte les débuts de la révolution en se basant largement sur le témoignage de Kaïourov :

Le 23 février, jour qui inaugura la révolution, était organisée la [[Journée_internationale_des_droits_des_Femmes|Journée internationale des droits des Femmes]]. Les social-démocrates avaient prévu des réunions, discours, tracts... Mais ils déconseillaient la grève, par peur de conduire les ouvriers à dure répression, étant donné la nervosité des autorités. Mais de nombreuses ouvrières, exhaspérées par le rationnement, prirent l'initiative de réclamer du pain. [[Trotski|Trotski]] raconte les débuts de la révolution en se basant largement sur le témoignage de Kaïourov :

« ''Mais le lendemain matin, en dépit de toutes les directives, les ouvrières du textile quittèrent le travail dans plusieurs fabriques et envoyèrent des délégués aux métallos pour leur demander de soutenir la grève. C’est « à contre-cœur », écrit Kaïourov, que les bolcheviks marchèrent, suivis par les ouvriers mencheviks et socialistes révolutionnaires. ''[...]

« ''Mais le lendemain matin, en dépit de toutes les directives, les ouvrières du textile quittèrent le travail dans plusieurs fabriques et envoyèrent des délégués aux métallos pour leur demander de soutenir la grève. C’est « à contre-cœur », écrit Kaïourov, que les bolcheviks marchèrent, suivis par les ouvriers mencheviks et socialistes révolutionnaires. ''[...]

Kaïourov fait partie d'une couche de cadres intermédiaires beaucoup moins connus que les principaux dirigeants du parti (souvent des intellectuels) mais sans qui l'implantation parmi les ouvriers n'aurait pas pu se faire. La plupart d'entre eux ont été oubliés. Kaïourov est un peu plus connu parce qu'il militait dans le faubourg de Vyborg, d'une importance capitale, et parce qu'il a écrit ses mémoires sur l'insurrection de Février.

Kaïourov fait partie d'une couche de cadres intermédiaires beaucoup moins connus que les principaux dirigeants du parti (souvent des intellectuels) mais sans qui l'implantation parmi les ouvriers n'aurait pas pu se faire. La plupart d'entre eux ont été oubliés. Kaïourov est un peu plus connu parce qu'il militait dans le faubourg de Vyborg, d'une importance capitale, et parce qu'il a écrit ses mémoires sur l'insurrection de Février.

<blockquote>«&nbsp;Rien, sans doute, ne peut mieux expliquer les victoires du bolchevisme, et surtout leur conquête, lente puis foudroyante, de ceux que<span class="spip_in">Boukharine</span> appelle le «&nbsp;deuxième cercle concentrique du parti&nbsp;», ses antennes et ses leviers en période révolutionnaire, les ouvriers révolutionnaires, organisateurs de syndicats et de comités du parti, pôles de résistance, centre d’initiatives, animateurs et éducateurs infatigables par qui le parti a pu s’intégrer dans la classe et la diriger. De tous ceux-là, l’histoire a presque oublié les noms dans tous les cas&nbsp;: <span class="spip_in">Lénine</span>, parlant d’eux, dit les cadres «&nbsp;à la Kaiourov&nbsp;», du nom de l’ouvrier qui le cache en 1917 pendant quelques jours et à qui il gardera toujours sa confiance. Sans leur existence, le «&nbsp;miracle&nbsp;» bolchevique ne peut se comprendre.&nbsp;» Pierre Broué, ''Le Parti Bolchévique''</blockquote>  

<blockquote>«&nbsp;Rien, sans doute, ne peut mieux expliquer les victoires du bolchevisme, et surtout leur conquête, lente puis foudroyante, de ceux que<span class="spip_in">Boukharine</span> appelle le «&nbsp;deuxième cercle concentrique du parti&nbsp;», ses antennes et ses leviers en période révolutionnaire, les ouvriers révolutionnaires, organisateurs de syndicats et de comités du parti, pôles de résistance, centre d’initiatives, animateurs et éducateurs infatigables par qui le parti a pu s’intégrer dans la classe et la diriger. De tous ceux-là, l’histoire a presque oublié les noms dans tous les cas&nbsp;: <span class="spip_in">Lénine</span>, parlant d’eux, dit les cadres «&nbsp;à la Kaiourov&nbsp;», du nom de l’ouvrier qui le cache en 1917 pendant quelques jours et à qui il gardera toujours sa confiance. Sans leur existence, le «&nbsp;miracle&nbsp;» bolchevique ne peut se comprendre.&nbsp;» Pierre Broué, ''Le Parti Bolchévique''</blockquote>  

Les éléments sur la vie de Kaïourov sont très ténus, et contradictoires. [[Pierre_Broué|Pierre Broué]], dans son dernier livre «&nbsp;''Communistes contre Staline''&nbsp;», parle de Vassili Nikolaiévitch Kaïourov, né en 1888 et mort en 1939, comme d’ailleurs dans son «&nbsp;''Trotsky''&nbsp;»... Olivier Besancenot en parle également dans son livre ''Que faire de 1917 ?'' (2017).

Les éléments sur la vie de Kaïourov sont très ténus, et contradictoires. [[Pierre_Broué|Pierre Broué]], dans son dernier livre «&nbsp;''Communistes contre Staline''&nbsp;», parle de Vassili Nikolaiévitch Kaïourov, né en 1888 et mort en 1939, comme d’ailleurs dans son «&nbsp;''Trotski''&nbsp;»... Olivier Besancenot en parle également dans son livre ''Que faire de 1917 ?'' (2017).

==Notes et sources==

==Notes et sources==

*http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=957

*http://www.collectif-smolny.org/article.php3?id_article=957

*Léon Trotsky, [https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrrsomm.htm ''Histoire de la révolution russe''], tome 1 - Février, 1930

*Léon Trotski, [https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrrsomm.htm ''Histoire de la révolution russe''], tome 1 - Février, 1930

*Pierre Broué, [https://www.marxists.org/francais/broue/works/1963/00/broue_pbolch.htm ''Le Parti bolchévique''], 1963

*Pierre Broué, [https://www.marxists.org/francais/broue/works/1963/00/broue_pbolch.htm ''Le Parti bolchévique''], 1963

*Pierre Broué, [http://www.marxistsfr.org/francais/broue/works/1988/00/index.htm Trotsky], 1988 [sur le groupe Rioutine-Slepkov.]

*Pierre Broué, [http://www.marxistsfr.org/francais/broue/works/1988/00/index.htm Trotski], 1988 [sur le groupe Rioutine-Slepkov.]

*Victor Serge, ''Mémoires d’un révolutionnaire et autres écrits politiques'', Paris, Robert Laffont Bouquins, 2001&nbsp;; cf. pp.&nbsp;390 [Rioutine et «&nbsp;En prison, le vieil ouvrier bolchevik Kaïourov, estimé de Lénine, et presque toute sa famille.&nbsp;»], 420, 713-714 [Sur le groupe Rioutine.]&nbsp;;

*Victor Serge, ''Mémoires d’un révolutionnaire et autres écrits politiques'', Paris, Robert Laffont Bouquins, 2001&nbsp;; cf. pp.&nbsp;390 [Rioutine et «&nbsp;En prison, le vieil ouvrier bolchevik Kaïourov, estimé de Lénine, et presque toute sa famille.&nbsp;»], 420, 713-714 [Sur le groupe Rioutine.]&nbsp;;

*Jean-David AVENEL, ''Interventions Alliées pendant la Guerre civile russe'' (1918-1920), Paris, Economica, 2001&nbsp;;

*Jean-David AVENEL, ''Interventions Alliées pendant la Guerre civile russe'' (1918-1920), Paris, Economica, 2001&nbsp;;