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La '''grève des mineurs à Marikana''' désigne une grève sauvage survenue en août 2012 près d’une mine de platine, propriété de Lonmin, dans la région de Marikana, près de Rustenburg, en Afrique du Sud. Le 16 août 2012, trente-quatre ouvriers sont tués par la police.
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La '''grève des mineurs à Marikana''' désigne une grève sauvage survenue en août 2012 près d’une mine de platine, propriété de Lonmin, dans la région de Marikana, près de Rustenburg, en [[Afrique du Sud]]. Le 16 août 2012, trente-quatre ouvriers sont tués par la police.
    
La chef de la police sud-africaine Riah Phiyega a assuré lors d’une conférence de presse que les policiers avaient agi en état de légitime défense face à une émeute armée et agressive. « ''Les policiers ont dû faire usage de la force pour se défendre contre le groupe qui les chargeait ''».
 
La chef de la police sud-africaine Riah Phiyega a assuré lors d’une conférence de presse que les policiers avaient agi en état de légitime défense face à une émeute armée et agressive. « ''Les policiers ont dû faire usage de la force pour se défendre contre le groupe qui les chargeait ''».
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== Le platine : profits mirobolants et surexploitation ==
 
== Le platine : profits mirobolants et surexploitation ==
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Depuis un peu moins d'une dizaine d'années, le platine a détrôné l'or en tant que première source de devises pour l'économie sud-africaine et de profit pour le capital local et international. Cela non seulement parce que, faute d'investissements susceptibles de remplacer les mines d'or qui s'épuisaient, la production en or a baissé, mais aussi parce que le cours mondial du platine a augmenté beaucoup plus rapidement que celui de l'or au fil du temps. Et surtout, alors que les pays disposant de réserves d'or exploitables sont nombreux dans le monde, on estime que l'Afrique du Sud recèle plus de 80 % des réserves mondiales en platine, ce qui lui permet d'assurer environ 78 % de la production mondiale, essentiellement dans la « ceinture du platine », formée de deux régions situées dans la province sud-africaine du Nord-Ouest, le bassin de Rustenburg, où se trouve Marikana, et celui de Brits, au nord-est du précédent.
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Depuis un peu moins d'une dizaine d'années, le platine a détrôné l'or en tant que première source de devises pour l'économie sud-africaine et de profit pour le [[capital]] local et international. Cela non seulement parce que, faute d'investissements susceptibles de remplacer les mines d'or qui s'épuisaient, la production en or a baissé, mais aussi parce que le cours mondial du platine a augmenté beaucoup plus rapidement que celui de l'or au fil du temps. Et surtout, alors que les pays disposant de réserves d'or exploitables sont nombreux dans le monde, on estime que l'Afrique du Sud recèle plus de 80 % des réserves mondiales en platine, ce qui lui permet d'assurer environ 78 % de la production mondiale, essentiellement dans la « ceinture du platine », formée de deux régions situées dans la province sud-africaine du Nord-Ouest, le bassin de Rustenburg, où se trouve Marikana, et celui de Brits, au nord-est du précédent.
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Comme le reste du secteur minier, le secteur du platine avait été réorganisé par les trusts impérialistes eux-mêmes à l'époque des négociations qui avaient conduit à la mise en place du régime multiracial actuel. Dans cette réorganisation, les trusts avaient conservé la part du lion tout en faisant une place à un certain nombre de petites compagnies minières locales, en se chargeant le plus souvent de l'exploitation de leurs mines. Une fois ces compagnies locales passées sous le contrôle de la nouvelle bourgeoisie noire de l'après-apartheid, cette division du travail devint une façon pour les trusts impérialistes de distribuer des miettes à la bourgeoisie locale en échange de l'aide que lui apportait son appareil d'État pour piller les ressources minérales du pays et exploiter sa classe ouvrière. Dans le platine, l'extraction et le raffinage du métal restent donc dominés aujourd'hui par trois groupes géants, tous liés aux trusts miniers impérialistes, avec, par ordre d'importance décroissante, Anglo Platinum, Impala Platinum et Lonmin.
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Comme le reste du secteur minier, le secteur du platine avait été réorganisé par les [[trusts]] [[Impérialisme|impérialistes]] eux-mêmes à l'époque des négociations qui avaient conduit à la mise en place du régime multiracial actuel. Dans cette réorganisation, les trusts avaient conservé la part du lion tout en faisant une place à un certain nombre de petites compagnies minières locales, en se chargeant le plus souvent de l'exploitation de leurs mines. Une fois ces compagnies locales passées sous le contrôle de la nouvelle [[bourgeoisie]] noire de l'après-apartheid, cette [[division du travail]] devint une façon pour les trusts impérialistes de distribuer des miettes à la bourgeoisie locale en échange de l'aide que lui apportait son appareil d'État pour piller les ressources minérales du pays et exploiter sa classe ouvrière. Dans le platine, l'extraction et le raffinage du métal restent donc dominés aujourd'hui par trois groupes géants, tous liés aux trusts miniers impérialistes, avec, par ordre d'importance décroissante, Anglo Platinum, Impala Platinum et Lonmin.
    
Le secteur du platine a toujours été très profitable. Ce n'est pas pour rien que la ville-casino de Sun City, construite au temps de l'apartheid, se trouve au cœur de la « ceinture de platine ». Mais les profits de ce secteur ont connu une véritable explosion dans les années 2001-2009 grâce à une montée rapide des cours internationaux, alimentée en partie par l'afflux des capitaux spéculatifs vers le marché des matières premières, du fait des soubresauts des marchés boursiers au début de cette période, puis par la hausse de la demande en platine de l'industrie automobile mondiale (ce métal étant utilisé, entre autres, dans la fabrication des pots catalytiques). Pendant toutes ces années, les grands groupes opérant en Afrique du Sud ont engrangé des dizaines de milliards de profits, dont l'essentiel a été redistribué aux actionnaires sans investissement significatif.
 
Le secteur du platine a toujours été très profitable. Ce n'est pas pour rien que la ville-casino de Sun City, construite au temps de l'apartheid, se trouve au cœur de la « ceinture de platine ». Mais les profits de ce secteur ont connu une véritable explosion dans les années 2001-2009 grâce à une montée rapide des cours internationaux, alimentée en partie par l'afflux des capitaux spéculatifs vers le marché des matières premières, du fait des soubresauts des marchés boursiers au début de cette période, puis par la hausse de la demande en platine de l'industrie automobile mondiale (ce métal étant utilisé, entre autres, dans la fabrication des pots catalytiques). Pendant toutes ces années, les grands groupes opérant en Afrique du Sud ont engrangé des dizaines de milliards de profits, dont l'essentiel a été redistribué aux actionnaires sans investissement significatif.
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