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Plusieurs [[Philosophie|philosophes]] d'inspiration [[Matérialisme|matérialiste]] vont répudier la [[Conception téléologique de l'histoire|théorie idéalistehégélienne]]. Le plus connu d'entre eux fut [[Ludwig Feuerbach|Ludwig Feueurbach]]. Pour ce dernier, laréalisation de l'union entre la pensée et l'être, entre l'esprit et la matière, ne peutpartir de l'Idée ou de l'Esprit, mais bien de la réalité concrète et sensible, de la [[Nature|natureet]] de l'homme. Feueurbach développe ainsi une conception matérialiste de l'histoiredont l'élément moteur n'est plus le développement de la [[Conscience|conscience]], maisl'intégration de l'homme concret dans la nature et dans la société. Mais Feueurbach sesitue dans l'absolu, l'homme concret dont il parle reste un homme abstrait cartotalement déterminé par sa réalité sensible. Bref, il s'agit d'une conception[[Matérialisme mécaniste|matérialiste mécaniste]] car la primauté qu'il accorde au concret fait de l'homme unêtre passif, subissant l'influence de la nature qui l'entoure et sans pouvoir sur cettedernière.  
 
Plusieurs [[Philosophie|philosophes]] d'inspiration [[Matérialisme|matérialiste]] vont répudier la [[Conception téléologique de l'histoire|théorie idéalistehégélienne]]. Le plus connu d'entre eux fut [[Ludwig Feuerbach|Ludwig Feueurbach]]. Pour ce dernier, laréalisation de l'union entre la pensée et l'être, entre l'esprit et la matière, ne peutpartir de l'Idée ou de l'Esprit, mais bien de la réalité concrète et sensible, de la [[Nature|natureet]] de l'homme. Feueurbach développe ainsi une conception matérialiste de l'histoiredont l'élément moteur n'est plus le développement de la [[Conscience|conscience]], maisl'intégration de l'homme concret dans la nature et dans la société. Mais Feueurbach sesitue dans l'absolu, l'homme concret dont il parle reste un homme abstrait cartotalement déterminé par sa réalité sensible. Bref, il s'agit d'une conception[[Matérialisme mécaniste|matérialiste mécaniste]] car la primauté qu'il accorde au concret fait de l'homme unêtre passif, subissant l'influence de la nature qui l'entoure et sans pouvoir sur cettedernière.  
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= 2. La formation du matérialisme historique chez Marx et Engels  =
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== Genèse  ==
 
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== La signification du matérialisme historique  ==
 
== La signification du matérialisme historique  ==
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Le matérialisme historique de Marx/Engels est une théorie de la formation et destransformations sociales dans l'histoire. Il est un rejet à la fois de l'idéalisme, quiconsidère la conscience des hommes comme étant indépendante de toute formematérielle-concrète et supérieure à cette dernière, et un rejet du matérialismevulgaire ou contemplatif qui ne considère que l'importance du concret, du réel audétriment des idées. Il est à la fois opposé à l'empirisme (qui voit uniquement dansles faits eux-mêmes leur propre explication) matérialiste (" les rapports juridiquesainsi que les formes de l'État ne peuvent être compris par eux-mêmes) et àl'idéalisme ( "... ils ne peuvent (non plus) être compris par l'évolution générale del'Esprit humain "). Le matérialisme de Marx est au contraire critique et pratique, il estun dépassement de cette opposition entre les conceptions idéalistes et matérialistesclassiques car, tout en affirmant la détermination première du réel, du concret, ilprend en compte les interactions entre ces deux conceptions. " Les deuxinterprétations du monde, le matérialisme et l'idéalisme, tombent avec la praxis(marxiste) révolutionnaire. Elles perdent leur opposition (...). La spécificité dumarxisme , son caractère révolutionnaire (donc son caractère de classe) neproviennent donc pas d'une prise de position matérialiste, mais de son caractèrepratique, dépassant la spéculation, donc la philosophie, donc le matérialisme commel'idéalisme. " <ref name="lefebvre">Henri Lefèbvre, "Sociologie de Marx ", Ed. P.U.F. 1974.</ref> Car toute pratique est constituée à la fois de concret et de " pensé ",le travail, par exemple, nécessite à la fois la réflexion et l'action.Le matérialisme historique n'est donc pas une simple conception ou interprétationpassive de l'histoire, il est pratique car il est un outil pour l'analyse des sociétéshumaines dans leur développement historique afin de mener une pratiquerévolutionnaire basée sur l'étude scientifique des faits, des sociétés. Il n'est pas nonplus une philosophie car " les philosophe n'ont fait qu'interpréter le monde dediverses manières, or ce qui importe, c'est de le transformer " <ref name="thesesfeuerbach">[[Karl Marx]], Thèse XI dans [http://www.marxists.org/francais/marx/works/1845/00/kmfe18450001.htm "Thèses sur Feuerbach"], 1845.</ref>Mais qu'est ce que la théorie du matérialisme historique?  
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Le matérialisme historique de Marx/Engels est une théorie de la formation et destransformations sociales dans l'histoire. Il est un rejet à la fois de l'idéalisme, quiconsidère la conscience des hommes comme étant indépendante de toute formematérielle-concrète et supérieure à cette dernière, et un rejet du matérialismevulgaire ou contemplatif qui ne considère que l'importance du concret, du réel audétriment des idées. Il est à la fois opposé à l'empirisme (qui voit uniquement dansles faits eux-mêmes leur propre explication) matérialiste (" les rapports juridiquesainsi que les formes de l'État ne peuvent être compris par eux-mêmes) et àl'idéalisme ( "... ils ne peuvent (non plus) être compris par l'évolution générale del'Esprit humain "). Le matérialisme de Marx est au contraire critique et pratique, il estun dépassement de cette opposition entre les conceptions idéalistes et matérialistesclassiques car, tout en affirmant la détermination première du réel, du concret, ilprend en compte les interactions entre ces deux conceptions. " Les deux interprétations du monde, le matérialisme et l'idéalisme, tombent avec la praxis (marxiste) révolutionnaire. Elles perdent leur opposition (...). La spécificité du marxisme , son caractère révolutionnaire (donc son caractère de classe) ne proviennent donc pas d'une prise de position matérialiste, mais de son caractère pratique, dépassant la spéculation, donc la philosophie, donc le matérialisme comme l'idéalisme. " <ref name="lefebvre">Henri Lefèbvre, "Sociologie de Marx ", Ed. P.U.F. 1974.</ref> Car toute pratique est constituée à la fois de concret et de "pensé" ,le travail, par exemple, nécessite à la fois la réflexion et l'action. Le matérialisme historique n'est donc pas une simple conception ou interprétation passive de l'histoire, il est pratique car il est un outil pour l'analyse des sociétés humaines dans leur développement historique afin de mener une pratique révolutionnaire basée sur l'étude scientifique des faits, des sociétés. Il n'est pas non plus une philosophie car " les philosophe n'ont fait qu'interpréter le monde dediverses manières, or ce qui importe, c'est de le transformer " <ref name="thesesfeuerbach">[[Karl Marx]], Thèse XI dans [http://www.marxists.org/francais/marx/works/1845/00/kmfe18450001.htm "Thèses sur Feuerbach"], 1845.</ref>Mais qu'est ce que la théorie du matérialisme historique?  
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== La conception marxiste de l'histoire: exposé du matérialisme historique  ==
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Se rendant compte que l'ancien matérialisme était inconséquent, incomplet et unilatéral, Marx conclut qu'il fallait « mettre la science de la société... en accord avec la base matérialiste, et la reconstruire en s'appuyant sur elle ». Si, d'une manière générale, le matérialisme explique la conscience par l'être et non l'inverse, cette doctrine, appliquée à la société humaine, exigeait qu'on expliquât la conscience sociale par l'être social. « La technologie, dit Marx, met à nu le mode d'action de l'homme vis-à-vis de la nature, le procès de production de sa vie matérielle, et, par conséquent, l'origine des rapports sociaux et des idées ou conceptions intellectuelles qui en découlent » (Le Capital, livre I). On trouve une formulation complète des thèses fondamentales du matérialisme appliqué à la société humaine et à son histoire dans la préface de Marx à son ouvrage Contribution à la critique de l'économie politique, où il s'exprime comme suit : « ... dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L'ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s'élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociale déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie sociale, politique et intellectuelle en général. Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c'est inversement leur être social qui détermine leur conscience. A un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n'en est que l'expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s'étaient mues jusqu'alors. De formes de développement des forces productives qu'ils étaient, ces rapports en deviennent des entraves. Alors s'ouvre une époque de révolution sociale. Le changement dans la base économique bouleverse plus ou moins rapidement toute l'énorme superstructure. Lorsqu'on considère de tels bouleversements, il faut toujours distinguer entre le bouleversement matériel - qu'on peut constater d'une manière scientifiquement rigoureuse - des conditions de production économiques et les formes juridiques, politiques, religieuses, artistiques ou philosophiques, bref, les formes idéologiques sous lesquelles les hommes prennent conscience de ce conflit et le mènent jusqu'au bout. Pas plus qu'on ne juge un individu sur l'idée qu'il se fait de lui-même, on ne saurait juger une telle époque de bouleversement sur sa conscience de soi ; il faut, au contraire, expliquer cette conscience par les contradictions de la vie matérielle, par le conflit qui existe entre les forces productives sociales et les rapports de production... A grands traits, les modes de production asiatique, antique, féodal et bourgeois moderne peuvent être qualifiés d'époques progressives de la formation sociale économique". » (Voir la brève formule que Marx donne dans sa lettre à Engels en date du 7 juillet 1866 : « Notre théorie de la détermination de l'organisation du travail par les moyens de production. ») La découverte de la conception matérialiste de l'histoire, ou, plus exactement, l'application conséquente et l'extension du matérialisme au domaine des phénomènes sociaux, a éliminé les deux défauts essentiels des théories historiques antérieures. En premier lieu, ces dernières ne considéraient, dans le meilleur des cas, que les mobiles idéologiques de l'activité historique des hommes, sans rechercher l'origine de ces mobiles, sans saisir les lois objectives qui président au développement dusystème des rapports sociaux et sans discerner les racines de ces rapports dans le degré de développement de la production matérielle. En second lieu, les théories antérieures négligeaient précisément l'action des masses de la population, tandis que le matérialisme historique permet d'étudier, pour la première fois et avec la précision des sciences naturelles, les conditions sociales de la vie des masses et les modifications de ces conditions. La « sociologie » et l'historiographie d'avant Marx accumulaient dans le meilleur des cas des faits bruts, recueillis au petit bonheur, et n'exposaient que certains aspects du processus historique. Le marxisme a frayé le chemin à l'étude globale et universelle du processus de la naissance, du développement et du déclin des formations économiques et sociales en examinant l'ensemble des tendances contradictoires, en les ramenant aux conditions d'existence et de production, nettement précisées, des diverses classes de la société, en écartant le subjectivisme et l'arbitraire dans le choix des idées « directrices » ou dans leur interprétation, en découvrant l'origine de toutes les idées et des différentes tendances, sans exception, dans l'état des forces productives matérielles. Les hommes sont les artisans de leur propre histoire, mais par quoi les mobiles des hommes, et plus précisément des masses humaines, sont-ils déterminés ? Quelle est la cause des conflits entre les idées et les aspirations contradictoires ? Quelle est la résultante de tousces conflits de l'ensemble des sociétés humaines ? Quelles sont les conditions objectives de la production de la vie matérielle sur lesquelles est basée toute l'activité historique des hommes ? Quelle est la loi qui préside à l'évolution de ces conditions ? Marx a porté son attention sur tous ces problèmes et a tracé la voie à l'étude scientifique de l'histoire conçue comme un processus unique, régi par des lois, quelles qu'en soient la prodigieuse variété et toutes les contradictions.<br>
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= La conception marxiste de l'histoire: exposé du matérialisme historique  =
    
== Travail et Forces productives  ==
 
== Travail et Forces productives  ==
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Marx va élaborer sa conception matérialiste de l'histoire en partant d'une doubleconstatation. Premièrement, la caractéristique essentielle de l'homme, ce qui ledifférencie avant toute chose des animaux, est qu'il est le seul à produire sesmoyens de subsistance. Le fait historique fondamental de l'homme, ce qui permet decomprendre son histoire, c'est sa production de moyens de subsistance: " lacondition première de toute histoire humaine est naturellement l'existence d'êtreshumains " et ce fait historique premier inclut que la satisfaction des besoins humainsélémentaires est une donnée préalable de toute existence humaine: " à savoir queles hommes doivent être à même de vivre pour pouvoir " faire l'histoire "! " Le premierfait historique est donc la production des moyens permettant de satisfaire cesbesoins, la production de la vie matérielle elle-même, et c'est là un fait historique,une condition fondamentale de toute histoire que l'on doit, aujourd'hui encore commeil y a des milliers d'années, remplir jour après jour (...) simplement pour maintenir leshommes en vie " <ref name="ideoall" />  
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Marx va élaborer sa conception matérialiste de l'histoire en partant d'une double constatation. Premièrement, la caractéristique essentielle de l'homme, ce qui le différencie avant toute chose des animaux, est qu'il est le seul à produire ses moyens de subsistance. Le fait historique fondamental de l'homme, ce qui permet de comprendre son histoire, c'est sa production de moyens de subsistance: " lacondition première de toute histoire humaine est naturellement l'existence d'êtreshumains " et ce fait historique premier inclut que la satisfaction des besoins humainsélémentaires est une donnée préalable de toute existence humaine: " à savoir queles hommes doivent être à même de vivre pour pouvoir " faire l'histoire "! " Le premierfait historique est donc la production des moyens permettant de satisfaire cesbesoins, la production de la vie matérielle elle-même, et c'est là un fait historique,une condition fondamentale de toute histoire que l'on doit, aujourd'hui encore commeil y a des milliers d'années, remplir jour après jour (...) simplement pour maintenir leshommes en vie " <ref name="ideoall" />  
    
Deuxièmement, dans ce cadre, Marx part du fait que le rapport premier etfondamental qui exprime cette nécessité de maintenir les hommes en vie est celui del'homme avec la nature puisque l'homme tire de cette dernière ces moyens desubsistance. Et ce rapport fondamental entre l'homme et la nature s'effectue par leTRAVAIL qui est l'activité qui lui permet de produire ces moyens. Ainsi, dans cetteproduction, dans cette activité fondamentale qu'est le travail, trois éléments sedégagent:  
 
Deuxièmement, dans ce cadre, Marx part du fait que le rapport premier etfondamental qui exprime cette nécessité de maintenir les hommes en vie est celui del'homme avec la nature puisque l'homme tire de cette dernière ces moyens desubsistance. Et ce rapport fondamental entre l'homme et la nature s'effectue par leTRAVAIL qui est l'activité qui lui permet de produire ces moyens. Ainsi, dans cetteproduction, dans cette activité fondamentale qu'est le travail, trois éléments sedégagent:  

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