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Le '''soviet de Petrograd''', plus exactement le '''soviet des députés ouvriers et des délégués des soldats de Petrograd''', a été créé en Russie le 27 février 1917, lors de la [[Révolution_de_Février|révolution de Février]]. Il se voulait l'organe représentatif direct des travailleurs, et des soldats, de Petrograd. Il a pris de l'importance au cours de la [[Révolution_russe|Révolution russe]] comme un centre de pouvoir rival du [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] ([[Dualité_de_pouvoir|dualité de pouvoir]]).
 
Le '''soviet de Petrograd''', plus exactement le '''soviet des députés ouvriers et des délégués des soldats de Petrograd''', a été créé en Russie le 27 février 1917, lors de la [[Révolution_de_Février|révolution de Février]]. Il se voulait l'organe représentatif direct des travailleurs, et des soldats, de Petrograd. Il a pris de l'importance au cours de la [[Révolution_russe|Révolution russe]] comme un centre de pouvoir rival du [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] ([[Dualité_de_pouvoir|dualité de pouvoir]]).
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== En 1905 ==
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==En 1905==
    
Un premier [[Soviet|soviet]] des travailleurs avait déjà été créé à [[Saint-Pétersbourg|Saint-Pétersbourg]] lors de la [[Révolution_de_1905|Révolution de 1905]].
 
Un premier [[Soviet|soviet]] des travailleurs avait déjà été créé à [[Saint-Pétersbourg|Saint-Pétersbourg]] lors de la [[Révolution_de_1905|Révolution de 1905]].
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Le premier président du soviet fut le jeune avocat Khroustalev, figure épisodique dans la révolution, qui occupa une place intermédiaire entre celle de [[Gueorgui_Gapone|Gapone]] et la [[POSDR|social-démocratie]]. Quand Trotsky rentre de Finlande et que Khroustalev est arrêté, un nouveau bureau fut élu, avec Trotsky à sa tête. A partir de ce moment, ce fut Trotski qui rédigea toutes les décisions importantes du soviet et les présentaient devant le comité exécutif et en plénier.
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Le premier président du soviet fut le jeune avocat [[Gueorgui Khroustalev-Nossar|Khroustalev-Nossar]], figure épisodique dans la révolution, qui occupa une place intermédiaire entre celle de [[Gueorgui_Gapone|Gapone]] et la [[POSDR|social-démocratie]]. Nossar avait  gagné la confiance des travailleurs après s'être personnellement occupé de leurs besoins vitaux juste après le Dimanche sanglant. Mais Nossar était peu solide politiquement, et son influence déclina rapidement, notamment au profit de [[Léon Trotsky|Trotski]] qui était revenu de son exil en Finlande. [[Anatoli Lounatcharski|Lounatcharsky]] relate  :
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« Je me rappelle que, quelqu'un ayant dit en présence de Lénine :
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"L'étoile de Khroustalev est à son déclin, et l'homme fort du soviet est actuellement Trotsky", Lénine parut s'assombrir une seconde, puis déclara: "Pourquoi pas ? Trotsky a conquis cette situation par un labeur inlassable et brillant." »
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Quand Nossar est arrêté (26 novembre), un nouveau bureau fut élu, avec Trotsky à sa tête. A partir de ce moment, ce fut Trotski qui rédigea toutes les décisions importantes du soviet et les présentaient devant le comité exécutif et en plénier.
    
A propos d'une menace des [[Cent-Noirs|Cent-Noirs]] (groupes ultra réactionnaires) le 29 octobre, Trotsky raconte :
 
A propos d'une menace des [[Cent-Noirs|Cent-Noirs]] (groupes ultra réactionnaires) le 29 octobre, Trotsky raconte :
 
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''«&nbsp;On ne parlait en ville que d'un pogrom préparé par les Cent-Noirs. Les députés ouvriers qui arrivaient directement des usines au soviet montraient à la tribune des modèles d'armes fabriquées pour combattre les réactionnaires. Ils brandissaient des couteaux finnois, des casse-tête, des poignards, des garcettes en fil de fer, mais tout cela plutôt gaiement, et même avec des plaisanteries et des facéties populaires. Ils semblaient croire qu'il suffisait de leur volonté de résistance pour résoudre le problème. Dans leur grande majorité, ils n'avaient pas encore compris qu'il s'agissait d'une lutte à mort.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv16.htm Ma vie, 1905]'', 1930</ref>''
 
''«&nbsp;On ne parlait en ville que d'un pogrom préparé par les Cent-Noirs. Les députés ouvriers qui arrivaient directement des usines au soviet montraient à la tribune des modèles d'armes fabriquées pour combattre les réactionnaires. Ils brandissaient des couteaux finnois, des casse-tête, des poignards, des garcettes en fil de fer, mais tout cela plutôt gaiement, et même avec des plaisanteries et des facéties populaires. Ils semblaient croire qu'il suffisait de leur volonté de résistance pour résoudre le problème. Dans leur grande majorité, ils n'avaient pas encore compris qu'il s'agissait d'une lutte à mort.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv16.htm Ma vie, 1905]'', 1930</ref>''
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Confiant dans la chute du [[tsarisme|tsarisme]] et préparant l'après, le Soviet proclame dans son ''«&nbsp;manifeste financier&nbsp;»'' qu'il ne paiera pas la [[Emprunts_russes|dette de l'Etat]].
 
Confiant dans la chute du [[tsarisme|tsarisme]] et préparant l'après, le Soviet proclame dans son ''«&nbsp;manifeste financier&nbsp;»'' qu'il ne paiera pas la [[Emprunts_russes|dette de l'Etat]].
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''«&nbsp;Du haut d'une galerie où le comité exécutif tenait séance, je criai vers ceux d'en bas (il y avait déjà là des centaines de députés): -Ne pas opposer de résistance ; ne pas rendre d'armes à l'ennemi ! On avait des armes de poche: des revolvers. Et alors, dans la salle des séances, déjà bloquée de tous côtés par des détachements d'infanterie de la garde, de cavalerie et d'artillerie, les ouvriers se mirent à briser ces armes. Des mains expertes broyaient les brownings sur les mausers et les mausers sur les brownings.&nbsp;»''
 
''«&nbsp;Du haut d'une galerie où le comité exécutif tenait séance, je criai vers ceux d'en bas (il y avait déjà là des centaines de députés): -Ne pas opposer de résistance ; ne pas rendre d'armes à l'ennemi ! On avait des armes de poche: des revolvers. Et alors, dans la salle des séances, déjà bloquée de tous côtés par des détachements d'infanterie de la garde, de cavalerie et d'artillerie, les ouvriers se mirent à briser ces armes. Des mains expertes broyaient les brownings sur les mausers et les mausers sur les brownings.&nbsp;»''
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[[Lounatcharsky|Lounatcharsky]], dans un livre intitulé ''Silhouettes'' (1923), et qui fut ensuite interdit par les staliniens, revenait ainsi sur 1905 :
 
[[Lounatcharsky|Lounatcharsky]], dans un livre intitulé ''Silhouettes'' (1923), et qui fut ensuite interdit par les staliniens, revenait ainsi sur 1905 :
 
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''«&nbsp;Sa popularité [Trotsky] dans le prolétariat de Pétersbourg était très grande à l'époque de son arrestation et s'accrut en résultat de sa conduite exceptionnellement brillante et héroïque devant le tribunal. Je dois dire que Trotsky, entre tous les leaders social-démocrates de 1905-1906, se montra indubitablement, malgré sa jeunesse, le mieux préparé ; moins que tout autre, il portait la marque d'une certaine étroitesse d'esprit due à l'émigration, étroitesse dont Lénine, comme je l'ai déjà dit, n'avait pu lui-même encore se défaire ; Trotsky sentait mieux que d'autres ce que c'est qu'une lutte politique. Et il sortit de la révolution avec le plus fort acquis de popularité : en somme, ni Lénine ni Martov n'avaient rien gagné en ce sens. Plékhanov avait beaucoup perdu, par suite des tendances à demi cadettes qu'il avait manifestées. Trotsky fut, dès lors, au premier rang.&nbsp;»''
 
''«&nbsp;Sa popularité [Trotsky] dans le prolétariat de Pétersbourg était très grande à l'époque de son arrestation et s'accrut en résultat de sa conduite exceptionnellement brillante et héroïque devant le tribunal. Je dois dire que Trotsky, entre tous les leaders social-démocrates de 1905-1906, se montra indubitablement, malgré sa jeunesse, le mieux préparé ; moins que tout autre, il portait la marque d'une certaine étroitesse d'esprit due à l'émigration, étroitesse dont Lénine, comme je l'ai déjà dit, n'avait pu lui-même encore se défaire ; Trotsky sentait mieux que d'autres ce que c'est qu'une lutte politique. Et il sortit de la révolution avec le plus fort acquis de popularité : en somme, ni Lénine ni Martov n'avaient rien gagné en ce sens. Plékhanov avait beaucoup perdu, par suite des tendances à demi cadettes qu'il avait manifestées. Trotsky fut, dès lors, au premier rang.&nbsp;»''
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== En 1917 ==
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==En 1917==
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=== Précurseur ===
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===Précurseur===
    
Le précurseur direct du soviet de Petrograd est le «&nbsp;Groupe central des travailleurs&nbsp;» (en russe Центральная Рабочая Група), fondé en novembre 1915 par les [[Mencheviks|mencheviks]] pour prendre place entre les travailleurs et le nouveau Comité industrialo-militaire central de Petrograd. Le groupe s'est radicalisé au fur et à mesure que la situation militaire de la Russie lors de la [[Première_Guerre_mondiale|Première Guerre mondiale]] empirait et que la situation économique s'aggravait, en encourageant des manifestations de rue et en délivrant des messages révolutionnaires.
 
Le précurseur direct du soviet de Petrograd est le «&nbsp;Groupe central des travailleurs&nbsp;» (en russe Центральная Рабочая Група), fondé en novembre 1915 par les [[Mencheviks|mencheviks]] pour prendre place entre les travailleurs et le nouveau Comité industrialo-militaire central de Petrograd. Le groupe s'est radicalisé au fur et à mesure que la situation militaire de la Russie lors de la [[Première_Guerre_mondiale|Première Guerre mondiale]] empirait et que la situation économique s'aggravait, en encourageant des manifestations de rue et en délivrant des messages révolutionnaires.
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=== Fondation du soviet ===
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===Fondation du soviet===
    
Le 27 janvier 1917 (a.s), les dirigeants du Groupe central des travailleurs sont arrêtés et emmenés sur les ordres du ministre de l'Intérieur, Alexandre Protopopov. Le 25 février 1917, lors d'une réunion interne, des [[Mencheviks|mencheviks]] discutent pour la première fois de la restauration du Soviet de Petrograd<ref name="ReferenceA">{{harvsp|Richard Pipes|1993|p=273|id=RP}}.</ref>.
 
Le 27 janvier 1917 (a.s), les dirigeants du Groupe central des travailleurs sont arrêtés et emmenés sur les ordres du ministre de l'Intérieur, Alexandre Protopopov. Le 25 février 1917, lors d'une réunion interne, des [[Mencheviks|mencheviks]] discutent pour la première fois de la restauration du Soviet de Petrograd<ref name="ReferenceA">{{harvsp|Richard Pipes|1993|p=273|id=RP}}.</ref>.
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Un appel est rapidement décidé&nbsp;:
 
Un appel est rapidement décidé&nbsp;:
<blockquote>«&nbsp;Citoyens&nbsp;! Les représentants des ouvriers, des soldats et de la population, réunis à la Douma, déclarent que la première séance de vos délégués aura lieu aujourd'hui à 7 heures du soir à la Douma de l'Empire. Que tous les soldats qui sont passés du côté du peuple choisissent sans retard leurs députés, à raison d'un par compagnie. Que les usines choisissent leurs députés dans la proposition d'un par 1000 ouvriers. Les usines de moins de 1000 ouvriers enverront également un député.&nbsp;»<ref>{{Ouvrage |lang=fr|titre=La Révolution russe|Prénom1=François-Xavier|nom1=Coquin}}, à la page 38</ref></blockquote>  
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«&nbsp;Citoyens&nbsp;! Les représentants des ouvriers, des soldats et de la population, réunis à la Douma, déclarent que la première séance de vos délégués aura lieu aujourd'hui à 7 heures du soir à la Douma de l'Empire. Que tous les soldats qui sont passés du côté du peuple choisissent sans retard leurs députés, à raison d'un par compagnie. Que les usines choisissent leurs députés dans la proposition d'un par 1000 ouvriers. Les usines de moins de 1000 ouvriers enverront également un député.&nbsp;»<ref>{{Ouvrage |lang=fr|titre=La Révolution russe|Prénom1=François-Xavier|nom1=Coquin}}, à la page 38</ref>
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Malgré le délai très court, l'assemblée constituante a lieu, dans le plus complet désordre<ref>{{harvsp|Orlando Figes|2007|p=418|id=OF}}.</ref>. Selon certaines sources, 250 délégués sont présents (la plupart avec un mandat oral ou un papier griffoné à la hâte), selon d'autres la plupart sont de simples curieux, 45 personnes seulement sont habilitées à voter. Marc Ferro relève que ''«&nbsp;seuls des députés de la Douma figurent à la présidence et à la vice-présidence du Soviet alors que, sauf Kerenski, ils n’ont pas nécessairement joué les premiers rôles&nbsp;»''.<ref name="Ferro1980" />
 
Malgré le délai très court, l'assemblée constituante a lieu, dans le plus complet désordre<ref>{{harvsp|Orlando Figes|2007|p=418|id=OF}}.</ref>. Selon certaines sources, 250 délégués sont présents (la plupart avec un mandat oral ou un papier griffoné à la hâte), selon d'autres la plupart sont de simples curieux, 45 personnes seulement sont habilitées à voter. Marc Ferro relève que ''«&nbsp;seuls des députés de la Douma figurent à la présidence et à la vice-présidence du Soviet alors que, sauf Kerenski, ils n’ont pas nécessairement joué les premiers rôles&nbsp;»''.<ref name="Ferro1980" />
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En parallèle, le 27 février également, des députés de la [[Douma|Douma]] forment un Comité provisoire pour «&nbsp;le rétablissement de l'ordre gouvernemental et public&nbsp;». Entre ce comité et le soviet de Petrograd, de longues négociations aboutissent, le 2 mars 1917, à un compromis. Le soviet reconnaît, en attendant la convocation d'une [[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]], la légitimité d'un [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] à tendance [[Libéralisme|libérale]], composé majoritairement de représentants du [[Parti_constitutionnel_démocratique|Parti KD]] (et ne comptant aucun socialiste dans ses rangs). Cependant, le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire de Russie]] est sommé d'appliquer un vaste programme de réformes démocratiques, fondé sur l'octroi des [[Libertés_fondamentales|libertés fondamentales]], le [[Suffrage_universel|suffrage universel]], l'abolition de la [[Peine_de_mort|peine de mort]], de l'[[Antisémitisme|antisémitisme]] d'Etat et de toute forme de discrimination légale, la suppression de la [[Police|police]], la reconnaissance des droits du soldat-citoyen et une [[Amnistie|amnistie]] immédiate de tous les [[Crime_politique|prisonniers politiques]]. L’Église orthodoxe, sous tutelle depuis Pierre le Grand, s'organise librement. Cependant l'Eglise n'est pas [[Séparation_de_l'Eglise_et_de_l'Etat|séparée de l'Etat]] et de l'école, et la gestion de l'état civil lui est laissée... Le [[Droit_au_divorce|droit au divorce]] n'est pas accordé aux femmes.
 
En parallèle, le 27 février également, des députés de la [[Douma|Douma]] forment un Comité provisoire pour «&nbsp;le rétablissement de l'ordre gouvernemental et public&nbsp;». Entre ce comité et le soviet de Petrograd, de longues négociations aboutissent, le 2 mars 1917, à un compromis. Le soviet reconnaît, en attendant la convocation d'une [[Assemblée_constituante_(Russie)|Assemblée constituante]], la légitimité d'un [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire]] à tendance [[Libéralisme|libérale]], composé majoritairement de représentants du [[Parti_constitutionnel_démocratique|Parti KD]] (et ne comptant aucun socialiste dans ses rangs). Cependant, le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement provisoire de Russie]] est sommé d'appliquer un vaste programme de réformes démocratiques, fondé sur l'octroi des [[Libertés_fondamentales|libertés fondamentales]], le [[Suffrage_universel|suffrage universel]], l'abolition de la [[Peine_de_mort|peine de mort]], de l'[[Antisémitisme|antisémitisme]] d'Etat et de toute forme de discrimination légale, la suppression de la [[Police|police]], la reconnaissance des droits du soldat-citoyen et une [[Amnistie|amnistie]] immédiate de tous les [[Crime_politique|prisonniers politiques]]. L’Église orthodoxe, sous tutelle depuis Pierre le Grand, s'organise librement. Cependant l'Eglise n'est pas [[Séparation_de_l'Eglise_et_de_l'Etat|séparée de l'Etat]] et de l'école, et la gestion de l'état civil lui est laissée... Le [[Droit_au_divorce|droit au divorce]] n'est pas accordé aux femmes.
 
[[File:Soviet-de-Petrograd.jpg|center|681x440px|Soviet-de-Petrograd.jpg]]  
 
[[File:Soviet-de-Petrograd.jpg|center|681x440px|Soviet-de-Petrograd.jpg]]  
=== Fonctionnement ===
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===Fonctionnement===
    
Comme le Soviet remplissait des fonctions purement gouvernementales, et ce sur la demande du gouvernement même, quand il s'agissait de pacifier les masses, le Comité exécutif demanda une modeste subvention pour ses dépenses. Le gouvernement refusa et, malgré les instances réitérées du Soviet, resta ferme sur son terrain&nbsp;: le gouvernement ne peut dispenser des fonds d'État ''«&nbsp;à une organisation privée&nbsp;»''. Le Soviet se tut. Le budget du Soviet tomba sur les ouvriers qui ne se lassèrent point d'ouvrir des souscriptions pour les besoins de la révolution.
 
Comme le Soviet remplissait des fonctions purement gouvernementales, et ce sur la demande du gouvernement même, quand il s'agissait de pacifier les masses, le Comité exécutif demanda une modeste subvention pour ses dépenses. Le gouvernement refusa et, malgré les instances réitérées du Soviet, resta ferme sur son terrain&nbsp;: le gouvernement ne peut dispenser des fonds d'État ''«&nbsp;à une organisation privée&nbsp;»''. Le Soviet se tut. Le budget du Soviet tomba sur les ouvriers qui ne se lassèrent point d'ouvrir des souscriptions pour les besoins de la révolution.
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Le 5&nbsp;mars, le président du Soviet de Petrograd, [[Nicolas_Tchkhéidzé|Tchkheidze]], fit un rapport appelant à la reprise du travail. Mais les élus ouvriers du Soviet protestèrent, ne voulant pas que la révolution ait eu lieu pour rien. Le Bureau du Soviet allait se rallier à une attitude plus favorable aux revendications ouvrières lorsqu’intervinrent les soldats, présents au Soviet et qui firent entendre une autre voix&nbsp;: l’armée avait besoin de chaussures, de canons. Au front, les soldats n’exigeaient ni les 8&nbsp;heures ni de meilleurs salaires car ils croupissaient dans la boue 24&nbsp;heures sur 24 et sans être payés. L’assemblée en fut retournée et, par 1&nbsp;170 voix contre 30, vota la reprise du travail.
 
Le 5&nbsp;mars, le président du Soviet de Petrograd, [[Nicolas_Tchkhéidzé|Tchkheidze]], fit un rapport appelant à la reprise du travail. Mais les élus ouvriers du Soviet protestèrent, ne voulant pas que la révolution ait eu lieu pour rien. Le Bureau du Soviet allait se rallier à une attitude plus favorable aux revendications ouvrières lorsqu’intervinrent les soldats, présents au Soviet et qui firent entendre une autre voix&nbsp;: l’armée avait besoin de chaussures, de canons. Au front, les soldats n’exigeaient ni les 8&nbsp;heures ni de meilleurs salaires car ils croupissaient dans la boue 24&nbsp;heures sur 24 et sans être payés. L’assemblée en fut retournée et, par 1&nbsp;170 voix contre 30, vota la reprise du travail.
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Fin avril, début juin, le rapport de force commence à évoluer rapidement en faveur des bolchéviks. Toutes les élections partielles aux soviets leur donnaient la victoire, et la section ouvrière du Soviet de Pétrograd gagna une majorité bolchévique. Mais dans les séances communes avec les soldats, les bolcheviks étaient écrasés par les délégués [[Parti_SR|SR]]. La&nbsp;[[Pravda|''Pravda'']]&nbsp;réclamait avec insistance de nouvelles élections&nbsp;: ''«&nbsp;Les 500 000 ouvriers de Pétrograd ont au Soviet quatre fois moins de délégués que les 150 000 hommes de la garnison.&nbsp;»''
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Fin avril, début juin, le rapport de force commence à évoluer rapidement en faveur des bolchéviks. Toutes les élections partielles aux soviets leur donnaient la victoire, et la section ouvrière du Soviet de Pétrograd gagna une majorité bolchévique. Mais dans les séances communes avec les soldats, les bolcheviks étaient écrasés par les délégués [[Parti_SR|SR]]. La&nbsp;''[[Pravda|Pravda]]''&nbsp;réclamait avec insistance de nouvelles élections&nbsp;: ''«&nbsp;Les 500 000 ouvriers de Pétrograd ont au Soviet quatre fois moins de délégués que les 150 000 hommes de la garnison.&nbsp;»''
    
Le 5 mai, le soviet approuvait la formation du [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement de coalition]] après la mise à l'écart de [[Milioukov|Milioukov]]. Les [[Bolcheviks|bolcheviks]] ne réunirent contre la coalition que 100 voix. Lors de cette séance, de vifs applaudissements accueillirent [[Trotsky|Trotsky]], arrivé la veille d'Amérique, et qui avait dirigé le Soviet en 1905. Mais Trotsky fit un discours dénonçant fermement la coalition. [[Soukhanov|Soukhanov]] témoigne suite à ce discours&nbsp;: ''«&nbsp;De lui qui n'avait pas encore adhéré au parti bolchevik, la rumeur courait déjà qu'il était "pire que Lénine"&nbsp;»''.<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr18.htm Histoire de la révolution russe - 18. La première coalition]'', 1930</ref>
 
Le 5 mai, le soviet approuvait la formation du [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement de coalition]] après la mise à l'écart de [[Milioukov|Milioukov]]. Les [[Bolcheviks|bolcheviks]] ne réunirent contre la coalition que 100 voix. Lors de cette séance, de vifs applaudissements accueillirent [[Trotsky|Trotsky]], arrivé la veille d'Amérique, et qui avait dirigé le Soviet en 1905. Mais Trotsky fit un discours dénonçant fermement la coalition. [[Soukhanov|Soukhanov]] témoigne suite à ce discours&nbsp;: ''«&nbsp;De lui qui n'avait pas encore adhéré au parti bolchevik, la rumeur courait déjà qu'il était "pire que Lénine"&nbsp;»''.<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr18.htm Histoire de la révolution russe - 18. La première coalition]'', 1930</ref>
    
Le 16 mai, sous la pression de la situation de crise, les économistes modérés du Soviet furent poussés à élaborer un large programme de réglementation par l'État de la vie économique&nbsp;:
 
Le 16 mai, sous la pression de la situation de crise, les économistes modérés du Soviet furent poussés à élaborer un large programme de réglementation par l'État de la vie économique&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;En de nombreux domaines de l'industrie les temps sont mûrs pour un monopole d'État du commerce pain, viande, sel, cuirs)&nbsp;; en d'autres domaines, les conditions sont assez avancées pour la formation de trusts réglementés par l'État (charbon, pétrole, métaux, sucre, papier) et, enfin, pour presque toutes les branches de l'industrie, les conditions actuelles exigent une participation régulatrice de l'État dans la répartition des matières premières, dans l'élaboration des produits, ainsi que la fixation des prix... En même temps, il convient d'établir un contrôle sur tous les établissements de crédit.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr21.htm Histoire de la révolution russe - 21. Regroupements dans les masses]'', 1930</ref>''</blockquote>  
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''«&nbsp;En de nombreux domaines de l'industrie les temps sont mûrs pour un monopole d'État du commerce pain, viande, sel, cuirs)&nbsp;; en d'autres domaines, les conditions sont assez avancées pour la formation de trusts réglementés par l'État (charbon, pétrole, métaux, sucre, papier) et, enfin, pour presque toutes les branches de l'industrie, les conditions actuelles exigent une participation régulatrice de l'État dans la répartition des matières premières, dans l'élaboration des produits, ainsi que la fixation des prix... En même temps, il convient d'établir un contrôle sur tous les établissements de crédit.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/hrrusse/hrr21.htm Histoire de la révolution russe - 21. Regroupements dans les masses]'', 1930</ref>''
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Le 16 mai, le Comité exécutif adopta ces propositions presque sans débats et les transmis au gouvernement en l'avertissant qu'il risquait de chuter s'il ne réglait pas la situation.
 
Le 16 mai, le Comité exécutif adopta ces propositions presque sans débats et les transmis au gouvernement en l'avertissant qu'il risquait de chuter s'il ne réglait pas la situation.
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''«&nbsp;Tchkhéidzé, président inamovible de l'époque, me salua sèchement. Les bolcheviks proposèrent de m'inscrire parmi les membres du comité exécutif, en qualité d'ancien président du soviet de 1905. Il y eut une certaine confusion. Les menchéviks chuchotaient avec les populistes. Ils constituaient encore, en cette période, l'écrasante majorité dans toutes les institutions révolutionnaires. Il fut décidé de m'admettre avec voix consultative. Je reçus ma carte de membre du comité avec un verre de thé et un morceau de pain noir.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv26.htm Ma vie]'', 1930</ref>''
 
''«&nbsp;Tchkhéidzé, président inamovible de l'époque, me salua sèchement. Les bolcheviks proposèrent de m'inscrire parmi les membres du comité exécutif, en qualité d'ancien président du soviet de 1905. Il y eut une certaine confusion. Les menchéviks chuchotaient avec les populistes. Ils constituaient encore, en cette période, l'écrasante majorité dans toutes les institutions révolutionnaires. Il fut décidé de m'admettre avec voix consultative. Je reçus ma carte de membre du comité avec un verre de thé et un morceau de pain noir.&nbsp;»<ref>Léon Trotsky, ''[https://www.marxists.org/francais/trotsky/livres/mavie/mv26.htm Ma vie]'', 1930</ref>''
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Le 20 juin, le Soviet adoptait une résolution saluant l'offensive Kérensky, mais seulement à 412 voix contre 271 et 39 abstentions. C'est un rapport de forces nouveau, les bolcheviks avec les petits groupes de gauche des mencheviks et des SR constituent déjà les deux cinquièmes du Soviet.
 
Le 20 juin, le Soviet adoptait une résolution saluant l'offensive Kérensky, mais seulement à 412 voix contre 271 et 39 abstentions. C'est un rapport de forces nouveau, les bolcheviks avec les petits groupes de gauche des mencheviks et des SR constituent déjà les deux cinquièmes du Soviet.
    
Au début du mois d’août, les bolcheviks tentaient, sans succès, de faire réviser les règles d'élections qui favorisaient largement les soldats par rapport aux ouvriers.
 
Au début du mois d’août, les bolcheviks tentaient, sans succès, de faire réviser les règles d'élections qui favorisaient largement les soldats par rapport aux ouvriers.
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=== Radicalisation et majorité bolchévique ===
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===Radicalisation et majorité bolchévique===
    
Après la répression qui suit les [[Journées_de_juillet|journées de juillet]], le rapport de force entre le Soviet de Petrograd et le gouvernement provisoire penche nettement vers ce dernier. Kerensky cherche à le marginaliser autant qu'il peut. Le Soviet est poussé à déménager du Palais de Tauride vers l'[[Institut_Smolny|Institut Smolny]], une ancienne école de jeunes filles de la noblesse.
 
Après la répression qui suit les [[Journées_de_juillet|journées de juillet]], le rapport de force entre le Soviet de Petrograd et le gouvernement provisoire penche nettement vers ce dernier. Kerensky cherche à le marginaliser autant qu'il peut. Le Soviet est poussé à déménager du Palais de Tauride vers l'[[Institut_Smolny|Institut Smolny]], une ancienne école de jeunes filles de la noblesse.
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Le 25 septembre, la direction du Soviet fut complètement réorganisée. Le nouveau Comité exécutif compte 13 bolcheviks, 6 SR et 3 mencheviks. Le présidium comptait 2 SR, 1 menchevik et 4 bolcheviks ([[Trotsky|Trotsky]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Rykov|Rykov]] et [[Fedorov|Fedorov]]). Trotsky remplaça [[Tchkheïdzé|Tchkheïdzé]] à la présidence. Face au nouveau gouvernement provisoire annoncé le même, après la conférence démocratique, il déclare&nbsp;:
 
Le 25 septembre, la direction du Soviet fut complètement réorganisée. Le nouveau Comité exécutif compte 13 bolcheviks, 6 SR et 3 mencheviks. Le présidium comptait 2 SR, 1 menchevik et 4 bolcheviks ([[Trotsky|Trotsky]], [[Kamenev|Kamenev]], [[Rykov|Rykov]] et [[Fedorov|Fedorov]]). Trotsky remplaça [[Tchkheïdzé|Tchkheïdzé]] à la présidence. Face au nouveau gouvernement provisoire annoncé le même, après la conférence démocratique, il déclare&nbsp;:
<blockquote>''«&nbsp;Le nouveau gouvernement… entrera dans l'histoire de la révolution comme un gouvernement de guerre civile… La nouvelle de la formation d'un nouveau pouvoir rencontrera du côté de toute la démocratie révolutionnaire une seule réponse&nbsp;: Démission!… S'appuyant sur cette voix unanime de la véritable démocratie, le congrès panrusse des soviets créera un pouvoir véritablement révolutionnaire.&nbsp;»''</blockquote>  
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''«&nbsp;Le nouveau gouvernement… entrera dans l'histoire de la révolution comme un gouvernement de guerre civile… La nouvelle de la formation d'un nouveau pouvoir rencontrera du côté de toute la démocratie révolutionnaire une seule réponse&nbsp;: Démission!… S'appuyant sur cette voix unanime de la véritable démocratie, le congrès panrusse des soviets créera un pouvoir véritablement révolutionnaire.&nbsp;»''
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Peu après Lénine critiquait l'élection du présidium à la [[Élections_à_la_proportionnelle|proportionnelle]], position qu'il voyait comme une volonté conciliatrice aux dépens des objectifs propres du Parti.
 
Peu après Lénine critiquait l'élection du présidium à la [[Élections_à_la_proportionnelle|proportionnelle]], position qu'il voyait comme une volonté conciliatrice aux dépens des objectifs propres du Parti.
<blockquote>''«&nbsp;C'était [une faute de [[Zinoviev|Zinoviev]]] d'écrire que les bolchéviks avaient bien fait de proposer la représentation proportionnelle au Présidium du Soviet de Pétrograd. Jamais prolétariat révolutionnaire ne fera rien de bon dans un Soviet, si l'on admet la représentation proportionnelle des messieurs Tsérétéli&nbsp;: les admettre, c'est se priver de la possibilité de travailler&nbsp;; c'est ruiner le travail du Soviet. &nbsp;»<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/09/vil19170922a.htm Les champions de la fraude et les erreurs des bolchéviks]'', 1917</ref>''</blockquote>  
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''«&nbsp;C'était [une faute de [[Zinoviev|Zinoviev]]] d'écrire que les bolchéviks avaient bien fait de proposer la représentation proportionnelle au Présidium du Soviet de Pétrograd. Jamais prolétariat révolutionnaire ne fera rien de bon dans un Soviet, si l'on admet la représentation proportionnelle des messieurs Tsérétéli&nbsp;: les admettre, c'est se priver de la possibilité de travailler&nbsp;; c'est ruiner le travail du Soviet. &nbsp;»<ref>Lénine, ''[https://www.marxists.org/francais/lenin/works/1917/09/vil19170922a.htm Les champions de la fraude et les erreurs des bolchéviks]'', 1917</ref>''
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Le Soviet publiait un [[Journal_ouvrier|journal]] nommé ''Rabotchi i soldat''.
 
Le Soviet publiait un [[Journal_ouvrier|journal]] nommé ''Rabotchi i soldat''.
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=== L'organisateur de l'insurrection ===
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===L'organisateur de l'insurrection===
    
Le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement]] de [[Kérensky|Kérensky]], dominé par les [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] et les [[Mencheviks|mencheviks]] collaborant avec les possédants, ne pouvait tolérer la menace permanente qu'était pour lui le soviet révolutionnaire de Pétrograd. Il était clair qu'ils mettraient a profit la première occasion qui pourrait se présenter pour tenter de l'anéantir. [[Kerensky|Kerensky]] tenta aussitôt d'éloigner les troupes liées aux bolchéviks pour éloigner le danger. Les soldats et le soviet de Petrograd refusent. C'était symptomatique du basculement du pouvoir.
 
Le [[Gouvernement_provisoire_(Russie)|gouvernement]] de [[Kérensky|Kérensky]], dominé par les [[Socialistes-révolutionnaires|socialistes-révolutionnaires]] et les [[Mencheviks|mencheviks]] collaborant avec les possédants, ne pouvait tolérer la menace permanente qu'était pour lui le soviet révolutionnaire de Pétrograd. Il était clair qu'ils mettraient a profit la première occasion qui pourrait se présenter pour tenter de l'anéantir. [[Kerensky|Kerensky]] tenta aussitôt d'éloigner les troupes liées aux bolchéviks pour éloigner le danger. Les soldats et le soviet de Petrograd refusent. C'était symptomatique du basculement du pouvoir.
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Le soviet de Petrograd mit en suite en place un [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]] le 16 octobre 1917. Celui-ci visait à coordonner les troupes fidèles au Soviet plutôt qu'au gouvernement provisoire. Ce fut ce Comité militaire révolutionnaire qui réalisa en grande partie l'insurrection du 25-26 octobre (a.s) 1917.
 
Le soviet de Petrograd mit en suite en place un [[Comité_militaire_révolutionnaire|Comité militaire révolutionnaire]] le 16 octobre 1917. Celui-ci visait à coordonner les troupes fidèles au Soviet plutôt qu'au gouvernement provisoire. Ce fut ce Comité militaire révolutionnaire qui réalisa en grande partie l'insurrection du 25-26 octobre (a.s) 1917.
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== Notes et références ==
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==Notes et références==
    
<references />
 
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== Bibliographie ==
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==Bibliographie==
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*{{Ouvrage|langue=fr |auteur1= [[Marc Ferro]]|titre=1917. Les hommes de la révolution|préface=Marc Ferro |sous-titre=Témoignages et documents |éditeur= Omnibus|collection= |lieu=Paris |année=2011|pages totales=1120 |passage= |isbn=978-2-258-08560-2|id=MF1917 |lire en ligne= }}  
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*{{Ouvrage|langue=fr |auteur1= [[Marc Ferro]]|titre=1917. Les hommes de la révolution|préface=Marc Ferro |sous-titre=Témoignages et documents |éditeur= Omnibus|collection= |lieu=Paris |année=2011|pages totales=1120 |passage= |isbn=978-2-258-08560-2|id=MF1917 |lire en ligne= }}
*{{Ouvrage|langue=fr |nom1=Figes|prénom1=Orlando|lien auteur1= Orlando Figes|titre= La Révolution russe|sous-titre=1891-1924 : la tragédie d'un peuple |traducteur=Pierre-Emmanuel Dauzat||langue originale=anglais|préface=[[Marc Ferro]]|éditeur=Denoel | |lieu= Paris|année=2007 |pages totales=1107 |isbn=978-2-207-25839-2 |id=OF|lire en ligne= }}  
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*{{Ouvrage|langue=fr |nom1=Figes|prénom1=Orlando|lien auteur1= Orlando Figes|titre= La Révolution russe|sous-titre=1891-1924 : la tragédie d'un peuple |traducteur=Pierre-Emmanuel Dauzat||langue originale=anglais|préface=[[Marc Ferro]]|éditeur=Denoel | |lieu= Paris|année=2007 |pages totales=1107 |isbn=978-2-207-25839-2 |id=OF|lire en ligne= }}
 
*{{Ouvrage|langue=fr |langue originale=anglais|nom1=Pipes|prénom1= Richard|lien auteur1= Richard Pipes|traducteur=Jean-Marie Luccioni|titre= La Révolution russe |éditeur= P.U.F.|collection= Connaissance de l'Est|lieu= Paris|année=1993|pages totales=866 |numéro chapitre= 8|titre chapitre=La révolution de Février |isbn= 978-2-130453734|id=RP|lire en ligne= }}  
 
*{{Ouvrage|langue=fr |langue originale=anglais|nom1=Pipes|prénom1= Richard|lien auteur1= Richard Pipes|traducteur=Jean-Marie Luccioni|titre= La Révolution russe |éditeur= P.U.F.|collection= Connaissance de l'Est|lieu= Paris|année=1993|pages totales=866 |numéro chapitre= 8|titre chapitre=La révolution de Février |isbn= 978-2-130453734|id=RP|lire en ligne= }}  
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