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==Origines théoriques==
 
==Origines théoriques==
Plusieurs économistes avant Marx avaient commencé à analyse l'origine de la valeur comme temps de travail. Ainsi il écrivait :<blockquote>L'un des premiers économistes, après William Petty, qui ait percé la nature de la valeur, le célèbre Franklin, écrit ceci: «Comme le commerce en général n'est rien d'autre que l'échange d'un travail contre un autre travail, c'est en travail que la valeur de toutes choses sera le plus exactement évaluée». (The Works of B. Franklin, éd. Sparks, Boston, 1836, t.II, p.267) <ref name=":0">Karl Marx, ''[http://www.sinistra.net/lib/cla/mew/lecapcha1f.html Le Capital, 1867 - Chapitre premier : La marchandise]'', dans une note à la deuxième édition </ref></blockquote>Marx considère encore en 1858 (à l’époque de [[Misère_de_la_philosophie|''Misère de la philosophie'']]) la théorie de la valeur de [[Ricardo|Ricardo]] comme correcte.<ref>Lettre de Marx à Lassale, 11 mars 1858</ref>
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Plusieurs économistes avant Marx avaient commencé à analyse l'origine de la valeur comme temps de travail. Ainsi il écrivait :<blockquote>L'un des premiers économistes, après William Petty, qui ait percé la nature de la valeur, le célèbre Franklin, écrit ceci: «Comme le commerce en général n'est rien d'autre que l'échange d'un travail contre un autre travail, c'est en travail que la valeur de toutes choses sera le plus exactement évaluée». (The Works of B. Franklin, éd. Sparks, Boston, 1836, t.II, p.267) <ref name=":0">Karl Marx, ''[http://www.sinistra.net/lib/cla/mew/lecapcha1f.html Le Capital, 1867 - Chapitre premier : La marchandise]'', Deuxième édition </ref></blockquote>Marx considère encore en 1858 (à l’époque de [[Misère_de_la_philosophie|''Misère de la philosophie'']]) la théorie de la valeur de [[Ricardo|Ricardo]] comme correcte.<ref>Lettre de Marx à Lassale, 11 mars 1858</ref>
    
En 1862, il la rejette parce qu’elle mène à la confusion entre valeurs et prix de production.<ref>Voir la lettre de Marx à Engels du 2 août 1862</ref>
 
En 1862, il la rejette parce qu’elle mène à la confusion entre valeurs et prix de production.<ref>Voir la lettre de Marx à Engels du 2 août 1862</ref>
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L'économiste libéral J. B. Say explique que la plus-value (intérêt, profit , rente), viendrait du travail (qui serait ainsi intégralement payé par le salaire) mais aussi de « services productifs » rendus par les moyens de production : terre, instruments, cuir, etc.
 
L'économiste libéral J. B. Say explique que la plus-value (intérêt, profit , rente), viendrait du travail (qui serait ainsi intégralement payé par le salaire) mais aussi de « services productifs » rendus par les moyens de production : terre, instruments, cuir, etc.
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Dans le ''[[Le Capital|Capital]]'', Marx souligne deux aspects :
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* le fait que les marchandises apparaissent sous une forme-valeur et donc paraissent commensurables à de l'argent, est un effet de l'extension de la sphère de la circulation (''« la forme-valeur, ou l'expression de valeur de la marchandise, découle de la nature de la valeur-marchandise »''<ref name=":0" />),
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* la grandeur de valeur sous laquelle s'échange une marchandise contre une autre provient, elle, de la sphère de la production (temps de travail socialement nécessaire).
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Selon Marx, bon nombre d'erreurs des autres économistes proviennent de la confusion sur cette distinction :<blockquote>« Les mercantilistes mettent l'accent sur le côté qualitatif de l'expression de valeur, donc sur la forme-équivalent de la marchandise, laquelle possède dans la monnaie sa figure achevée, les modernes colporteurs du libre-échange, par contre, qui doivent liquider leur marchandise à n'importe quel prix, le mettent sur le côté quantitatif de la forme-valeur relative. Pour ces derniers il n'existe par conséquent ni valeur ni grandeur de valeur de la marchandise si ce n'est dans l'expression donnée par le rapport d'échange, et donc sur la seule étiquette du prix courant au jour le jour. »<ref name=":0" /></blockquote>
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Parmi ceux que Marx appelaient les économistes vulgaires, venus après les classiques, beaucoup entendaient réfuter la loi de la valeur. Par exemple :<blockquote>Avec sa sagacité habituelle, l'économie vulgaire a exploité cette non-congruence entre la grandeur de valeur et son expression relative: «Admettez par exemple que A baisse parce que B, contre quoi il est échangé, monte, et ceci bien qu'entre-temps il n'ait pas fallu moins de dépense de travail pour produire A, et tout votre beau principe général de la valeur s'effondre... Si l'on admet que, parce que la valeur de A monte relativement à B, la valeur de B baisse relativement à A, on balaye du même coup toute la base sur laquelle Ricardo édifie sa proposition majeure, et selon laquelle la valeur d'une marchandise est constamment déterminée par le quantum de travail qui lui est incorporé; en effet, dès lors qu'un changement dans les coûts de production de A modifie non seulement sa propre valeur par rapport à B, contre quoi on l'échange, mais aussi la valeur relative de B par rapport à A, on voit s'effondrer non seulement la doctrine qui nous assure que c'est la quantité de travail dépensée pour la production d'un article qui règle sa valeur, mais aussi la doctrine selon laquelle ce sont les coûts de production d'un article qui règlent sa valeur» (J. BROADHURST, Political Economy, Londres, 1842, p.11, 14).<ref name=":0" /></blockquote>Ou encore :<blockquote>« La valeur d'une marchandise dénote son rapport d'échange [avec une autre      marchandise quelconque] nous pouvons donc parler [de cette valeur comme]      de sa valeur blé, sa valeur habit, par rapport à la marchandise à laquelle      elle est comparée; et alors il y a des milliers d'espèces de valeur,      autant d'espèces de valeur qu'il y a de genres de marchandises, et toutes      sont également réelles et également nominales. » (''A Critical        Dissertation on the Nature, Measure and Causes of Value : chiefly in        reference to the writings of Mr. Ricardo and his followers. By the        author of Essays on the Formation, etc., of Opinions'', London, 1825,      p. 39.) S. Bailey, l'auteur de cet écrit anonyme qui fit dans son temps      beaucoup de bruit en Angleterre, se figure avoir anéanti tout concept      positif de valeur par cette énumération des expressions relatives variées      de la valeur d'une même marchandise. Quelle que fût l'étroitesse de son      esprit, il n'en a pas moins parfois mis à nu les défauts de la théorie de      Ricardo. Ce qui le prouve, c'est l'animosité avec laquelle il a été      attaqué par l'école ricardienne, par exemple dans la ''Westminster        Review''.<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-3-2.htm Le Capital - Chapitre III : La monnaie ou la circulation des marchandises]'', 1867</ref></blockquote>
 
Parmi ceux que Marx appelaient les économistes vulgaires, venus après les classiques, beaucoup entendaient réfuter la loi de la valeur. Par exemple :<blockquote>Avec sa sagacité habituelle, l'économie vulgaire a exploité cette non-congruence entre la grandeur de valeur et son expression relative: «Admettez par exemple que A baisse parce que B, contre quoi il est échangé, monte, et ceci bien qu'entre-temps il n'ait pas fallu moins de dépense de travail pour produire A, et tout votre beau principe général de la valeur s'effondre... Si l'on admet que, parce que la valeur de A monte relativement à B, la valeur de B baisse relativement à A, on balaye du même coup toute la base sur laquelle Ricardo édifie sa proposition majeure, et selon laquelle la valeur d'une marchandise est constamment déterminée par le quantum de travail qui lui est incorporé; en effet, dès lors qu'un changement dans les coûts de production de A modifie non seulement sa propre valeur par rapport à B, contre quoi on l'échange, mais aussi la valeur relative de B par rapport à A, on voit s'effondrer non seulement la doctrine qui nous assure que c'est la quantité de travail dépensée pour la production d'un article qui règle sa valeur, mais aussi la doctrine selon laquelle ce sont les coûts de production d'un article qui règlent sa valeur» (J. BROADHURST, Political Economy, Londres, 1842, p.11, 14).<ref name=":0" /></blockquote>Ou encore :<blockquote>« La valeur d'une marchandise dénote son rapport d'échange [avec une autre      marchandise quelconque] nous pouvons donc parler [de cette valeur comme]      de sa valeur blé, sa valeur habit, par rapport à la marchandise à laquelle      elle est comparée; et alors il y a des milliers d'espèces de valeur,      autant d'espèces de valeur qu'il y a de genres de marchandises, et toutes      sont également réelles et également nominales. » (''A Critical        Dissertation on the Nature, Measure and Causes of Value : chiefly in        reference to the writings of Mr. Ricardo and his followers. By the        author of Essays on the Formation, etc., of Opinions'', London, 1825,      p. 39.) S. Bailey, l'auteur de cet écrit anonyme qui fit dans son temps      beaucoup de bruit en Angleterre, se figure avoir anéanti tout concept      positif de valeur par cette énumération des expressions relatives variées      de la valeur d'une même marchandise. Quelle que fût l'étroitesse de son      esprit, il n'en a pas moins parfois mis à nu les défauts de la théorie de      Ricardo. Ce qui le prouve, c'est l'animosité avec laquelle il a été      attaqué par l'école ricardienne, par exemple dans la ''Westminster        Review''.<ref>Karl Marx, ''[https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/kmcapI-3-2.htm Le Capital - Chapitre III : La monnaie ou la circulation des marchandises]'', 1867</ref></blockquote>

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