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  Les principes du matérialisme dialectique définis par Marx et Engels, et dont ils ont fait eux-mêmes l'application, sous le nom de matérialisme historique, à l'étude des sociétés dans leur évolutions successives, sont une conception générale qui doit semblablement s'appliquer à tout ce qui peut être objet de connaissance, parce que traduisant ce qui est essentiel à toute réalité : son perpétuel [[devenir (principe)|devenir]] et les lois de son changement.
 
  Les principes du matérialisme dialectique définis par Marx et Engels, et dont ils ont fait eux-mêmes l'application, sous le nom de matérialisme historique, à l'étude des sociétés dans leur évolutions successives, sont une conception générale qui doit semblablement s'appliquer à tout ce qui peut être objet de connaissance, parce que traduisant ce qui est essentiel à toute réalité : son perpétuel [[devenir (principe)|devenir]] et les lois de son changement.
<blockquote>Ce matérialisme dialectique veut se substituer aux autres théories de la connaissance,  
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Ce matérialisme dialectique veut se substituer aux autres théories de la connaissance,  
    
*parce que dans leur effort pour définir les choses, elles les ont immobilisées,
 
*parce que dans leur effort pour définir les choses, elles les ont immobilisées,
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<blockquote>Il ne s'agit pas, dis-je, de faire comme s'il existait quelque part une logique dialectique toute prête, que nous n'aurions qu'à identifier comme telle. Cette science n'existe pas et l'expression "logique dialectique" possède d'ailleurs plusieurs sens. Il faut poser le problème autrement. Personne ne remet en cause le fait qu'il existe un mode de pensée et une approche dialectique des phénomènes. On emploie dans cette approche des formes que décrit la logique formelle. Mais on recourt également à d'autres moyens qui nous permettent de nous orienter dans une réalité complexe, changeante et contradictoire. Ce sont ces moyens, qui rendent possible la pensée dialectique, qui doivent être pris pour objet d'étude de la logique. Et, il importe peu que nous envisagions cette science comme une logique dialectique particulière ou comme une branche de la logique formelle. Soit dit en passant, ces modes de pensée ont déjà été étudiés par John Stuart Mill, pour ne citer que lui.
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Il ne s'agit pas, dis-je, de faire comme s'il existait quelque part une logique dialectique toute prête, que nous n'aurions qu'à identifier comme telle. Cette science n'existe pas et l'expression "logique dialectique" possède d'ailleurs plusieurs sens. Il faut poser le problème autrement. Personne ne remet en cause le fait qu'il existe un mode de pensée et une approche dialectique des phénomènes. On emploie dans cette approche des formes que décrit la logique formelle. Mais on recourt également à d'autres moyens qui nous permettent de nous orienter dans une réalité complexe, changeante et contradictoire. Ce sont ces moyens, qui rendent possible la pensée dialectique, qui doivent être pris pour objet d'étude de la logique. Et, il importe peu que nous envisagions cette science comme une logique dialectique particulière ou comme une branche de la logique formelle. Soit dit en passant, ces modes de pensée ont déjà été étudiés par John Stuart Mill, pour ne citer que lui.
    
[...]
 
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Ce débat m'obligea à élaborer ma propre conception de ces aspects de la philosophie. Je décidai de concevoir une discipline qui engloberait comme objet d'étude les problèmes de logique, de gnoséologie, d'ontologie, de méthodologie, et de dialectique ainsi que d'autres matière qui touchent aux problèmes généraux du langage et de la connaissance. je considérais comme secondaire l'appellation de ladite discipline. "Philosophie" ne convenait pas. [...]. Avec le temps, je me mis à utiliser l'expression "logique complexe" pour distinguer ce que je faisais de ce que faisaient les autres.</blockquote>
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Ce débat m'obligea à élaborer ma propre conception de ces aspects de la philosophie. Je décidai de concevoir une discipline qui engloberait comme objet d'étude les problèmes de logique, de gnoséologie, d'ontologie, de méthodologie, et de dialectique ainsi que d'autres matière qui touchent aux problèmes généraux du langage et de la connaissance. je considérais comme secondaire l'appellation de ladite discipline. "Philosophie" ne convenait pas. [...]. Avec le temps, je me mis à utiliser l'expression "logique complexe" pour distinguer ce que je faisais de ce que faisaient les autres.
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*&nbsp;Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, p. 316-317
 
*&nbsp;Les confessions d'un homme en trop, Alexandre Zinoviev, éd. éditions Folio, 1991, p. 316-317
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  Les questions que [la dialectique] soulève sont, sous une autre forme, les questions de l'opposition entre réductionnisme et holisme qui sont à présent si brûlante dans tous les domaines de la biologie (où les explications réductionnistes ont atteint leurs limites et où, pour progresser, il faudrait de nouvelles approches pour traiter les données existantes, au lieu d'accumuler encore d'avantage de données).
 
  Les questions que [la dialectique] soulève sont, sous une autre forme, les questions de l'opposition entre réductionnisme et holisme qui sont à présent si brûlante dans tous les domaines de la biologie (où les explications réductionnistes ont atteint leurs limites et où, pour progresser, il faudrait de nouvelles approches pour traiter les données existantes, au lieu d'accumuler encore d'avantage de données).
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<blockquote>Lorsqu'elle se présente comme les lignes directrices d'une philosophie du changement, et non comme des préceptes dogmatiques que l'on décrète vrais, les trois lois classiques de la dialectique illustrent une vision holistique dans laquelle le changement est une interaction entre les composantes de systèmes complets, et où les composantes elles-mêmes n'existent pas a priori, mais sont à la fois les produits du système et des données que l'on fait entrer dans le système.  
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Lorsqu'elle se présente comme les lignes directrices d'une philosophie du changement, et non comme des préceptes dogmatiques que l'on décrète vrais, les trois lois classiques de la dialectique illustrent une vision holistique dans laquelle le changement est une interaction entre les composantes de systèmes complets, et où les composantes elles-mêmes n'existent pas a priori, mais sont à la fois les produits du système et des données que l'on fait entrer dans le système.  
    
*Ainsi, la loi des “contraires qui s'interpénètrent” témoigne de l'interdépendance absolue des composantes;
 
*Ainsi, la loi des “contraires qui s'interpénètrent” témoigne de l'interdépendance absolue des composantes;
 
*la “transformation de la quantité en qualité” défend une vision systématique du changement, qui traduit les entrées de données incrémentielles en changement d'état;
 
*la “transformation de la quantité en qualité” défend une vision systématique du changement, qui traduit les entrées de données incrémentielles en changement d'état;
*et “la négation de la négation” décrit la direction donnée à l'histoire, car des systèmes complexes ne peuvent retourner exactement à leurs états antérieurs.</blockquote>
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*et “la négation de la négation” décrit la direction donnée à l'histoire, car des systèmes complexes ne peuvent retourner exactement à leurs états antérieurs.
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*&nbsp;Un hérisson dans la tempête, Stephen Jay Gould, éd. Grasset, 1994, p. 174
 
*&nbsp;Un hérisson dans la tempête, Stephen Jay Gould, éd. Grasset, 1994, p. 174
    
====La structure de la théorie de l’évolution, 2002====
 
====La structure de la théorie de l’évolution, 2002====
 
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<bloxkquote> Les modèles ponctualistes se sont révélés utiles, et ont même fourni des idées nouvelles ayant permis de se dégager d’impasses théoriques, dans certains domaines situés hors de la biologie. Il s’agit, par exemple, des études sur l’histoire de l’outillage de l’homme préhistorique (...) d’études sur la théorie de l’apprentissage (...) ou bien d’études sur la dynamique des organisations sociales humaines ou sur les modalités de l’histoire humaine ou encore sur l’évolution des technologies, ainsi l’histoire du livre (...). Nous avons écrit : « L’inclinaison générale au gradualisme, dont tant d’entre nous font preuve, traduit une position métaphysique, liée à l’histoire moderne des sociétés occidentales : elle ne dérive pas de l’observation empirique précise, liée à l’étude objective du monde naturel. (...) Nous étions également obligés de nous demander quel était le contexte culturel de nos vues ponctualistes. Nous avons donc commencé par écrire que « d’autres conceptions du changement sont bien connues en philosophie. » Et nous avons alors discuté de la plus évidente d’entre elles : la dialectique hégélienne et sa redéfinition par Marx et Engels, en tant que théorie du changement social révolutionnaire dans l’histoire humaine. »  
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Les modèles ponctualistes se sont révélés utiles, et ont même fourni des idées nouvelles ayant permis de se dégager d’impasses théoriques, dans certains domaines situés hors de la biologie. Il s’agit, par exemple, des études sur l’histoire de l’outillage de l’homme préhistorique (...) d’études sur la théorie de l’apprentissage (...) ou bien d’études sur la dynamique des organisations sociales humaines ou sur les modalités de l’histoire humaine ou encore sur l’évolution des technologies, ainsi l’histoire du livre (...). Nous avons écrit : <blockquote>
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« L’inclinaison générale au gradualisme, dont tant d’entre nous font preuve, traduit une position métaphysique, liée à l’histoire moderne des sociétés occidentales : elle ne dérive pas de l’observation empirique précise, liée à l’étude objective du monde naturel. (...) Nous étions également obligés de nous demander quel était le contexte culturel de nos vues ponctualistes. Nous avons donc commencé par écrire que « d’autres conceptions du changement sont bien connues en philosophie. » Et nous avons alors discuté de la plus évidente d’entre elles : la dialectique hégélienne et sa redéfinition par Marx et Engels, en tant que théorie du changement social révolutionnaire dans l’histoire humaine. »  
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*La structure de la théorie de l'évolution, 2006, p ?
 
*La structure de la théorie de l'évolution, 2006, p ?
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<blockquote>Voici l'énoncé de ces principes [dialectiques], essentiellement dus à F. Engels (1878), sous la forme donnée par J.M Brohm (2003):
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Voici l'énoncé de ces principes [dialectiques], essentiellement dus à F. Engels (1878), sous la forme donnée par J.M Brohm (2003):
    
#Mouvement et transformation.
 
#Mouvement et transformation.
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#La négation de la négation&nbsp;: thèse, antithèse et synthèse (ou principe du développement en spirale).
 
#La négation de la négation&nbsp;: thèse, antithèse et synthèse (ou principe du développement en spirale).
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Notons que Georges Politzer (1936) regroupe les principes 3 et 5 en un seul. Cela ne présente aucun inconvénient, puisque le contenu des principes n'a pas encore été défini. Qui plus est, l'évolution de nos connaissance scientifiques conduit à une révision permanente du contenu de ces principes. C'est ainsi que [...], pour les phénomènes faisant intervenir l'évolution d'au mois trois agents, un nouveau principe, «&nbsp;des comportements erratiques sur l'attracteur&nbsp;» mettant en œuvre des découvertes (le chaos déterministe) datant seulement d'une trentaine d'années, et donc totalement inconnues d'Engels ou de Politzer.</blockquote>
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Notons que Georges Politzer (1936) regroupe les principes 3 et 5 en un seul. Cela ne présente aucun inconvénient, puisque le contenu des principes n'a pas encore été défini. Qui plus est, l'évolution de nos connaissance scientifiques conduit à une révision permanente du contenu de ces principes. C'est ainsi que [...], pour les phénomènes faisant intervenir l'évolution d'au mois trois agents, un nouveau principe, «&nbsp;des comportements erratiques sur l'attracteur&nbsp;» mettant en œuvre des découvertes (le chaos déterministe) datant seulement d'une trentaine d'années, et donc totalement inconnues d'Engels ou de Politzer.
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*Promenade dialectique dans les sciences, Évariste Sanchez-Palencia, éd. Hermann, 2012, partie Pragmatique et dialectique, p. 271-2
 
*Promenade dialectique dans les sciences, Évariste Sanchez-Palencia, éd. Hermann, 2012, partie Pragmatique et dialectique, p. 271-2
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