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Le succès de la vapeur s'explique en fait par deux de ses caractéristiques :
 
Le succès de la vapeur s'explique en fait par deux de ses caractéristiques :
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* '''Son utilisation non restreinte dans l'espace''' : la machine à vapeur comme son combustible, le charbon peuvent être transportés pour être amenés au plus près des forces productives (dans les grandes villes ouvrières). Inversement l'utilisation de l'énergie hydraulique de l'époque était contrainte par la présence d'un cours d'eau adéquat, qui ne coïncidait pas toujours avec la présence d'une main-d’œuvre adaptée. De fait, certains capitalistes se voyaient obligés de faire sortir de terre des villages entiers autours de leurs moyens de production hydrauliques pour assurer leur fonctionnement.
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*'''Son utilisation non restreinte dans l'espace''' : la machine à vapeur comme son combustible, le charbon, peuvent être transportés pour être amenés au plus près des forces productives (dans les grandes villes ouvrières). Inversement l'utilisation de l'énergie hydraulique de l'époque était contrainte par la présence d'un cours d'eau adéquat, qui ne coïncidait pas toujours avec la présence d'une main-d’œuvre adaptée. De fait, certains capitalistes se voyaient obligés de faire sortir de terre des villages entiers autours de leurs moyens de production hydrauliques pour assurer leur fonctionnement.
* '''Son utilisation non contrainte dans le temps''' : la vapeur permet d'assurer un rythme de production continu tout le long d'une journée de travail et toute au long l'année. Ce n'est pas le cas de l'énergie hydraulique, qui est soumise aux aléas climatiques (sécheresses, crues violentes, variations naturelles du débit...).
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*'''Son utilisation non contrainte dans le temps''' : la vapeur permet d'assurer un rythme de production continu tout le long d'une journée de travail et tout au long l'année. Ce n'est pas le cas de l'énergie hydraulique, qui est soumise aux aléas climatiques (sécheresses, crues violentes, variations naturelles du débit...).
    
Pendant longtemps ces deux faiblesses de l'hydraulique par rapport au charbon n'ont pas impacté le choix des capitalistes. En effet, elles étaient compensées par la meilleure rentabilité de l'eau, les salaires plus bas à la campagne et surtout la possibilité de moduler de manière presque illimitée la charge de travail. Une semaine de travail perdue à cause de crues pouvait par exemple être rattrapée en augmentant le temps de travail ou la cadence les semaines suivantes.
 
Pendant longtemps ces deux faiblesses de l'hydraulique par rapport au charbon n'ont pas impacté le choix des capitalistes. En effet, elles étaient compensées par la meilleure rentabilité de l'eau, les salaires plus bas à la campagne et surtout la possibilité de moduler de manière presque illimitée la charge de travail. Une semaine de travail perdue à cause de crues pouvait par exemple être rattrapée en augmentant le temps de travail ou la cadence les semaines suivantes.
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Cette situation a cependant évolué avec le développement de mouvements ouvriers et de syndicats à partir des années 1820. Les grandes grèves de 1830 ont mis au jour la faiblesse de l'hydraulique pour les capitalistes : en campagne, difficile de trouver une main-d’œuvre de remplacement pour briser les grèves, alors qu'en ville les patrons disposaient d'une réserve qualifiée et abondante. Les lois de plafonnement des durées de travail (comme le ''Factory Act'' de 1833) ont fini d'asseoir la domination de la vapeur : les capitalistes de l'hydraulique ne pouvaient plus modifier les cadences à leur bon vouloir pour compenser les aléas climatiques, sans s'exposer alors à des sanctions.<br />On conclu de cette analyse que le passage d'une économie basée sur l'eau à une économie basée sur la vapeur (qu'Andreas Malm baptise '''économie fossile''') peut être compris comme une stratégie des capitalistes anglais, leur permettant de maintenir leur taux de profit en optimisant l'exploitation des travailleurs face aux conquêtes arrachées par ces derniers.  
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Cette situation a cependant évolué avec le développement de mouvements ouvriers et de syndicats à partir des années 1820. Les grandes grèves de 1830 ont mis au jour la faiblesse de l'hydraulique pour les capitalistes : en campagne, difficile de trouver une main-d’œuvre de remplacement pour briser les grèves, alors qu'en ville les patrons disposaient d'une réserve qualifiée et abondante. Les lois de plafonnement des durées de travail (comme le ''Factory Act'' de 1833) ont fini d'asseoir la domination de la vapeur : les capitalistes de l'hydraulique ne pouvaient plus modifier les cadences à leur bon vouloir pour compenser les aléas climatiques, sans s'exposer alors à des sanctions.<br />On conclu de cette analyse que le passage d'une économie basée sur l'eau à une économie basée sur un combustible fossile, le charbon (Andreas Malm parle alors '''d'économie fossile''') peut être compris comme une stratégie des capitalistes anglais, leur permettant de maintenir leur taux de profit en optimisant l'exploitation des travailleurs face aux conquêtes arrachées par ces derniers.  
    
Par la suite les mécaniques capitalistes de la concurrence entraînent, dans une économie en phase de mondialisation, le passage à la vapeur chez l'ensemble des capitalistes occidentaux. L'impérialisme anglais impose également la "fossilisation" de l'économie de ses colonies, par la force lorsque c'est nécessaire.
 
Par la suite les mécaniques capitalistes de la concurrence entraînent, dans une économie en phase de mondialisation, le passage à la vapeur chez l'ensemble des capitalistes occidentaux. L'impérialisme anglais impose également la "fossilisation" de l'économie de ses colonies, par la force lorsque c'est nécessaire.
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== Des liens entre profits et émissions de CO2 ==
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[[Fichier:Kuznet.jpg|vignette|290x290px|''Fig.1 : Courbe de Kuznet'']]
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Dans les années 1990, des économistes bourgeois théorisent le concept de [https://www.senat.fr/rap/r03-233/r03-23332.html courbe environnementale de Kuznets], qui reprend le principe de courbe de Kuznet (Fig.1, décrivant une évolution théorique des inégalités en fonction du PIB/hab d'un pays) en l'appliquant aux dégradations environnementales. La logique est la suivante :
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* Pays peu développés -> Faibles dégradations due à une faible activité économique
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* Pays en développement -> Augmentation de l'impact environnemental avec l'activité économique
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* Pays développés -> Diminution du fait d'évolutions technologiques, sociales et réglementaires
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Les données empiriques n'apportent malheureusement que peu de preuves de la dynamique théorisée par les adeptes des courbes de Kuznet. Par exemple, la [https://www.planetoscope.com/co2/821-emissions-de-co2-en-france.html courbe des émissions de Co2 en fonction du temps] de la France tiens en fait plus de la ligne que la courbe.
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Une seule variable liée au dioxyde de carbone semble suivre cette tendance, [https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/EN.ATM.CO2E.EG.ZS?end=2014&locations=SE&name_desc=true&start=1960&view=chart l'intensité Co2] c'est-à-dire le montant de Co2 libéré par unité de production. En effet, la technologie et les normes progressant, les moyens de production des pays développés deviennent plus <nowiki>''</nowiki>propres<nowiki>''</nowiki> et émettent de moins en moins de Co2 à production égale. Sauf que la production ne reste pas égale, et ne peut pas le rester puisque la course au profit dans laquelle sont investis les capitalistes leur impose d’augmenter régulièrement la production (même si ce n'est évidemment pas le seul paramètre sur lequel ils peuvent jouer pour augmenter leurs profits).
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Si le montant de Co2 libéré par unité de production ne diminue pas assez vite pour compenser l'augmentation du nombre d'unité produites, les émissions totales de Co2 ne diminuent pas. '''La courbe de Kuznet n'est valable que pour l'intensité Co2 mais pas pour les émissions totales.'''
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Mais la principale faiblesse des courbes de Kuznet est surtout de ne pas tenir compte de la mobilité du capital dans une économie mondialisé, et des incitations pour les capitalistes à user de cette mobilité. Appliquons la logique des courbes de Kuznet au profit potentiellement réalisable par un capitaliste (voir [http://revueperiode.net/capital-fossile-vers-une-autre-histoire-du-changement-climatique/ cet article] de A. Malm pour une analyse plus détaillée) :
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* Pays peu développés -> Faible potentiel de profit (absence d'infrastructures énergétiques et industrielles fiable et d'une main-d’œuvre qualifiée) 
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* Pays en développement -> Augmentation du potentiel (présence des infrastructures de base et  d'une main-d’œuvre abondante, précaire et peu protégée)
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* Pays développé -> Diminution du potentiel (augmentation des salaires, émergence de réglementations sociales et environnementales)
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On voit que le potentiel de profit prend la forme d'une courbe de Kuznet, comme l'intensité Co2 ! Cela met en évidence les limites d'une logique considérant les pays séparéments :
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