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Il est clair que la [[Oppression_des_femmes|condition des femmes]] et le type de [[Militantisme|militantisme]] varie selon les couches sociales. Ainsi les premières femmes à revendiquer des droits égaux étaient des femmes le plus souvent instruites, de milieux [[Bourgeois|bourgeois]] ou [[Petit-bourgeois|petit-bourgeois]]. A la fin du 19<sup>ème</sup> siècle, le [[Féminisme|féminisme]] progresse dans la classe ouvrière d'abord parmi les femmes bénéficiant d'un emploi stable, et notamment parmi les institutrices.
 
Il est clair que la [[Oppression_des_femmes|condition des femmes]] et le type de [[Militantisme|militantisme]] varie selon les couches sociales. Ainsi les premières femmes à revendiquer des droits égaux étaient des femmes le plus souvent instruites, de milieux [[Bourgeois|bourgeois]] ou [[Petit-bourgeois|petit-bourgeois]]. A la fin du 19<sup>ème</sup> siècle, le [[Féminisme|féminisme]] progresse dans la classe ouvrière d'abord parmi les femmes bénéficiant d'un emploi stable, et notamment parmi les institutrices.
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Cette situation a tendance à créer des tensions entre féminisme et lutte de classe. Pour certaines féministes, et pas seulement des bourgeoises, il y avait une éducation féministe spécifique à porter au sein du prolétariat. Par exemple [[Madeleine_Pelletier|Madeleine Pelletier]], une féministe radicale qui fut toute sa vie dans le militantisme socialiste, libertaire ou communiste, dressait un constat sans appel&nbsp;: «''La classe ouvrière sera la dernière à venir au féminisme.''&nbsp;»<ref name="PelletierCO" /> Et tout en reconnaissant la nécessité d'agir sur les ressorts sociaux (comme la baisse du temps de travail) pour favoriser l'émancipation, elle reprochait aux dirigeants du mouvement ouvrier de ne pas vouloir défendre le partage du fardeau du travail domestique. «&nbsp;''Pensez donc, dire aux ouvriers d’aider leur femme à faire le ménage&nbsp;; mais ce serait un crime de lèse -masculinité&nbsp;! ''» Dans un article de 1924, Pelletier s'appuie sur un article de [[Trotsky|Trotsky]] pour défendre son propos. La rédaction du journal précise qu'elle ne partage pas entièrement ses vues.<ref>Madeleine Pelletier, [http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=311&auteurid=251 L’importance des mœurs], L’Ouvrière, 06/10/1923</ref>
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Cette situation a tendance à créer des tensions entre féminisme et lutte de classe. Pour certaines féministes, et pas seulement des bourgeoises, il y avait une éducation féministe spécifique à porter au sein du prolétariat. Par exemple [[Madeleine_Pelletier|Madeleine Pelletier]], une féministe radicale qui fut toute sa vie dans le militantisme socialiste, libertaire ou communiste, dressait un constat sans appel&nbsp;: «''La classe ouvrière sera la dernière à venir au féminisme.''&nbsp;»<ref name="PelletierCO" /> Et tout en reconnaissant la nécessité d'agir sur les ressorts sociaux (comme la baisse du temps de travail) pour favoriser l'émancipation, elle reprochait aux dirigeants du mouvement ouvrier de ne pas vouloir défendre le partage du fardeau du travail domestique. «&nbsp;''Pensez donc, dire aux ouvriers d’aider leur femme à faire le ménage&nbsp;; mais ce serait un crime de lèse -masculinité&nbsp;! ''» Dans un article de 1924, Pelletier s'appuie sur un article de [[Trotski|Trotski]] pour défendre son propos. La rédaction du journal précise qu'elle ne partage pas entièrement ses vues.<ref>Madeleine Pelletier, [http://www.marievictoirelouis.net/index.php?id=311&auteurid=251 L’importance des mœurs], L’Ouvrière, 06/10/1923</ref>
    
===Classes de femmes et d'hommes&nbsp;?===
 
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«&nbsp;L'absorption complète des fonctions économiques de la famille par la société socialiste, liant toute une génération par la solidarité et l'assistance mutuelle, devait apporter à la femme, et dès lors au couple, une véritable émancipation du joug séculaire. [...]<br /> La famille ne peut pas être abolie: il faut la remplacer. L'émancipation véritable de la femme est impossible sur le terrain de la "misère socialisée". [...]<br /> Tant que la société n'est pas en état d'assumer les charges matérielles de la famille, la mère ne peut s'acquitter avec succès d'une fonction sociale qu'à la condition de disposer d'une esclave blanche, nourrice bonne cuisinière ou autre.&nbsp;»<ref name="Trahie">Trotsky, [http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/revtrahie/frodcp7.htm La Révolution trahie - Thermidor au foyer], 1936</ref>
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«&nbsp;L'absorption complète des fonctions économiques de la famille par la société socialiste, liant toute une génération par la solidarité et l'assistance mutuelle, devait apporter à la femme, et dès lors au couple, une véritable émancipation du joug séculaire. [...]<br /> La famille ne peut pas être abolie: il faut la remplacer. L'émancipation véritable de la femme est impossible sur le terrain de la "misère socialisée". [...]<br /> Tant que la société n'est pas en état d'assumer les charges matérielles de la famille, la mère ne peut s'acquitter avec succès d'une fonction sociale qu'à la condition de disposer d'une esclave blanche, nourrice bonne cuisinière ou autre.&nbsp;»<ref name="Trahie">Trotski, [http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/revtrahie/frodcp7.htm La Révolution trahie - Thermidor au foyer], 1936</ref>
 
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Il semble néanmoins que [[Trotsky|Trotsky]] ait voulu faire passer l'idée que les opprimé-e-s (au sens large) doivent toujours en premier lieu compter sur eux-mêmes et non sur des "tuteurs"&nbsp;:
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Il semble néanmoins que [[Trotski|Trotski]] ait voulu faire passer l'idée que les opprimé-e-s (au sens large) doivent toujours en premier lieu compter sur eux-mêmes et non sur des "tuteurs"&nbsp;:
 
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«&nbsp;L'histoire nous apprend bien des choses sur l'asservissement de la femme à l'homme, et des deux à l'exploiteur, et sur les efforts des travailleurs qui, cherchant au prix du sang à secouer le joug, n'arrivaient en réalité qu'à changer de chaînes. [...] Mais comment libérer effectivement l'enfant, la femme, l'homme, voilà ce sur quoi nous manquons d'exemples positifs. Toute l'expérience du passé est négative et elle impose avant tout aux travailleurs la méfiance envers les tuteurs privilégiés et incontrôlés.&nbsp;»<ref name="Trahie" />
 
«&nbsp;L'histoire nous apprend bien des choses sur l'asservissement de la femme à l'homme, et des deux à l'exploiteur, et sur les efforts des travailleurs qui, cherchant au prix du sang à secouer le joug, n'arrivaient en réalité qu'à changer de chaînes. [...] Mais comment libérer effectivement l'enfant, la femme, l'homme, voilà ce sur quoi nous manquons d'exemples positifs. Toute l'expérience du passé est négative et elle impose avant tout aux travailleurs la méfiance envers les tuteurs privilégiés et incontrôlés.&nbsp;»<ref name="Trahie" />
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Il semble que la capacité à intégrer des questions nouvelles soit cependant lié au caractère [[Parti_révolutionnaire|révolutionnaire]] ou non des organisations. Par exemple [[Alexandra_Kollontaï|Alexandra Kollontaï]] a pu largement exprimer ses positions après la révolution russe, malgré des désaccords avec beaucoup d'autres [[Bolchéviks|bolchéviks]] comme [[Lénine|Lénine]] ou [[Trotsky|Trotsky]]. Par la suite, la chape de plomb du [[Stalinisme|stalinisme]] a rendu impensable une telle liberté d'expression. La discours sur la femme-mère des partis stalinisés est par ailleurs resté complètement conservateur, malgré la progression des mouvements [[Féministes|féministes]]. En particulier, pendant qu'émergeait le [[Mouvement_de_libération_des_femmes|MLF]] en France et la revendication du droit à l'[[Avortement|avortement]], le [[PCF|PCF]] y restait complètement opposé.<ref>Josette Trat, Aux racines de l'idéologíe “familialiste” du PCF », in Christine Delphy et Sylvie Chaperon (din), Cinquantenaire du Deuxième Sexe. Colloque international Simone de Beauvoir Paris, Éditions syllepse, 2002</ref>
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Il semble que la capacité à intégrer des questions nouvelles soit cependant lié au caractère [[Parti_révolutionnaire|révolutionnaire]] ou non des organisations. Par exemple [[Alexandra_Kollontaï|Alexandra Kollontaï]] a pu largement exprimer ses positions après la révolution russe, malgré des désaccords avec beaucoup d'autres [[Bolchéviks|bolchéviks]] comme [[Lénine|Lénine]] ou [[Trotski|Trotski]]. Par la suite, la chape de plomb du [[Stalinisme|stalinisme]] a rendu impensable une telle liberté d'expression. La discours sur la femme-mère des partis stalinisés est par ailleurs resté complètement conservateur, malgré la progression des mouvements [[Féministes|féministes]]. En particulier, pendant qu'émergeait le [[Mouvement_de_libération_des_femmes|MLF]] en France et la revendication du droit à l'[[Avortement|avortement]], le [[PCF|PCF]] y restait complètement opposé.<ref>Josette Trat, Aux racines de l'idéologíe “familialiste” du PCF », in Christine Delphy et Sylvie Chaperon (din), Cinquantenaire du Deuxième Sexe. Colloque international Simone de Beauvoir Paris, Éditions syllepse, 2002</ref>
    
===Rapport à la sexualité===
 
===Rapport à la sexualité===

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