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La '''jeunesse''' tient une place importante dans la pratique politique des [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]], en tant que potentielle force d'entraînement de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]].
 
La '''jeunesse''' tient une place importante dans la pratique politique des [[Communistes_révolutionnaires|communistes révolutionnaires]], en tant que potentielle force d'entraînement de la [[Classe_ouvrière|classe ouvrière]].
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L'influence que parvient à avoir un parti dans la jeunesse est lié à sa radicalité. C'est ce qui faisait dire à [[Lénine|Lénine]] le parti ouvrier serait toujours le parti de la jeunesse :
 
L'influence que parvient à avoir un parti dans la jeunesse est lié à sa radicalité. C'est ce qui faisait dire à [[Lénine|Lénine]] le parti ouvrier serait toujours le parti de la jeunesse :
<blockquote>«&nbsp;''Nous sommes un parti de novateurs, et la jeunesse suit toujours de préférence les novateurs. Nous sommes un parti qui combat avec abnégation un vieux régime pourri. La jeunesse sera toujours la première à marcher pour une lutte où il faut faire don de soi […] Nous serons toujours le parti de la jeunesse dans notre classe d’avant-garde''&nbsp;!&nbsp;»<ref>Lénine, « La crise du menchevisme », Proletari, 7 déc. 1906, ibidem, p. 183.</ref></blockquote>  
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«&nbsp;''Nous sommes un parti de novateurs, et la jeunesse suit toujours de préférence les novateurs. Nous sommes un parti qui combat avec abnégation un vieux régime pourri. La jeunesse sera toujours la première à marcher pour une lutte où il faut faire don de soi […] Nous serons toujours le parti de la jeunesse dans notre classe d’avant-garde''&nbsp;!&nbsp;»<ref>Lénine, « La crise du menchevisme », Proletari, 7 déc. 1906, ibidem, p. 183.</ref>
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[[Trotsky|Trotsky]] faisait aussi le lien avec les "générations"&nbsp;:
 
[[Trotsky|Trotsky]] faisait aussi le lien avec les "générations"&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;''Quand s’use un programme ou une organisation, s’use aussi la génération qui les a portés sur ses épaules. La rénovation du mouvement se fait par la jeunesse, libre de toute responsabilité pour le passé''&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, [https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/trans/tran.htm Programme de transition], chapitre XX.</ref></blockquote>  
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«&nbsp;''Quand s’use un programme ou une organisation, s’use aussi la génération qui les a portés sur ses épaules. La rénovation du mouvement se fait par la jeunesse, libre de toute responsabilité pour le passé''&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, [https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/trans/tran.htm Programme de transition], chapitre XX.</ref>
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===Récupération de la classe dominante===
 
===Récupération de la classe dominante===
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Elle devient la première organisation de jeunes (120 à 130 000 sympathisants en 1937 contre 100 000 pour la JC), ce qui préoccupait les Jeunesses communistes&nbsp;:
 
Elle devient la première organisation de jeunes (120 à 130 000 sympathisants en 1937 contre 100 000 pour la JC), ce qui préoccupait les Jeunesses communistes&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;[…] nous devons dire que notre jeunesse n’est pas encore orientée vers un véritable travail de rassemblement des jeunesses ouvrières pendant que les chrétiens, eux, font un grand travail dans cette branche.&nbsp;»<ref>Archives départementales de Seine-Saint-Denis, Archives du parti communiste français, 3MI7/48, dossier 3310.</ref></blockquote>  
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«&nbsp;[…] nous devons dire que notre jeunesse n’est pas encore orientée vers un véritable travail de rassemblement des jeunesses ouvrières pendant que les chrétiens, eux, font un grand travail dans cette branche.&nbsp;»<ref>Archives départementales de Seine-Saint-Denis, Archives du parti communiste français, 3MI7/48, dossier 3310.</ref>
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Les JC ont été attentifs aux revendications mises en avant par la JOC, et en ont repris une grande partie, notamment sur l’orientation professionnelle, la sécurité des jeunes travailleurs ou l’organisation des loisirs. A tel point que la JOC s'indignait&nbsp;:
 
Les JC ont été attentifs aux revendications mises en avant par la JOC, et en ont repris une grande partie, notamment sur l’orientation professionnelle, la sécurité des jeunes travailleurs ou l’organisation des loisirs. A tel point que la JOC s'indignait&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;Nous ne pouvons accepter de voir les jeunes chômeurs servir de tremplin à l’agitation révolutionnaire. Les JC ont copié notre programme non pas approximativement comme on tente de le faire croire mais mot à mot.&nbsp;»<ref>Jeunesse ouvrière, deuxième quinzaine d’avril 1935.</ref></blockquote>  
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«&nbsp;Nous ne pouvons accepter de voir les jeunes chômeurs servir de tremplin à l’agitation révolutionnaire. Les JC ont copié notre programme non pas approximativement comme on tente de le faire croire mais mot à mot.&nbsp;»<ref>Jeunesse ouvrière, deuxième quinzaine d’avril 1935.</ref>
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Les communistes dénonçaient la JOC comme une organisation bourgeoise, voire fascisante. Elle tentait cependant de s'adresser à la base&nbsp;:
 
Les communistes dénonçaient la JOC comme une organisation bourgeoise, voire fascisante. Elle tentait cependant de s'adresser à la base&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;La JOC prétend défendre vos intérêts. Mais le pape et les curés qui la dirigent mènent la croisade contre la Russie soviétique.&nbsp;»<ref>Archives départementales de Seine-Maritime, 1M 315, Papillon de la Jeunesse communiste.</ref></blockquote>  
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«&nbsp;La JOC prétend défendre vos intérêts. Mais le pape et les curés qui la dirigent mènent la croisade contre la Russie soviétique.&nbsp;»<ref>Archives départementales de Seine-Maritime, 1M 315, Papillon de la Jeunesse communiste.</ref>
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Le mouvement se déconfessionnalisme peu à peu après 1945. Aujourd'hui en France, la JOC regroupe 10&nbsp;000 jeunes de 15 à 30 ans.
 
Le mouvement se déconfessionnalisme peu à peu après 1945. Aujourd'hui en France, la JOC regroupe 10&nbsp;000 jeunes de 15 à 30 ans.
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Les JC sont en perpétuel affrontement avec ces mouvements, en particulier lors de la vente de ''L’Avant Garde''. Au congrès de l’Internationale communiste des jeunes le 9 août 1935, Raymond Guyot, secrétaire général de la JC, déclare que&nbsp;:
 
Les JC sont en perpétuel affrontement avec ces mouvements, en particulier lors de la vente de ''L’Avant Garde''. Au congrès de l’Internationale communiste des jeunes le 9 août 1935, Raymond Guyot, secrétaire général de la JC, déclare que&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;les ligues fascistes avaient avec elles le 6 février 1934 une certaine partie de la jeunesse en particulier des étudiants, des fils de commerçants, des employés, des jeunes chômeurs&nbsp;».<ref>Archives départementales de Seine-Saint-Denis, Archives du parti communiste français, 283 J69, Fonds Raymond Guyot, Internationale communiste des jeunes, le 9 août 1935</ref></blockquote>  
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«&nbsp;les ligues fascistes avaient avec elles le 6 février 1934 une certaine partie de la jeunesse en particulier des étudiants, des fils de commerçants, des employés, des jeunes chômeurs&nbsp;».<ref>Archives départementales de Seine-Saint-Denis, Archives du parti communiste français, 283 J69, Fonds Raymond Guyot, Internationale communiste des jeunes, le 9 août 1935</ref>
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Toutefois, après le tournant "unitaire" de 1934, les JC se retrouveront à tendre la main aux "fascistes" d'hier. Ainsi, le 18 juillet 1936 en «&nbsp;une&nbsp;» de ''L’Avant Garde,'' peut-on lire&nbsp;: «&nbsp;''Nous te tendons la main, jeunes volontaires nationaux.''&nbsp;». Même pendant la [[Juin_1936_en_France|grève générale de juin 1936]], c'est l'Action française qui domine au Quartier latin.
 
Toutefois, après le tournant "unitaire" de 1934, les JC se retrouveront à tendre la main aux "fascistes" d'hier. Ainsi, le 18 juillet 1936 en «&nbsp;une&nbsp;» de ''L’Avant Garde,'' peut-on lire&nbsp;: «&nbsp;''Nous te tendons la main, jeunes volontaires nationaux.''&nbsp;». Même pendant la [[Juin_1936_en_France|grève générale de juin 1936]], c'est l'Action française qui domine au Quartier latin.
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Lénine a beaucoup réfléchi au rôle des jeunes dans l’activité révolutionnaire et à leur place comme catégorie à part entière dans l’organisation communiste.
 
Lénine a beaucoup réfléchi au rôle des jeunes dans l’activité révolutionnaire et à leur place comme catégorie à part entière dans l’organisation communiste.
<blockquote>«&nbsp;le groupement de jeunes n’est pas une copie du Parti mais un collaborateur qui a sa propre direction&nbsp;»<ref>Lénine, Textes sur la jeunesse, Moscou, Éditions du Progrès, 1970.</ref><br /> <br /> «&nbsp;Nous devons être, ''sans réserve partisans de l’indépendance de l’union de la jeunesse sur le plan de l’organisation non seulement parce que les opportunistes craignent cette indépendance, mais quant au fond. Car, sans une complète indépendance, la jeunesse ne pourra pas faire son éducation de bons socialistes, ni se préparer à faire progresser le socialisme. Donc, pour l’indépendance la plus complète de l’union de la jeunesse, mais aussi pour une complète liberté de la critiquer en toute camaraderie pour ses erreurs''&nbsp;!&nbsp;»<ref name="LenineInter" /></blockquote>  
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«&nbsp;le groupement de jeunes n’est pas une copie du Parti mais un collaborateur qui a sa propre direction&nbsp;»<ref>Lénine, Textes sur la jeunesse, Moscou, Éditions du Progrès, 1970.</ref><br /> <br /> «&nbsp;Nous devons être, ''sans réserve partisans de l’indépendance de l’union de la jeunesse sur le plan de l’organisation non seulement parce que les opportunistes craignent cette indépendance, mais quant au fond. Car, sans une complète indépendance, la jeunesse ne pourra pas faire son éducation de bons socialistes, ni se préparer à faire progresser le socialisme. Donc, pour l’indépendance la plus complète de l’union de la jeunesse, mais aussi pour une complète liberté de la critiquer en toute camaraderie pour ses erreurs''&nbsp;!&nbsp;»<ref name="LenineInter" />
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===Trotsky===
 
===Trotsky===
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Cette sensibilité particulière des étudiants à la défense des libertés démocratiques leur a souvent fait rejoindre les ouvriers en lutte. Le cas de la Russie au début du 20<sup>e</sup> siècle est à cet égard frappant. Subissant directement les contraintes d’un régime particulièrement oppressif, les étudiants se soulevèrent à maintes reprises contre le [[tsarisme|tsarisme]]. C’est pourquoi, dès 1901, [[Lénine|Lénine]] en appelait à la jonction des travailleurs et des étudiants&nbsp;:
 
Cette sensibilité particulière des étudiants à la défense des libertés démocratiques leur a souvent fait rejoindre les ouvriers en lutte. Le cas de la Russie au début du 20<sup>e</sup> siècle est à cet égard frappant. Subissant directement les contraintes d’un régime particulièrement oppressif, les étudiants se soulevèrent à maintes reprises contre le [[tsarisme|tsarisme]]. C’est pourquoi, dès 1901, [[Lénine|Lénine]] en appelait à la jonction des travailleurs et des étudiants&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;''Les meilleurs représentants de nos classes instruites ont prouvé et consacré, comme en fait foi le sang de milliers de révolutionnaires suppliciés par le gouvernement, leur capacité et leur volonté de secouer de leurs pieds la poussière de la société bourgeoise pour rejoindre les rangs des socialistes. Et il est indigne du titre de socialiste, l’ouvrier qui peut voir d’un œil indifférent le gouvernement envoyer la troupe contre la jeunesse universitaire. L’étudiant a aidé l’ouvrier&nbsp;; l’ouvrier doit venir au secours de l’étudiant''&nbsp;»<ref>Lénine, « Enrôlement forcé de 183 étudiants », Iskra, février 1901, republié in Lénine, Textes sur la jeunesse, Moscou, Editions du progrès, 1970, p. 81.</ref></blockquote>  
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«&nbsp;''Les meilleurs représentants de nos classes instruites ont prouvé et consacré, comme en fait foi le sang de milliers de révolutionnaires suppliciés par le gouvernement, leur capacité et leur volonté de secouer de leurs pieds la poussière de la société bourgeoise pour rejoindre les rangs des socialistes. Et il est indigne du titre de socialiste, l’ouvrier qui peut voir d’un œil indifférent le gouvernement envoyer la troupe contre la jeunesse universitaire. L’étudiant a aidé l’ouvrier&nbsp;; l’ouvrier doit venir au secours de l’étudiant''&nbsp;»<ref>Lénine, « Enrôlement forcé de 183 étudiants », Iskra, février 1901, republié in Lénine, Textes sur la jeunesse, Moscou, Editions du progrès, 1970, p. 81.</ref>
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L'année 1968 et plus généralement les années 1970 sont aussi un exemple majeur de radicalisation politique de la jeunesse.
 
L'année 1968 et plus généralement les années 1970 sont aussi un exemple majeur de radicalisation politique de la jeunesse.
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===Au sein des partis ouvriers===
 
===Au sein des partis ouvriers===
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La [[Deuxième_internationale|Deuxième internationale]] était sous la surface [[Marxiste|marxiste]] gangrenée par l'[[Opportunisme|opportunisme]], surtout dans les sphères des dirigeants des syndicats et des partis (de fait dominés par des membres plus agés). La jeunesse était plus radicale, et elle était notamment influencée par les positions de [[Karl_Liebknecht|Karl Liebknecht]]. Après l'éclatement de la guerre, dès avril 1915, de nombreux jeunes social-démocrates participent à une conférence internationale antimilitariste à Berne.
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La [[Deuxième_internationale|Deuxième internationale]] était sous la surface [[Marxiste|marxiste]] gangrenée par l'[[Opportunisme|opportunisme]], surtout dans les sphères des dirigeants des syndicats et des partis (de fait dominés par des membres plus agés). La jeunesse était plus radicale, et elle était notamment influencée par les positions de [[Karl_Liebknecht|Karl Liebknecht]]. Après l'éclatement de la [[Première guerre mondiale|guerre]], dès avril 1915, de nombreux jeunes social-démocrates participent à une conférence internationale antimilitariste à Berne.
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A propos de la [[Révolution_russe_(1917)|révolution russe]], voici ce que [[Trotsky|Trotsky]] explique du rôle essentiel des jeunes au sein du [[Parti_bolchevik|parti bolchevik]]&nbsp;:
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En Russie, les [[bolcheviks]] avaient plus de jeunes que les mencheviks. Voici ce que [[Trotsky|Trotsky]] raconta à ce sujet :
<blockquote>«&nbsp;''Tout parti révolutionnaire trouve de prime abord un appui dans la jeune génération de la classe montante. La sénilité politique s’exprime par la perte de la capacité d’entraîner la jeunesse. Les partis de la démocratie bourgeoise, éliminés de la scène, sont contraints d’abandonner la jeunesse à la révolution ou au fascisme. Le bolchevisme, dans l’illégalité, fut toujours le parti des jeunes ouvriers. Les mencheviks s’appuyaient sur des milieux supérieurs et plus âgés de la classe ouvrière, non sans en tirer une certaine fierté et considéraient de haut les bolcheviks. Les événements montrèrent impitoyablement leur erreur&nbsp;: au moment décisif, la jeunesse entraîna les hommes d’âge mûr et jusqu’aux vieillards''&nbsp;»<ref>Trotsky, [http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/revtrahie/frodcp7.htm La Révolution trahie, VII], 1936</ref></blockquote> [[File:JeunesGardesSocialistes1937.jpg|right|375x517px|JeunesGardesSocialistes1937.jpg]]  
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«&nbsp;''Tout parti révolutionnaire trouve de prime abord un appui dans la jeune génération de la classe montante. La sénilité politique s’exprime par la perte de la capacité d’entraîner la jeunesse. Les partis de la démocratie bourgeoise, éliminés de la scène, sont contraints d’abandonner la jeunesse à la révolution ou au fascisme. Le bolchevisme, dans l’illégalité, fut toujours le parti des jeunes ouvriers. Les mencheviks s’appuyaient sur des milieux supérieurs et plus âgés de la classe ouvrière, non sans en tirer une certaine fierté et considéraient de haut les bolcheviks. Les événements montrèrent impitoyablement leur erreur&nbsp;: au moment décisif, la jeunesse entraîna les hommes d’âge mûr et jusqu’aux vieillards''&nbsp;»<ref>Trotsky, [http://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/revtrahie/frodcp7.htm La Révolution trahie, VII], 1936</ref>
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Pendant la [[Révolution russe (1905)|révolution de 1905]], Lénine écrivait à ses cadres en Russie :
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« Il faut seulement recruter des jeunes, plus hardiment et plus largement (...). Nous sommes en temps de guerre. La jeunesse décidera de l’issue de la lutte, la jeunesse estudiantine et plus encore la jeunesse ouvrière. Secouez toutes les vieilles habitudes d’immobilité, de respect hiérarchique, etc.! »<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1905/02/vil19050211.htm Lettre à A. A. Bogdanov et S. I. Goussiev]'', 11 février 1905</ref>
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</blockquote>
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En 1907, la structure par âges de la ''base'' du [[Parti ouvrier social-démocrate de Russie|POSDR]] était :<ref>D. Lane, ''The Roots of Russian Communism'', Assen 1969</ref>
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{| class="wikitable" style="margin-right: auto; margin-left: auto;" width="340px"
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|Âge
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|Bolcheviks
 +
|Mencheviks
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|Total
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|-
 +
|''+ de 30''
 +
|13 %
 +
|7 %
 +
|20 %
 +
|-
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|''25-29''
 +
|8 %
 +
|6 %
 +
|14 %
 +
|-
 +
|''20-24''
 +
|19 %
 +
|6 %
 +
|25 %
 +
|-
 +
|''10-19''
 +
|11 %
 +
|1 %
 +
|12 %
 +
|-
 +
|''Total''
 +
|51 %
 +
|20 %
 +
|71 %
 +
|}
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Plus d'une fois, Lénine s'est trouvé en bute à un conservatisme des ''[[comitards]]'' de l'appareil lorsqu'il fallait s'adapter rapidement à une situation, et il s'est souvent appuyé sur la jeunesse. Lénine confia même : ''« Le seul travail qui vaille la peine est celui que l’on fait parmi la jeunesse ! »''<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/archive/lenin/works/1917/feb/27ia.htm Lettre à Inessa Armand]'', 27 février 1917</ref>[[File:JeunesGardesSocialistes1937.jpg|right|375x517px|JeunesGardesSocialistes1937.jpg]]  
 
En 1934, l'aile gauche de la social‑démocratie belge était représentée entre autre par les Jeunes Gardes socialistes, organisation de jeunesse du [[Parti_ouvrier_belge|POB]], en principe «&nbsp;[[Autonomie_de_la_jeunesse|autonome]]&nbsp;» depuis 1926. Elle avait triplé ses effectifs en deux ans, atteignant 25 000 membres en 1933, sous la direction d'un militant de la «&nbsp;gauche&nbsp;», son secrétaire général Fernand Godefroid.
 
En 1934, l'aile gauche de la social‑démocratie belge était représentée entre autre par les Jeunes Gardes socialistes, organisation de jeunesse du [[Parti_ouvrier_belge|POB]], en principe «&nbsp;[[Autonomie_de_la_jeunesse|autonome]]&nbsp;» depuis 1926. Elle avait triplé ses effectifs en deux ans, atteignant 25 000 membres en 1933, sous la direction d'un militant de la «&nbsp;gauche&nbsp;», son secrétaire général Fernand Godefroid.
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«&nbsp;Tout le temps où nous étions place Tahrir, nous pouvions contrôler la place Tahrir, mais nous ne contrôlions pas le reste du pays. Hosni Mubarak et son entourage étaient toujours en place et tenaient le bâton du pouvoir entre les mains. (…) Mais les grèves généralisées de mercredi et jeudi ont changé la situation. Les étudiants pouvaient manifester et occuper leurs universités pendant toute une année. Le gouvernement peut les fermer. Les juges pouvaient organiser des manifs héroïques. Le gouvernement peut fermer les tribunaux-il a des cours militaires. Si les journalistes manifestent, le gouvernement peut fermer les journaux. Mais les travailleurs, s’ils font grève, c’est «&nbsp;game over&nbsp;». La partie est terminée parce que la machine ne marchera pas. Il n’y a pas d’argent qui circule, il n’y a plus de trains plus de bus, les usines ne tournent plus. C’est «&nbsp;game over&nbsp;». <ref>http://www.jadaliyya.com/pages/index/1387/english-translation-of-interview-with-hossam-el-ha</ref>
 
«&nbsp;Tout le temps où nous étions place Tahrir, nous pouvions contrôler la place Tahrir, mais nous ne contrôlions pas le reste du pays. Hosni Mubarak et son entourage étaient toujours en place et tenaient le bâton du pouvoir entre les mains. (…) Mais les grèves généralisées de mercredi et jeudi ont changé la situation. Les étudiants pouvaient manifester et occuper leurs universités pendant toute une année. Le gouvernement peut les fermer. Les juges pouvaient organiser des manifs héroïques. Le gouvernement peut fermer les tribunaux-il a des cours militaires. Si les journalistes manifestent, le gouvernement peut fermer les journaux. Mais les travailleurs, s’ils font grève, c’est «&nbsp;game over&nbsp;». La partie est terminée parce que la machine ne marchera pas. Il n’y a pas d’argent qui circule, il n’y a plus de trains plus de bus, les usines ne tournent plus. C’est «&nbsp;game over&nbsp;». <ref>http://www.jadaliyya.com/pages/index/1387/english-translation-of-interview-with-hossam-el-ha</ref>
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==Notes et sources==
 
==Notes et sources==
  

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